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Questions de foi 1
Foi
Mise en ligne par Le Monolecte


La permanence de la foi religieuse, alors même qu’elle a clairement démontré sa totale inefficacité à travers les siècles, reste pour moi un mystère insondable. On me dira que dans le meilleur des cas, la foi ne fait pas de mal, qu’elle aide plutôt bien à surmonter les épreuves de la vie ou à donner du sens à la vacuité de l’existence humaine. Cela dit, j’ai toujours un mal de chien à porter sur le sentiment religieux un regard bienveillant tant je considère qu’il a surtout été utilisé pour asservir son prochain et lui infliger les pires horreurs au nom de la foutue vraie foi. Plus prosaïquement, bien des guerriers avides de pouvoir et de conquêtes auraient été bien emmerdés s’il leur avait fallu justifier leurs appétits territoriaux sans le bien pratique prétexte de la religion. Il est plutôt facile d’envoyer des millions de jeunes hommes pleins de promesses se faire éclater la tronche sur les champs de bataille pour la défense de leur Dieu, contre les mécréants et les païens, il est nettement moins efficace d’annoncer franchement la couleur : on se contrefout de ce que pensent ou croient les voisins, on veut juste s’approprier la source du fleuve | les terres fertiles | les ressources naturelles | le plus gros gisement de pétrole du monde | de nouveaux esclaves (rayez les mentions inutiles !), vendre nos nouvelles armes, s’en foutre plein les fouilles et envoyer une jolie médaille en chocolat à ta veuve et tes orphelins pour les remercier de ton sacrifice stupide.

Faute de soulever les montagnes, la foi a tout de même servi à ériger de magnifiques monuments, toutes flèches lancées vers le ciel en une superbe prière de pierre et je ne me lasse pas d’arpenter les lieux saints que la foi des hommes a semés un peu partout dans notre pays et ailleurs. Je promène mon athéisme sous des plafonds immenses et j’observe, encore et toujours la permanence de cette foi religieuse chez mes contemporains. À ce titre, je suis purement captivée par les gestes symboliques, comme ces amas de bougies dont la lueur vacillante égaye la pénombre recueillie des petites chapelles comme des grandes cathédrales. Une petite bougie pour une vie moins merdique, symbole de l’externalisation de la foi, celle qui se focalise sur un objet extérieur et indicible quand elle déserte son for intérieur. Parce que la vraie foi, finalement, la plus difficile à cultiver, c’est la foi en soi, en son aptitude à produire soi-même le bon et le beau, en sa capacité à apporter sa petite pierre à l’édifice de l’humanité immense, multiple et variée.

Questions de foi 2

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34 Commentaires

  1. Alors, c’est réussi, parce que c’est bien comme cela que je vois la foi religieuse : de la lumière intérieure des gens aux ténèbres de la doctrine!

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  2. Bien, la photo, MAIS,

    en la lisant de gauche à droite (ce qui se fait sous nos latitudes), on descend de la lumière vers les ténèbres.

    Si on la retourne latéralement, on s’élève du noir vers la clarté, ce qui correspondrait mieux à l’idée, ma foi !

    Réponse
  3. Agnès, je trouve votre dernière phrase profondément "religieuse". C’est ce que "l’école Chrétienne" a essayer de m’inculquer pendant toute mon enfance sans grande réussite.

    Et j’aime bien aller mettre une bougie dans une église lorsque l’on allume la bougie, on pense profondément à la personne pourqui on fait la requête, est-ce un "péché" à vos yeux ?

    Réponse
  4. "Soyez votre propre flambeau. Soyez votre propre lumière. Ne cherchez de refuge qu’en nul autre que vous même."

    Alexandra David Neel

    Réponse
  5. c’est vrai que la foi a souvent été instrumentalisée pour enrôler de la "chair à canon". Mais elle a aussi été le catalyseur d’actions solidaires remarquables (mouvement des prêtres ouvriers en France, théologie de la libération en Amérique Latine).

    Réponse
  6. Est-ce la foi des hommes qui a construit ces édifices, ou leur orgueil ?

    Réponse
  7. Bonjour,
    pour le premier point, Richard Dawkins imagine l’avantage évolutif pour l’espèce humaine de règles cablées du type "écoute les adultes et plus spécialement les vieux barbus, ils savent probablement ce qui est dangereux ou mauvais pour toi, par exemple approcher du précipice, piquer une tête dans le fleuve Limpopo qui est infesté de crocodiles, etc."
    Je recommande plus généralement son traité "Pour en finir avec Dieu" (éditions Tempus pour la VF – attention 480 pages en petits caractères !)

    Réponse
  8. D’un point de vue moins radical (pourquoi vouloir "en finir" ?), je vous recommande de lire "l’esprit de l’athéisme, introduction à une spiritualité sans dieu"
    d’André Comte-Sponville http://www.evene.fr/livres/livre/an

    Réponse
  9. Musique et architecture; je ne vois que ça pour sa défense 😀

    Réponse
  10. Je distingue deux choses : la foi et la religion. L’une peut transcender l’être humain, l’autre, parce qu’elle est inévitablement dogmatique, tend à l’instrumentaliser, à l’aliéner. La foi n’est pas nécessairement liée à la croyance en une force supérieure, on peut avoir aussi foi en l’humanité, en soi, en la science. Le problème de la foi, c’est quand elle devient aveugle 😉

    Réponse
  11. Bon, y’ a le côté "tradition" aussi… Pas évident, du jour au lendemain, d’arrêter une tradition qui a plusieurs siècles. Et puis faire comme les autres, faire comme les ancêtres, c’est tellement rassurant. Et puis surtout si ça fait pas vraiment de mal (en apparence au moins), on a tendance à laisser courir. C’est comme le père Noël, les jeux de hasard (loteries, etc.) … y’ en a toujours pour y croire, c’est comme ça… je crois qu’on peut rien y faire… ça sert un peu de "béquille" pour certains… qui voudrait y croire.

    La foi, c’est un peu "croire ou avoir la certitude de quelque chose alors que la réalité ou la pratique démontre avec certitude le contraire".

    Réponse
  12. Je suis un fervent religieux et c’est marrant à quel point je ne me reconnait pas dans votre description de la religion.
    Je ne suis pas objectif vous me direz mais quand même.

    1 – ma foi, ma religion, mes convictions sont de mon libre arbitre. Donc dans un pays libre il ne peut y avoir de doctrine.

    2 – La religion un moyen pour asservir son prochain, oui parmi tant d’autres ex: l’atheisme, le communisme, le liberalisme, le capitalisme, le nationalisme. Le danger ne vient pas de l’outil mais de son utilisateur.
    Maintenant le pretexte de guerre, torture etc .. c’est la Démocratie

    3 – N’importe quel monument érrigé ne servant pas la population est pour moi un symbole d’horreur qu’il soit beau etc …
    la muraille de Chine, les pyramides et récemment la Mosquée Hassan II qui le symbole même du mal d’aujourd’hui.

    Ce que je crois :
    ce n’est pas l’idéologie mais l’ignorance qui mène à ces horreurs. Lutter contre l’ignorance c’est avoir le courage de reconnaitre l’autre. C’est le début de la iberté …

    Réponse
  13. Si on avait besoin de la religion pour faire la guerre ou même pour la faciliter, le vingtième siècle aurait été bien pèpère. Au lieu de ça, les plus grandes boucheries de toute l’histoire, et de très loin, par les peuples les plus irreligieux jamais apparus sur la terre. Cherchez l’erreur.

    Réponse
  14. La foi, c’est dire : "certaines idées n’ont pas besoin d’arguments pour être considérées comme vraies." Le problème, c’est que l’affirmer est déjà un argument en soi. La seule façon de défendre la foi, si tant est que cela soit possible, c’est de se taire.

    Le livre de Dawkins est très intéressant… si ce n’est qu’il faut bien comprendre qu’il ne sert à rien d’opposer des explications, aussi convaincantes soient-elles, à la foi. Raison pour laquelle la traduction française du titre du bouquin est un peu grotesque (Pour en finir avec Dieu). On aurait mieux fait de traduire un peu plus littéralement "The god delusion".

    Réponse
  15. Vous avez eu bien de la chance de trouver encore de vraies bougies, remplacées de plus en plus souvent par des horreurs électriques…

    Réponse
  16. Voir la religion comme un simple prétexte pour des guerres déterminées par des ambitions matérielles est un peu simpliste; je suis en train de lire une histoire de la Réforme – et donc des guerres de religion qui l’ont accompagné – et il apparait que le mouvement inverse a aussi existé; à savoir que des hommes de religion ont utilisé l’ambition des princes pour imposer leur version du christianisme au dépens des autres, avec un cynisme certes pavé de saintes intentions mais quand même certain.

    Par ailleurs, l’évènement déclencheur de la Réforme et donc de la Saint-Barthélemy, de la guerre de Trente Ans, (etc) a été l’horreur ressentie par Luther à la vue de l’orgueilleux gaspillage représenté par la construction de la Basilique Saint Pierre de Rome, donc voir dans la beauté des cathédrales quelque chose qui transcende les problèmes religieux est discutable aussi.

    Réponse
  17. Tu parles ici des religions révélées (les 3 + indouisme qui n’est pas cool non plus)

    Mais quels prodiges dans les fois sans Eglise, dans le mouvant et actionnable (au sens de performant) du chamanisme, dans le fluide du shinto, du boudhisme, dans la présence du merveilleur au quotidien des vieux dieux grecs et romains, rien de plus beau que les rites de Cybèle – si proche des paysans indiens – et j’en passe…

    Non, pas le révélé mais le généreux.

    Pas l’indiscutable mais l’indicible, les ombres autour de soi, les sentiers sacrés, les sources, les passages d’oiseau, la mer qui parle, la texture du monde quantique, la célébration………

    Réponse
  18. Au « charentais»,

    Effectivement pour faire la guerre nous n’avons point besoin de religion… Mais de foi si !

    (Il n’y a pas que les fois religieuses qui aient servi à ériger de magnifiques monuments ! Avoir la foi c’est croire et aussi accorder confiance, pas obligatoirement à Dieu !)

    Réponse
  19. "…la vraie foi, finalement, la plus difficile à cultiver, c’est la foi en soi, en son aptitude à produire soi-même le bon et le beau, en sa capacité à apporter sa petite pierre à l’édifice de l’humanité immense, multiple et variée."

    Eh bien, Agnès, vous avez sans doute de la chance. Athée, vous croyez malgré tout en vous-même. C’est sans doute une grande force. Pour ma part, je ne crois en rien, pas même en moi. J’ai banni le verbe croire de mon vocabulaire. Je n’ai que trois positions : je sais, je ne sais pas, je pense que (hypothèse). C’est certainement une autre façon de se mesurer à la vie, quand l’on n’a même pas confiance en soi-même.

    Qu’en pensez-vous ?

    Réponse
  20. ET ne pas oublier ce que disait l’empereur Julien l’Aspotat aux chrétiens :"Le Croyez seulement, c’est là toute votre sagesse. Votre lot, c’est l’ignorance."

    Merci pour les billets d’été.

    Réponse
  21. Dans la "foi", ce que je trouve de totalement fou, c’est le "dogme".

    Quelque chose comme ça, pour lequel il a été décidé que ça ne serait pas possible de contester, de débattre, etc. et que ça serait supérieur aux autres… c’est totalement fou, et tellement une insulte à l’intelligence.

    Et ce n’est pas lié uniquement à la religion. Il n’y a qu’à voir en politique, sur certains sujets. Par exemple le "chômage", ce dogme de "c’est de la faute aux chômeurs (s’ils sont au chômage)", c’est presque une sorte de consensus politique. C’est totalement fou qu’on ne puisse même pas débattre de ce dogme, de cette idée … et même, qu’on en parle pas, tellement que c’est considéré comme "évident". Comme auparavant, il était considéré comme évident que la terre était plate, que les autres planètes tournaient autour terre…

    Je trouve que ça, c’est presque pire que le totalitarisme : on croit avoir gardé son libre arbitre, mais c’est faux. Et on ne s’en rend pas systématiquement compte, c’est ça le pire … ne pas s’en rendre compte.

    Réponse
  22. la foi en Dieu est également un chemin vers une foi en soi.Dans pas mal de cas d’ailleurs.

    Réponse
  23. C’est le genre de thème bouché dès le départ…vue notre éducation dès le plus jeune age.
    Vue la pollution ( pour ma part?) c’est un combat permanent et inutile à effacer toute cette saloperie de mon cerveau. J’aurais juste aimé être un homme libre.Le débat sur " la foi et la religion" me transforme en hérisson. Toujours la même histoire…on n’en sort pas. J’ai une aversion viscérale pour tout ce qui est religion et religieux …et pour tout ceux qui essayent de me le faire partager.Je n’ai aucune utilité du mot "foi". Je crois en bcp de conneries. J’ai peur de la mort…et alors. Bougie ou lampe électrique? Lieux saints? Parlons en des ces magnifiques édifices. Combien de générations de crève la faim et autres miséreux exploitées pour construire ces choses horribles qui ne symbolisent que la puissance et le pouvoir du religieux.Regardez bien chaque pierre chaque sculpture…se mettre dans la peau de cet homme, cet femme, cet enfant, qui sont venus là chaque jour travailler par tous les temps …juste pour manger. Ancun religieux n’à jamais touché un outil…Le religieux n’a qu’un seul outil :la peur…la mort en est le ciment.
    Alors tous de manipuler ces concepts avec des pincettes…
    Les marchands d’aspirateurs ne passent plus tiens…

    Réponse
  24. http://www.lemonde.fr/opinions/chro

    La foi ou son absence sont à la mode cet été !

    Si dieu existe, il est unique. Comme chaque religion en a un, alors toutes moins une au mieux se trompent.

    Réponse
  25. ah,

    quelle belle illustration de l’état de notre nouvelle France, on dégoise sur une thématique désormais devenue étrangère absolument et rien ne dépasse le niveau de la doxa et des habituels clichés au ras des pâquerettes.

    et, bien que ‘de gauche’, on se refuse à penser toute autre forme de pratique spirituelle qu’ultra individualiste (je suis mon propre et unique dieu, il n’y de foi qu’en soi, etc.).

    si j’apprécie souvent les billets politiques ou sociaux de ce blog, je trouve par contre cet article en dessous de tout. Et je dirais rien de la désormais habituelle et pitoyable litanie de commentaires qui suit un post traitant de ce sujet.

    bon sang ! quelques années de ‘temps de cerveau disponible’ et voilà le résultat que vous obtenez chez les gens de pourtant bonne volonté : une inculture crasse et une méconnaissance désormais absolue de ce qu’est en réalité une tradition religieuse et spirituelle.

    Agnès, sur ce coup là, et je suis désolé de vous le dire aussi brutalement, vous êtes complètement déconnectée.

    AM

    Réponse
  26. À Agnès Maillard,

    En fait, qu’est-ce qu’une religion ?

    Une proposition politique du "vivre-ensemble" + un argument d’autorité : "Dieu" qui peut lire vos motivations tout au fond de votre conscience.

    Si on ôte l’argument divin et éventuellement les rituelles qui s’y attachent, il ne reste pas plus que ce que propose vos partis habituels.

    Je ne crois pas que l’on puisse plus fanatiser les êtres humains avec la religion qu’avec d’autres options politiques ou philosophiques. On voit que toutes les propositions du "vivre ensemble" connaissent des dérives peu reluisantes. Même Gandhi s’est fait assassiné.

    Pour comprendre la foi religieuse, il faut la comparer avec des pulsions comme la pulsion artistique ou littéraire, voire poétique. Rationnellement l’art ou la poésie ne servent à rien, pourtant ils nous sont importants, et même vitaux. Qui n’a pas siffloter aujourd’hui ?

    Si vous avez des relations purement rationnelles, vous vous rendrez compte qu’ils sont "chiants" à l’extrême. Ils leur manque une case, un grain de folie et surtout une capacité à la subjectivité.

    La subjectivité et l’objectivité sont des outils complémentaires dans le traitement de l’information. La subjectivité grossit et caricature les traits dans l’abstraction, l’objectivité part de l’analyse subjective pour émettre un avis pragmatique applicable à la réalité.

    Ce qui est gênant dans les religions, c’est leur aspect dogmatique. C’est dû à l’argument divin. Si Dieu a raison à un moment donné, il a forcément raison à tous les moments, sinon il ne serait pas Dieu. Cela fige le corpus religieux une fois pour toute. Ce manque de relativité lié au contexte, rend les religions imbuvables, voire invivables.

    Il suffit de rappeler aux croyants que si "Dieu" (terme à définir) à créé l’univers, c’est l’univers qui est le véritable corpus religieux universel, et que si les croyants veulent être crédibles, ils doivent rendre leur interprétations des textes religieux compatibles avec l’univers. Puisque ce dernier est "écrit" dans le langage de Dieu, et que c’est l’univers qui contient les textes religieux dont les croyants s’inspirent, et non, inversement, les textes religieux qui contiennent l’univers.

    Cela remet tous les clichés théistes et athéistes à zéro. Pourquoi ? Parce qu’un dieu créateur ne peut être ce qu’il crée. Ce qui implique que l’on ne peut appliquer à Dieu des caractéristiques ou des attributs humains ou en rapport avec la création. Cela va jusqu’à la notion d’existence de Dieu qui serait un "universalomorphisme".

    Ce qu’adorent les croyants et ce que nient les athées, ce n’est pas Dieu, c’est une interprétation de Dieu. Dieu, ce n’est que la cause, "incausée" elle-même, de l’univers. Dieu est forcément extérieur à l’univers, donc inaccessible.

    Antoine Lavoisier (à l’instar de Démocrite) a dit : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Nous sommes dans une bulle de réalité liée au contexte de ce que nous sommes. Si nous avions la conscience d’un caillou dans son contexte spatio-temporel, l’activité de l’espèce humaine ne serait même pas un courant d’air, pourtant il arrive parfois qu’un homme donne un coup de pied dans un caillou 🙂

    Ce qui est responsable de toute relation humaine, donc même des dérives comme la guerre, ce ne sont pas les religions, mais le non-respect du principe de réciprocité fragilisé par les "hasards" désirables et indésirables du principe de causalité.

    Mahomet disait : « N’est pas musulman, celui dont le voisin doit craindre la nuisance ». C’est tout dire sur l’humanisme du fondateur de l’Islam (hadith), mais tous les musulmans ne sont pas Mahomet. Ce sont des êtres humains comme nous, faillibles comme nous le sommes.

    J’en profite pour souhaiter un bon Ramadan à tous les musulmans.

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  27. De ta photo vue de biais par dessus l’épaule d’un ami, j’ai d’abord cru voir des verres ballon remplis de vins rouge et blanc, puis, me ravisant, des tubes à essai contenant du sang… autant de symboles du culte chrétien !

    Moi aussi je photographie les petites bougies rouges : http://www.flickr.com/photos/romyte… 😉
    Et je partage ton athéisme : http://romy.tetue.net/je-suis-athee

    Réponse
  28. À Agnes :

    Au vu de la réaction de Tetue à la photo, je me dis qu’elle y a réagi comme si c’était un test de Rorschach. Je ne suis pas psychiatre, mais je crois discerner une obsession profonde là.

    Est-ce que la religion serait à classer dans les peurs phobiques comme les contes pour enfants remplis de sorcières et de loups-garou ?

    Tetue a dit : « je partage ton athéisme ».

    La question que je me pose, c’est : l’athéisme a-t-il quelque chose a partager ? L’athéisme n’est qu’une simple déclaration affirmant que l’on est "sans dieu(x)", ce n’est pas un mouvement, ce n’est même pas une doctrine. C’est tout aussi péremptoire que d’affirmer "je crois en Dieu" sans définir le terme "Dieu".

    Les religions auraient les mains rouge de sang ? Qui ? Les religions elle-même où ceux qui les instrumentalisent ? Jamais Dieu n’est descendu de son perchoir pour occire qui que ce soit. Ça se saurait.

    "Croire", ce n’est jamais que superposer une couche spirituelle sur la couche matérielle. On se demande ce que cela peut avoir de nocif que d’imaginer la fleur jolie alors qu’elle n’est qu’un organe de reproduction. J’imagine qu’il doit se trouver des "scientistes" pour brider l’imagination des gens et les limiter au rationnel absolu.

    Gandhi prônait la non-violence et la non-collaboration à l’inéquitable, et il s’est fait assassiné. Il y a toujours des tordus pour affirmer que ce que vous osez dire est tordu. Suis-je tordu pour prêter à l’athéisme des penchants tout aussi belliqueux que ceux de certains théistes ?

    Doit-on réduire l’humanité au silence pour mauvaise utilisation de l’expression ?

    L’athéisme n’a rien à dire si ce n’est contre le théisme. L’humanité aurait-elle muté entre théistes et athéistes ou avons-nous encore à faire avec cette sacré mauvaise foi que l’on voit en l’autre.

    Suis-je croyant ou incroyant ? Pour que je puisse me prononcer, encore faudrait-il que l’on me définisse Dieu. Si ce Dieu possède les attributs de l’homme, conscience et volonté, je n’y verrais qu’un extra-terrestre tout aussi soumit à la réalité de l’univers que moi, fut-il même immortel. Dieu est-il bon ? Même si cela était, nous n’aurions aucun choix et nous subirions une dictature qui nous condamnerait à l’enfer pour nos mauvaises actions. Alors pourquoi nous avoir jeté dans un système imparfait qui pourrait nous corrompre ?

    J’ignore qui est le premier bonhomme qui a sorti le concept Dieu de son chapeau, mais je le remercie. Grâce à lui l’humanité, depuis des millénaires, peut jouer au Sudoku divin au lieu de s’emmerder le soir. Les athées ne croient pas en Dieu ? Balivernes !! Ils n’ont inventés qu’une variante du jeu, mais une variante bien moins complexe.

    La question divine se pose toujours. Ne pas vouloir y répondre n’élimine pas la question. Et puis surtout : que faire quand on s’emmerde ?

    Savez-vous ce qu’est le déisme ? C’est un mouvement qui est né en Angleterre et qui avait pour vocation de penser "Dieu" en dehors des dogmes. Pour se moquer d’eux, les théistes appelaient les déistes : "les libres-penseurs". Les libres-penseurs ont infecté Voltaire lors de son exil anglais. C’est grâce aux libres-penseurs que le révolution a eu lieu en France. C’est également grâce à eux que la laïcité à également été instituée. Ne confondez pas libre-pensée et athéisme. L’athéisme, tout comme le théisme, est sectaire, et est engagé dans le rapport de force "spirituel". La libre-pensée est contre tout rapport de force parce qu’aucun rapport de force ne peut être assurer de n’être pas inverser. Devenir athée, ce n’est que faire changer d’œil au bandeau du borgne.

    Un libre-penseur se réserve d’être dans la position de "l’observateur absolu". Il se veut sans étiquette et sans opinion. Il garde son esprit en vol. Il sait trop bien que lorsque l’esprit atterri, il n’a plus accès qu’à des pensées adjacentes à sa position.

    Si un croyant vous dit que Dieu existe, si un athée vous dit qu’il est sans dieu(x), demandez-leur comment ils définissent "Dieu".

    Moi j’en suis arrivé à "la cause incausée". C’est cohérent avec le principe de causalité qui règne en maître dans l’univers.

    Vive la libre-pensée !! Vive le Sudoku divin !! On a encore rien inventé de mieux pour favoriser l’intelligence.

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  29. En fait ce qui gâche la religion, c’est la force de l’habitude. Les rituels sont chiants et les gens ont besoin d’événements festifs. Je me rappelle quand, gamin, j’allais à l’Église. Il y avait une ambiance mortifère et somnifère épouvantable.

    J’imaginais des événements improbables pour ne pas m’endormir. Le toit de l’Église qui prenait feu ; les gens qui sortaient des tableaux pour crucifier les gens dans l’Église ; des pirates qui investissaient l’Église et qui forçaient les fidèles à se déshabiller (les femmes surtout), etc.

    J’attendais surtout, avec impatience, la fin de la messe pour aller m’acheter des petits cœurs en sucre avec l’argent de la quête à la confiserie de la place. Mes parents ? Ils n’étaient pas là. Et quand mes frères, ma sœur, et moi, on leur demandait pourquoi on était obligé d’aller à l’Église, mon père nous répondait : "Quand vous me donnerez une bonne raison pour ne pas y aller, vous ne devrez plus y aller". Vous pensez si on a gambergé, mais nos raisons n’étaient jamais "bonnes". En définitive, je crois que c’était le moyen de se débarrasser de nous pendant deux heures pour se livrer à des simulacres de reproduction. Les parents sont fourbes, je vous le dis.

    Et puis un jour, le curé a changé, et le petit nouveau avaient des copains musiciens. Les voûtes de l’Église se sont mises à trembler. Woaw, ça déménageait. Une batterie et des guitares électriques … c’étaient carrément sacrilège. L’Église, où ne venaient plus que quelques vieillards décatis et nous, s’est remplie à nouveau. Même nos parents sont venus voir (fini la confiserie). On se surprenait même à pousser le refrain sur le chemin du retour. Je suppose que cela n’a pas plu aux pontes de l’Église. Cela n’a duré que trois mois. Le curé a été remplacé, et l’ambiance de vieille tombe défraîchie est revenue. On s’est révolté grave, et même mon père n’a pu mater l’insurrection.

    Moralité : quelques soit les raisons invoquées, la plupart des athées le sont devenus parce que décidément l’Église c’est chiant.

    Qu’est-ce que vous diriez de quelques gospels ? Frappez dans vos mains. Lève le pied, mon frère, balance-toi ma sœur. La musique est là, Jésus (prononcez à l’anglaise) est là.

    http://www.youtube.com/watch?v=eSu6

    Je sens à nouveau en bouche, le goût des petits cœurs en sucre. On se sent tout de suite plus près de Dieu. Faites taire les "curés" athées. Ils sont trop chiants 😉

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  30. Je vais poursuivre un peu la remarque de Tom "Tu parles ici des religions révélées".

    En particulier "asservir son prochain et lui infliger les pires horreurs au nom de la foutue vraie foi" n’a ete utilise (a ma connaissance) que par les "3 religions du livre", 3 religions farouchement monotheistes. Ca ne veut pas dire que les autres religions sont dedounees de tout reproche (Tom cite l’Hindouisme), mais je dois admettre etre un peu agace quand pour parler religions, et en particulier de leurs impacts negatifs, on generalise toujours a partir des memes. C’est un rien occidentalo-centriste a mon gout (bon d’accord, on pourrait me repondre que ca ne regarde que moi…).

    D’une maniere plus "oecumenique", ce qui me defrise, moi, dans les religions, c’est le pret-a-penser servi directement qui abolit toute pensee propre, tout cheminement personel. On me retorquera qu’aller jusqu’au fond de sa foi necessite de parcourir un chemin. Certes, mais dans une religion, la destination est connue a l’avance, et les chemins qui y menent ressemblent a des autoroute. Dans mon esprit, cheminer, se grandir interieurement, ne peut se faire qu’en debroussaillant sa propre voie, toujours differente de celle du voisin, ne serait-ce que de par se personnalite propre. Et surtout, on ne sait pas a l’avance quelle est notre destination… a chacun de tracer sa "carte" (son livre "saint" ?).

    Réponse
  31. Les religions sont dangereuses lorsqu’elles veulent sortir de la sphère privée et prendre le pouvoir temporel: inquisition chez les chrétiens et Islam fondamentaliste actuel…
    Il y a plusieurs façons d’escalader une montagne. Je vais donc vous contez la mienne.
    Voyons déjà ce qui m’a fait quitté la religion catholique :
    Baptisé sans mon accord, j’étais enfant de cœur jusqu’à mon départ pour le Lycée. A partir de ce moment, j’ai laissé tomber la religion car les dogmes et les mystères m’énervaient : le péché originel, la virginité de Marie et les dogmes récents : l’immaculée conception, l’assomption de Marie et l’infaillibilité du pape (mise à mal ces temps ci) étaient trop incroyables. J’en été arrivé à douter de l’existence de Dieu.
    J’ai donc fondée une famille et élevé 4 enfants. Jusqu’à ce que ma femme décède en 1999 !
    Si je suis revenu en catholicité, ce n’est pas parce que les dogmes sont devenus acceptables, non pas du tout, c’est simplement que j’ai eu suffisamment de signes, je n’ose pas dire preuves, de l’existence de Dieu pour témoigner.

    En effet, je suis capable de communiquer avec mon épouse de l’autre coté du miroir. Les défunts nous disent des choses concrètes, vérifiables que vous êtes seuls en mesure de connaître. Non, je ne suis pas un farfelu, je suis ingénieur et je sais vérifier les informations qui me sont transmises et je ne me contente pas d’assister à des spectacles de magiciens !
    De toute façon ces communications sont maintenant acceptées par l’église catholique depuis fin 1996. En Italie, l’agence de presse ANSA a publié une interview du padre Gino Concetti (chroniqueur célèbre de l’Osservatore Romano, journal du Vatican). Cet article a été repris en décembre 1996 par les journaux italiens dont la Gente, Républica et on le trouve en toutes les langues sur internet sauf en français.
    J’ai donc créé un site internet pour informer un maximum de personnes de ces communications et aider les personnes dans le deuil. Il est clair que l’on aide plus les personnes dans le deuil en leur donnant des messages de leurs aimés disparus qu’en pleurant avec elles !

    http://audeladumiroir.fr

    Aucune religion ne déteint la vérité, chacune en possède une partie, il faut rester humble. Mais je pense avoir, aujourd’hui, beaucoup d’explications des fameux mystères qui m’avaient fait fuir ci dessus.
    Que votre vie soit plus sereine
    bernard

    Réponse

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Agnès Maillard
Le Monolecte
6,49 €

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