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Le premier des droits de l’homme, c’est celui de se nourrir correctement.
Sans accès à la nourriture, tout le reste n’est que tartufferie.

Brochette
brochette

Pour briser ce «­­confusément», il faut rendre son unité au monde. Rattacher riches et pauvres, vainqueurs et vaincus – comme des liens de cause à effet.
François Ruffin, La guerre des classes, Fayard, Paris, octobre 2008, p. 171.

Il a bien raison, François Ruffin de soumettre le brouhaha médiatique à sa grille de lecture que certains qualifieront de simpliste, ringarde ou éculée, de tout rapprocher de l’inévitable guerre entre le Capital et le Travail. Parce que cette crise avec laquelle on nous matraque pour nous empêcher de penser le monde, cette crise n’est jamais qu’un gros rôt d’indigestion de ceux qui possèdent aux dépens de ceux qui triment. Deux petites infos se répondent ainsi ce matin et donnent la mesure de ce qui arrive vraiment : USA et UE ont dépensé en une semaine de quoi nourrir le monde pendant 50 ans et Le sondage publié dans le JDD du 12 octobre sur le travail des Français le dimanche est truqué. Le capital qui confisque de quoi nourrir tous les affamés de la Terre pendant un demi-siècle et le même capital qui dit au travail qu’il va falloir encore trimer plus. Plus, toujours plus pour eux et toujours moins pour tous les autres. Ils disent que leur système est un progrès pour l’humanité, mais ils affament le monde. Ils oppriment les peuples de la pire manière que ce soit, par la faim.

Ils sont en train de privatiser le vivant pour que nous soyons totalement dépendants d’eux pour notre survie. Ils s’arrogent ainsi le droit de vie et de mort sur l’ensemble de l’humanité, décidant par leur argent qui aura le droit aujourd’hui de manger ou qui devra s’allonger dans un fossé en attendant la fin. Ils décident aussi de la qualité et de la variété de ce que nous avons le droit d’absorber pour nous nourrir. C’est ainsi que la communauté européenne, aux ordres du capital, a décidé que nous allions payer fort cher le droit de manger des fruits et des légumes encore plus nocifs. Alors même que la relation entre environnement pollué et prévalence des cancers est enfin admise, du bout des lèvres. Consommez plus pour nous enrichir plus et crever plus vite, plus nombreux et plus jeunes.
Comment pouvons-nous accepter cela une seconde de plus ?

Une histoire de goût

Petit piment
Petits piments de HLM

À quand remonte la dernière fois que vous vous êtes vraiment régalés d’une tomate pleine de soleil, que vous avez goulûment planté vos crocs dans sa pulpe gorgée de saveurs ? Cela m’est arrivé cet été, quand nous avons échangé avec des amis un peu de maintenance informatique contre un panier de légumes de leur jardin. Parce que ce n’est pas dans les supermarchés que je risque de croiser des fruits pareils. Même plus au marché du bled, où les tomates ont la même gueule lisse et le même manque de goût et de texture que celles de la grande distribution. Toujours les mêmes petites boules dures et imputrescibles que l’on peut oublier sans dommage pendant plus d’un mois au fond du frigo. Toujours les mêmes légumes, un de chaque sorte, été comme hiver… déprimant, pas bon, pas envie. Des années de recherches agronomiques pour ça : des trucs qui poussent hors sol, hors saison, hors goût, qui peuvent passer des jours et des jours en chambres froides sans bouger, qui peuvent sauter d’un continent à l’autre, qui se logent dans des petites cases normées, optimisation de l’espace, rentabilité maximum.
Je me souviens d’une boutade des années 80, où l’on disait que l’Europe ne servait à rien, si ce n’est à calibrer les concombres… sauf que ça, ce n’était pas rien. C’était tout. Notre droit à manger de bonnes choses contre leur impératif de profit à tout prix. Aujourd’hui, les légumes sont bien calibrés, bien chers et bien dégueulasses. Du coup, ils ont pondu du marketing sous couvert de santé pour nous faire avaler la couleuvre : il faut manger 5 fruits et légumes par jour. Il faut bouffer leur frankenfruits, avec leurs pesticides au taquet, leurs OGM et leurs prix toujours plus élevés, parce que… c’est de la faute au gel, au manque de pluie, de soleil… marrant comme argument quand on pense deux secondes qu’il s’agit de végétaux de serres cultivés hors sol. D’ailleurs, les légumes de mes voisins, les deux pieds dans le crottin, ils n’ont pas tant souffert que cela des aléas climatiques…

Tout le monde est d’accord pour dire que les légumes du jardin, c’est bien meilleur… alors quoi ? Pourquoi tous ces jardins d’agrément avec leurs fleurs stériles et leur pelouse au Roundup, que ce soit dans les bleds ou les banlieues pavillonnaires ? Ce n’est même pas une question de temps ou de pénibilité, quand on voit le temps passé à tondre l’herbe au carré, à biner autour des bégonias.

À quel moment est-il devenu évident que l’autoproduction alimentaire familiale était moins importante que les fonctions ornementales?

Extension du domaine de la culture

Potager de HLM
Potager urbain

Dans mon bled, comme ailleurs, il y a des gosses de l’âge de ma fille qui ont déjà toutes leurs dents bouffées par des caries, des mouflets gonflés comme des popcorns, nourris aux croquettes pour humains et dont les parents pensent qu’un verre de nectar de fruits blindé au sucre, c’est un fruit comme un autre. Nous nous sommes laissés entraînés dans la médiocrité alimentaire pour le plus grand profit de quelques-uns. Les gens n’ont pas faim sous nos latitudes… certes, pas encore, mais beaucoup souffrent de malnutrition. Quand Bové démontait le MacDo de Millau, il avait déjà tout compris. Tout comme Via Campesina et son combat pour la souveraineté alimentaire. L’autosuffisance. Le fait que les gens ne puissent plus crever de faim ou de malbouffe pendant leur pays exporte des matières premières agricoles à gogo. La faim est rarement un problème climatique ou agraire. C’est plus souvent une arme politique, économique, utilisée volontairement, une arme de destruction massive qui ne dit pas son nom. Et ce n’est pas seulement un problème de pays pauvre.

Il y a un an, alors que j’amenais ma fille à l’école, j’ai vu un homme se diriger derrière sa barre HLM avec une binette. Je l’ai suivi, et j’ai découvert que cet homme avait pris son alimentation en main. Sans terre. Sans moyens. Il a juste décidé de mettre en culture le petit trottoir d’herbe pelé qui entoure souvent les immeubles et dont personne ne fait rien. Il fait descendre au besoin un tuyau d’arrosage par la fenêtre de sa cuisine. Il a récupéré des culs de bouteilles en plastique pour ses semis. Et ça pousse.
Bien sûr, ce n’était pas prévu, cette utilisation d’un non-espace public, une bande de terrain dont on ne fait rien, qui ne sert à rien, qu’on ne voit pas, n’entretient pas, qu’on ne pense même pas. Lui, il a simplement changé de point de vue et il améliore son ordinaire. Rien ne l’empêche de le faire.

Dans la cité à côté, au milieu des barres, il y a le carré de pelouse. Un truc grand comme un immeuble comme il y en a des milliers et des milliers dans les cités où l’on parque les pauvres. Ceux qui font leurs courses dans les discounters. Qui ont les dents pourries. Qu’ils ne peuvent même plus faire soigner. Ce carré, ce n’est même pas de la pelouse. C’est vaguement tondu deux fois par an, pelé par endroits. Ça bouillasse en hiver et ça poudroie en été. Les gens n’y vont même pas y prendre l’air ou le soleil, les gosses y jouent à peine. Encore un non-espace. Qui pourrait fournir la cité en fruits et légumes frais pour peu d’efforts. Avec quelques outils, beaucoup de conseils. Et surtout, l’idée que c’est possible.

Sème à tout vent
Dans l’association culturelle du bled,
la culture, ça ne s’arrête pas aux livres…

Réinvestir l’espace public. Pas pour passer, pas pour flâner, encore que…, mais pour s’approprier le droit de se nourrir correctement. Recréer les jardins ouvriers dans les impensés de la ville, les interstices du tissu urbain. Une jardinière de tomates sur le balcon, un pot de persil à la fenêtre, une rivière de tomates en bordure du parking.
Varier les plaisirs, partager les récoltes. Du temps gagné sur la télé et l’isolement. Et surtout, moins d’argent pour les rois de la malbouffe, les accapareurs du vivant.

Ce n’est pas pour rien que les semenciers poursuivent Kokopelli et ses graines que l’on peut resemer. Ce n’est pas pour rien que les géants cherchent à écraser le nain joueur de flute : pour nous priver de notre droit à nous alimenter par nous-mêmes, pour nous rendre totalement dépendants. Il faut que nous occupions nos carrés de jardin à faire de l’ornemental coûteux selon leurs critères : des espèces hybrides et stériles, qu’il faut racheter tous les ans, avec des tas d’intrants chimiques que nous achetons à prix d’or. Et qu’en plus, nous n’ayons pas d’autre choix que de leur acheter leurs légumes pour nous nourrir. Fort mal, par ailleurs. Dans son dernier bouquin, Kokopelli démontre que non seulement les quelques pauvres espèces qui sont couramment proposées à la consommation sont déprimantes en terme de goût et de variété, mais qu’en plus cet appauvrissement gustatif s’est accompagné d’un terrible appauvrissement nutritionnel.
On comprend mieux pourquoi Kokopelli se mange procès après procès.

Cela a l’air de rien, mes histoires de légumes, de réappropriation des friches urbaines, mais c’est pourtant le début de la remise en cause du système qui nous opprime. La révolution ne se fait pas forcément dans la rue ou à coup de pavés. Les grands changements sont toujours plus discrets, plus profonds et plus diffus. Rien d’insurmontable et pourtant, de cette simple revendication peut germer de nouvelles pratiques, de nouveaux rapports sociaux, de nouveaux circuits économiques.

De simples petites graines…

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72 Commentaires

  1. C’est bien ce que je dis, Sy : il faut prendre possession des friches urbaines. Ou alors imaginer d’autres solutions. Exemple : souvent, les zones pavillonnaires de petits retraités sont à coté des cités de béton. Bien des vieux renoncent à un jardin potager pour des raisons de santé. Pourquoi ne pas tenter un deal : Je te cultive ton jardin et on se partage les légumes? Qu’est-ce qu’on risque à tenter le coup? Dans les CASS, plutôt que de se retrouver à tendre la main pour des bons alimentaires occasionnels qui ne déboucheront que sur de la bouffe de merde, pourquoi ne pas tenter de dealer un terrain communal dédié aux jardins?

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  2. Bonsoir Agnès
    merci, mille fois merci.
    J’espère sincèrement que la notoriété de votre blog permettra à un maximum d’internautes de prendre conscience de cet invraisemblable hold-up opéré sur "le vivant" par les multinationales de l’agro plus du tout alimentaire.
    Soutenons Kokopelli et tous ceux qui, comme ce jardinier de votre exemple, bravent au quotidien le diktat du fric.
    Allez, coutumiers de ce blog, visiter le site de Kokopelli, vous y apprendrez comment le pot de terre parvient (parfois et à quel prix !) a résister au pot de fer.

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  3. Si on plante des orties partout, ça compte ? des ronces ?

    Sinon, chez Kokopelli, ils ont des plantes jeanmarcsylvestrivores ?

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  4. bravo bravo!

    mes deux pépés avaient un jardin, mon père en a toujours eu un, et l’a encore… c’est naturel

    par contre il faut s’entraider, plus on s’éloigne de la campagne et plus il est difficile de cultiver.

    nous ne savons plus le faire et seul cela peut paraitre insurmontable, par contre des groupes d’entraide pourraient se former entre des anciens qui savent mais ne peuvent plus et des plus jeunes qui peuvent mais qui ne savent pas.

    super!

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  5. Bonsoir,
    Je te cite: «Parce que cette crise avec laquelle on nous matraque pour nous empêcher de penser le monde, cette crise n’est jamais qu’un gros rôt d’indigestion de ceux qui possèdent aux dépens de ceux qui triment.»
    Pas d’accord : Pour tout ceux qui veulent vraiment comprendre cette crise révèle tout !
    Mais tu as raison de dire qu’il s’agit là d’un rôt d’indigestion de ceux qui possèdent car c’est tout à fait cela en effet et pour notre salut ce serait bien qu’ils en crèvent!

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  6. vous dites au sujet des tomates industrielles : "Toujours les mêmes petites boules dures et imputrescibles".

    Vous voulez rire? ça pourrit aussi vite que les tomates naturelles. Plus vite, même! Où vivez-vous?

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  7. Ce n’est pas toujours évident d’avoir un espace à cultiver. Même un studio coûte cher et n’est pas forcément à la portée d’un SMICARD en CDI à temps plein. J’aimerais bien avoir un jardin mais je n’en ai pas les moyens.

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  8. Merci Agnès,

    Petit-fils de fermiers (http://maps.google.fr/maps?saddr=42…) chassés par la mise en eau d’un barrage catalo-canadien, fils d’une "sale immigrée" de fermière, (http://maps.google.fr/maps?saddr=43…) ton papier résonne en moi.

    Il résonne d’autant plus que l’Ouvipo (http://fr.wikipedia.org/wiki/Oulipo) "Ouvroir de la ville potentielle" commençe tout juste en ce moment sur Grenoble, une étude "Un tunnel. Oui mais pourquoi?"

    Et dire qu’on avait pas encore pensé aux potagers urbains! Pourtant, le premier jardin potager sauvage est à moins de 100m de notre petit appartement.
    (http://maps.google.fr/maps?saddr=45…) Pour avoir de l’eau pas besoin de tuyau!

    A propos, si un de tes prochains papiers, t’emmène sur des histoires d’eau, ma douce hydro-géologue de son état peut te tuyauter.

    Amic, adishat.

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  9. … et sous les pavés, les petites graines, qui poussent, qui poussent… 🙂

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  10. Bravo pour l’article. Je te rejoins totalement sur le fait que c’est à nous citoyens d’agir pour faire changer le modèle dominant. Je pense sérieusement que cela bouge, regarde les AMAP qui se développent, cela montre que les citoyens sont en demande et que les paysans commencent à comprendre où sont vraiment leurs intérêts, loin de l’agriculture intensive.
    Notre de travail de fourmi n’est pas inutile et celui-ci peut faire advenir un modèle alternatif.

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  11. R.A.S,
    Si ce n’est : merci de soutenir et rappeller l’existence de Kokopelli,
    et la dimension parfaitement ignomignieuse des procès qu’ils se ramassent, autant d’attaques de s******* qui indiquent très bien là où EST le pouvoir, et où n’ EST PAS l’intérêt commun …
    Monsanto n’existe pas, mais la meilleure astuce du diable, hein …

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  12. À propos de "Guerilla gardening" (je ne sais pas comment on dit en français)… ça me fais penser à un lien que j’avais vu, il y a un certain temps, ça se passe au Japon : http://www.boingboing.net/2008/06/2

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  13. 1) Je préfère voir un palmier et un bougainvillier devant ma fenêtre, c’est plus joli qu’un carré de patates et ça ne consomme pas d’eau (qui n’est pas ce qu’il y a de plus où je suis).
    2)Tout ne pousse pas n’importe où ni n’importe quand. ça n’est pas évident de faire pousser quoi que ce soit et il faut un minimum de connaissances que tout le monde n’a pas.
    3) cultiver un jardin à un prix. L’eau coûte cher, il faut des engrais bio, et c’est pas donné, si tu veux récolter quelque chose.
    4) c’est bien gentil la mise en culture de no man’s land, ça peut créer du relationnel, mais ça ne fait pas plus qu’un appoint alimentaire. Ce n’est en aucun cas suffisant pour nourrir une population.
    5) Je me suis marrée cinq minutes en imaginant certaines intervenantes de ce blog qui n’ont probablement jamais tenu une pioche en main en train de biner un carré de légumes…
    6)les confiotes de bonne-maman et les conserves, c’est qui qui les fait, bobonne? Elle a peut-être pas envie d’y passer ses loisirs et ça lui prend peut-être moins de temps d’aller faire les courses au supermarché. Je la comprends.

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  14. « À propos de "Guerilla gardening" (je ne sais pas comment on dit en français) »,

    On peut dire jardinage sauvage avec un clin d’oeil supplémentaire parce que ça se passe en ville le plus souvent.

    Il faut voir d’abord les originaux :

    http://www.guerrillagardening.org/

    et faire autant de copies que possible.

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  15. J’ai l’impression de lire mes pensées 🙂
    C’est à la fois rassurant de savoir qu’on est pas seul et déprimant de constater l’impuissance d’un blog certes éblouissant de sincérités mais qui traduit le seul pouvoir que l’on a….parler,écrire et constater surtout.
    Que le bon sens nous reviennent à nous les hommes…et merci pour tes billets qui rassurent sur la nature humaine (j’y crois encore)
    bravo…pour votre humanisme

    Réponse
  16. salut Agnes

    ça existe à Cuba depuis de nombreuses années et les résultats sont spectaculaires et c’est du bio
    au Vénézuela ils s’y sont collés
    CARACAS
    jardins urbains

    http://www.le-mag.fr/actualites-agr

    bravo pour ton article qui sonne juste

    Eric

    Réponse
  17. Quand les premiers jardins ouvriers ont vu le jour, créés par l’abbé Lemire, pour que les ouvriers s’occupent bien de leurs petites familles au lieu d’aller perdre leur âme au cabaret, tout en améliorant leur ordinaire, savez vous ce qu’on fait les bourgeois de l’époque?

    Ils se sont indignés bruyamment, et ont nommé ces jardins…

    "LES JARDINS DE LA RACAILLE"

    Réponse
  18. Cultiver en pot sur son balcon, ou sur les pelouses pelées des HLM, si on a vraiment envie, on trouve les solutions. Si on aime pas, pas de lézard, on fait autre chose, les idées c’est pas ce qui manque.

    J’ai une copine qui habite un ptit appart au rez de chaussée d’une immeuble en ville, dans un quartier très populaire. Au fond du couloir de l’immeuble, un carré de terre qui doit bien faire 4 m2, peut être 9.

    Chaque fois qu’elle vient chez moi, elle repart avec une bouture de menthe, de chèvrefeuille, des bulbes ou des plants. A l’ombre du chèvrefeuille, discret, un petit tas de compost, ses épluchures. Elle va pas nourrir tout l’immeuble avec ça, bien sûr. Mais cette cour pelée est devenue un endroit sympa, nourriture relationnelle, c’est pas rien. Et de la menthe fraîche en bas de chez soi, c’est un bon début, non?

    Rappelez vous que l’océan n’est composé que de gouttes d’eau!

    Réponse
  19. J’habite en ville, j’ai un jardin ouvrirer où je me rend à vélo (un peu plus de 10mn en longeant un très joli canal), c’est une bénédiction!
    Potager mais pas que potager, s’il y a l’utile… il ne faut pas négliger l’agréable.
    Certes ça ne nourrit pas une famille (la mienne) toute l’année, mais ça donne une vision des choses toute autre quant à notre relation à la consommation…
    Les "connaissances" jardinières s’acquièrent au fur et à mesure des expériences et des années, les engrais (bio) ne sont pas coûteux puisque il y a recyclage (compost et vermicompost), et l’eau ne coûte que le prix de l’effort musculaire (pompe reliée à la nappe phréatique), ce qui n’est pas rien mais au moins l’argent n’est pas le maître mot.
    Il m’arrive de faire des confitures, le temps d’une soirée. Ce sont des souvenirs autrement délicieux que la fréquentation des rayons de super-rackets à la recherche des moins mauvais produits… et curieusement mon intello de mari -qui n’est pas trop branché tâches ménagères- participe, il y a quelque chose de très ludique dans ces moments là.

    Merci pour ce blog et vos saines râleries… et merci pour le lien (les liens) sur les guérilléras jardinières.

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  20. réconfortant.

    pour moi qui ai la chance d’avoir trouvé une Amap pas trop loin, je redécouvre le plaisir des légumes… et celui de la découverte. Des tomates succulentes, j’en ai mangé tout l’été. Et des poivrons, des aubergines, des courgettes, et plein d’autres choses aux saveurs insoupçonnées. On échange des recettes, et je prends plaisir à cuisiner de temps à autre.

    Il faut le temps, il faut aller au point de rendez-vous toutes les semaines – c’est une organisation. Il faut l’argent, c’est un engagement de solidarité avec un producteur – 15€ par semaine pour manger d’excellents légumes, bio qui plus est, à tous les repas, sachant que dans les supermarchés ils sont tellement moches que je n’ai même plus envie de les acheter… je ne trouve pas ça si cher payé. D’autant que nos courses d’appoint sont devenues nettement moins fréquentes. Mon revenu me le permet (pour l’instant), mais s’il fallait faire des choix, je remettrais en question bien d’autres lignes du budget avant celle-ci, parce que je ne comprends pas que l’alimentation ne soit plus primordiale pour beaucoup de gens. Avant c’était la principale source de dépenses des familles, et l’on m’a expliqué à l’école que l’on pouvait mesurer le progrès à ce que cette part avait diminué. Certes, je suis ravie d’avoir dans mon budget un poste loisirs (théâtre, lecture, chorale essentiellement), cela prouve que j’en ai et que donc je bénéficie d’une certaine qualité de vie. Mais vouloir réduire la part de l’alimentaire à toute force pour par exemple pouvoir s’offrir une voiture qui va plus vite ou une télé qu’on voit plus grand (je caricature sans doute), c’est sacrifier les besoins primordiaux. Le tout est de se déprendre de la logique de consommation dominante pour fixer ses propres priorités.

    Quand je parle de l’Amap, les réactions de l’entourage sont mitigées : tentés par de bons produits, même par l’idée elle-même, mais souvent refroidis par l’engagement (ah, nos habitudes de consommateurs !), arrêtés au final parce que cela demande de penser un tout petit peu autrement.

    Je crois que le vrai changement doit se faire dans les esprits. Accepter de sortir du modèle de la consommation irréfléchie, poser des choix et les assumer. Je fais autrement parce que j’y trouve mon compte. J’essaie de voir vraiment ce qui, rationnellement, sera le meilleur choix.

    Réponse
  21. Comme dit Eric (17), cela existe à Cuba depuis la fin de l’urss, et de nombreuses nations du sud s’y interessent.
    Les Cubains exportent leurs techniques, leur savoir en agriculture urbaine jusqu’en Chine, pour parfaire l’autonomie alimentaire et réduire les transports liés.
    L’unicef y a envoyé des ingénieurs agronomes pour étudier…Mais bon il y a un blackout total à tout ce qui pourrait venir de la-bas.

    Réponse
  22. Je trouve article et commentaires très intéressant. Je vous propose l’adresse d’un blog atypique où l’on parle aussi bien politique que jardinage, écologie que musique. Ce blog s’appelle "la feuille charbinoise".
    Un lien pour un article sur le jardinage : http://www.dometlydie.com/charbinat
    Un lien pour une chronique où l’on parle agriculture bio, amap, et insuffisance des labels : http://www.dometlydie.com/charbinat
    Bonne lecture et n’hésitez pas à faire part de vos critiques de de vos commentaires.
    Vive la diversité dans tous les domaines !

    Réponse
  23. Merci à Agnès pour cette recharge d’optimisme matinal!

    Au 11 de Lorycalque

    Patience et "Dialogue avec mon jardinier" font plus…

    Réponse du Huron à Candide
    1) Merci à Bougainville, mais laisse voir monter un artichaut en pied, ou une salade, tu verra comme c’est beau. Je traversais un village et le comité de lorissement avait planté des blettes cardées dans les massifs… Jardin d’ornement ou potager, pourquoi choisir? Tu as une fenêtre avec un toit au dessus. Et un récupérateur d’eau en dessous?
    2) Bizarre que le sapiens sapiens modernis sache parfaitement (?) adapter son habillement au temps, aux saisons, mais pas ce qu’il mange…
    3) Le kilo de tomate ou de carotte a un prix aussi. Le principal investissement, c’est le temps. Et la principale question; qu’est-ce que je fais de mon temps?
    4) Personne n’est une population.
    5) Prendre une suée dans son jardin, c’est aussi bon qu’une plombe crispée sur un home-trainer. Un petit strip de raquette de tennis autour d’un manche de piochon pour éviter les ampoules et hop!
    6) En dessous de chez moi, il y a une grand-mère. Elle a un stérilisateur, pas moi. Et elle aime bien que sa petite-fille reparte après la verveine-citronelle (maison) du dimanche avec un petit bocal et une recette. Et puis au supermarché, je n’aurai pas appris ce qu’est une bacholée, une r’voule ou des pierres qui "s’ébouillent"…

    C’est pas l’Atlantide ou le Paradis Perdu. Ca se passe en bas de chez soi. Maintenant.

    Réponse
  24. Agnès, félicitations pour un article délectable.

    Je me demande comment les industriels de l’alimentaire réussissent à rendre la nourriture aussi infecte et surtout comment ils ont réussi à dévoyer le sens du goût des consommateurs pour leur faire admettre que c’était la norme.
    Le cas des tomates est le plus frappant. Les 5 variétés hybrides communément vendues en grande surfaces sont tout juste bonnes à faire des sauces : texture pâteuse, goût aux abonnés absents. Je ne sais plus dans quel magazine j’avais lu un scientifique admettre que le travail sur ces variétés avait porté sur leur aspect et leur bonne conservation et que sur le plan du goût elles laissaient encore à désirer. C’est peu dire !

    Il y a quelques années ma compagne m’a remis dans le droit chemin côté alimentaire. Nous mangeons bio à 90% et bien qu’étant en appartement, nous profitons du potager de mes beaux parents. La récolte de tomates a été très bonne cette année, même si mes semis de "Noires de Crimée" et autre "Roman Striped" venues de chez Kokopelli n’ont pas donné grand chose. Il a fallu se contenter de "Marmande" et de "Coeur de Boeuf". Les années passées, nous avons testé la classique "rose de Berne", "yellow brandywine" (superbe) et une tomate sibérienne : "Aurora". Ces variétés sont excellentes : même quand on a l’impression que le fruit n’est pas totalement mûr, il est bon.
    En plus du goût, l’avantage de certaines de ces variétés, c’est qu’on peut les peler à la main pour faire des carpaccios par exemple. Essayez voir de faire ça avec des tomates de supermarché (sans les faire bouillir).

    Le potager de mes beaux parents est aussi l’occasion de tester des pratiques d’agriculture naturelle : les parcelles sont recouvertes d’un broyat végétal en décomposition qui stimule l’activité des micro organismes du sol. Elles ne nécessitent aucun engrais ni produit phytosanitaire. Et ça marche ! Les plants de tomates les mieux exposés sont très vigoureux et ont des tiges grosses comme le pouce.
    Ces pratiques nous ont été inspirées par l’excellent bouquin : "le Jardin naturel de Jean Marie Lespinasse" http://guidenaturabio.com/nature_bi

    Une dernière chose : nous avons encore quelques années de pétrole pas trop cher devant nous, notamment grâce à la crise financière qui contiendra la demande. Après c’est l’inconnu : pic ou plateau, la production va stagner et le baril à $200 ne sera qu’un début.
    Or l’agriculture conventionnelle qui remplit nos supermarchés de produits dépend totalement de cette énergie. Sans elle, pas de mécanisation, pas d’engrais chimiques, pas de produits phytosanitaires. Pire, les variétés cultivées ne peuvent simplement pas survivre sans ces expédients. Bref, l’agro-industrie nous emmène droit dans le mur.
    Quand les files d’attentes s’allongeront devant des magasins vides, quand Rungis s’effondrera, les potagers seront sans doute furieusement à la mode.
    Vous pensez que c’est du catastrophisme ? On en reparle dans 10 ans ?

    Réponse
  25. Bravo Agnès pour ce billet, tes analyses, tes anecdotes qui éclairent mieux que de longs discours.

    Kilroy, tu écris « Vous pensez que c’est du catastrophisme ? On en reparle dans 10 ans ? » : A mon avis, on en reparlera bien avant 10 ans, c’est évident ! c’est déjà en marche et ce n’est pas du catastrophisme, juste une lucidité avant-coureuse : La moindre défaillance dans l’approvisionnement des énormes entrepôts régionaux (centrales d’achats) des hypermarchés pour X raisons (paralysie des transports, coût du pétrole, émeutes..etc…) et ce scénario deviendra bien réel !
    Pourquoi ? Car à 90% d’entre nous nous dépendons entièrement de ces intermédiaires pour notre nourriture.
    Et il ne faudra pas compter sur les marchés puisque comme le dénonce ce billet, un nombre de plus en plus important de commerçants se fournissent en fruits et légumes par les mêmes réseaux que la grande distribution !!
    Restera la débrouille…le potager existant ou à faire exister et je suis convaincue également qu’il faudra réinvestir tous les espaces verts aujourd’hui inutiles et inutilisés pour cultiver, nous n’aurons pas le choix.

    Tout cela nécessite de se préparer, je l’ai détaillé sur le blog de Le Yéti (billet "Virons-les"commentaire 7)
    Se préparer c’est dès à présent se former auprès d’anciens qui cultivaient bio (sans savoir que cela s’appelait comme ça à l’époque) ou auprès d’agriculteurs bio. Il y a des cours partout, suffit de trouver les réseaux !
    Se préparer aussi en redécouvrant les plantes, les fleurs sauvages qui poussent autour de nous et qui ont d’énormes qualités nutritionnelles parce que fraichement cueillies, poussées sur le territoire qui leur correspond le mieux, l’endroit qu’elles choisissent, a la bonne saison…bref, pas forcées comme ces pauvres plantes d"élevage" industriel que l’on trouve aujourd’hui sous les serres des producteurs intensifs. Ces cours là se multiplient aussi un peu partout, et sont donnés par des passionnés… sans parler de toute la littérature qui existe à leur propos. Suffit d’ouvrir ses yeux, ses oreilles et de chercher les infos au bon endroit.
    Se préparer en apprenant à se nourrir autrement, moins et mieux. Par expérience, je sais que ce genre de changement dans des habitudes alimentaires si ancrées depuis l’enfance ne se fait pas du jour au lendemain, ou alors dans la frustration, la douleur et l’incompréhension. Alors autant commencer à évoluer par soi-même sur ce chemin plutôt que forcé par des circonstances extérieures.

    Tu écris aussi « Je me demande comment les industriels de l’alimentaire réussissent à rendre la nourriture aussi infecte » eh non, pas si infect, si c’était le cas autant de gens n’y seraient pas si accros à cette bouffe : au contraire, ils ajoutent des tonnes d’aromes artificiels, d’exhasuteurs de goût, de sucre et de sel histoire de rendre tout ça mangeable et même agréable ! Seulement, notre organisme, lui, ne s’y trompe pas et n’y trouve pas son compte. Les papilles -premiers récepteurs- signalent l’arrivée d’une super nourriture dans la bouche, et ce qui arrive en réalité dans l’estomac puis l’intestin ne correspond pas aux promesses reçues. Aliments dénaturés, trop et/ou mal cuits, pauvres en nutriments, riches en graisses saturées, en sucres… qui apportent des calories, certes, mais pas de molécules de « qualité » => d’où sensation trompeuse de satiété, on est remplis, oui, mais pas nourris. Et c’est ainsi que dans nos sociétés on ne trouve plus de gens sous-nutris mais surtout des gens mal-nutris, avec des carences incroyables (Je le constate… j’en reçois régulièrement).

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  26. Voici une conférence de Claude Bourguignon, ingénieur agronome, qui explique la vie des sols et permet de comprendre l’ampleur des dégâts provoqués par l’agriculture industrielle. A voir ici :
    – 1ère partie (60 mn) : http://leweb2zero.tv/video/pazteck_
    – 2ème partie (30 mn de conférence + 40 mn de réponse aux questions) : http://leweb2zero.tv/video/pazteck_

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  27. C’est dingue que ce discours " cultiver soi même c’est cher, c’est pas pratique, ça ne donne rien" soit parvenu a remplacer le bon sens qui prévalait jusqu’à il y a quelques décennies.
    Il faut croire que les gens ont la mémoire courte…

    Le potager en carrés par exemple, ou l’on plante dans un carré d’un mètre de côté divisé en neuf cases des variétés de légumes qui se succèdent toute l’année, voila qui peut nourrir une famille de quatre personnes (deux adultes, deux enfants), avec toute une variété de produits délicieux. De l’engrais ? rien du tout, ou alors au pire quelques granulés mélangés à la terre de départ. du temps ? oui, un peu, mais c’est un activité comme une autre avec les enfants…

    Le temps passé à cuisiner ces légumes ça peut plus être un problème, mais a moins d’avoir les moyens, comment manger sain sans passer un minimum de temps en cuisine ? le mec et les gosses peuvent très bien s’y mettre, ça peut être des moments ensemble, et avec un peu d’organisation on peut très bien cuisiner les légumes le dimanche aprèm pour toute la semaine. Je le fais, vive le congel et les bonnes portions réconfortantes de soupe, quatre minutes de cro-ondes en rentrant !
    dans un tel cas le temps passé ne pose plus autant de problèmes.

    y’a une AMAP qui va ouvrir près de chez moi, j’irai faire un tour, et je prends déjà les légumes et la farine chez les producteurs du coin. Le goût est incomparable, le prix vaut celui du supermarché pour les légumes moyenne gamme, mais j’ai du bio de saison qualité extra. Et des discussions sympa, et de beaux paysages, et des sourires, et des rencontres. ça, non seulement ça rend les légumes encore meilleurs, mais ça n’a pas de prix.

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  28. Je suis chanceux, sous mes fenêtres il y a un jardin, ce qui est rare en région parisienne. Ce jardin est fermé, réservé aux résidents. J’avais imaginé d’y cultiver des légumes ou autres, en association avec les autres locataires, et de se partager les récoltes. Je passe désormais auprès de mes voisins pour un dingue. Mais peut-être n’aurais-je pas dû proposer d’y élever des vaches… Pourtant, il y en avait naguère, dans mon patelin. À l’emplacement actuel du supermarché, il y avait une ferme. Il reste même des vignes. À un quart d’heure de Paris-Montparnasse !

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  29. Salut Agnès !

    Merci pour ce billet qui entre en parfaite résonance avec des préoccupations que j’ai (avec bien d’autres à lire les commentaires !) depuis un moment.
    Du coup, ça me pousse un peu au cul pour rédiger un petit quelque chose là-dessus à mon tour, qui rebondirait sur ton post. ça fait un moment que ça me travaille ! 😀

    Merci encore, c’est toujours un plaisir de te lire…

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  30. On peut aussi cultiver directement dans des sacs de terreau, dans des pots voire sur de la laine de roche si nécessaire. La connerie n’est pas de cultiver un potager mais de payer hors de prix le fruit produit par le temps d’une graine qu’il suffit de planter dans la terre.

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  31. @Krysalia : il va falloir m’en dire plus sur ton potager en carré, parce que c’est quelque chose comme cela que je compte implanter sur ma pelouse qui ne sert à rien. Je manque de techniques et de connaissances, mais justement, on n’est plus à l’âge de pierre, et on peut échanger nos savoir-faire. Il me faut donc délimiter mes carrés et commencer à retourner la terre, mais je ne suis pas sûre que la bêche va être adaptée : le sol est dur, compact, jamais travaillé. J’ai pensé à taxer un motoculteur chez un pote, pour ameublir tout ça, mais je ne suis pas sûre non plus que ce ne soit pas trop violent comme traitement du sol…

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  32. Pas de raison que ce qui est possible pour le cannabis ne le soit pas pour nos légumes !
    J’adhère, et vais réfléchir à la façon d’ouvrir mon lopin de jardin provincial à mon voisinage.

    Prochaine étape : faire tondre nos terrains de foot par les bovins ou ovins d’élevage que nous prendrions en charge !

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  33. Pour une fois je suis bien d’accord avec Lory. Le jardinage, et en général le travail de la terre, c’est dur, et parfois décevant, même si je suis très sensible au miracle qui, d’une graine minuscule, fait jaillir un plant de délicieuses tomates.

    La culture en carrés sur très petite surface est une culture intensive qui peut certes donner des résultats mais demande beaucoup de fertilisants (bio, bien sûr) des connaissances jardinières assez pointues (durée de vie des plantes, taille finale, besoins en arrosage, besoins en engrais), et des soins très assidus. Je ne la conseillerais certes pas à un débutant.

    A un débutant, je conseillerais plutôt de démarrer par un banal carré de patates. Pas trop grand non plus, hein, c’est du boulot les patates et la terre est basse. Mais les pommes de terre sont peu exigeantes, pardonnent beaucoup d’erreurs, et affinent la terre pour y cultiver, l’année suivante, des légumes moins faciles. Et de vraies pommes de terre à la vapeur, avec du beurre ou du fromage blanc, ou même avec rien, c’est un délice.

    Bon, je sens que je suis en train de m’engager dans quelque chose qui tiendra plus de place qu’un simple commentaire. Vaudrait mieux qu’on se donne rendez-vous chez moi dans quelques jours, peut-être, si je trouve le courage de m’y coller.

    Mais peut-être pas, car je suis très flemme. Pour tout, sauf peut-être pour le jardinage.

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  34. Question à Krysalia:

    As-tu pratiqué toi même cette technique, car j’étais tentée, mais sceptique. Pas sur la technique elle-même, très intéressante, mais sur mes capacités à l’appliquer.

    Par contre, elle me semble intéressante, pédagogiquement, à adapter pour des enfants, bien sûr sans en attendre le rendement qu’elle est censée fournir. C’est un peu ce que je fais faire à mon petit fils.

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  35. Ah le potager en carrés, je serais ravie de t’en parler 🙂
    c’est une methode qui n’est pas neuve mais qui a fait ses preuves. Tu cultives légèrement surélevé par rapport à ton sol d’origine. tu construis des cadres en bois de récupération que tu remplis d’un mélange de terre, de sable et de compost. ensuite tu divises chaque carré en neuf avec des cordeaux. Tu obtiens donc une plateforme d’une trentaine de cm de haut, et neuf cases dans lesquelles tu fais tourner les plantations : par exemple, dans l’une des cases tu plantes des salades, mais avant qu’elles poussent tu y mets des radis. dans l’autre tu mets des patates, et au dessus tu plantes autre chose à developpement plus rapide aussi. tu alternes comme ça et ça donne toute l’année. un peu de mâche, quelques aubergines, des courgettes, des tomates avec des aromatiques au pied…
    le format en carré est idéal car tu peux tourner autour pour t’en occuper, ça rationalise l’espace cultivé, et ça permet un nettoyage et un entretien facile grâce à la petite surface. Tu utilises largement moins d’eau, mais aussi moins de graines, et pas d’engrais.

    il existe plusieurs sites web et même des livres pour apprendre comment faire une bonne rotation des petites parcelles et en tirer le meilleur.

    en anglais , tu as le site officiel : http://www.squarefootgardening.com/ , et tu peux retrouver des infos bien présentées sur ces sites en français : http://www.gerbeaud.com/jardin/fich http://rhone-alpes-auvergne.france3

    des livres sur le sujet :
    http://www.amazon.fr/Square-Foot-Ga… (le livre du créateur de la methode),
    présenté sur la même page, un autre en français : http://www.amazon.fr/Lart-du-potage… mais je ne sais pas ce qu’il vaut.

    Si ta terre est dure, tu trouveras un véritable interêt à cette methode, parce que tu refais directement un sol amélioré de sable et autres composants, suivant ce que tu souhaites faire pousser. ça t’évite d’avoir a retourner un sol dur comme de la brique en été, ou encore collant comme de la poix l’hiver.
    un sol dur bien travaillé et retourné ça nécessite d’attendre un peu avant de planter, normalement il faut laisser les micro organismes se réinstaller -qui en bas anaérobie, -qui en haut au soleil, pour que la terre retrouve toutes ses qualités. Là encore avec les carrés de planches, plus de problèmes de ce côté.

    le seul souci, ça peut être l’exposition de ton coin de terre ou tu les poserais. trop d’ombre, ou trop de soleil ( trop de soleil moins embêtant que trop d’ombre), enfin au pire tu adapterais certainement les variétés aux conditions. c’est selon moi l’avantage majeur de cette methode, elle est à la fois très productive et très versatile, tout à fait adaptée aux débutants.

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  36. "un carré d’un mètre de côté divisé en neuf cases " et vous avez "des variétés de légumes qui se succèdent toute l’année"? C’est du jardinage miraculeux. Ou alors, vous avez plusieurs variétés de fines herbes, ce qui tient peu de place. Parce que pour un mètre de côté, à raison de 50 cm par pied de tomates (donc sur 5 m de long), vous aurez 10 pieds de tomates… (qui se cultivent par file et non par carré, ce qui vous fera l’été pour 4 personnes tout juste, selon l’année) et rien d’autre.

    "le sol est dur, compact, jamais travaillé." Alors ce n’est pas une pelouse, c’est un pré, donc une friche. Et une friche à la bêche, surtout quand on n’en a jamais tenue une, bien du plaisir… Mieux vaut le motoculteur, la bêche, c’est quand le terrain a déjà été travaillé.

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  37. Lory> l’idée c’est de planter rationel. On a des tomates dans un potager en carrés. On a pas des tomates TOUTE l’année, ni en GRANDE quantités, dans un potager en carrés. On n’a pas non plus toutes les variétés de tomates qu’on aimerait, ni toutes les variétés d’autres légumes, par exemple les courgettes aux plants trop volumineux, c’est niet (mais les autres et les coureuses, ça passe très bien !)
    Il est évident qu’un seul carré ne fournit pas assez pour nourrir 4 personnes qui seraient des fervents amateurs de légumes. En me relisant je me rends compte que je le laisse entendre, c’est un malentendu bien sûr. par contre avec plusieurs carrés, ça devient tout à fait possible d’avoir un peu de tout, et surtout tout le temps. C’est donc une espèce d’exercice de potager très technique, précis et construit, ce qui remplace la force physique dont cette methode se passe.

    les tomates poussent sur 50cm de large, mais pas au niveau du sol. Quand elles ont grimpé et sont tuteurées dans les sous-carrés du fond par exemple, on peut mettre en dessous des radis, des variétés de petites salades à développement rapide, des herbes aromatiques… Empilement qu’on n’aurait pas réalisé dans un potager traditionnel. Dès qu’une plante est récoltée, on procède à un semis, quand on a pas déjà semé auparavant en prévision de l’espace prochainement libéré, et ainsi de suite.

    D’autre part, en plus de choisir les variétés pour leur consommation jeune et pour leur développement rapide entre les plantes à développement plus lent, on profite de la surélévation pour gagner quelques degrés et accélérer ainsi encore un peu la croissance. Ce type de jardinage a un rendement clairement supérieur à celui d’une parcelle classique par ces moyens.

    Il s’agit donc de pouvoir cueillir quelquechose chaque jour ou tous les deux ou trois jours, pas de remplir des celliers d’avance. Par contre ça améliore l’ordinaire sans gros travaux de bêchage et de binage à la clef. Au prix des légumes aujourd’hui, même si la famille n’arrive pas à produire 100% de ses besoins légumiers, ça reste une excellente affaire, et pour les gosses ça reste une activité idéale qui se pratique en famille.

    les pages gerbeaud sont très bien faites, je pense qu’ils expliquent tout ça bien mieux que je ne le fais.

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  38. jardin> je l’ai pratiquée en effet chez ma grand mère, sur un bout de jardin que j’avais colonisé et qui n’était pas visible directement de son salon :D. C’était la fin de ma période courges et autres plantes, qui a duré 6 ou 7 ans, trois ans de carrés compris. j’ai arrêté ensuite parce que je me suis brouillée avec elle, et que se faire traiter de faignasse dans la vie quand on fait quelques km par jour pour venir entretenir ses parcelles, ça commence à bien aller (mais je m’égare…) .

    la mise en place et la pratique sont en effet techniques, quelquefois, on rate des semis, on se fait déborder par des plantes plus envahissantes qu’on aurait cru, ou au contraire rien ne vient et ça fait des trous. par contre je confirme, presque pas d’engrais, du bon compost seulement incorporé une fois par an dans le carré. je peux confirmer aussi que ça donne, et même bien, au point ou, au départ, on est surpris des quantités qu’on peut récolter 🙂 .

    je pense que tu as raison de mettre le doigt sur la capacité à appliquer la methode, en dehors de la mise en place, c’est bien là qu’est la difficulté majeure, contrairement à un potager traditionnel ou ce sont les capacités physiques qui sont essentielles. Cela dit si j’en crois ma propre expérience, le carré est toujours plus beau en fin d’été qu’au début, et le second hiver est largement plus productif que le premier… 😀 Autrement dit, on ne fait pas deux fois les mêmes erreurs, et avec un peu de pratique c’est tout à fait gérable.

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  39. Je suis un peu d’accord avec Lory (si, si :-D) : 9 carrés dans 1 m², ça me semble tout petit comme parcelle, parce qu’effectivement, beaucoup de plantes nécessitent plus de 30 cm d’espace entre chaque pied. Pour commencer, je pensais plutôt à 4 carrès de 1m², chaque carrè plus ou moins divisé en 4 (en fait, selon les plantes).

    Il y a aussi la question de la terre : 4m² * 30 cm de haut, ça nous fait (ça nous fait surtout longtemps, les volumes!) 1,2 m³ de terre, non? Je ne sais même pas où ça se trouve.

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  40. Je me joins aux autres commentateurs qui parlent des AMAP que tu as oublié de citer dans ton article. Ça me semble un début un peu plus réaliste que de demander aux habitants des HLM de cultiver le bout de pelouse qu’ils ont devant chez eux…

    Les AMAP près de chez moi font des portes ouvertes une fois par an où l’on peut acheter des graines ou des plants qu’on ne trouve pas dans le commerce. J’ai pu bouffer de ces tomates "ananas" (qui sont plus oranges que rouges) tout l’été, alors que d’ordinaire avec les plants du commerce, j’arrive pas à faire pousser une seule tomate sans l’imbiber préalablement de pesticide.

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  41. Dans le potager dont nous disposons actuellement chez mes beaux parents, nous cultivons sur des zones légèrement surélevées, constituées d’une bonne terre récupérée "à la campagne" et de compost. La terre "normale" en dessous est argileuse et super compacte, une horreur à bêcher.

    Les buttes permettent de s’affranchir partiellement de la qualité de la terre en dessous et elles sont recouvertes d’un broyat végétal (ou mulch) qui alimente le sol en se décomposant et stimule l’activité des micro-organismes, vers de terre, etc… ce qui aère la terre et évite d’avoir à la retourner. J’ai acheté de la luzerne que nous sèmerons sur de petites zones et qui sera coupée régulièrement pour compléter la fertilisation.
    Bêcher ou pire, passer un motoculteur, désorganise complètement les bestioles qui sont dans la terre et accélère la minéralisation du compost. En plus c’est pénible alors autant s’en passer. Il faut le faire pour créer les buttes au début, mais après : repos !

    Je pense que nous réorganiserons les buttes cet automne pour les orienter nord/sud et leur donner une largeur de 1.2m qui permet de travailler des deux côtés sans peine (en étant éventuellement assis).

    Toutes ces techniques sont issues du bouquin dont je parle plus haut : le jardin naturel de Jean Marie Lespinasse. Il cultive avec cette méthode depuis 10 ans dans la région de Bordeaux sur une terre rocailleuse et au départ totalement infertile, avec de très bons résultats. Il s’est inspiré de ce qui se passe dans une forêt avec la décomposition des végétaux au sol qui crée l’humus.

    Sa méthode est inspirée de l’agriculture naturelle pronée par le japonais Masanobu Fukuoka : pas de labours, pas de sol laissé à nu, pas d’engrais chimiques, contrôle des ravageurs et des mauvaises herbes par des moyens naturels.
    Et ça marche ! Fukuoka arrive à des rendements presque équivalents à l’agriculture conventionnelle en dépensant 500 fois moins d’énergie : c’est la nature qui fait le boulot. Il n’a pas labouré ses terres depuis 25 ans.
    http://fr.ekopedia.org/Agriculture_
    http://leplancherdesvaches.net/2008
    http://midier.net/brin.htm

    Quelques sources d’informations pratiques (et des bouquins)
    http://www.aujardin.org/livres-pour
    http://www.lanature.fr/forum/
    http://www.terrevivante.org/

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  42. En fait dans la methode originale, c’est trois fois un pied, soit environ un mètre vingt. les miens faisaient environ un mètre, je n’avais pas trouvé de bois plus long LOL

    ta terre, tu la trouves sur place, ou alors tu peux en demander à des gens qui ont des jardins (bon moi, j’avais la terre du jardin de ma grand mère). le sable ça se récupère pendant des travaux, j’en avais eu deux gros seaux auprès d’un voisin qui refaisait sa pente en ciment. Le compost, je l’avais déjà du jardin puisque j’y faisais des légumes avant. tu devrais pouvoir en demander à des gens qui en font.

    Si tu ne vois personne qui a un jardin et qui pourrait te filer de la terre, au pire tu la prends dans un champ en jachère. j’en ai déjà ramené de cette façon, dans des bacs pliables bâchés, dans mon coffre. C’est parce que je voulais une terre moins collante que celle de ma grand mère qui était extrêmement grasse, mais ça peut le faire pour qui n’a pas de terre du tout, j’imagine. Tu peux même prendre dans plusieurs sources pour te composer le mélange idéal.

    Il ne faut pas penser ces carrés en voulant faire rentrer dedans des bouts de culture traditionnelle, forcément ça ne marcherait pas, c’est une toute autre methode. les plants sont beaucoup plus serrés, étagés, choisis, et comme je le disais à jardin, tu dois remplacer la force physique par beaucoup de technique, que tu apprends sur le tas au pire. ce que tu risques c’est que les premiers mois ça ne donne pas autant et que tu foires pas mal de semis, par contre plus tu apprends ce qui est spécifique à ce mode de culture, et mieux ça roule pour tes plantations.

    Dans les carrés que j’avais, j’en avais réservé un pour mes cousins d’une dizaine d’années, ils se sont débrouillés comme des chefs, ils choisissaient les semis, récoltaient, nettoyaient quand ils étaient là, et je leur entretenais le truc au long cours entre leurs visites. ça s’est très bien passé.

    Je suis tout à fait d’accord avec kilroy, au sujet des terrains sans labour, c’est d’ailleurs après avoir labouré les parcelles ou je cultivais mes légumes quelques années en me foutant le dos en l’air à soulever de l’argile, que j’ai décidé de me mettre aux carrés. Quand la terre est très compacte, qu’elle n’a jamais été cultivée, il faut du temps et énormément d’énergie pour en faire une bonne terre où planter quelquechose. cette énergie serait bien moins gaspillée dans l’installation de carrés, qui permettent en outre une culture sans desherbants et sans pesticides, grâce aux associations de plantes amies, par exemple.

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  43. * quatre fois un pied, pardon, soit bien un mètre vingt.

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  44. Ouaou ! J’y crois pas, mais comment j’ai fait pour ne pas y penser avant, 2ou 3 petits mètres carrés en bas de ma cité et hop ! vive la vie.
    Je le vois d’ici mon potager en bas de la cité.
    Pourquoi tout ça me fait penser aux balises de survie de Virilio et Chilpéric de Boisculier d’il y a vingt ans (on les a bien niqué entre nous soit dit), à Mad Max et les babas qui se protègent derrière leurs barbelés, à l’environnement de Blade runner.
    J’ai mauvais esprit et si je suis d’accord sur le constat déjà ancien sur la malbouffe je reste donc seul et perdu dans l’idée que le seul combat qui vaille est la lutte pour la liberté : certains animaux s’ils sont en cage préfèrent mourir, les indiens d’amérique du sud se laissaient aussi mourir plutôt que d’être esclaves. J’ai un potager derrière ma maison et il est là pour le plaisir de vraies et bonnes fraises, framboises, groseilles, salades et aromates. Le plaisir pas la survie. Enfin je dois être trop vieux pour me refaire une autre philosophie… allez, va, je vais me pendre !

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  45. A Alsospracht : Ok avec toi, mais il est dur de lutter pour conserver sa liberté le ventre vide, ou a fortiori lorsqu’on est rendus si malades par ce qu’on bouffe qu’on en a plus la possibilité physique et energétique. La malbouffe est un outil puissant : un homme malade, dégénéré et dépendant pour sa survie des toubibs et de l’industrie pharmaceutique aura beaucoup moins de velléités de rebellion. Limpide !… Réfléchis à tout cela avant de disparaître.

    Les AMAP permettent à des agriculteurs de se reconvertir vers le bio ou de continuer à vivre de leur métier d’agriculteur bio : Le principe est simple, grâce aux abonnements payés en début de saison par les consommateurs pour un panier de produits hebdomadaire, ils ont des recettes assurées et avancées qui leur permettent de fonctionner dans de bonnes conditions au quotidien, et aussi d’envisager l’avenir, tout en établissant un lien de proximité avec ceux qui consomment leurs produits, et même parfois en "les éduquant" lorsqu’ils ont cette fibre pédagogique.

    En France, on est tout sauf cohérents !! On pousse des cris d’orfraie depuis des années en disant que la demande en bio dépasse l’offre et, que, ma pauv’dame, faut bien importer…mais on n’aide pas nos agriculteurs bio, ne serait-ce que pour donner le coup de pouce qui permet de s’installer ou de traverser une mauvaise passe ! Alors qu’en parallèle des aides d’un montant hallucinant sont versées chaque année aux agriculteurs qui font de l’agriculture intensive.

    Malgré la réorientation des consommateurs vers des produits sains et bio, la donne ne change pas.

    C’est un véritable choix de société qu’il faut faire, au lieu de ça on continue à inonder de façon indécente les gros agriculteurs qui produisent de façon intensive, bousillent les sols et les nappes phréatiques à grand coup de produits phyto-sanitaires (rebaptisées pompeusement "produits phyto-pharmaceutiques" pour mieux nous enfumer) , et nous vendent à prix d’or des produits calibrés, brillants et sans défaut si ce n’est d’être…pauvres en goût, pauvres en nutriments, et riches en résidus de pesticides qui s’accumulent dans nos organismes, bouleversent nos équilibres hormonaux et créent des véritables bombes à retardement (baisse dramatique de la fertilité masculine, recrudescence des cancers..).
    Les politiques tiennent un discours d’un côté, mais ne changent rien de l’autre. Il n’y a donc que la société civile, vous, moi qui puissions amorcer ce changement en soutenant les agriculteur bio proches de chez nous, en leur assurant un revenu décent par nos achats réguliers, ou, encore mieux, anticipés.

    Pour illustrer mes propos, je vais vous parler de l’un d’entre eux qui est admirable, vraiment. Il ne se reconnaitra pas car il ne vient jamais sur internet, et pour cause, il se crève la paillasse plus de 10 heures par jour pour produire des légumes et des fruits, et les vendre sur un marché. C’est sa passion mais comme il est seul, il n’a pas une énorme variété et les quantités ne sont pas régulières. Il étend donc sa surface agricole d’année en année seulement, cet été, il a atteint le plafond de ce qu’il pouvait exploiter seul. Les recettes sont irrégulières et faibles malgré tout, il gagne l’équivalent du RMI. il ne peut donc embaucher personne pour l’aider.
    Ainsi, de passionné au début, il commence à être saturé : Bosser comme un fou chaque jour, la presque totalité de l’année pour à peine survivre au final, ça épuise les meilleures volontés. Voilà la réalité de pleins de gens comme lui, qui, un jour pas comme un autre, parce que leur femme n’en peut plus de tirer le diable par la queue ou parce que leur gosse leur balancent qu’il n’est jamais là, jettent l’éponge.
    Vous allez me dire , pourquoi ne crée-t’il pas une AMAP? Pourquoi ne demande-t’il pas telle ou telle aide ? ne contacte-t’il pas tel ou tel élu ??? La réponse est simple : Parce qu’il est agriculteur et pas à l’aise avec tout ça, dans le contact, la défense de ses interêts, il sait pas faire..et SURTOUT parce que, déjà épuisé par ses journées sans fin, il n’a plus l’énergie de courir dans tous les sens pour trouver des solutions.
    Alors que pendant ce temps, de gros et gras agriculteurs, ou devrais-je dire de gros et gras industriels de l’agriculture, mécanisés à outrance, le cul sur leur engin moissonneur-batteur-emballeur de bottes ou répandeurs de pesticides, empochent avec délectation leur rente..euh pardon!..leur subvention, qui va alimenter des comptes déjà bien replets de bourgeois de l’industrie agricole (en 1998, il ont touché de Bruxelles jusqu’à 150 000€ pour les plus gros d’entre eux, par exemple les céréaliers d’Ile de France qui exploitent des parcelles de 200 hectares!).

    Cherchez l’erreur …

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  46. Les gens vous aident!
    Pour la mise en place en ville; le lancement est tout de même plus simple à plusieurs. Ca se prépare de nombreuses semaines à l’avance par des coups de fil ou des discussions genre "tu pourrais récupérer du bois de palette à ton boulot?, Des coins d’acier pour mon bac à compost?" . Aller chez le garagiste du coin pour voir si on peut pas plier deux dents de cette vieille fourche de récup’, mettre un manche de tarrière dessus et se retrouver avec une griffe de jardin qui ne fait pas que gratouiller (et très peu de force à développer!). Les gens sont curieux, ça marche bien; vous connaissez Ubu, les trucs "loufoques" en plus ça ventile l’idée, les gens en parlent. T’as fait quoi ce week-end? – J’étais avec des potes et on a creusée une fosse de 60x200x30 en bas de chez moi, après on a joué les tortues ninja pour ramener d’la bonne terre des parcs et jardins de l’arrondissement…
    Toujours plus grand
    Pour la questions de la surface: c’est vraiment étonnant tout ca que ça donne au M2 sur 8 mois. Et encore, je ne suis pas dans un mode aussi intensif que le carré 3×3!
    Banalisez déjà une petite bande avec des cadres, les p’tits devant les grands derrière et que ça pousse!

    Réponse
  47. Agnès, merci pour tous tes billets et particulièrement pour celui-ci. Ils me permettent de me sentir moins seule dans mes convictions.
    Depuis ma première élection présidentielle, celle où R. Dumont m’a ouvert les yeux, j’ai toujours été la farfelue de service pour mon entourage. J’ai tenue bon et essayé de vivre selon mes convictions. Plus le temps passe et plus les événements semblent me donner raison.
    Internet est souvent venu à mon secours en me permettant d’enrichir ma réflexion, d’y trouver des informations et d’avoir connaissance des expériences d’autres farfelus.

    J’aimerai participer ici en signalant quelques lieux intéressant :

    – Terre Vivante http://www.terrevivante.org/ déjà évoqué, pour sa revue, ses livres (il me semble qu"un de ces ouvrages était consacré à la culture en carré) et son centre d’écologie pratique.

    – Les éditions du Terran http://www.terran.fr/ qui comme Kokopelli ont souffert de ces tentatives de privatisation du vivant à travers ce qui s’est appelé "la guerre de l’ortie". Ils proposent aussi un ouvrage sur le BRF, bois raméal fragmenté qui est une forme intéressante de mode de culture.

    – Le blog de Geispe, monotarcie http://monotarcie.blogspot.com/ qui livre ses expériences dans l’optique de l’après pétrole.

    – un outil remarquable qui permet de cultiver sans retournement et en ménageant son dos, la grelinette, http://grelinette.ifrance.com/

    Bravo pour l’idée de faire un forum dans la suite de ce billet.

    Réponse
  48. Ah, ça fait plaisir d’entendre parler de la grelinette. J’ai adopté cet outil, beaucoup plus rapide et moins fatigant que la bêche classique, et, qui, creusant moins profond, bouleverse moins la vie organique du sol.

    Depuis que je suis à la retraite et que j’ai plus de temps libre, je travaille tout mon jardin à la main, ce qui a de très nombreux avantages sur le travail mécanique: mieux traiter la terre, éviter de tronçonner les racines de liseron ce qui les multiplie fâcheusement, possibilité de laisser des vivaces ailleurs qu’en bordure.

    Plus un excellent exercice physique et la joie du travail bien fait.

    Réponse
  49. Cet article m’inspire une petite observation: j’habite à Bâle, en suisse alémanique, et par ici, les supermarchés de proximité (Coop / Migros pour ne pas les nommer) proposent systématiquement des produits locaux en fruits, légumes, ou pour le pain, et l’origine "locale" est fortement mise en avant sur l’emballage. Il y a aussi beaucoup de "bio", et parfois les produits sont à la fois locaux et bio. Ca a l’air de pas trop mal marcher : depuis 2 ans, ces produits sont toujours en rayon. C’est peut-être à mettre en rapport avec la culture locale, disons plus "campagnarde", et avec un certain culte de la "nature" ? Bon, pour être complet, il faut aussi rajouter que chacun de ces supermarchés a aussi ses propres marques "budget", comprendre pas cher et de qualité probablement inférieur. Ceci étant dit, on a le choix… et du coup, je me prive pas pour acheter local et/ou bio, surtout que ça reste abordable (non, j’ai pas un salaire mirobolant). Donc si les supermarchés trouvent le moyen de faire ça à Bâle, dans les contraintes du "marché", ça donne de bonnes raisons de croire que ce serait aussi faisable en France. Et si les supermarchés ne veulent pas, reste la solution de les contourner en allant directement se fournir chez les agriculteurs (cf. la corbeille de légumes de saison).

    Réponse
  50. À propos de "c’est quelque chose comme cela que je compte implanter sur ma pelouse qui ne sert à rien", ça me fait penser à ce mouvement de "ceux qui ont tué leurs pelouses" ( http://www.boingboing.net/2008/07/2… )

    Et quand tu dis "mais je ne suis pas sûre que la bêche va être adaptée", ça me fais aussi penser que plutôt que d’utiliser un bêche… pour t’épargner le dos, tu devrais regarder pour une "grelinette" ou "fourche à bêcher"… comme ça tu pourra utiliser tes deux bras, c’est mieux. Il faut faire attention à en prendre une suffisamment large… que ça passe de chaque côté du corps, un peu comme une brouette quoi…

    Réponse
  51. SEMONS LA BIODIVERSITE

    Que je sois paysan, ouvrier ou jardinier
    J’ai, j’ai eu ou j’aurai un potager
    Que bon me semble je puisse planter
    Des semences, des graines, toutes variétés
    C’est par nature en vérité

    Si Loi il y a, elle doit acter
    Mon droit inaliénable à faire pousser
    Echanger, améliorer, protéger
    Les multiples formes de Biodiversité

    Quand le lobby des semenciers
    par avidité veut tout accaparer
    Je dis : c’est le trésor de l’humanité
    Que vous nous volez

    A vous Mesdames et Messieurs les Députés
    de protéger cette liberté

    Réponse
  52. huuu, a pu forum ? 😐

    "warning mysql machintruc" 🙁

    Réponse
  53. ah mais bien sûr tiens !
    tout à l’heure j’y vais, ça plante. j’attends, je réessaye, ça plante. j’y vais à l’instant, ça plante encore.

    je me décide à poster ici, et me disant que je pourrais te reproduire le message d’erreur, j’essaye d’y retourner… PAF, ça marche LOL

    C’est la caméra cachée ? LOL

    Réponse
  54. Bonjour Agnès
    Superbe article,
    il faut l’envoyer aux journaux.

    il me semble que personne n’a cité le nouveau livre de référence, très pratique :
    Jardins partagés
    Utopie, écologie, conseils pratiques

    par Laurence Baudelet , Frédérique Basset , Alice Le Roy

    ed Terre vivante

    je vois que tu es dans le Gers;
    (il y a un bon réseau sur Toulouse)
    à Paris aussi, nous faisons des jardins partagés dans les cours de cités.
    et mm dans les parcs publics.& LOL

    Continues
    amitiés jardinières
    gilles

    Réponse
  55. Je trouve cette idée de jardins ouvriers, partagés, mutualisés fondamentale à plus d’un titre : les personnes les plus modestes de notre société sont coupées de tout lien avec la nature et sont dépendantes à 100% de la grande distribution pour leur alimentation. Or cette dépendance est très dangereuse pour eux. On a déjà vu comment les pauvres ont dû renoncer aux supermarkets traditionnels pour se rabattre sur des discounters où la qualité est à peu près aussi relative que dans le reste de la distribution (une usine pour tout le taboulé de France…), mais où le choix est encore plus restreint : peu de variétés, alors que la variété est fondamentale pour des omnivores comme nous.
    L’étage suivant de la fusée, c’est que quand l’argent vient à manquer, les pauvres ne peuvent plus bouffer : c’est là le mécanisme de la crise de la faim, bien plus importante que la crise de foie de ceux qui se sont gavés sur le dos des autres. Dans les pays où il y a des émeutes, la nourriture ne manque pas : elle est juste devenue inaccessible pour les pauvres. Les Irlandais sont morts de faim en 1848 alors que leur île exportait du blé par navires entiers vers l’Angleterre… ne jamais oublier ces choses simples. Le fait que les pauvres ne bouffent que quand les riches le veulent bien. D’où la nécessité de diversifier les approvisionnements et d’autoproduire, pour limiter le plus possible une très prévisible rupture entre le prix des denrées et les moyens de ceux qui doivent les acheter.

    En deuxième lieu, les jardins sont des lieux de reconquète sociale : beaucoup de gens sont cantonnés (assez volontairement, selon moi, par les autorités) dans des rôles passifs d’assistés. Ils sont dépossédés du droit de décider de leur vie dans toutes ses facettes, ils sont isolés et ont intériorisé leur propre inutilité. Difficile dans ces conditions d’éduquer des gosses ou sortir de la mouise. Produire quelque chose avec ses mains, nourrir sa famille, offrir à des amis les fruits et les légumes de son jardin est une source de fierté. Sans compter que les jardins mutualisés peuvent créer du lien : échange de savoirs, d’outils, de graines. Un but : pique-niquer le dimanche en famille sur sa parcelle.

    Ceci doit s’accompagner de politiques locales volontaristes : des animateurs de jardins me semblent assez important pour piloter le projet et éviter que les énergies se dispersent et s’épuisent…
    Ensuite, on peut passer aux ateliers mutualisés…

    Réponse
  56. Kokopelli je connais depuis des années, je les soutiens car j’en consomme et en stocke de leurs graines pour plus tard !
    ce que tu décris sur l’appropriation des espaces verts par les citadins pour faire pousser leurs cultures je le vois tous les jours sur Toulouse, je suis stupéfaite par ces initiatives qu’on avait jamais vues auparavant ! J’ai une amie qui avec sa copine, il faut que je prenne son bout de jardin en photo, a fait pousser sur les bas côtés de son portail et près des murets des tomates et des haricots, (emplacement des fleurs d’ordinaire) sur le coup j’ai fait "gloup", mais après, quand tu vois combien la nature se bat pour te faire pousser des graines saines à travers le béton, tu te dis que la Résitance était là déjà sous nos yeux et qu’on avait de la m..dans les yeux jusqu’ici.Joli billet et vive Kokopelli !

    Réponse
  57. Bonjour,
    Mon ami Gilles m’oriente vers cette fort intéressante discussions autour de jardins "sauvages" dont je pressentais l’existence.
    Il a raison de mettre l’accent sur les jardins partagés (plus de 40 rien que sur Paris).
    http://www.jardinons-ensemble.org/
    (région parisienne)
    http://jardinons.com/
    (réseau national)
    Que trouve-t-on dans ces jardins partagés ?
    – réappropriation du quartier par ses habitants, vie collective;
    – autosubsistance (même à Paris !);
    – dans la période où nous vivons , où un monde croule sans ce que l’on discerne bien celui qui va venir, besoin de repartir des racines.

    Un exemple intéressant : celui de certaines villes des pays de l’Est. Historiquement, il y a là de nombreux jardins "ouvriers" datant de la pénurie alimentaire de la période communiste. Il sont souvent restés en place, et, contrairement à nos jardins ouvriers, les allées sont ouvertes au public. On peut ainsi parcourir presque de part en part une ville comme Rostock (ex RDA) au milieu de gens qui jardinent (autrefois, ils avaient même droit aux poules et lapins). C’est l’inverse des jardins haussmaniens dont on commence seulement à reconquérir les pelouses mais seulement pour bronzer.

    Une autre possibilité de jardiner en ville : de nombreuses collectivités religieuses ne sont plus à même d’entretenir leur jardin et , parfois acceptent que l’on vienne jardiner chez elles…sans que l’on soit obligé de pratiquer leur religion.
    C’est ce que Frédérique (livre sur les jardins partagés) et moi-même faisons au sein de notre collectif de jardiniers bénévoles d’une église parisienne.

    NB Bravo pour la charte du site ; j’ai claqué la porte du fort connu Aujardin où règnent insultes et propagande anti bio.

    Réponse
  58. C’est certainement pas la seule ville, mais à Bordeaux il y aurait du boulot question Guerilla Gardenning, ne serait-ce que dans le quartier zombie de Mériadeck; je rêve d’y planter des tomates tout autour du Conseil Régional….

    Je rejoins donc en tout point ce qui est dit ici, et j’y apporte ma modeste contribution sous la forme d’un billet que j’ai titré "Mange des tomates mon amour" et où je mets des liens vers entre autre un article complet qui explique pourquoi l’agriculture intensive n’est pas justifiée; c’est ici : http://vuedeprofil.over-blog.com/ar

    Réponse
  59. @ Yanakinae (commentaire 47)

    je suis entièrement d’accord avec tous ces constats, Nous réfléchissions déjà en courant dans les champs de malville ou de Plogoff à la malbouffe et à la société de consommation. Il y avait peut-être une petite différence avec aujourd’hui : tout était plus facile à ce qu’il semble, je veux dire l’argent n’était pas encore entré dans tous les interstices de la vie… enfin, bon on pensait à la consommation mais aussi après s’être rempli le ventre on parlait aussi de la consummation et du plus beau des jeux : les jeux de l’esprit. à titre d’exemple j’ai trouvé ça par ailleurs qui illustre bien mon commentaire (45) :
    http://www.lafontaine.net/lesFables
    salut à toutes et tous et bonne bouffe.

    Réponse
  60. pour ceux qui veulent voir comment ça pousse sur un balcon (depuis 3 ans=) "jardin de balcon" en ville : http://clk.noosblog.fr/
    et un jardin partagé en plein Paris : http://vert.tige.asso.free.fr/
    et comment ce dernier a pu exister :
    http://jmpo14.blogspot.com/2007/05/

    ce qui ne me fera bien entendu jamais oublier, ou considérer accessoire, que ces salopards de néoliberaux :

    " … USA et UE ont dépensé en une semaine de quoi nourrir le monde pendant 50 ans et Le sondage publié dans le JDD du 12 octobre sur le travail des Français le dimanche est truqué. Le capital qui confisque de quoi nourrir tous les affamés de la Terre pendant un demi-siècle et le même capital qui dit au travail qu’il va falloir encore trimer plus. Plus, toujours plus pour eux et toujours moins pour tous les autres. Ils disent que leur système est un progrès pour l’humanité, mais ils affament le monde. Ils oppriment les peuples de la pire manière que ce soit, par la faim…."

    Réponse
  61. Changer la nature d’une petite surface de terrain est faisable .
    Pour alléger un terrain lourd certains ajoutent du sable ou de la tourbe,mais le mieux c’est l’humus qui nourrit les plantes on l’obtient en faisant du compost avec tous les dechets végétaux.
    A l’automne on peut enfouir les feuilles mortes qui auront le temps de se décomposer jusqu’au printemps. (autrefois les paysans enfouissaient le fumier a l’automne et se passaient d’engrais).
    La grelinette me parait difficile a utiliser en terrain lourd. le mieux c’est la fourche bêche avec des dents bien aiguisées.

    Réponse
  62. La solution elle passe par ce qui suit et elle a besoin du peuple pour que vous passiez le message.

    letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=241564

    Pour une réforme radicale du système bancaire

    L’invité.

    Christian Gomez, Docteur d’Etat en sciences économiques, ancien élève du Prix Nobel Maurice Allais et directeur de banque à Zurich
    Samedi 11 octobre 2008

    L’économie mondiale est au bord du gouffre. Tout le monde s’interroge sur la sécurité et la valeur de son épargne et beaucoup subiront demain le chômage et l’angoisse du lendemain. Les pertes économiques et financières promettent d’être considérables. Pourquoi? Une raison de fond: le mode de création monétaire dans nos économies. A l’heure où cette crise marque la faillite quasi-totale de la plupart des schémas intellectuels en vogue au cours des vingt dernières années, le temps est peut-être venu de penser «out of the box» et de proposer des solutions radicalement nouvelles. En l’occurrence, la solution proposée s’inscrit dans une lignée prestigieuse des plus grands et des vrais économistes libéraux de notre temps: Irving Fisher, l’Ecole de Chicago et Milton Friedman, Maurice Allais…

    Peu d’économistes nieront que les causes de la crise d’aujourd’hui résident dans une expansion démesurée des agrégats monétaires et de crédit. En fait, même si celle-ci a donné lieu à plus de débordements que d’habitude, elle ne diffère pas dans sa cause ultime de celles qui l’ont précédée et cette raison, c’est le pouvoir de création monétaire des banques. Pour bien comprendre ce point, il faut résumer le mode de fonctionnement du système monétaire en trois traits:

    – Les banques, par leurs opérations de crédit, disposent du pouvoir monétaire, c’est-à-dire du pouvoir de créer ou de détruire de la monnaie;

    – La mise en œuvre de ce pouvoir dépend en fait des «humeurs» d’acteurs privés: les désirs conjugués des banques de prêter et des agents économiques d’emprunter;

    – De ce fait, l’évolution de la quantité de monnaie en circulation, dont dépendent les fluctuations de l’activité économique et le mouvement des prix, résulte de décisions «privées» et est soumise aux emportements des acteurs économiques.

    Par ailleurs, ce système aux origines historiquement frauduleuses distord indûment la répartition des revenus, car le privilège de création monétaire crée une rente, qui n’est pas différente conceptuellement des gains qu’obtiendrait dans son activité une association de faux-monnayeurs qui achèterait des biens et/ou des actifs sur le marché ou prêterait à d’autres personnes avec la monnaie fabriquée.

    Vouloir modifier cette situation, c’est d’abord vouloir rendre le pouvoir de création monétaire, et la rente qui lui est attachée, aux seules autorités monétaires et, in fine, à l’Etat, qui retrouverait ainsi la plénitude de son pouvoir «régalien»; ensuite faire en sorte que tous les types d’investissement soient financés par de la «vraie» épargne, c’est-à-dire que le crédit bancaire soit financé par des dépôts d’épargne à maturités fixes sans aucune transformation possible des échéances pour éliminer tout germe d’instabilité.

    Pour réaliser cet objectif, un des grands partisans de ce système, le Prix Nobel français (1988) Maurice Allais, a proposé dans de nombreux travaux de séparer les fonctions bancaires en les faisant exercer par des entités distinctes, principalement:

    – Les banques de dépôts, qui ne s’occuperaient que de la gestion des encaisses des clients (cash management), en les couvrant à 100% par de la monnaie de base (banque centrale) et en se faisant rémunérer pour ces services.

    – Les banques de prêts, qui recevraient les dépôts à terme/d’épargne et les prêteraient à des termes légèrement plus courts aux emprunteurs.

    Les conséquences de la mise en œuvre d’un tel système seraient considérables. Du point de vue de la politique économique, le contrôle total de l’offre de monnaie donnerait des moyens très efficaces de régulariser l’évolution économique et l’inflation, tout en prévenant tout risque systémique. Du point de vue de l’efficacité économique, non seulement la gestion des encaisses serait optimisée par les banques (baisses des coûts) et par les agents économiques (du fait du coût d’usage de la monnaie), mais le rôle régulateur des taux d’intérêt dans l’orientation de l’épargne et la sélection des investissements serait magnifié. Enfin, en ce qui concerne la répartition des revenus, la capture de la «rente» monétaire permettrait d’obtenir une recette budgétaire supplémentaire d’un montant significatif (pour la zone euro, en première approximation, l’équivalent de la moitié de l’impôt sur le revenu pour un taux de croissance de la masse monétaire de 4,5%). Par ailleurs, du fait des caractéristiques du processus de transition du système actuel au système projeté, une large partie des problèmes liés à l’existence d’une dette publique imposante serait réglée, comme nous le montrons ci-après.

    Difficile à mettre en oeuvre? Pas vraiment. Dès la décision de réorganisation prise, les banques actuelles seraient invitées à se transformer en holdings bancaires (voir schéma ci-dessus). Pour couvrir les besoins en monnaie de base nécessaires au passage des dépôts à vue dans les banques de dépôts, les techniques les plus simples de la titrisation pourraient être utilisées, parmi d’autres solutions possibles. Les banques actuelles créeraient chacune des structures de titrisation ad hoc auxquelles elles vendraient le montant de créances nécessaires détenues à leur bilan, le financement étant assuré par l’émission de notes souscrites par la banque centrale. Comme les banques resteront en charge du service de ces créances (recouvrement des intérêts et du principal), aucune interruption des relations clients ne serait à prévoir et, comme ce service serait rémunéré, le compte d’exploitation des banques serait protégé.

    Dans la période de transition, on assisterait à un double mouvement conjugué au fur et à mesure du remboursement des créances placées dans la structure de titrisation: d’un côté, la banque centrale, pour éviter tout recul de la masse monétaire, les remplacerait à son bilan par des achats de titres publics; de l’autre, les banques de prêts renouvelleraient à l’échéance les créances initiales à partir des dépôts d’épargne effectués par leurs clients. C’est dans ce processus que se trouve une solution, radicale elle aussi, au problème de la dette publique puisqu’une part substantielle de celle-ci serait absorbée par la banque centrale qui rétrocéderait les intérêts de cette dette à l’Etat sous forme de profit de l’institut d’émission.

    Ce système n’a jamais vraiment existé, même si des économistes prestigieux ont soutenu des approches similaires. Contre lui, il y a le poids des idées reçues sur l’inéluctabilité du système actuel et le choc des intérêts. Rendre la rente de la création monétaire aux citoyens, sous forme d’une ressource budgétaire, forcément, cela ne plait pas à tout le monde et surtout pas aux banquiers… Mais peut-être que les peuples pourraient s’intéresser à un système qui leur assurerait la prospérité, en libérant l’initiative, et la sécurité, en éliminant les «manias» qui ruinent périodiquement nos économies. Et si la refondation d’un nouveau capitalisme passait par là?

    ___________________________________________

    L’Etat DOIT reprendre le droit régalien à la création monétaire qu’il a abandonné aux banques privées l’histoire de quelques décennies qui nous ont emmené à la subite et imminente chute économique (VOLONTAIRE). Injectez des milliards c’est PROLONGER la souffrance du peuple en augmentant les prélèvements VIA l’inflation a cause de l’injection des liquidités et via les prélèvements pour rembourser l’intérêt, c’est du SABOTAGE !
    Et quelqu’un a t il mentionné que L’ENSEMBLE de l’impot sur le revenu collecté en FRANCE ne sert qu’a payer les « intérêts » de la dette fictive à des banquiers privés.? Non vous ne remboursez meme pas le début du capital… juste l’intérêt

    A l’époque de l’OR, on avait pas l’informatique.

    Aujourd’hui, on s’échange des promesses de payer (dettes sur emprunt avec INTERETS aux banksters ce qui assèche la masse monétaire en cas de NON renouvellement par le crédit) a la vitesse de la lumière (informatique) parce qu’au départ on s’est échangé des promesses de payer l’or parce qu’il était difficile a transporter. Maintenant il faut donc s’échanger de la VALEUR REEL à la vitesse de la lumière parce qu’on a plus besoin de déplacer l’or (la valeur reelle, merci l’informatique !)

    vous voyez ? Les billets ont tous un numéro unique, et si on s’échangeait cela informatiquement, on échangerait de la réalité … et non pas une promesse de rembourser de l’argent que je n’ai pas et que je vais extorquer au peuple (et aux enfants des enfants via la dette nationale frauduleuse) quand je fais faillite pour que l’esclavage continue.

    > SECURE DIGITAL MONEY

    On pourrait réduire nos impots en laissant notre « secure digital money » a disposition de l’etat pour qu’IL le prete aux banques privées et non pas l’inverse !

    ON A PLUS BESOIN DE LEUR PROMESSE DE NOUS DONNER QUELQUE CHOSE QU’ILS N’ONT PAS.

    Réponse
  63. @ Chomon et Guerilla gardening (63 et 66)

    En effet, la grelinette est très bien conçue pour les terrains lourds. S’assurer que le terrain est bien "ressuyé", c’est à dire pas mouillé mais pas trop sec non plus. Prendre avec la grelinette une tranche de terre très mince qui devra se briser en mottes pas trop fines. On peut aussi économiser ses forces en ne l’enfonçant pas trop profond. Basculer d’abord d’avant en arrière puis de gauche à droite pour aider à l’émiettement. Bien enlever les racines et les herbes qui, contrairement à ce qui se passe avec la bêche, ne seront pas enfouies.

    La terre travaillée ainsi à l’automne sera retravaillée au printemps, la grelinette donnant alors toute sa mesure en permettant de remuer la terre sans la retourner avec une très grande rapidité et sans risque pour le dos.

    C’est vrai que la grelinette est assez lourde, encombrante, et chère. Il y a d’autres modèles basés sur le même principe mais je ne les ai pas essayés. Alors que j’utilise la grelinette depuis plus de quinze ans (la même).

    Une terre lourde n’a pas obligatoirement besoin d’être allégée, simplement elle convient très bien à certaines cultures, et moins à d’autres. L’adjonction de compost améliore toutes les terres, par contre, que ce soit au niveau de leur fertilité ou de leur consistance, il allège les terres lourdes et donne du corps aux terres légères

    Faites votre compost!

    Réponse
  64. @bankster

    Modèle intéressant, sauf qu’en créant la BCE, les Etats ont renoncé au contrôle du politique sur le financier (l’Eurogroup présidé par Juncker ne donne pas vraiment d’ordres à M. Trichet). On est dans un modèle quasi-inverse de celui qui est décrit ici.

    Réponse
  65. @ chomon : "La grelinette me parait difficile a utiliser en terrain lourd. le mieux c’est la fourche bêche avec des dents bien aiguisées."
    Si on a bien choisi sa grelinette, c.-à-d. une assez large, on peut monter à deux pieds sur la barre centrale… donc on met tout son poids, et en plus si on fait un mouvement de levier quand on est dessus… je ne connais pas moins fatigant pour faire la même chose.
    L’inconvénient avec la grelinette, c’est peut-être qu’elle est (un peu) plus lourde, et qu’elle est (un peu) plus encombrante… mais c’est relatif.

    Réponse
  66. Pas étonnant que ce billet ait inspiré Jardin ! … 😉

    Réponse
  67. Venez voir mon potager sur balcon dans Cité HLM-9ème étage (cliquez sur mon nom)!

    Et merci à Agnès pour toute sa fraicheur!

    Réponse
  68. Le premier des droits de l’homme, n’est-ce pas l’accès à l’eau potable ?

    Réponse
  69. Bonjour, très bon article!
    Parfois, les habitants en ville à l’habitude de planter des fleurs sur leur jardin, mais on voyons votre article, je crois que on peut le changer en un petit jardin potager et le décorer par des différentes graines comme ce Kokopelli, ça rend aussi une nouvelle vue d’extérieur.
    Merci!

    Réponse

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