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Pendant que les analystes politiques passent l’essentiel de leur temps à éplucher complaisamment  des sondages qui ne signifient rien, j’ai décidé de lire un livre. J’avoue que je ne consacre pas tout le temps que je devrais à ce pavé fort instructif, mais j’ai pu y piocher quelques extraits forts intéressants que je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous.

La première loi de la propagande (…) est la loi de la conservation de l’individu. Et pour la faire agissante dans le comportement de ce dernier, le meneur doit employer le stratagème psychologique suivant : il doit suggérer la peur, et faire ensuite entrevoir l’issue de la situation dangereuse, la possibilité d’atteindre la sécurité par des actions qu’il suggère.

Déjà, cette petite phrase ne peut qu’attirer l’attention, déclencher la réflexion.
Cela continue un peu plus loin.

Quels étaient donc les moyens d’influencer les masses? Nous l’avons dit, il y avait deux groupes de personnes; par conséquent, il devait y avoir deux formes de propagande : l’une s’adressant aux 10%, aux êtres assez sûrs d’eux pour résister à la suggestion brutale, l’autre, aux 90%, aux passifs ou hésitants, ayant leurs mécanismes psychiques accessibles à la suggestion émotionnelle, et notamment édifiée sur la base de la pulsion n°1, combative : la menace, proférée de temps à autre, comme facteur absolu, réévoquée par des sigles ou symboles répandus en masse, et agissant comme facteur conditionnant, déclenchait les réactions de peur, qui se matérialisaient sous forme de votes favorables à ceux qui prononçaient cette menace et la diffusait partout au moyen de leurs symboles.
Ces deux formes de propagande, s’adressant à ces deux groupes de personnes, différaient donc en principe : la première agissait par persuasion, par raisonnement; la deuxième par suggestion, et déclenchait tantôt la peur, tantôt son complément positif — L’enthousiasme, le délire, tantôt extatique, tantôt furieux.

Bien sûr, on pense tout de suite aux cerveaux disponibles de Le Lay et la formidable machine médiatique qui s’était emballée sur le thème de l’insécurité pendant les élections de 2002, avec le résultat que l’on connaît tous.

(…) pour gagner les masses, il ne fallait pas les heurter dès le début. (…) Il n’a pas hésité à promettre à toutes les couches sociales l’accomplissement de leur vœux intégraux : aux ouvriers, l’augmentation des salaires, aux patrons la garantie de leurs profits, aux paysans le relèvement des prix pour leurs produits, aux citadins le bon marché des denrées alimentaires, et ainsi de suite. Il a spéculé sur ce que les hommes, pris entre la peur des sanctions et l’étourdissement extatique, créé artificiellement par le tamtam guerrier, par le jeu de la propagande sur leur sensibilité, ne verront pas les contradictions de ses promesses et se laisseront prendre.

C’est ici qu’il ne faut pas confondre trois choses en politique qui n’ont pas grand-chose à voir entre elles : les promesses ( qui n’engagent que ceux qui y croient!), les programmes (qui drague l’électeur par strate, par catégorie) et le modèle de société que l’on compte réellement appliquer en cas de victoire.

Rarement la propagande ose employer des injures, des expressions telles que [sa propagande] : racaille, gueux, parjures, souteneurs, assassins, prostitués intellectuels, etc. (…) Cette tactique qui est basée sur une juste évaluation des faiblesses humaines, doit conduire presque automatique au succès, si le parti adverse n’apprend pas à combattre les gaz asphyxiants par les gaz asphyxiants. La terreur sur le chantier, à l’usine, aura toujours un plein succès, tant qu’une terreur égale ne lui barrera pas la route.

Là, on se dit que j’ai déniché un bouquin qui analyse en profondeur les mécanismes spycho-sociologiques qui œuvrent en profondeur dans cette étrange campagne politique que nous subissons depuis quelques mois! Je ne saurais induire le lecteur en erreur plus longtemps. Il s’agit en fait d’un livre en seconde édition de 1952, le viol des foules par la propadande politique de Serge Tchakhotine et le phénomène observé est bien celui de la propagande hitlérienne.

L’histoire des événements qui se sont produits dans le monde ces dernières années (…) peut être considérée comme le recul des démocraties. Elle nous a montré le mécanisme intime de ces faits : nous avons pu constater que cette évolution n’a pas été causée exclusivement par l’effet des facteurs économiques et sociaux, par une sorte de loi d’arain économique, engendrant une situation sociale intenable (…) Ce qui attend l’humanité, si le danger d’une nouvelle guerre mondiale n’est pas écarté, et si le genre humain survit à la catastrophe, et pire encore : c’est la dégradation de l’homme au niveau de l’automate, dont toutes les réactions, tous les réflexes seraient déterminer d’avance, réglés par le vouloir d’une petite pseudo-élite, imbue d’idées criminelles de domination; c’est l’avilissement de la pensée humaine au niveau d’un instrument d’oppression psychique, un viol intellectuel continu, l’abaissement de l’art à la glorification de la violence et de l’idée absurde de la prédestination des chefs.

Et une dernière pour la route, avec cette vision de l’avenir (notre présent de notre point de vue) par Philippe de Felice en 1947, dans Foules en délire, Extases collectives, cité par Tchakhotine.

Dislocation progressive des anciens groupes familiaux, sociaux et religieux, dont les traditions agissaient comme sédatifs sur les caractères et les mœurs, l’agitation de plus en plus fiévreuse d’une civilisation où tout est subordonné au développement du machinisme, la diffusion par la presse et la télégraphie sans fil d’informations sensationnelles, qui surexcitent un public incapable de réagir, l’inquiétude perpétuelle que les crises économiques et politiques entretiennent dans les esprits, enfin les périls trop évidents que les conflits ouverts et latents font courir aux hommes et aux nations et qui les menacent d’anéantissement. Ce sont là les causes et aussi les symptômes d’un état pathologique, qui s’aggrave de soi-même à mesure qu’il se prolonge et qui semble enfermer l’humanité dans un cercle infernal, à l’étreinte duquel certains individus, pareils à des fous que meut une furieuse envie d’échapper à tout prix aux hallucinations qu les obsèdent, ont fini par s’imaginer que seule, une guerre d’extermination totale pouvait nous arracher.

Tout cela pour dire qu’il est encore temps d’éteindre la télévision, de se remettre à lire des choses plus consistantes que la dernière bio d’une pseudo-vedette et d’interroger d’un regard neuf les rouages intimes d’un monde qui a tendance à bégayer…

44 Commentaires

  1. De la psychologie des foules…

    Il y avait bien longtemps que personne n’avait ressorti un livre qui expliquait comment une foule agissait et selon quelles lois. Le problème du pouvoir, en parti, c’est surtout ses collaborateurs à l’insue de leur propre gré qui confèrent à ce dernier une puissance quasi mystique pour ne pas dire autre chose.

    A partir du moment où on accepte d’avoir peur, qu’un discours semble juste alors les analogies se profilent à l’horizon comme un ensemble d’images vraisemblables.

    Aujourd’hui où d’immenses efforts ont été faits, parfois presque en vain en lisant certains textes, afin d’expliquer les formes chaotiques c’est à dire un mode de fonctionnement non binaire donc non prévisible re-surgissent de-ci de-là des discours binaires où tout redevient parfaitement prévisible comme quelque chose de parfaitement rassurant qui sécurise et qui permet de savoir où on se trouve.

    Le plus amusant c’est que ce discours ressort là où, potentiellement, on devrait s’y attendre le moins… Mais c’est ainsi.

    Ce sont autant l’opprimeur et l’opprimé qui sont les plus vils ; chacun des deux jouant à un jeu qui tente de confirmer la vérité de l’autre. Et, à ce jeu-là, s’il finit par prendre vraiment alors tout est parfaitement prévisible et, pour sûr, je choisirai le camp du héros…

    Finalement, non, parce que moi-même je deviens l’agent de cette propagande que je dénonce. Mais, c’est vrai, si on m’enlève ce jeu, ce rôle et tout ce qui va avec. Qu’est-ce que je dois faire, qu’est-ce que je peux faire dans un monde non binaire, non linéaire, imprévisible et chaotique ?

    C’est cela qui fait le plus peur non pas la propagande…

    Réponse
  2. De la psychologie des foules…

    Il y avait bien longtemps que personne n’avait ressorti un livre qui expliquait comment une foule agissait et selon quelles lois. Le problème du pouvoir, en parti, c’est surtout ses collaborateurs à l’insue de leur propre gré qui confèrent à ce dernier une puissance quasi mystique pour ne pas dire autre chose.

    A partir du moment où on accepte d’avoir peur, qu’un discours semble juste alors les analogies se profilent à l’horizon comme un ensemble d’images vraisemblables.

    Aujourd’hui où d’immenses efforts ont été faits, parfois presque en vain en lisant certains textes, afin d’expliquer les formes chaotiques c’est à dire un mode de fonctionnement non binaire donc non prévisible re-surgissent de-ci de-là des discours binaires où tout redevient parfaitement prévisible comme quelque chose de parfaitement rassurant qui sécurise et qui permet de savoir où on se trouve.

    Le plus amusant c’est que ce discours ressort là où, potentiellement, on devrait s’y attendre le moins… Mais c’est ainsi.

    Ce sont autant l’opprimeur et l’opprimé qui sont les plus vils ; chacun des deux jouant à un jeu qui tente de confirmer la vérité de l’autre. Et, à ce jeu-là, s’il finit par prendre vraiment alors tout est parfaitement prévisible et, pour sûr, je choisirai le camp du héros…

    Finalement, non, parce que moi-même je deviens l’agent de cette propagande que je dénonce. Mais, c’est vrai, si on m’enlève ce jeu, ce rôle et tout ce qui va avec. Qu’est-ce que je dois faire, qu’est-ce que je peux faire dans un monde non binaire, non linéaire, imprévisible et chaotique ?

    C’est cela qui fait le plus peur non pas la propagande…

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  3. Tout à fait d’accord, c’est bien ce que je repproche aux médias : faire de la propagande et laver le cerveau des citoyens, c’est pour cela que je préfère sillonner la blogosphère à la recherche de la vraie info, lire des livres, et me faire ma propre opinion.

    Si je devais suivre la propagande actuelle et la suivre, ce serait "votez Sarkozy", je ne la suis pas…mais combien se rendront compte que nous sommes tous manipulés ?

    Biz et bon week end 😉

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  4. Il me semble effectivement que la télévision est le moyen le moins onéreux de pacification des foules, et que le cynisme de nos sociétés est depuis bien longtemps suffisant pour recourir tant que faire se peut au procédé.

    Maintenant, on ne peut pas empêcher quelqu’un de regarder la télé s’il ne se rend pas compte de ce qu’il lui en coûte de subir son endoctrinement.

    Réponse
  5. il me semble que la propagande a un nouveau nom ,ces temps ci !

    celui d’un certain Nicolas Sarkozy ,celui qui achete ,corrompt ,menace .

    la relation avec la strategie propagandaire , c’est trop d’info tue l’info et plus ,c’est gros ,plus ca passe .

    un simple tour sur la blogo de ce jour de chez Betapolitique ,au Monde citoyen ,a Olivier Bonnet ,Renovation Democratique et pardon pour ceux que j’oublie …..tellement les relais du canard ont ete nombreux a denoncer une derive digne d’un pays de l’est .

    mais le bon coté de la propagande ,c’est que lorsqu’elle ne peut s’appuyer sur des elements forts affectivement .(comme le 11sept et Bush ).ca ne reste que de la mauvaise propagande et que notre sarkocanard national risque de faire le plus mauvais score electoral jamais connu .

    Birenbaum le predit , l’hebdo Marianne qui vient de sonder ses propres troupes l’affiche a 2% et moi meme ,je viens de parier a Londres a 2000 contre un (de quoi sabler un champagne bien merité a la santé de ces cons de Blairistes )

    il y a des fois ou j’aime la propagande ,a la santé des corrompus de la telé ,tiens !!!

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  6. Une bonne lecture "Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens". C’est écrit par 2 chercheurs en psychologie sociale : R.V. Joule et J.L Beauvois et c’est édité par PUG.

    Réponse
  7. Une bonne lecture "Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens". C’est écrit par 2 chercheurs en psychologie sociale : R.V. Joule et J.L Beauvois et c’est édité par PUG.

    Réponse
  8. "Les promesses ( qui n’engagent que ceux qui y croient!)"
    J’ai une drôle de mémoire, quand même, je ne retiens que des trucs bizarres: les 500 signatures comme oeuvre de Giscard, le nuage de Tcherno qui s’arrête à la frontière, les députés qui s’auto-amnistient dans l’affaire du financement des partis, 10% de députés qui auraient voté non au TCE et qui représentent 54% de la population (les 46% restant ne devant être dans ce cas représentés que par 9% des députés, ce qui donne un reliquat de 81% de députés qui représentent… qui donc au fait), etc.
    Et là, pour les promesses, il me revient en mémoire une phrase de NicSark prononcée lors d’une interview, à un moment où ses relations avec Chichi qu’il avait trahi étaient au plus froid, vu qu’il n’était pas nommé prems ministre: "J’ai appris quelque chose avec le Président: ce qui compte, ce n’est pas la promesse qu’on vous a faite, mais ce que vous représentez à un moment donné".

    Réponse
  9. La propagande c’est la manipulation des "masses", la propagande produit des "masses" (atomisées, apathiques, etc.) et n’agit, n’est efficace, que sur des "masses". Bref, les 2 concepts de "masses" et de "propagande" s’impliquent l’un l’autre …

    Question : est-ce qu’on a vraiment une gueule de "masses" ???

    " La masse est-ce qui reste quand on a tout oublié du social," écrivait feu Jean Braudrillard dans "A l’ombre des majorités silencieuses."

    Toute la recherche en sciences de l’info com et en sciences sociales du politique (de la théorie des cadres à la sociologie de la réception) s’est contruite contre ce modèle propagandaire des "effets massifs des médias sur des masses passives" . Personnellement je préfère grandement la notion de "publics" à celle de "masses" car elle permet de réintroduire des différenciations (notamment sociales) chez les récepteurs des messages "propagandaires".

    Revenir aujourd’hui à Tchakotine, ça n’est pas se doter des instruments les plus récents et évolués possibles pour comprendre et décrire les processus de persuasion et de communication. C’est faire de l’histoire des idées, ce qui est toujours instructif mais peut aussi être trompeur si on ne garde pas à l’esprit que le monde de la communication et la compréhension qu’on (la recherche académique) en a ont bien changé (en bien ou en mal) depuis les années 30.

    Cela dit, vous avez ô combien raison de nous enjoindre à éteindre la télévision et à nous détourner de la fascination des sondages pour chercher, dans ces "vieilles choses périmées" que sont les livres, des outils pour penser (et lutter).

    Réponse
  10. La propagande c’est la manipulation des "masses", la propagande produit des "masses" (atomisées, apathiques, etc.) et n’agit, n’est efficace, que sur des "masses". Bref, les 2 concepts de "masses" et de "propagande" s’impliquent l’un l’autre …

    Question : est-ce qu’on a vraiment une gueule de "masses" ???

    " La masse est-ce qui reste quand on a tout oublié du social," écrivait feu Jean Braudrillard dans "A l’ombre des majorités silencieuses."

    Toute la recherche en sciences de l’info com et en sciences sociales du politique (de la théorie des cadres à la sociologie de la réception) s’est contruite contre ce modèle propagandaire des "effets massifs des médias sur des masses passives" . Personnellement je préfère grandement la notion de "publics" à celle de "masses" car elle permet de réintroduire des différenciations (notamment sociales) chez les récepteurs des messages "propagandaires".

    Revenir aujourd’hui à Tchakotine, ça n’est pas se doter des instruments les plus récents et évolués possibles pour comprendre et décrire les processus de persuasion et de communication. C’est faire de l’histoire des idées, ce qui est toujours instructif mais peut aussi être trompeur si on ne garde pas à l’esprit que le monde de la communication et la compréhension qu’on (la recherche académique) en a ont bien changé (en bien ou en mal) depuis les années 30.

    Cela dit, vous avez ô combien raison de nous enjoindre à éteindre la télévision et à nous détourner de la fascination des sondages pour chercher, dans ces "vieilles choses périmées" que sont les livres, des outils pour penser (et lutter).

    Réponse
  11. A musil:
    Comment on peut oser prendre le pseudo "Musil" et citer feu Braudillard ( dont la citation résume sa nullité ) ?
    "…le monde de la communication et la compréhension qu’on (la recherche académique) en a ont bien changé (en bien ou en mal) depuis les années 30." En mal malheureusement.
    Allez voir mon post plus haut.

    Réponse
  12. A musil:
    Comment on peut oser prendre le pseudo "Musil" et citer feu Braudillard ( dont la citation résume sa nullité ) ?
    "…le monde de la communication et la compréhension qu’on (la recherche académique) en a ont bien changé (en bien ou en mal) depuis les années 30." En mal malheureusement.
    Allez voir mon post plus haut.

    Réponse
  13. Au moment de la première guerre du golfe, j’étais insommniaque, j’ai écouté la radio en somnolant à moitié toute la nuit. Au matin, j’étais parfaitement convaincue de toutes les inepties ressassées, guerre juste, guerre propre, frappes chirurgicales, et j’en passe de plus absurdes.

    Il m’a fallu un certain temps pour m’étonner de ce qui m’arrivait et j’ai dû creuser longtemps pour récupérer mon bon sens "proprement" enfoui sous des tonnes de sable.

    Depuis, je regarde ma radio et ma télé d’un autre oeil, et j’en use avec une prudente modération.

    Réponse
  14. A la créature du Dr Musil:
    Ok pour la clarification.
    "pas uniquement spéculatifs mais aussi empiriques", ce genre de travaux n’a pas cessé pendant le XXe siècle, la France est un cas ( peut-etre l’embourbement dans la psychanalyse ).
    "Evidemment cette littérature académique n’est que rarement une littérature de combat comme celle de Kraus", mais ces chercheurs s’en on largement inspirés…( la quête de l’honnêteté à défaut de vérité )
    Mon premier post tout compte fait allait dans le même sens que le votre ( à part l’anecdotique Braudillard ).

    Réponse
  15. A la créature du Dr Musil:
    Ok pour la clarification.
    "pas uniquement spéculatifs mais aussi empiriques", ce genre de travaux n’a pas cessé pendant le XXe siècle, la France est un cas ( peut-etre l’embourbement dans la psychanalyse ).
    "Evidemment cette littérature académique n’est que rarement une littérature de combat comme celle de Kraus", mais ces chercheurs s’en on largement inspirés…( la quête de l’honnêteté à défaut de vérité )
    Mon premier post tout compte fait allait dans le même sens que le votre ( à part l’anecdotique Braudillard ).

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  16. à Henri Alberti :
    – oui : honte à moi, homme de peu de qualités, de me parer d’un tel pseudonyme… disons, que je suis à musil ce que sa créature était au Dr frankenstein …
    – baudrillard, nullité ou génie ? les avis sont partagés. à vrai dire peu m’importe ici et j’ai en effet eu tort de le citer car il ne reflète pas très bien les travaux auxquels je souhaitais faire allusion…
    – je voulais parler , à propos des avancées de la recherche en communication, de tous ces travaux qui ne se veulent pas uniquement spéculatifs mais aussi empiriques. Après avoir déploré & dénoncé la violence totalitaire de la communication-propagande, après avoir encensé l’avènement du "village global", il semblerait que ceux qui étudient ces question reviennent à plus de mesure (et aussi à plus de mesures, d’enquête, d’observation ou de quantification). Ce qui me semble intéressant surtout, c’est la remise en cause de l’idée d’une efficacité systématique des messages persuasifs sur leurs destinataires… notamment grâce au détour par les "cutlural studies" (les "résistances" à l’"hégémonie") et par la sociologie de la réception qui ont réhabilité l’enquête et l’observation de terrain dans ce domaine. Ce qui au passage pemet d’éviter de poser des causalités (des effets de persuasion) qui ne sont pas forcément vérifiés et d’"aller voir" pour ainsi dire "ce qui est fait" des messages médiatiques. Evidemment cette littérature académique n’est que rarement une littérature de combat comme celle de Kraus…
    – bref, c’est la relation "outils de propagande-résultats sur l’esprit des masses" qui me parait douteuse ou simpliste, en tout cas à décrire dans le détail (et c’est cela que s’efforce de décrire recherches actuelles en contruisant des outils théoriques et méthodiques ad hoc)

    Réponse
  17. Shan :
    Maintenant, on ne peut pas empêcher quelqu’un de regarder la télé s’il ne se rend pas compte de ce qu’il lui en coûte de subir son endoctrinement.

    Médard :
    Tu oublies la radio…
    France^W Paris Inter ment, paris inter est allemand^W (ce que vous voudrez)

    perso, ce qui m’a ouvert les yeux, c’est la campagne référendaire pour la "constitution" : tu pouvais voter ce que tu voulais, du moment que c’était OUI ; sinon, tu étais soit un demeuré, soit un anti-européen facho rétrograde….

    Réponse
  18. La gloire auprès du peuple, voilà à quoi il faut aspirer. Rien ne vaudra jamais le regard éperdu de la charcutière qui vous a vu à la télévision.
    Jean Baudrillard Cool Memories – 1980-1985

    Réponse
  19. Quand on analyse les résultats des élections, je trouve que les foules sont pas particulièrement facile a manipuler….

    Comment explique-t-on les résultats de Le Pen, c’est de la contre manipulation (nos médias sont-ils suffisamment intelligent pour etre machiavélique a ce point ?) ?

    Il est certain que la propagande marche a fond, mais à mon avis elle ne marche pas longtemps dans notre pays qui quoi que l’on dise est particulièrement libre d’esprit.

    (Je suis optimiste ce soir 😀 )

    Réponse
  20. N’oubliez pas les apports récents de l’imagerie cérébrale, sur les zones du cerveau stimulées en concordance avec ce qu’on pense, ce qu’on croit, ce qu’on sent et ce qu’on ressent.
    Il y a eu des trucs marrants récemment sur la pub, le pepsi et le coca cola. C’est un peu flou dans mon souvenir, hélas, preuve que j’avais pas bien compris.
    Quelqu’un a repéré ça?
    Et compris?

    Réponse
  21. Le problème c’est que les masses, dans l’ensemble, ne demandent qu’à être manipulées.
    Platon, je ne sais plus où, c’est dans un truc que j’ai lu jeune, parlait de : "l’ambition des gouvernants et la lacheté des gouvernés".
    Depuis 2500 ans, ça ne s’est pas amélioré.

    Réponse
  22. C’est de cela dont je voulais parler : la permanence des méthodes de base de manipulation des masses. En lisant Serge Tchakhotine, je ne pouvais qu’être interpelée par les similitudes entre la propagande nazie telle qu’il l’analyse et cette étrange campagne, particulièrement chez certains. Dans les choses que je n’ai pas citées, il y a aussi le sens de l’exagération qui s’appuie sur le jeté de chiffres énormes et fantaisistes : qu’importe qu’il y ait un démenti juste après, l’intention générale est de marquer les esprits faibles et il en restera toujours quelque chose. C’est à dire que la machine de propagande hitlérienne avait intégré le plus c’est gros, plus ça passe.
    Hitler parlait aussi de la nécessité d’occuper le terrain tous les jours! Que ce soit en bien ou en mal, il faut que l’on parle de vous tous les jours, laisser cette impression de permanence, ne jamais s’estomper de la scène publique. S’il n’y a pas d’actu, la créer! Hitler aussi n’hésitait pas à utiliser des mots et des phrases chocs, pour être certain de toujours maintenir le murmure médiatique autour de sa personne. Cela permet de convaincre les gens que l’on est une évidence!

    Je ne dis pas que Sarko est un petit Hitler du pauvre, je dis que de tous les candidats, c’est celui dont les méthodes de marketing politique sont les plus travaillées et il est fort improbable que Sarko et/ou ses conseillers en com’ aient trouvé cette méthodologie tous seuls…

    Réponse
  23. @ parisienne exilée

    "les masses, dans l’ensemble, ne demandent qu’à être manipulées"

    C’est rigolo, tu parles comme si on leur avait demandé leur avis…
    "Chères amies les masses, que diriez-vous d’être manipulées?"
    "Mais faites-donc, chers manipulateurs, nous ne demandons pas mieux"

    As-tu déjà essayé de résister à une manipulation? Si oui, tu sais qu’on ne s’en aperçoit pas facilement, qu’on est difficilement tout à fait sûr, et que c’est pas du tout facile de s’en dépétrer. Quelquefois, comme dans un marécage, les efforts qu’on fait nous enfoncent plus profond. Alors on aime mieux plus bouger du tout.

    Preuve qu’on a fini par être d’accord?

    Réponse
  24. les conseillers en com de sarko ne sont que des salariés a l’effigie des cadres que l’on voient sevir actuellement dans le bizness ,ces fameux clones qui n’ont rien inventés ,n’inventeront jamais rien ….ils se contentent de toucher des salaires pour repeter a l’infini ce qu’il leur fut enseigné dans leurs couteuses etudes ……a se balader sur des forums frequentés par des etudiants et quelques profs occupés a repandre des ideologies qui ont pourtant fait leurs preuves en termes de malfaisances …..et vous constaterez alors que ces gens parlent allegrement de guerre sans en avoir jamais vecues aucunes .

    par contre ,ce sont des theseux remarquables ,ce qui leur rend la lecture de leurs forums souvent plus cyniquement marrante que celle des chomeurs ;

    histoire antique et contemporaine ,philosophie et ideologie , ils sont incalables certes mais jamais inventifs , parfois un peu plus lucide ,d’ailleurs leur mepris pour sarkozy est grand .

    ils pensent Sarkozy ….populiste !! cela ne te rappelle rien ,chere Agnes !

    tout le pari sur l’evolution des peuples ,en particulier le notre ,le français va se jouer la ..en ces elections …allons nous etre capable de redire ce qui fut dit a la constitution europeenne ….ferons nous mieux que des americains qui elirent un bush sous l’emotion de la propagande .

    le compte a rebours est bien avançé .

    Réponse
  25. Que pensez vous du ralliement de Simone Veil à l’ UMP ?

    Réponse
  26. Que pensez vous du ralliement de Simone Veil à l’ UMP ?

    Réponse
  27. @fanette

    pour ma part ,j’ai deja fait envoyer une ""gerbe" d’honneur avec mes sinceres condoleances !

    ce qui prouve une fois de plus ,que le feminisme …hein (bon ,on va pas reprendre dans le penible )

    Réponse
  28. @fanette

    pour ma part ,j’ai deja fait envoyer une ""gerbe" d’honneur avec mes sinceres condoleances !

    ce qui prouve une fois de plus ,que le feminisme …hein (bon ,on va pas reprendre dans le penible )

    Réponse
  29. @mc : Consternée par le ralliement de Simone Weil à un raciste notoire.

    s/Weil/Veil/

    Consterné de même. Par respect pour ce qu’elle fut, il me semblerait plus charitable de mettre ça sur le compte du gâtisme…

    Réponse
  30. @mc : Consternée par le ralliement de Simone Weil à un raciste notoire.

    s/Weil/Veil/

    Consterné de même. Par respect pour ce qu’elle fut, il me semblerait plus charitable de mettre ça sur le compte du gâtisme…

    Réponse
  31. @ Fanette:

    Consternée par le ralliement de Simone Weil à un raciste notoire.
    J’aurais cru que son passé de déportée la rendrait plus sensible aux charters, centres de rétention, barbelés, rafles et autres saloperies.

    Ce n’est pas tant la question du féminisme (on peut être féministe de droite, et c’est son cas), et ça n’empêche pas la loi Weil d’être une loi courageuse et nécessaire qui a sauvé la vie de nombreuses femmes, au sens figuré comme au sens propre.

    Réponse
  32. En plus, j’ai vu la vidéo des ses "retrouvailles avec ses amis". J’avais pas le son, mais le film muet était tellement éloquent que je n’ai même pas eu envie de le mettre.
    Elle sourit, se penche vers lui, il lui fait les honneurs du lieu, galant, la présente, elle tombe dans les bras de chépaki. Pouah!

    @ Swâmi: t’as raison, c’est Veil.
    Comme j’ai envie de lui écrire (à quelle adresse?) autant que j’orthographie correctement son nom.
    Au fait, elle a pas l’air gâteuse du tout!

    Réponse
  33. autre lecture instructive où l’on croise aussi un certain Gustave Le Bon, le premier semble t -il à avoir écrit à la fin du XIX sur la psychologie des foules :
    "Le petit démagogue" de Jean – Luc Porquet aux Editions La Découverte.

    Réponse
  34. Thanks mono, now i know why i come back again on your blog , he makes me become less stupid 😉

    Réponse
  35. Agnès,

    Pour prolonger ce que tu dis :

    Rappellons-nous ce que ce candidat ministre a dit lorsqu’il a été invité à observer l’annual meeting des conservateurs et néo US :
    "Je veux ça !". Il ne faut pas chercher très loin non plus pour faire quelques analogies avec Berlusconi.

    Sans oublier les intello néoconservateurs qui sont peut être les pires des bastardos mais sont dans leur folie extrêment intelligents : "nous devons préparer l’environnement intellectuel à la guerre en Irak". Quelle devise !

    Réponse
  36. Bulle médiatique et frénésie des sondages: Mesure n’est pas vérité

    La frénésie de sondages qui s’est répandue récemment en France mérite réflexion. Une hypothèse communément admise est qu’un sondage ne reflète que l’état de l’opinion à un moment donnée. Elle repose sur une hypothèse très forte : l’individu donne au sondeur son opinion et ne ment pas ou s’il ment le sondeur peut statistiquement redresser les opinions. Ici se pose un premier problème, le sondeur est-il assuré qu’il dispose des statistiques lui permettant d’effectuer un tel redressement. Le pourcentage de personnes qui ont menti sur leur vote Front National en 2002 est-il le même en 2007 ? C’est possible mais pas évident, la banalisation des idées de Le Pen conduit-elle à une meilleure déclaration des opinions ? Le menteur est donc le premier ennemi des sondeurs. Imaginons une autre hypothèse plus perturbatrice, un sondé affirme qu’il votera pour Nicolas Sarkosy pour envoyer un message à Ségolène Royal. C’est une hypothèse que les économistes connaissent bien sous le terme d’anticipation stratégique. Elle a le mérite de poser la question du sondage comme une question d’interaction. Le sondé sait que Ségolène Royal lira les sondages, il anticipe donc des effets de celui-ci. Il sait que son opinion sera reprise dans une caisse de résonance médiatique. Certains rétorqueront que c’est donner beaucoup trop d’intelligence aux sondés. Je ne le crois pas. N’oublions pas que les sondés sont souvent des « pros » de la réponse aux sondages, ils savent ce qu’ils font ! Dans une société « sondagière », cette intelligence du sondage est une hypothèse importante qu’il ne faut pas négliger. Le sondé manipulateur est donc le deuxième ennemi des sondeurs. Autre exemple, de nombreux commentateurs remarquent que le montant total des voix de gauche est en février 2007 au même niveau que le niveau de la gauche en 1969. Outre que ces commentaires confondent opinions de vote (2007) et vote réel (1969), ils négligent le fait qu’en 1969 les sondages n’étaient pas un fait de société aussi important qu’aujourd’hui. L’individu sondé en 2007 a développé une intelligence de ce type d’exercice. Le sondé de 2007 s’inscrit dans l’espace social de notre société médiatique. Le sondé moderne est aussi l’ennemi du sondeur.

    La suite sur mon blog http://jeunesetcitoyens.blogspot.co

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  37. Bulle médiatique et frénésie des sondages: Mesure n’est pas vérité

    La frénésie de sondages qui s’est répandue récemment en France mérite réflexion. Une hypothèse communément admise est qu’un sondage ne reflète que l’état de l’opinion à un moment donnée. Elle repose sur une hypothèse très forte : l’individu donne au sondeur son opinion et ne ment pas ou s’il ment le sondeur peut statistiquement redresser les opinions. Ici se pose un premier problème, le sondeur est-il assuré qu’il dispose des statistiques lui permettant d’effectuer un tel redressement. Le pourcentage de personnes qui ont menti sur leur vote Front National en 2002 est-il le même en 2007 ? C’est possible mais pas évident, la banalisation des idées de Le Pen conduit-elle à une meilleure déclaration des opinions ? Le menteur est donc le premier ennemi des sondeurs. Imaginons une autre hypothèse plus perturbatrice, un sondé affirme qu’il votera pour Nicolas Sarkosy pour envoyer un message à Ségolène Royal. C’est une hypothèse que les économistes connaissent bien sous le terme d’anticipation stratégique. Elle a le mérite de poser la question du sondage comme une question d’interaction. Le sondé sait que Ségolène Royal lira les sondages, il anticipe donc des effets de celui-ci. Il sait que son opinion sera reprise dans une caisse de résonance médiatique. Certains rétorqueront que c’est donner beaucoup trop d’intelligence aux sondés. Je ne le crois pas. N’oublions pas que les sondés sont souvent des « pros » de la réponse aux sondages, ils savent ce qu’ils font ! Dans une société « sondagière », cette intelligence du sondage est une hypothèse importante qu’il ne faut pas négliger. Le sondé manipulateur est donc le deuxième ennemi des sondeurs. Autre exemple, de nombreux commentateurs remarquent que le montant total des voix de gauche est en février 2007 au même niveau que le niveau de la gauche en 1969. Outre que ces commentaires confondent opinions de vote (2007) et vote réel (1969), ils négligent le fait qu’en 1969 les sondages n’étaient pas un fait de société aussi important qu’aujourd’hui. L’individu sondé en 2007 a développé une intelligence de ce type d’exercice. Le sondé de 2007 s’inscrit dans l’espace social de notre société médiatique. Le sondé moderne est aussi l’ennemi du sondeur.

    La suite sur mon blog http://jeunesetcitoyens.blogspot.co

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  38. @"jeunes et citoyens": tu devrais expérimenter avec la drogue. Et apprendre à faire des paragraphes.

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  39. Oui, Swâmi, mais tout le monde ne connaît pas les règles du jeu. J’ai corrigé.
    En fait, quand un texte plait, il y a souvent des passages que l’on trouve significatifs : ce sont ces extraits que l’on copie en citation, avec le lien vers l’article intégral.

    Sinon, je lis régulièrement dedefenda (dans l’agrégateur!) et je n’avais pas raté cet article! 🙂

    Réponse
  40. Oui, Swâmi, mais tout le monde ne connaît pas les règles du jeu. J’ai corrigé.
    En fait, quand un texte plait, il y a souvent des passages que l’on trouve significatifs : ce sont ces extraits que l’on copie en citation, avec le lien vers l’article intégral.

    Sinon, je lis régulièrement dedefenda (dans l’agrégateur!) et je n’avais pas raté cet article! 🙂

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