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Ce que veulent les femmes

Par Agnès Maillard
4 mars 2008

Qu’il existe une journée de la femme est désespérant en soit, mais au moins, le 8 mars est l’occasion de faire le triste bilan de ce qui ne change décidément pas : la difficile place de la femme dans le monde.

Dans la grande majorité des pays de la planète, la femme, en 2003[1], est toujours aussi mal lotie. Ainsi, en un an, il n’y a pas eu de grands changements dans le destin des Afghanes, toujours passibles de la peine de mort pour des adultères dont la réalité reste à prouver, si ce n’est que leurs bourreaux se sont rafraîchi la barbe. Pas de grands changements sûrement, mais qui s’en soucie, pour les enfants-putes de Manilles, les petites chinoises « exposées » en pleine nature à la naissance pour cause de politique de l’enfant unique, les petites excisées africaines, les petites mains de tous les « sweat-shop » du monde, et toutes celles que l’on marie de force à des vieux barbons, que l’on vend, que l’on exploite, que l’on viole, que l’on vitriole, que l’on séquestre. Oui, bon anniversaire à toutes ces femmes, qui partout, sur la planète, paie très cher le fait d’être nées au mauvais endroit, dotées du « mauvais » sexe.

On se demande d’ailleurs s’il est un endroit, où il fait bon d’être femme. Car même dans les vieilles démocraties, la cause des femmes a encore bien du chemin à parcourir. L’expulsion de la député australienne Kirstie Marshall[2] du parlement pour cause d’allaitement maternel nous rappelle que lorsqu’une femme souhaite pénétrer un bastion du pouvoir masculin (ici l’arène politique), il lui faut ne plus être femme, et encore moins être mère.
En France, 55 ans après l’obtention du droit de vote, la situation reste consternante, quand elle ne se dégrade pas, comme c’est le cas dans ce que l’on appelle pudiquement les « quartiers ». Plus besoin d’être une jeune fille indienne répudiée par sa belle-famille pour finir vitriolée ou même brûlée vive[3]. C’est arrivé près de chez nous, où une violence inouïe est exercée à l’encontre des jeunes filles. Le glissement sémantique qui s’opère à leur dépend est effroyable : un viol collectif est une « tournante », une fille est soit une « pute », une « salope » ou alors elle doit renoncer à toute vie affective, à toute idée de séduction. Se taire, se terrer ou subir la violence la plus sauvage, c’est la vie des jeunes filles des cités : « ni putes, ni soumises », le combat des femmes repart à zéro !

D’ailleurs où sont les femmes ? Certainement pas dans les postes clés de notre société. Au recensement de 1999, les femmes représentaient près de 52 % de la population et pourtant, en 2001 elles ne sont que 11 % des députés élus de l’assemblée nationale, 7 % des maires des communes de plus de 3500 habitants.
Dans le monde du travail, le fossé hommes-femmes est tout aussi profond : Alors que 80 % des femmes de 25 à 49 ans travaillent, ce qui est le plus fort taux d’activité d’Europe, le salaire moyen des femmes est égal à 82 % du salaire moyen des hommes, ce qui est essentiellement dû à la plus forte proportion d’emplois peu qualifiés occupés par les femmes. Cependant, cet écart se creuse quand on progresse dans l’échelle des rémunérations : le salaire d’une femme cadre représente en moyenne 76% de la rémunération d’un homologue masculin. D’ailleurs, plus on grimpe l’échelle sociale, plus l’air se raréfie pour les femmes qui ne représentent que 8 % des dirigeants d’entreprises de plus de 50 salariés. Moins bien payées, avec de moins bonnes carrières, les femmes sont aussi plus massivement touchées par le chômage (10,7% en 2001 contre 7,1 % pour les hommes) et sont le gros de la troupe des temps partiels (27,1 % des femmes actives, contre 4,7 % des hommes).
Ces écarts ne s’expliquent pas par le manque de qualification des femmes : en 1999, 24,9 % des femmes sorties du système scolaire avaient obtenu une licence ou un diplôme supérieur contre 17,8 % des hommes. (*)

Mal payées, sous-représentées dans les postes à responsabilités, les femmes sont aussi mal-traitées, encore et toujours dans leur corps et leur image. Était-il bien utile de brûler les soutien-gorges en public si c’est pour continuer à glorifier l’image de la femme mince, voire très mince dans les médias, femme faire-valoir, potiche ou plante-verte, vantant les perceuses et les grosses cylindrées, bâtie comme une pré-adolescente, véritable publicité pour l’anorexie et autres conneries de régimes ? Car si le 8 mars est la journée de la femme, le 9 au matin, les magazines féminins préparent la « Grosse Berta » pour lancer les stupides régimes de l’été. Car voilà, non contente d’être humiliée dans la vie professionnelle sous prétexte, il faut le dire, qu’elle risque de faire un enfant (Ah, le cauchemar de l’entreprise moderne, la travailleuse qui prétend à la maternité !), la femme est stigmatisée dans son corps, la mode de la belle charnue n’ayant décidément pas pris, il lui faut aussi nier son corps féminin callipyge et parfois généreux, car peut-être trop maternel, pas assez sec, triste et droit, pas assez efficace, masculin.

Alors, qu’est-ce qu’elles veulent, ces femmes, que veulent-elles vraiment ?
Il serait peut-être temps de leur poser directement la question.
Peut-être ne plus devoir choisir entre leur vie de femme, de mère et l’idée souvent un peu chimérique de carrière.
Peut-être que leur physique ne soit plus aussi important dans leur vie quotidienne.
Peut-être juste que leur féminité ne soit pas ce qui détermine les choix quelles pourront faire dans leur vie.
Peut-être qu’on les laisse en paix.
Peut-être qu’elles n’aient pas à singer les hommes pour réussir.
Peut-être le droit à être incompétentes, elles aussi.
Peut-être qu’on les écoute, juste une fois, dire ce qu’elles veulent vraiment.

(*) chiffres INSEE : www.insee.fr

Notes

[1] Et oui, il s’agit d’un de mes tous premiers papiers, celui-ci datant de 2003, étant précisément le second que j’ai mis en ligne et écrit sous pseudo dans l’Echo du Village. Et pourquoi je le ressors du bois. Parce qu’en 5 ans (comme en 20, d’ailleurs), pratiquement rien n’a changé et qu’il reste terriblement d’actualité! Désespérant!

[2] Kirstie Marshall, ancienne championne, députée et toute nouvelle mère.

[3] Et voui, qui se souvient encore de Sohane, brûlée vive par dépit amoureux?

Màj -> en 5 ans, les femmes ont pris du gallon : reines du temps partiel contraint, chef de fil des emplois précaires, sur-représentée dans les familles monoparentales et bien sûr chez les travailleurs pauvres, grâce aux lois sur la parité, elles servent d’alibi, des culs de listes électorales aux marches du palais… Ouaiaiaiaiais! N’oublions pas que certains droits fondamentaux comme le droit à l’avortement sont clairement remis en question pas loin de chez nous et deviennent difficiles à faire respecter dans bien des coins de France et de Navarre!
Bref, il nous faudrait vraiment mieux qu’une seule journée de la femme par an…

48 Commentaires

  1. Qu’on ne renvoie pas à la gueule le fait d’être une femme a chaque occasion serait, je pense, une immense victoire.

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  2. Sur le fond il n’y a pas grand chose à dire sauf que, à lire de plus près, on est vraiment dans l’air du temps.

    Il ne fait pas bon être femme dans les pays du tiers monde, si hideux. Et chez nous n’en parlons pas ! En fait chez eux, dans les quartier. D’ailleurs n’y a-t-il pas continuité entre les deux ? Les classes dangereuses, les voyous, les prolétaires et leur promiscuité. La plèbre.

    Voilà comment on se fait laver le cerveau par le néoconservatisme et les médias. Allons civiliser ces barbares pour les femmes, allons civiliser l’Iran pour la cause des femmes, mais en trouvera d’autres.

    Aller Billet à revoir.

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  3. Oui, il existe des femmes maltraitées par leur conjoint, moralement et physiquement, dans des milieux très bourgeois, intellectuels, ou de gauche. Celles-là sont doublement enfermées. Plus de souci de leur…"réputation", liée à celle de leur conjoint. Plus d’incrédulité si elles se décident à parler.

    De la même manière, il est beaucoup plus difficile de protéger un enfant qu’on pense maltraité quand ses parents sont d’un milieu social supérieur. Le travailleur social qui essaie de s’en mêler se fait bien vite remettre "à sa place".

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  4. Tu as raison de revenir sur le sujet. Il est complètement d’actualité. je sens bien trop une recrudescence de mysoginie de la part des intégristes de tous poils.
    La femme est vraiment le symbole permanent de l’esclavagisme y compris l’esclavagisme de luxe. Je lis en ce moment un bouquin sur la prostitution où la femme est l’OBJET par excellence. Et quand l’homme se prostitue, la référence de base reste la femme.
    Et puis toute la politique actuelle est basée sur l’incrimination de la femme dans les problèmes de nos sociétés.
    D’ailleurs, je pensais au chiffre en grande augmentation des anorexiques-boulimiques des deux sexes pour répondre au problème humain de l’être considéré comme un "objet" de plaisir et de désir.. Enfin, est-il vraiment désiré, cet objet ou bien seulement une création du désir lui-même de l’objet et de la notion d’amour qui lui est rattaché.
    Il y aurait beaucoup à réfléchir sur le sujet.
    Mais en tout état de cause, l’amour ou son manque est utilisé pour asservir les êtres entre eux.

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  5. La plus grande menace pour les femmes, actuellement, c’est la montée des intégrismes religieux. Et l’écueil principal contre lequel butte les mouvements féminismes, c’est le relativisme culturel, souvent fort bien toléré à gauche.

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  6. à quand des grèves de la féminité mercantile ?

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  7. Il n’y a pas que la relation au différentiel de salaire, qui concerne ce niveau accablant en France vis a vis des femmes, il y a aussi ce chiffre : tous les 3 ou 4 jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint. Il me semble que l’on peut parler de gynocide. Et là, on est pas ailleurs dans le monde, ça se passe ici en France.

    Le machisme et la misogynie en France ont la dent dure.

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  8. L’avortement restait illégal en Irlande, au Portugal et en Pologne aux dernières nouvelles et pour ne parler que de l’UE.

    Quant aux femmes incompétentes, je suis entièrement contre car il y a bien assez d’hommes qui le sont déjà. Préservons la biodiversité !

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  9. a préciser : ces meurtres ont lieux dans toutes couches sociales de la population. Stigmatiser les quartiers, version "ni putes ni soumises" c’est faire le jeu de Sarko. Et lourdement se tromper sur l’analyse concernant le machisme en France. Il est largement partagé par tous et toutes, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

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  10. Ce billet a 5 ans… et oui!
    Et effectivement, depuis, j’ai affiné mon point de vue. Les comportements de harcèlement sexués entre jeunes, par exemple, sont souvent assimilés à la banlieue, alors que ce machisme primaire est transversal à toute la société. Et oui, les bourgeoises ne sont pas plus à l’abri des conjoints violents et alcoolos que les prolos!
    Maigre consolation, tout de même.

    Ceci dit, le cas de Sohane, a contrario de ce que montraient les médias de l’époque, souligne bien l’existence de comportements assez primaires, non pas dans un pays reculé mais chez de jeunes Français issus de la République.

    Dans un autre billet, un peu plus tard, je racontais l’hallucinante histoire de ces gamins, très classe moyenne de province, où le garçon avait violé une fille sans même avoir un soupçon d’empathie envers sa victime.

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  11. Bon là Agnès tu exagères .. la journée de la femme c’est le 8 mars, pas le 4 et toi tu la ramènes dès le 4 …

    Quand tu dis "Peut-être qu’on les écoute, juste une fois, dire ce qu’elles veulent vraiment" c’est pas que je ne soies pas d’accord avec ce que tu dis mais pas le 4 mars …

    Tu le dis le 8 mars. OK, mais les autres jours c’est pas autorisé : sinon on n’en finirait pas ! (tu le dis à tes copines parce que je ne vais pas faire le tour de la bloglosphère pour leur rappeler à toutes que la journée de la femme c’est le 8 mars et pas le 4… )
    LE 8 MARS c’est le 8 MARS !

    Ça respecte rien ces nanas. Bon, bise quand même 😉

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  12. C’est rassurant, le discours féministe n’est plus considéré comme "démodé". Quand j’étais ado, dans les années 90, on me disait "vous avez voulu l’égalité, maintenant, il ne faut plus attendre que les hommes vous tiennent la porte". On nous a fait croire qu’on avait eu "l’égalité" et on nous ridiculisait quand on se plaignait encore. Petit à petit, le droit à l’IVG a reculé et pourrait être menacé en France.
    Il y aura sans doute toujours des fous et des alcooliques qui frapperont leur femme mais je crois que plus il y aura de violence contre les hommes, plus elle retombera sur les femmes et sur les enfants. La violence se déverse dans la société comme du champagne sur une pyramide de coupes. Tout en haut les puissants abreuvent de violence (baisse du pouvoir d’achat, crainte pour son emploi, conditions de travail dégradées, crainte pour sa retraite, crainte de ne pouvoir se soigner et soigner ses proches….) et tout en bas de la pyramide, les plus faibles physiquement, les femmes et les enfants… trinquent.
    Il ne peut y avoir de progrès pour la condition féminine s’il n’y a pas un progrès global de la société pour les femmes et les hommes. On en prend pas le chemin.

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  13. Rappelons quand même que les viols collectifs existent depuis fort longtemps. Sans remonter jusqu’à François Villon, "de mon temps" (années 60), une jeune fille victime d’un viol, et encore plus d’un viol collectif, fermait soigneusement sa gueule, non seulement elle aurait été coupable, mais elle aurait été LA SEULE coupable.

    J’étais plutôt féministe, mais je me souviens que lorsque des femmes ont demandé, et finalement obtenu, que le viol passe en Cour d’assises et pas en correctionnelle, je me suis demandé dans un premier temps… si c’était pas exagéré (oui, j’ai honte, n’en rajoutez-pas!).

    Des hommes "bien sous tous rapports" se sont retrouvés en Assises avec l’impression d’une mauvaise blague, ils avaient juste voulu s’amuser, c’est interdit maintenant?

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  14. Avec tes conneries c’est encore moi qui vais faire la cuisine, la vaiselle et le ménage.

    Y’a des fois je me dis que la modernité n’a pas que du bon. Ou alors je suis déjà post-moderne…

    5 ans que tu as écrit ce post? Ce serait presque drôle si le sujet n’était pas si préoccupant.

    D’ailleurs, je trouve, à l’instar d’autre que l’on assiste à un phénomène étrange, celui de femmes se mettant volontairement dans des positions d’infériorité, comme si la longue lutte, vaine avait finit par saper les vélléités d’égalité…

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  15. "celui de femmes se mettant volontairement dans des positions d’infériorité, comme si la longue lutte, vaine avait finit par saper les vélléités d’égalité…", frednetick, 15:

    Tu peux préciser à quoi tu fais allusion?

    Réponse
  16. Les femmes ont été la cible de haine à cause de leur sexe/race/origine ethnique/religion ; elles ont été violées, battues, envahies dans leur esprit et leur corps et forcées à enfanter ; elles ont toujours été majoritaires parmi les pauvres, les analphabètes, les handicapés, les réfugiés, les soignants, les séropositifs/sidéens, les impuissants. Nous avons survécu à l’invisibilité, au ridicule, aux intégrismes religieux, à la polygamie, aux gaz lacrymogènes, au gavage, à la prison, à l’asile, au sati, au purdah, aux mutilations génitales, aux bûchers dressés pour les sorcières, aux lapidations et aux tentatives de gynocide. Nous avons tout essayé : les appels à la raison, la persuasion et la surqualification, pour apprendre après tous nos efforts que nos difficultés n’avaient rien à voir avec un manque de compétence. Nous savons qu’à l’époque où nous vivons, les femmes perçoivent le monde différemment des hommes – bien qu’elles ne le perçoivent pas nécessairement toutes de la même façon – et qu’elles peuvent gouverner autrement, comme en témoignent Elizabeth Tudor (8), Michèle Bachelet (9) et Ellen Johnson Sirleaf (10)

    très beau texte et encore très actuel.

    La suite içi :http://sisyphe.org/article.php3?id_

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  17. Dans l’ensemble je suis tout à fait d’accord avec cet article, sauf en ce qui concerne l’anorexie. L’anorexie, en effet, n’a rien à voir avec la mode, du moins au départ. Loin d’être conformisme, au départ c’est une révolte très profonde, un refus du corps féminin, un refus de grandir. Allié à cela, c’est rien manger, id est manger du rien: aller le plus loin possible, dans un désir d’angélisme, d’éthéréité, d’absolu.

    Ne pas grandir, certes, c’est rester un enfant, mais c’est aussi nier la différence des sexes – car comment devenir femme, sans devenir forme, sans seins et sans hanches? L’anorexique est asexuée, et le revendique hautement.

    Et si la mode a récupéré l’anorexie pour en faire un canon de beauté, c’est aussi, certes, à l’avantage, dans un certain sens, de l’anorexique – un espoir pour le sujet qu’on le laisse aller jusqu’au bout, habilement cahé sous les paillettes, de son éthéréité, de son angélisme. Avec ce revers de médaille: elle redevient, ce contre quoi elle s’est toujours battue, objet sexuel.

    Quant aux sites ana (qui vantent les soi-disant bienfaits de l’anorexie), lorsqu’ils sont tenus par de véritables anorexiques, ne sont pas là pour séduire, mais pour choquer. C’est vraiment se méprendre sur la question que de prétendre le contraire! Car au contraire d’une idée fort répandue, l’anorexique sait qu’elle est maigre – car elle ne délire certainement pas; ce qu’il y a, c’est qu’elle n’est JAMAIS assez maigre, car sa révolte est absolue, et elle en passe d’abord par le corps.

    Mais la révolte de l’anorexique a aussi ce sens: c’est une révolte contre l’ordre établi, et si ce sont les femmes qui le sont, en général, ce n’est pas pour rien; car il s’agit aussi, à travers tout cela, d’échapper au désir de l’homme, et donc à sa domination.

    Tout cela pour signifier que l’anorexique n’est pas, la plupart du temps, une bimbo futile et soumise à la lascivité perverse de l’époque, mais une authentique révoltée, qui aussi souffre non seulement de sa propre image, mais aussi du peu de sérieux que l’on donne à sa révolte… Tiens, serait-ce parce que, à son grand dépit, elle est tout de même une femme?

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  18. Ce que veulent les femmes, c’est ce que veulent les hommes, non ! J’sais pas, ou alors ils devraient ! Non! A plus.

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  19. @ jg, chez certains peuples Inuits, il est vrai, ce sont les femmes qui choisissent le meilleur mâle reproducteur et meilleur pêcheur aussi; dans des conditions extrêmes on peut comprendre, sinon essayer, certains comportements ancestraux! Chez les Ladhaks, peuple hymalayen, les femmes aussi choisissent un ou plusieurs "maris", mais les conditions sont très différentes et les sociétés matriarcales ont toujours existé et encore maintenant, quoique très minoritaires, mais ça change quoi pour les autres, mon cher JG: l’exception ne fait pas la règle!

    On peut juste se demander si le patriarcat règne réellement là où il prétend régner !? Et ça, c’est une autre histoire! A plus.

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  20. Quelle prétention: parler de toutes les femmes du monde et les mettre dans le sac de la solidarité-des-femmes-opprimées. Mme Maillard aurait mieux fait, par exemple, de se pencher sur la place de la femme chez les Inuits, puisque là-bas (en reste-t-il d’ailleurs) elles choisissent leurs époux. Le vrai est dans les détails pas dans les larmes forcées.

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  21. haaa ces petits mecs de gôche…pitoyables !

    toujours à la ramener avec leur savoir au bout de leur queue, incapable de voir autrement…

    Même pas foutus de poser de simples questions. Toujours à ramener leur savoir poussièrieu et leur certitudes d’être supérieur.
    Même pas foutu du minimum d’humilité nécessaire pour écouter les femmes et ce qu’elles ont à dire.

    Sarko…lui on sait. Il fait pas de mystère, c’est un gros macho.

    Les p’tits mec de gauche ignorent tout de leur misogynie. Et sont le summum de l’hypocrisie.

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  22. Pourquoi pas une grêve de sexe nationale pour revendiquer ?

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  23. C’est bien triste de devoir reconnaitre que ce que dit pouaaa est assez vrai. Il y a beaucoup trop de misogynes et de machos à gauche. Et le pire c’est qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils le sont, et ils ne veulent pas le reconnaitre.. C’est fou ce qu’il y a comme machos décomplexés de tous bords. Il est vrai que les temps sont à la décomplexion.

    D’abord, il n’existe pas actuellement de sociétés matriarcales, pas plus chez les inuites que chez les mosos ni ailleurs. Il n’existe que quelques rares sociétés matrilinéaires avec des caractéristiques matrilocales, ce qui est différent. Françoise Héritier l’a amplement démontré.
    http://1libertaire.free.fr/FHeritie
    On peut affirmer que le patriarcat a commencé à partir du mésolithique et qu’il était quasiment universellement en place à la fin du néolithique.
    Pour Françoise Héritier, le matriarcat n’a jamais existé, ce que certaines chercheures contestent, principalement dans le monde-anglo-saxon. Je pense pour ma part que des sociétés matriarcales ont existé durant tout le paléolithique et qu’elles ont meme été la condition sine qua non de la survie de l’humanité durant des millénaires.

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  24. Et pourquoi toujours tout ramener a la bite de ses messieurs ?
    Pourquoi ramenez vous la parole des femmes à VOTRE queue ?

    les femmes âgées, les homosexuelles, s’en contre foute de faire cette greve. Vous savez quoi ? je vous le donne en mille : elles sont aussi des femmes. Incroyable hein ?

    Réponse
  25. juste une petite coquille (qui est devenue hélas quasi systématique sur le ouaibe ) : soit à la place de soi :
    "est désespérant en soit"

    merci pour tes précieuse chroniques Agnès et désolé pour le pinaillage !
    😉

    Réponse
  26. j’approuve la revendication du droit d’émancipation, mais au lieu de toujours faire des remarques accusatrices à la société patriarcale occupez vous aussi de sensibiliser les dames sur leur perception ex: vêtement pour moin se faire passer pour des objets de plaisir.

    Réponse
  27. Ce n’est pas la journée "de la femme", c’est la journée "internationale des femmes".

    Réponse
  28. @ Souleymane

    Le fait de se faire passer pour des objets de plaisir selon des codes vestimentaires est précisément le résultat du conditionnement patriarcal. Sans critique et condamnation du mal à la racine, et donc du patriarcat, les autres critiques sont sans fondement et sans portée, autant construire sur du sable.

    Réponse
  29. @cultive ton jardin: ce n’est peut être qu’un ressenti mais l’adoption qui semble parfois forcée de certains look, certaines attitudes qui ne sont que des constructions machistes – et c’est quasi exclusivement vrai chez les djeunes – me trouble.

    Sous couvert d’affirmer une sexualité, une féminité, une existence elle se retrouvent dans le moule qu’on a concocté pour elles. Appelez ça de la mode, moi je trouve le truc un peu gros…

    Réponse
  30. et pourquoi pas s’intéresser a ce que disent les trans ?
    ils interrogent exactement sur ce conditionnement qui nous concernent toustes.

    Illes nous disent :

    "-un homme c’est comme çaaaaaa" (prendre une voix très grave)
    -une femme c’est comme çaaaaaa" (prendre une voix très aigüe)
    -"ta gueule, le psy, tu nous fatigues !"

    (remplacer le "psy" par toustes ceuxles qui nous fatigues.)

    les minorités sexuelles, par ce qu’illes vivent et disent sont au coeurs des questions.

    à bon entendeurEs. Salut.

    Réponse
  31. Lory :
    "Je pense pour ma part que des sociétés matriarcales ont existé durant tout le paléolithique et qu’elles ont meme été la condition sine qua non de la survie de l’humanité durant des millénaires."

    Je suis tout à fait d’accord.
    Jusqu’à ce que ces messieurs prennent le dessus, et qu’ils s’y agrippent désespérément, refoulant profondément (presque) tout souvenir, même symbolique, des anciennes socialisations.
    Nous faisant même intérioriser cet oubli.

    Pouaaaaa…
    "les minorités sexuelles, par ce qu’illes vivent et disent sont au coeurs des questions."

    Pareil, tout à fait d’accord.

    Prendre le conditionnement, le retourner, jouer avec, c’est déjà un premier pas.
    Je dis pas qu’il faut s’en contenter, mais c’est déjà un début d’empowerment, un chemin d’émancipation possible.

    Quant à la (très) fausse bonne idée d’une grève du sexe avec ces messieurs, d’une, c’est encore ramener tout cela à leur appendice, comme a dit pouaaa, et de deux, je vois pas pourquoi on se priverait, nous, EN PLUS du plaisir des galipettes ?!??!! (même avec un misogyne de gauche qui s’ignore… y en a des qui essaient quand même de se soigner ;-)))

    Réponse
  32. @Ko
    tout à fait d’accord!
    on ne va quand même pas se priver des galipettes

    @frednetik
    "D’ailleurs, je trouve, à l’instar d’autre que l’on assiste à un phénomène étrange, celui de femmes se mettant volontairement dans des positions d’infériorité, comme si la longue lutte, vaine avait finit par saper les vélléités d’égalité…"

    Il manque trop souvent la fierté d’être un être humain de sexe féminin, donc la fierté d’être un être humain tout court.
    dans une bonne partie de la planète on élimine les fœtus féminin ou carrément les petites filles, et sur l’ensemble de celle-ci on préfère voir arriver un bébé garçon qu’un bébé fille.

    c’est écrasant pour les filles, les femmes.
    en occident il y a eu des poussées de progrès grâce au féministes, mais en ce moment on a entamé la régression.

    en ce qui concerne les vêtements et les ados, je constate que les garçons sont de plus en plus accros à la mode, et particulièrement aux vêtements de marques.
    souvent dans mes classes, ils sont plus coquets que les filles, et dépensent plus pour s’habiller (c’est à dire qu’ils dépensent beaucoup, même si la famille n’est pas particulièrement à l’aise financièrement) .
    être à la mode, porter des vêtements de marque, c’est montrer qu’on a assez d’argent pour le faire.
    et la pression est très forte.

    obéir à la mode est un diktat, signe d’un conformisme inquiétant;
    et pas seulement chez les jeunes filles, les garçons sont très largement concernés

    Réponse
  33. un texte très intéressant :

    Jacques Derrida : le "peut-être" d’une venue de l’autre-femme

    La déconstruction du "phallogocentrisme" du duel au duo.
    mercredi 31 octobre 2007, par Carole Dely

    extrait :
    "Dans Politiques de l’amitié6, Jacques Derrida présente une lecture généalogique du modèle canonique de l’amitié en circulation depuis Aristote, en passant par Cicéron, Montaigne, Kant, Nietzsche, jusqu’à plus près de nous. Il fait apparaître de ce biais que l’ami est toujours un homme, jamais une femme, que l’amitié concerne toujours des couples d’hommes. Les autres formes d’amitiés, entre hommes et femmes, ou bien entre femmes, n’ont pas laissé de traces aussi légitimes et exemplaires dans le système d’autorité et de légitimation que constituent les grands traités. Elles demeurent marginales, voire plus significativement occultées. Jacques Derrida reprend le fil d’un certain modèle de l’amitié, le modèle viril de l’amitié vertueuse pensé par Aristote. L’amitié par excellence, la plus haute forme d’amitié concerne des hommes qui ont entre eux des rapports de ressemblance. Par suite, ces amis se seront trouvés ressembler, de façon non fortuite, à des « frères ». La question se pose alors de savoir ce que devient la sœur dans cette histoire, autrement dit la femme, l’autre du masculin ? C’est une question que l’on pourrait dire de souci démocratique, un peu comme l’on aura de nos jours parlé de « parité », c’est-à-dire du souci d’une représentation égale des hommes et des femmes dans les assemblés politiques. Mais la question est de tonalité d’autant plus démocratique que « la fraternité » elle-même est naturellement associée à l’idéal démocratique (cf. la devise française depuis la Révolution : « Liberté, Egalité, Fraternité »). Jacques Derrida le souligne, « la démocratie s’est rarement déterminée sans la confrérie ou la confraternité »7. Il s’ensuit que dans l’histoire de la démocratie, ce qui engage des enjeux politiques et ce jusqu’à aujourd’hui, le privilège aura été donné au modèle phallocentrique du frère, du sol, de la nation. Jacques Derrida remarque que toutes les grandes philosophies de l’amitié – androcentriques ou androcentrées – sont nouées autour de la question du politique. Ainsi, si les hommes vivant démocratiquement sont comme des frères, à l’origine des frères de la nation ou de la patrie, il semble ne rester pour la femme que la possibilité d’une assimilation dans ce modèle (mais quand ?… je veux dire, depuis quand et depuis quel lieu ce problème se pose-t-il ? depuis la libération des femmes ? le temps de la déconstruction, dans « la bibliothèque » et dans le monde ? ou alors bien avant tout cela, comme depuis toujours ?…) : la sœur est un cas du frère, une espèce du genre frère8. Ce modèle androcentré est-il convenable et adéquat pour penser aujourd’hui la citoyenneté des femmes au sein d’un système politique, rigoureusement parlant ? Jacques Derrida pose en ce sens la question, interroge : « que dit-on quand on dit frère ? »

    http://www.sens-public.org/spip.php

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  34. Vi, vi, vi… le beau Sélim…

    J’aimerais bien, juste pour changer un peu, l’histoire de Marie-France, dérouillée par Charles-Hubert ou humiliée devant les invités : tiens, tu as mis ta jupe de salope aujourd’hui? Le charme très discret de la bourgeoisie blanc-bleue s’accommode lui aussi fort bien de la femme qui sait rester à sa sa place, mais chut… on est entre gens de bonne compagnie!

    Réponse
  35. oui la journée international des femmes est passée. Pas vu grand chose comme article, ni comme écho. Bof.
    Bon, mais on pourrait continuer à en parler tout de même. Alors voici une publication de l’excellent éditeur Danger Publique : http://www.dangerpublic.net/index.p

    LA GIFFLE : ma vie de femme battue

    En France, tous les quatre jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon.
    Á l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, le 8 mars, les Éditions Danger Public publient La Gifle, de Sabrina R., un témoignage pour dénoncer les violences faites aux femmes.

    Ils n’étaient pas encore mariés qu’il la frappait déjà. Sabrina la Lyonnaise, venue vivre l’année du bac dans l’Algérie de ses parents, a commis l’erreur d’épouser Sélim, le beau garçon du village. Sous les airs enjôleurs du bon mari, se cachait un homme violent. Très violent.

    La Gifle est l’ahurissant récit, véridique, de neuf années d’une descente aux enfers conjugale. Insultée, humiliée, battue des heures durant à coups de pied, de branche d’arbre, de tuyau d’arrosage ou de batte de base-ball, Sabrina a cru plusieurs fois succomber. De douleur d’abord. De tristesse et de honte, ensuite. Mais cette jeune mère a décidé de ne plus baisser la tête. Elle a pris la plume pour témoigner, comprendre ce qui est arrivé. Se comprendre aussi. Pourquoi est-elle restée? Quels mécanismes l’enchaînaient ainsi à son bourreau?

    De ce texte éprouvant et prenant, l’on retient aussi la longue impunité de celui qui frappe, la lâcheté des voisins et des passants qui voient pleuvoir les coups, l’inadaptation des systèmes d’aide aux femmes battues.

    Sabrina R. a 38 ans et habite à Lyon.
    La Gifle
    396 pages
    Prix : 16,90€
    ISBN : 978-2-35123-201-9
    Format : 14 x 20,5cm

    Réponse
  36. bien d’accord 🙂

    je ne crois pas que les éditions danger public aient voulus stigmatiser les populations issues de l’immigration. En tout cas, comme dit plus haut, c’est dans toute les couches de la population. Chez les bourgeois compris. Indispensable de le rappeler.

    Réponse
  37. Discours de Nurit Peled énoncé le 8 mars 2005 devant le Parlement européen, à l’occasion de la Journée des Femmes

    Nurit Peled est israelienne , fille du général Peled qui , immédiatement après la guerre de 6 jours, a milité pour restituer la Cijsordanie occupée aux Palestiniens et engager Israel dans la Paix avec les Israeliens .

    Nurit a perdu sa fille dans un attentat kamikaze palestinien et a interdit à Netanyaou et aux officiels israelien de venir à ses obsèques .

    Ses deux fils sont refuzniks et militent contre le gouvernement Sharon.

    Elle a crée une association palestino -israelienne de parents d’enfants victimes du conflit Israelo-Palestinien .

    "Merci de m’avoir invitée à cette journée. C’est toujours un honneur et un plaisir d’être ici, parmi vous.

    Cependant, je dois admettre que je pense que vous auriez du inviter une femme palestinienne à ma place, parce que les femmes qui souffrent le plus de la violence dans mon pays sont les femmes palestiniennes. Et je voudrais dédier mon discours à Miriam R’aban et à son mari Kamal, de Bet Lahiya dans la bande de Gaza, dont les cinq petits enfants ont été tués par des soldats israéliens alors qu’ils ramassaient des fraises dans le champ de fraises de la famille. Personne ne passera jamais en jugement pour ce meurtre.

    Lorsque j’ai demandé aux gens qui m’ont invitée ici pourquoi ils n’invitaient pas de femme palestinienne, leur réponse a été que cela rendrait la discussion "trop localisée".

    Je ne sais pas ce qu’est la violence non localisée. Le racisme et la discrimination peuvent être des concepts théoriques et des phénomènes universels, mais leur impact est toujours local, et bien réel. La douleur est locale, l’humiliation, les abus sexuels, la torture et la mort sont tous très locaux, de même que les cicatrices.

    Il est malheureusement vrai que la violence locale infligée aux femmes palestiniennes par le gouvernement d’Israël et l’armée israélienne s’est étendue sur toute la planète. En fait la violence d’Etat et la violence de l’armée, la violence individuelle et collective, sont le lot des femmes musulmanes aujourd’hui, pas seulement en Palestine mais partout où le monde occidental éclairé pose son grand pied impérialiste. C’est une violence qui n’est presque jamais abordée et que la plupart des gens en Europe et aux Etats-Unis excusent du bout des lèvres.

    C’est ainsi parce que le soi-disant monde libre a peur de l’utérus musulman.

    La grande France de la liberté l’égalité et la fraternité (en Français dans le texte) est effrayée par des petites filles avec des foulards sur la tête, le Grand Israël juif a peur de l’utérus musulman que ses ministres qualifient de "menace démographique". L’Amérique toute-puissante et la Grande-Bretagne contaminent leurs citoyens respectifs avec une crainte aveugle des Musulmans, qui sont dépeints comme vils, primitifs et assoiffés de sang – en plus d’être non démocratiques, chauvins/ machistes et des producteurs en masse de futurs terroristes. Cela en dépit du fait que les gens qui détruisent le monde aujourd’hui ne sont pas musulmans. L’un d’entre eux est un Chrétien dévot, l’un est Anglican et l’autre est un Juif non pieux.

    Je n’ai jamais vécu la souffrance que les femmes palestiniennes subissent tous les jours, toutes les heures, je ne connais pas le genre de violence qui fait de la vie d’une femme un enfer constant. Cette torture physique et mentale quotidienne des femmes qui sont privées de leurs droits humains fondamentaux et de leurs besoins fondamentaux d’une vie privée et de dignité, des femmes dont on entre par effraction dans la maison à toute heure du jour et de la nuit, à qui on ordonne sous la menace d’une arme de se mettre nue en se déshabillant devant des étrangers et devant leurs propres enfants, dont les maisons sont détruites, qui sont privées de leurs moyens d’existence et de toute vie de famille normale. Ceci ne fait pas partie de mon épreuve personnelle. Mais je suis une victime de la violence contre les femmes dans la mesure où la violence contre les enfants est en fait une violence contre les femmes. Les femmes palestiniennes, irakiennes, afghanes sont mes soeurs parce que nous sommes toutes prises dans l’étreinte des mêmes criminels sans scrupules qui se désignent comme les dirigeants du monde éclairé libre et qui, au nom de cette liberté et de ces lumières, nous volent nos enfants. De plus, les mères israéliennes, américaines, italiennes et britanniques ont été, pour la plupart, violemment aveuglées et décervelées à un point tel qu’elles ne peuvent pas se rendre compte que leurs seules soeurs, leurs seules alliées dans le monde sont les mères musulmanes palestiniennes, irakiennes ou afghanes dont les enfants sont tués par nos enfants ou qui se font exploser en morceaux avec nos fils et nos filles. Elles sont toutes infectées par les mêmes virus engendrés par les politiciens. Et les virus, bien qu’ils puissent avoir divers noms illustres comme Démocratie, Patriotisme, Dieu, Patrie, sont tous les mêmes. Ils font tous partie d’idéologies fausses et truquées qui ont pour intention d’enrichir les riches et de donner du pouvoir aux puissants.

    Nous sommes toutes les victimes de la violence mentale, psychologique et culturelle qui fait de nous un seul groupe homogène de mères endeuillées ou potentiellement endeuillées. Les mères occidentales à qui on apprend à croire que leur utérus est un atout national tout comme on leur apprend à croire que l’utérus musulman est une menace internationale.

    On les éduque pour qu’elles ne s’exclament pas : « Je lui ai donné naissance, je lui ai donné le sein, il est à moi et je ne le laisserai pas être celui dont la vie vaut moins que le pétrole, dont l’avenir a moins de valeur qu’un lopin de terre ».

    Chacune d’entre nous est terrorisée par une éducation qui infecte l’esprit pour que nous croyions que tout ce que nous pouvons faire c’est soit prier pour que nos fils reviennent à la maison ou être fières de leurs corps morts.

    Et nous avons toutes été élevées pour supporter tout ceci en silence, pour contenir notre crainte et notre frustration, pour prendre du prozac pour l’anxiété, mais jamais acclamer Mère Courage en public. Ne jamais être de vraies mères juives ou italiennes ou irlandaises.

    Je suis une victime de la violence d’Etat. Mes droits naturels et civils en tant que mère ont été violés et sont violés parce que j’ai à craindre le jour où mon fils atteindra son 18ème anniversaire et me sera enlevé pour être l’instrument du jeu de criminels tels que Sharon, Bush, Blair et leur clan de généraux assoiffés de sang, assoiffés de pétrole, assoiffés de terre.

    Vivant dans le monde dans lequel je vis, dans l’Etat dans lequel je vis, dans le régime dans lequel je vis, je n’ose pas offrir aux femmes musulmanes quelque idée que ce soit sur la manière de changer leurs vies. Je ne veux pas qu’elles enlèvent leurs foulards ou éduquent leurs enfants différemment, et je ne les presserai pas de constituer des Démocraties à l’image des démocraties occidentales qui les méprisent elles et les gens de leur sorte. Je veux juste leur demander humblement d’être mes soeurs, exprimer mon admiration pour leur persévérance et leur courage de continuer, d’avoir des enfants et de maintenir une vie de famille pleine de dignité en dépit des conditions impossibles dans lesquelles mon monde les met. Je veux leur dire que nous sommes toutes liées par la même douleur, nous sommes toutes les victimes des mêmes sortes de violences même si elles souffrent bien davantage, parce que ce sont elles qui sont maltraitées par mon gouvernement et son armée, avec l’aide de mes impôts.

    L’islam en soi, comme le judaïsme en soi et le christianisme en soi, n’est pas une menace pour moi ou pour qui que ce soit. C’est l’impérialisme américain, c’est l’indifférence et la coopération européennes, et le régime israélien raciste et cruel d’occupation qui en sont une. C’est le racisme, la propagande dans l’éducation et la xénophobie inculquée qui convainquent les soldats israéliens d’ordonner aux femmes palestiniennes, sous la menace des armes, de se déshabiller en face de leurs enfants pour des raisons de sécurité, c’est le manque de respect le plus profond pour l’autre qui permet aux soldats américains de violer des femmes irakiennes, qui donne une licence aux geôliers israéliens pour garder des jeunes femmes dans des conditions inhumaines, sans les aides hygiéniques nécessaires, sans électricité en hiver, sans eau propre ou matelas propres et pour les séparer de leurs bébés et de leurs tout-petits nourris au sein. Pour leur barrer la route vers les hôpitaux, pour bloquer leur chemin vers l’éducation, pour confisquer leurs terres, pour déraciner leurs arbres et les empêcher de cultiver leurs champs.

    Je ne peux pas complètement comprendre les femmes palestiniennes ou leur souffrance. Je ne sais pas comment j’aurais survécu à une telle humiliation, à un tel manque de respect de la part du monde entier. Tout ce que je sais est que la voix des mères a été étouffée pendant trop longtemps sur cette planète dévastée par la guerre. Le cri des mères n’est pas entendu parce que les mères ne sont pas invitées aux forums internationaux comme celui-ci. Cela je le sais, et c’est très peu. Mais c’est assez pour que je me souvienne que ces femmes sont mes soeurs et qu’elles méritent que je crie pour elles et me batte pour elles. Et quand elles perdent leurs enfants dans des champs de fraises ou sur des routes crasseuses près des check points, quand leurs enfants sont abattus sur le chemin de l’école par des enfants israéliens qui ont été élevés pour croire que l’amour et la compassion s’exercent en dépendant de la race et de la religion, la seule chose que je puisse faire est de me tenir à leurs côtés et à ceux de leurs bébés trahis et de demander ce qu’Anna Akhmatova, une autre mère qui a vécu dans un régime de violence contre les femmes et les enfants, avait demandé : « Pourquoi ce filet de sang déchire-t-il le pétale de ta joue ?"

    Nurit Peled-Elhanan à la Journée Internationale des Femmes, Parlement européen, Strasbourg, 8 mars 2005

    Réponse
  38. Merci, Pescade, pour le rappel de ce texte…

    Réponse
  39. "L’islam en soi, comme le judaïsme en soi et le christianisme en soi, n’est pas une menace pour moi ou pour qui que ce soit" (texte rapporté par Pescade)

    L’islam est un DANGER aussi grand et meme plus que le libéralisme pour l’humanité, dont les pays musulmans s’accomodent fort bien. Un danger pour les femmes dont on sait qu’elles n’ont guère de droits mème dans les pays musulmans les plus modérés.

    C’est si vrai que le titre du livre qui vient de sortir de Giuliana Sgrena, qu’on ne peut accuser d’accointances avec les USA est:

    "Le prix du voile, la guerre de l’islam contre les femmes"

    La traduction de l’article publié par le quotidien italien de gauche "Il manifesto" le 01/03/2008 signé par Mariuccia Ciotta et présentant ce livre de Giuliana Sgrena, elle-meme journaliste au Manifesto (et qui a été auparavant séquestrée par les islamistes en Irak ), ici:

    http://lorycalque.joueb.com/news/fe

    Réponse
  40. Le texte ici posté par Pescade l’avait déjà été, par lui, sur le blog de Plume de presse en guise de commentaire sur un billet traitant de… la répression en Birmanie (dont personne ne parle plus depuis longtemps d’ailleurs).

    Il me vient donc le doute que Pescade n’en a absolument rien à foutre des la condition féminine, ni des femmes, excepté si cela touche de près ou de loin la Palestine.

    A vrai dire, j’ai davantage l’impression que les palestiniennes ne l’intéressent pas non plus et que ce qui lui tient à coeur, c’est de faire passer le voile et tout ce qui va avec, une idéologie quoi.

    Réponse
  41. Merci, Pescade pour ce beau texte.

    Réponse
  42. C’est surtout une belle propagande. Et le texte lui meme n’est pas exempt de critiques au prétexte qu’il traiterait d’un sujet intouchable.

    Les femmes ici réduites à leur seule fonction de reproductrice, ne sont pas que des ventres.

    Réponse
  43. C’est Facile!! si Facile!! de surfer sur ce créneau de la femme battue!!
    Bien sur le problème est grave et je n’ai aucune compassion pour les hommes violent (ni pour les femmes violentes d’ailleurs) la bêtises c’est que ces femmes restent!!!
    mais pourquoi? pour les enfants? pour essayer de gagner quoi? la fierté hypothétique d’être reconnue en victime? et pour cela accepter sciemment d’être battue pendant des années!! le besoin d’avoir des raisons de développer haine et rancune contre un homme avec qui on sait très bien que ça ne marche pas? cela relève de la psychiatrie!! LA SEULE SOLUTION AU PROBLÈME EST DE PARTIR EN COURANT!!!! au delà de ça on vois bien que cette bêtise humaine intéresse les éditeurs, les plateaux télés et rapporte beaucoup d’argent a ceux qui écrivent de telle inepties. le créneau est porteur Beaucoup de femmes voudrais changer l’homme comme elle le souhaite sans se rendre compte qu’elles sont en situation d’échec elle ne se demandent même pas quel est leur part de responsabilité dans ces problèmes de communication! Il faut se séparer et vite!!

    Vous voyez un homme écrire un livre en disant:
    elle m’insulte, me crie dessus, m’écorche les oreilles, viens m’agresser dans la pièce ou je suis sans me laisser tranquille, elle me menace de divorcer, de partir avec les enfants et de garder la maison, de me mettre a la rue, son avocate m’as appelle en me proférant de telles menaces, et en me disant qu’elle obtiendrais du juge un référé si je ne signais pas un accord lui donnant la garde et la maison, elle méprise mon travail, mes amis , ma famille, elle se refuse a moi quand elle veut pour me faire du mal, elle veut dépenser toujours plus alors qu’on ne peut pas, elle ne se bats pas, elle reste au chômage sans chercher vraiment, que je dois faire moi-même les travaux dans la maison et sur sa voiture, vous voyer un homme arriver a porter plainte pour ce genre de dénigrement?? d’insultes et harcèlements?
    ça fait rire n’est ce pas??
    Alors l’homme devrais partir en courant OUI, mais non car déjà même s’il reste dans 85% des cas la justice va le transformer en papa du dimanche il ne les verras plus que un week-end sur deux,et perdra sans doute la maison qu’il a construit de ces mains
    le fait de faire passer le mari pour un affreux un méchant un violent et d’un rajouter permet pour la femme de mieux gagner en justice, l’avocate de mon ex a conseille a mon ex épouse de me "pousser a bout" et de faire des certificats de coups et blessures, des dépôts de plaintes, je n’ai jamais levé la main sur elle, elle a tout de même fourni des certificats de complaisance, plainte classe sans suite. Bref elle n’étais pas en état de s’occuper des enfants elle voulait simplement obtenir un divorce pour faute (pour montrer plus tard aux enfant qu’elle n’est pas fautive) et partir avec son amant. Je me suis mis en congé parental pendant deux ans pour m’occuper des enfants, éviter qu’ils perdent leur reperds, leur maison leur école leurs amis, il a fallu deux ans de procédures et 5 audiences avant d’obtenir la résidence alternée seule solution pour éviter qu’elle ait la garde exclusive qui lui donne légalement le droit de les enlever a l’autre bout de la France et même a l’étranger afin de les séparer de ce père qu’elle déteste tant…
    JE CHERCHE UN EDITEUR POUR PUBLIER MON HISTOIRE
    il y a beaucoup a dire sur les professionnels de l’enfance, les avocats spécialises en divorce conflictuel menaces attestations de complaisances, faux divorce a l’amiable pendant qu’une requête en divorce pour faute est partie au tribunal pendant qu’on fais croire au mari que l’on est en procédure a l’amiable…
    Utilisation de psychologues pour enfants très impliques dans des associations de lutte contre l’inceste… ça peut servir a évincer facilement un père gênant ou trop combattif…
    d’associations féministes prônant les écrit partisans de gens comme le clientelliste DR Maurice BERGER….
    mari.humilie@gmail.com

    Réponse
  44. Dommage que tu n’aies pas fait remonté cet excellent billet de 2008 pour cette "foutue journée de la femme" du 8 mars 2009 !
    https://blog.monolecte.fr/2008/
    Je signe.

    Tu peux ajouter un chiffre qui résume assez bien la situation dans le monde de l’entreprise et dans le monde économique en général. Dans les moyennes et grandes entreprises, on trouve moins de 10% de femmes dans les conseils d’administration.

    Et dans le monde politique, les 12% de femmes siégeant à l’Assemblée nationale mettent la France au… 21ème rang parmi les 27 pays de l’Union européenne. Il serait temps de se rendre compte que ces histoires de quotas sont inefficaces et parfaitement hypocrites. Le PS aussi bien que l’UMP préfèrent payer l’amende plutôt que de respecter les quotas que la loi leur «impose»…

    Moi, je reste absolument convaincu que c’est "à la source" qu’il faut régler le problème (voir proposition n°2 ci-dessous). En résumé, il faut que les hommes singent les femmes quand les couples accueillent un nouveau né. Ainsi, le congé parental des papas deviendra aussi le "cauchemar de l’entreprise moderne" 😉

    Dans rire, pour la Journée de la femme 2009, j’ai fait 3 propositions concrètes sur mon blog. Tu fais partie des femmes engagéEs je crois, alors pourrais -tu me donner ton avis ?

    Je résume ici et te renvoie à mon billet pour les détails :
    http://exigencedemocratique.blogspo

    1°/ rebaptiser la Journée de la femme en « Journée de la parité homme femme » pour stopper la dérive de sens qu’on constate depuis plusieurs années, comme le prouve le dernier numéro de ce Vendredi 100% meufs.

    2°/ octroyer le congé parental individuellement au père et à la mère des nouveaux-nés, sans que les droits soient transférables de l’un à l’autre et par ailleurs, rendre une partie du congé parental obligatoire pour les pères, pour une durée équivalente à celle du congé de maternité.

    3°/ les femmes et la mémoire européenne. Le gouvernement allemand vient de reconnaître la double nationalité aux enfants nés en France pendant la guerre d’un père ‘soldat allemand’. En France, une initiative soutenue par Edgar MORIN propose de rendre hommage aux Femmes tondues de la Libération. Acceptez-vous de signer et de relayer cet Appel du 8 mars sur vos blogs ?
    On signe ici : http://www.8mars2009.eu/
    On s’informe là : http://8mars2009.blogspot.com/

    Réponse
  45. bonjour j’aimerais savoir quels sont les causes qui empêchent la femme d’avoir le pouvoir en politique
    Merci d’avance

    Réponse

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