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Danser sur les murs

Par Agnès Maillard
22 juin 2009

Pendant que le brouhaha médiatique tourne sur place en essayant de se mordre la queue, au point de faire dire à @dagrouik que si les 2000 nouveaux chômeurs par jour veulent que l’on s’intéresse à leur sort, ils feraient aussi bien de s’habiller en Burqa, j’ai décidé de prendre un peu de hauteur pour m’aérer la tête et me décanter l’esprit.


Danser sur les mursLe jour le plus long commence à l’heure où les poules se brossent les dents. Dernière inspection du sac de rando flambant neuf que l’Ours, en ami fidèle, m’a rapporté un peu en catastrophe du Décathlon du bled en chef la veille au soir et ultime regret de n’avoir pas cassé les chaussures de marche dans le patelin avant de m’agglutiner avec un groupe de grimpeurs pas franchement tombés de la première pluie. Je suis tellement contente d’avoir été acceptée pour la sortie que j’arrive au point de rendez-vous dix minutes en avance, alors que les autres seront d’une ponctualité d’horloger suisse. Nous sommes sept, de 9 à 50 ans et nous nous covoiturons en deux véhicules vers le site d’Arguibelle, soit deux bonnes heures passées à palabrer allègrement tout en traçant la route vers le Pays Basque.

C’est au moment où l’on arrive sur le site que je me surprends à penser que j’ai peut-être commis une belle erreur et que je risque de me taper le rôle-titre du boulet. Notre destination finale est une falaise bien droite, bien verticale, qui doit bien s’étirer sur une centaine de mètres de haut par endroits et qui s’enfonce dans un alpage pentu et détrempé. Au pied de l’accès au site, une cinquantaine de personnes piétinent dans la bouillasse, ambiance colonie de vacances pour moyens croulants. J’ai beau avoir sué sang et eau ces derniers mois en vue de me greffer sur ce genre de trip, j’ai peur de ne m’être pas assez préparée et de me fermer là les portes du sport le plus fun que je n’ai jamais pratiqué. Je me harnache donc avec un sourire éclatant de mâle assurance tout en croisant secrètement les orteils pour ne pas m’effondrer en pleurs avant le pied du spot.

Vingt minutes d’approche qui comptent double, dans la bouillasse et la merde de mouton, m’agrippant à pleines poignées à l’herbe humide et glissante pour ne pas reculer de trois pas après m’être péniblement hissée d’un seul en ahannant comme si je n’avais pas arrêté de fumer il y a plus de sept ans maintenant. Les autres tracent avec la belle régularité du mollet montagnard et me font la grâce de ne pas avoir l’air de s’emmerder quand ils pausent quelques minutes, histoire de ne pas me larguer dans les fougères. Après la prairie, c’est un petit bois encore plus pentu qui referme sa pénombre sur nos pas. De toute manière, mes lunettes de soleil sont opacifiées par la buée et une rigole de sueur cascade entre mes omoplates déjà fourbues. Je m’agrippe aux racines et m’accroche aux roches affleurantes comme un naufragé à sa bouée et mètre après mètre, j’arrache ma carcasse à la pesanteur implacable. Finalement, après un temps qui s’est allongé comme l’horizon d’un trou noir, j’émerge à la lumière, sur une petite corniche accidentée d’à peine un mètre de large qui s’accoude à la verticalité vertigineuse de la paroi qui nous domine. Je m’aplatis sur le roc comme une salamandre pendant que tout le bus d’Espagnols me passe à ras des arpions, après avoir enfin compris qu’il ne s’agissait pas là d’un chemin de randonnée, mais bien d’un spot d’escalade.

Les autres sont frais comme des gardons et s’équipent illico presto pour attaquer la falaise. La récompense n’a pas l’air d’être au bout du chemin : le petit bois dense coupe la vue plongeante sur la vallée. Ici, il n’y a que la cime des arbres, le roc nu, le ciel qui défile sous le sommet et le cliquetis des mousquetons qui s’entrechoquent.
Dans le pire des cas, je peux toujours faire masse et assurer les autres, compensant en partie mon intrusion dans le groupe. Je sangle donc fermement mon baudrier et offre mes services d’assurance, ceux qui sauvent la peau et non ceux qui vident le portefeuille, à qui veut en faire usage.

C’est une tribu étrange que celle des grimpeurs. Comme toutes les tribus, d’ailleurs. Ils ont leurs rites, leurs objets, leurs sites et leur jargon spécifique. Chaque geste a un sens, chaque parole concentre l’information. Je ne pensais pas le grimpeur si bavard, ni son lexique aussi étendu. Quand on aime les mots comme moi, c’est un pur enchantement que toutes ces expressions imagées et précises qui s’échangent le long du cordon ombilical qui lie le grimpeur à celui qui l’assure. Parce que l’on ne grimpe pas seul, mais au moins par deux. Celui qui se hisse le long du roc et celui qui retient la corde en bas, s’assurant de la bonne tension permanente du filin, au gré de la progression de l’autre. C’est un dialogue permanent, entre les prises qui se dérobent à la vue du grimpeur, la tension de la corde, la voie qui louvoie entre les failles, les appuis, les racines, les trous. Je tiens la vie de l’autre entre mes mains, je la sens qui s’agite au bout de la corde, je couve du regard sa progression pour anticiper tout décrochage, filer du mou pour certains passages, ramener sec le cordage pour d’autres et je comprends que la première des valeurs en escalade, c’est la confiance.

Être au pied du mur. Je savoure pleinement tout le sel de cette expression pendant que je finis de serrer le nœud, somme toute dérisoire, censé me maintenir en vie les 15 prochaines minutes. J’empoigne fermement une arrête de calcaire et m’élance à l’assaut d’une première voie, une facile, m’ont-ils garanti. Placer les pieds, tâtonner à la recherche d’une belle aspérité, se hisser dans une lente et fluide reptation verticale. Ne penser ni au sommet, ni à la corniche qui s’éloigne à chaque pas. Se concentrer sur l’instant présent, sur la progression, sur chaque poussée, sur la corde qui me retient, sur le roc sur lequel je me colle parfois complètement. S’arrêter quand la paroi le permet, les pieds solidement calés, les hanches ventousées sur la roche. Effleurer les irrégularités de la pierre à la recherche de l’aspérité sur laquelle se refermeront mes doigts. Ne pas trouver. Ne pas paniquer. Respirer un bon coup.

  • Si ça ne passe pas, c’est que tu ne poffes pas assez.

Le pof. Le totem du grimpeur. Sa poudre magique. La magnésie qui blanchit la pulpe des doigts et améliore l’adhérence des prises polies par la fuite des ans, la rigueur du climat, l’opiniâtreté de centaines d’autres arpenteurs du ciel. Sylvie a le même cube de magnésie qui dort depuis des années au fond de son sac à pof. Elle pourrait très bien s’en passer complètement. Mais Guillaume, qui vient de me faire cadeau de ce conseil, poffe la montagne comme un baron de la drogue colombien en pleine crise de manque. Il poffe tellement qu’il suffit de suivre la ligne blanche de sa progression quand on reprend une voie après lui, exactement de la même manière que le fait la DDE sur nos routes de campagne.
Un petit coup de pof et ça repart, les doigts tordus sur une crotte de mouche et les chaussons directement collés sur l’à pic. Une extension un peu téméraire, et la main droite attrape une boite à lettres qui soulage immédiatement toutes les tensions. Le temps ne s’écoule plus de la même manière et je dois faire un effort de concentration de plus en plus intense pour ne pas penser à l’espace immense qui s’enroule autour de moi. Le nez contre la paroi, je me contente de penser juste au geste suivant. La pente s’adoucit, les prises sont de plus en plus larges, le rythme s’accélère et me voilà pratiquement à buter sur la chaîne qui couronne la voie, presque debout sur une petite plate-forme creusée en plein milieu de la falaise, plus de 30 mètres au-dessus de mon point de départ.

  • J’y suis !
  • Et bien, profite du point de vue.

Une rapide rotation du buste me permet d’embrasser enfin du regard l’ensemble du paysage. Surgi de la périphérie de ma conscience, le vertige me plaque immédiatement contre mon point d’attache, le souffle court et les jambes flageolantes. J’ai le cœur au bord des lèvres, mais il faut penser à ceux qui prendront le même chemin et ravaler ma bile. J’ai gagné le droit de contempler ce superbe point de vue et je vais donc admirer, à m’en faire péter les coronaires de trouille.

  • Partie !

Position de rappel, le buste en arrière malgré l’envie folle de se plaquer au rocher en couinant, et je marche à reculons sur la paroi, direction la corniche. La guimauve de mes jambes pleure sur le calcaire jusqu’en bas mais j’ai le visage balafré d’un sourire niais dont je ne parviens toujours pas à me défaire.

Le groupe fonctionne. Les fesses meurtries par la caillasse, nous rigolons en engloutissant le cake au chèvre de Sylvie, colmatant ainsi une fringale qui ne cessait de se creuser. Des couteaux de compétition détaillent des rondelles de saucisson qui volent de mains en mains, le godet de jaja croise celui de thé, les blagues vont bon train pendant que les estomacs se lestent.

La deuxième voie est une 5c, la bonne moyenne pour le site. J’attaque par les Kikis, puis me déporte sur les Blaireaux, appelée par une faille confortable. Les gestes s’enchainent, je croise un grimpeur qui descend. J’essaye tout, je m’enhardis, jusqu’à ressembler à un moustique de dessin animé collé sur un pare-brise. Je vais chercher les prises du bout de l’orteil, je me retrouve à presque faire un grand écart à la Van Damme et à me marrer toute seule à cette idée. Il paraît que j’ai fait lolotte. Je ne sais pas trop ce que c’est, mais le terme est rigolo. Le vertige est toujours là, fidèle, en bruit de fond, mais j’ai décidé de m’en foutre et de continuer. L’essentiel est de se faire plaisir et il est plaisant d’empoigner la roche-mère et de s’y hisser, centimètre après centimètre, tout comme il est monstrueusement jouissif d’arriver jusqu’en haut et de se faire peur à plonger son regard dans l’abîme. La désescalade se fait du bout des chaussons, en sautillant littéralement, d’une saillie à l’autre, en s’amusant du jeu des pieds qui font semblant de sauter à l’horizontale. Sur la voie suivante, même une chute de 5 mètres amortie par l’élasticité de la corde n’aura pas raison de mon enthousiasme, de mon ivresse des sommets. Ce n’est que la fatigue qui me fera finalement raccrocher, pour goûter au second grand plaisir du grimpeur : le moment où l’on retire les chaussons d’escalade qui nous gantent les pieds comme une seconde peau et nous compressent les orteils à la chinoise.

Je le suis toujours méfiée des descentes, quand le gros orteil est écrasé au bout de la godasse par la force de la pente et quand le sol meuble se dérobe sous nos pas.

  • Accrochez-vous aux branches !

C’est ce que je fais lors de la traversée du petit bois. Manque de bol, la branche que je saisis à pleines mains oublie de suivre cet aimable conseil et se sépare brusquement de son tronc. Je dévale la pente à la manière d’Indiana Jones et le temple maudit et c’est une roche affleurante qui m’alpague abruptement par la fesse droite. S’en suit une flopée de jurons qui ravit les autres et qui ne s’éteindra qu’en arrivant aux voitures. La prairie a séché dans l’après-midi ensoleillé. Je m’accroche aux fougères pour ne pas reprendre ma glissade infernale. Ma main se referme sur un bel assortiment d’orties et de ronces. La bonne nouvelle, c’est que ça tient bien dans la pente.

Pause bière dans un troquet improbable au fond de la vallée à regarder en rigolant les abeilles sortir du cul du Jésus du calvaire à côté. Elles ont monté une ruche dans cet endroit inédit il y a plusieurs années et depuis tout le monde s’accorde à penser dans le coin que les voies du Seigneur ne sont pas si impénétrables que cela.
Le soleil rasant de fin de journée teinte d’ambre nos chevelures ébouriffées et nos traits tirés pendant que la bagnole file bon train sur les plateaux du Béarn. La conversation, un peu amortie par la fatigue accumulée ne se tarit cependant pas et les visages sont toujours illuminés par le sourire né de cette sortie d’escalade. Il y a de la légèreté et quelques grammes de bonheur dans l’habitacle baigné de lumière du soir et quelque part, derrière nous, s’enfonçant dans le lointain et les souvenirs éblouis, il y a un peu de moi-même qui est resté accroché à flanc de montagne, se balançant doucement entre ciel et terre.

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22 Commentaires

  1. Je ne connais pas du tout ce sport, qui aurait plutôt tendance à m’épouvanter, mais j’ai beaucoup aimé ton récit. Merci Agnès 🙂

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  2. Quel beau récit.
    On arrive à la fin à bout de souffle pour déguster ce nid d’abeilles iconoclastes .
    Un régal !

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  3. Le pof, c’est carrément pas écolo. A la longue, ça patine le rocher et ça dénature les voies. De plus en plus de grimpeurs consciencieux évitent de l’utiliser.

    Faites passer 😉

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  4. Quel superbe petit bout de littérature. J’adore et fais suivre.

    Mais quand nous ferez-vous la grâce d’un recueil des meilleurs textes du Monolecte ? Histoire de vous faire lire par tous ceux qu’internet rebute (et accessoirement de financer le site).

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  5. Se concentrer sur l’instant présent, sur la progression, sur chaque poussée, sur la corde qui me retient, sur le roc sur lequel je me colle parfois complètement. S’arrêter quand la paroi le permet, les pieds solidement calés, les hanches ventousées sur la roche. Effleurer les irrégularités de la pierre à la recherche de l’aspérité sur laquelle se refermeront mes doigts. Ne pas trouver. Ne pas paniquer. Respirer un bon coup.

    On ne peut mieux décrire cette tension permanente pour la maîtrise de soi qu’est l’escalade, bien plus qu’un effort physique.
    Et quelle sensation de force (mentale !) quand on arrive à la sortie et que la tension se relâche…
    Ah ! Encore une bière ! Et une portion de tarte aux myrtilles (faut bien ça, pour se remettre !).

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  6. je te lis et je sens la fatigue qui vrille les jambes au retour, la légereté du coeur et la force du sourire. C’est chouette à l’heure du petit déjeuner. Merci Agnès. 🙂

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  7. Je suis bien heureux que tu ais découvert/que tu pratiques ce "sport" qui me tient tant à cœur. Comme toi, j’ai le vertige, et c’est sans doute pour cette raison que je me suis lancé dans l’escalade, il y a maintenant un certain temps. Il y a quelque chose de vraiment libérateur à être mort de trouille, serrer les dents, et y aller quand même. Et je me suis retrouvé il y a deux semaines à 6300m d’altitude, à contempler 1000m de vide sous mes crampons au Pérou, quelque chose que je n’aurais jamais pu faire il y a quelques années, avant que je ne grimpe sur rocher.

    D’après la photo et ta description, il semble que tu n’ais fait que de la moulinette. Je ne peux que trop te conseiller de te mettre à la grimpe en tête (avec une bonne formation), c’est encore un autre monde, ça rajoute plein de choses : seul face au rocher vierge, tout reste à faire. Et les risques sont plus grands aussi, une concentration plus importante est requise et on vite plus souvent ces moments parfaits où les planètes sont alignées et tout devient un unique mouvement fluide ne requiérant aucun effort…

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  8. @ Alexandre : je sais que tu as le virus, mais je pense que tu fais plus de l’alpinisme que de l’escalade. Là, dimanche, je pense que j’ai été contaminée à mon tour et qu’avec un peu de chance, le groupe me refera prendre l’air prochainement. Demain soir, on se retrouve au mur où l’on s’entraîne la plupart du temps et il n’est pas impossible qu’on me suggère de m’entraîner à ouvrir sur la facile pour les gosses. Je crois qu’il faut aussi être mentalement prêt pour franchir cette étape. Je ne suis pas pressée et je pense que les choses viendront en leur temps, tranquillement.

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  9. on s’y croirait, tu publies quand ?

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  10. Je suis vraiment contente quand vous écrivez que j’ai réussi à suffisamment bien décrire les sensations de la grimpe pour vous les faire partager. Je suis encore plus contente quand de vrais grimpeurs se retrouvent dans les sensations que j’ai décrites. L’escalade est avant tout un univers mental, c’est cela qui m’a attiré dans ce sport. Cela dit, il faut une condition physique suffisante pour pouvoir en profiter et je me casse vraiment le cul depuis des mois (au propre comme au figuré, d’ailleurs 😉 ) pour me remettre en état de marche. Je ne vous raconte pas ce qu’il m’en coûte de faire de l’exercice tous les jours, moi qui déteste cordialement le sport, mais voilà, quand tu progresses sur ta falaise, accompagnée par les voix des autres et le vol des hirondelles de rochers, tu te dis que tout cela valait vraiment le coup!

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  11. @Agnès: même si j’adore l’alpinisme, je suis (par nécessité) grimpeur sur rocher avant tout, puisque c’est la seule discipline de l’escalade que je peux pratiquer dans mon plat Danemark.
    Et tu as tout à fait raison pour la grimpe en tête, il faut y être prêt mentalement. C’est un pas important, qui n’est pas complètement sans danger et qui change complètement les règles du jeu, quand on ne peut plus considérer tomber comme quelque chose sans la moindre conséquence. Et tous les mouvements qui étaient si faciles en moulinette deviennent subitement extrêmement difficiles quand on est au dessus de son matériel… C’est vraiment un autre sport.

    Mais quoi que tu fasses, du moment que tu prends du plaisir, c’est tout ce qui compte. Je suis vraiment content que tu ais attrapé le virus !

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  12. Y’a pas à dire, on s’y croirait. J’ai retrouvé mes sensations de grimpette.
    Les jambes qui tremblent en redescendant alors que le plus dur est fait, la trouille quand aucune prise ne se présente, la distance qui se creuse inexorablement avec le point de départ…
    Et le mal aux pieds quand on chausse ses chaussons pour la première fois !! 🙂
    Une voie 5c, pour moi qui n’ai pas beaucoup beaucoup grimpé, ça commence déjà à être sympathique si je puis dire.
    Une petite question technique si je peux me permettre (désolé pour les profanes présents ici): tu grimpes en tête ou en moulinette ?

    Bonne continuation, j’ai pas grimpé depuis 2 ans, mais je suis toujours contaminé par ce virus.

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  13. Moulinette, moulinette… Déjà, pense que j’ai la tête qui tourne sur un escabeau, et tu comprendras que je fais des progrès fulgurants. Ma dernière victoire : j’ai pu monter au grenier il y a quelque semaines, alors que ça fait 20 mois qu’on est installé.

    Donc, je sais que monter en tête est quelque chose de très différent, que c’est une nouvelle étape, mais faudra vraiment que je sois gonflée à bloc pour me lancer. 🙂

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  14. moi je ne grimpe pas, j’ai bien trop peur, mais pour avoir un oncle casse-cou qui nous a tout fait faire quand nous étions petits, je me souviens et de la folle ivresse et de la folle trouille, et j’ai lu ton billet haletant avec un drôle de plaisir…

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  15. C’est une vraie merveille, ton récit haletant et tellement juste… comment fais-tu pour retranscrire tout ça après coup? Car je suppose que tu n’avais pas pris ton dictaphone? Tu me donnes presque envie de m’y remettre… mais je n’étais pas allée aussi loin dans mon apprentissage, je pense que c’est un peu tard maintenant.

    J’ai calé, il y a peu, devant une simple rando, crainte justement d’être le boulet de service. Maudite soit ma flemme, c’est tellement extraordinaire quand on arrive en haut et que le paysage s’ouvre, et aussi, d’une autre manière, quand on arrive en bas, les jambes flageolantes et tout le corps vaguement somnolent de fatigue.

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  16. En fait, je suis une éponge à sensations.
    Et c’est pour ça que je suis une merde en fiction.

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  17. J’ai fait un stage d’escalade d’une semaine sur roche de montagne mouillée. J’en garde un mauvais souvenir car les formateurs, moniteurs chevronnés d’escalade, étaient intimement convaincus qu’il fallait commencer par la grimpe en premier de cordée, très formateur n’est-il pas ? La deuxième nuit, jen ai rêvé (cauchemardé) : il paraît que j’ai crié "attention à la ficelle" (je considérais la corde comme une ficelle, indiquant par là le peu de crédit que j’accordais à la corde et à son assurance en tant que sécurité). Le fait aussi de devoir assurer la sécurité d’une partenaire alors que je venais juste à peine de comprendre le fonctionnement des matériels m’a aussi beaucoup stréessée devant l’évidente responsabilité à prendre. J’en veux beaucoup au parti-pris de ces formateurs qui ont complètement empêché l’émergence du plaisir de l’escalade. Alors que ma motivation avait été, avant le stage, de le poursuivre par une inscription à un club – projet éclaté donc.
    Merci de m’avoir partagé ce moment avec tes lecteurs, qui je vois peut procurer un réel plaisir et devenir l’occasion d’un réel dépassement à la mesure des capacités, de l’investissement et de la convivialité.

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  18. "…je suis une merde en fiction" (16).

    Hors sujet: j’ai été amusée d’entendre ce soir, dans une réunion, une amie se proposer pour parler à la radio en disant simplement qu’elle avait une belle voix à la radio, qui passait bien. Point barre. Sans se croire obligée ni de minimiser, ni de compenser en dénigrant chez elle quelque chose d’autre. Décomplexée. Je me suis dit qu’on devrait faire ça plus souvent, c’est rafraichissant. Je me suis mise à rire, elle a cru que je me moquais, pas du tout, c’était un rire admiratif.

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  19. oh, Agnès, ça me rappelle tellement les quelques rares sorties où m’entraîna ma sœur, grimpeuse acharnée. La trouille tout le long, mais la fierté d’arriver en haut les doigts tétanisés.
    Quel texte formidable !

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  20. Je suis plus grand que la montagne…toujours en descente 🙂

    Réponse
  21. Agnès, que d’excellents souvenirs d’ados en colonie a l’evocation de la ruche « au cul du christ  » le plus sympa de cette falaise etant sans doute l’ombre des vautours qui passent au dessus des grimpeurs quand le soleil brille! merci pour ce billet

    Réponse
    • Oui, d’ailleurs ils sont protégés, du coup, il est recommandé de n’être pas trop bruyant. Certain secteurs peuvent être fermés, aussi, pour les laisser nicher en paix.
      Si tu connais la fameuse ruche, tu dois aussi connaître le bistrot en face, super « roots » avec les chiottes où nichent les poules…

      Réponse

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