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11 mai 2006

Depuis une semaine, mon logiciel BitTorrent tourne à plein régime!

Et là, tout de suite, vous me dites que je suis un vilain pirate pas beau!
Surtout que je télécharge de la musique, moi qui n’en écoutais pratiquement jamais jusque là. Bref, je vois déjà Pascal Nègre débarquer chez moi avec une bande de rugbymen teigneux pour me rosser avant de me livrer pieds et poings liés à la vindicte de la maréchaussée, laquelle, rappelons-le, n’a de cesse de mettre un terme aux agissements de ceux qui mettent en péril la courbe de croissance des bénéfices des vendeurs de soupe en tubes!

Sauf que voilà, comme nombre des utilisateurs de logiciels libres, quand j’utilise des technologies de Peer-2-Peer, ce n’est pas pour ôter la brioche de la bouche de ceux qui exploitent le talent des autres pour en faire des produits, mais bien pour œuvrer dans le bon sens :

J’ai découvert Jamendo!

Il faut bien comprendre que quand une maison de disque bat la campagne médiatique autour du dernier médiocre remix d’un quelconque jeu TV, elle n’a guère le temps de se préoccuper de trouver de nouveaux talents. Les gestionnaires ont remplacé les directeurs artistiques et les démarches artistiques sont invitées à prendre la porte pour faire la place aux produits markétés aux petits oignons.
Et quand l’utilisateur final se rebiffe contre les marchands de soupe, ceux-ci se dépêchent de mettre la pression aux députés pour qu’ils pondent une loi qui n’arrange qu’eux[1], criminalisant le consommateur et instrumentalisant l’artiste.

Pendant ce temps, les jeunes talents rament pour éclore!

Creative CommonsD’où l’existence de Jamendo, qui propose de découvrir de jeunes artistes sous licence Creative Commons[2], ce qui signifie que l’on est libre d’écouter, de découvrir, de partager et même d’aider l’artiste, en lui payant sa musique et/ou en en favorisant la diffusion. Mieux encore, lorsque vous vous enregistrez sur le site Jamendo, le moteur du site affine une sélection d’albums en fonction de ceux que vous avez déjà écoutés et vous propose de les découvrir, de les noter et de les tagguer. Vous participez ainsi directement au processus de diffusion des artistes. Et vous êtes chaudement conviés à répercuter vos coups de cœur.

Entre les oreilles

Avant j'étais trappeurDonc j’ai bien aimé l’album loufoque et délicieusement parodique de David TMX, dont il faut apprécier la diversité de l’irréverrence musicale. Je l’ai donc téléchargé après une première écoute en ligne, découvrant l’outil Torrent livré par défaut avec Gnome, et je compte le réécouter sur CD, ou dans ma clé USB MP3 pour me faire un avis définitif.
Ce qui revient à reproduire cette oeuvre pour pouvoir l’adapter à mes pratiques d’écoute, chose rendue assez peu aisée pour la musique "commerciale". Je peux même vous inviter à en faire autant sans être coupable d’incitation à la débauche auditive. Et si le bouzin me plait, je suis libre de rétribuer directement l’artiste pour son travail, en sachant que mon argent ira directement dans sa poche et non dans celles d’une improbable chaîne de caïmans qui se taillent la part du lion et ne laissent que des miettes à l’artiste.
Bref, le principe me plait : faire appel à la responsabilité, à l’intelligence des gens, plutôt que d’agiter immédiatement la menace de représailles sévères, comme l’on gourmande un petit enfant pas bien fini!

Dans le même élan, je suis en train de tester Pièces, de Lonah et The Urban Tale, une sorte de play list de quelques artistes Jamendo réunis sous l’étiquette du Consortium des Artistes Libres.

Bref, je me remets à la musique et rien que pour ça, Jamendo mérite d’être découvert. En toute liberté!

Notes

[1] En langage moderne, on parle de lobbying

[2] D’ailleurs, il faudrait que je songe à passer ce blog sous licence Creative Commons…

10 Commentaires

  1. Alors là, bravo pour l’info, c’est le genre d’article utile qui justifie pleinement mon abonnement internet, une fois que j’aurais mis le nez dans cet univers musical bien particulier. Je crois que beaucoup de gens qui ont suivi les débats sur DADVSI et les défenseurs des logiciels libres ont assez de conviction pour aider àau développement de ce modèle de diffusion. Contrairement à ce que veulent faire croire nos amis d’Universal et autres, les internautes sont prêts à payer pour des « produits » qui les intéressent, ça va de la participation à un projet Open-Source à la rétribution directe d’un artiste, et j’ajouterais en ce qui me concerne, la rétribution directe d’un producteur de légumes par exemple, un vrai. Pour moi, utiliser ces canaux alternatifs est vital.

    Merci !

    Réponse
  2. Marrant : je connaissais le site jamendo, mais je n’ai téléchargé mon premier album qu’hier soir, l’ai écouté ce matin et ce midi, je lis ton billet.

    Pour satisfaire mon ego, je dirais que les grands esprits se rencontrent; mais je préfère conforter mon optimisme, et croire qu’il s’agit là du vent du changement gonflant les voiles de la révolution.

    Je vais peut être me reconvertir en publiciataire maoïste moi, tiens.

    Et je vais en parler aux petites bourrettes.

    Réponse
  3. Comme je débute en torrent, je n’ai pas réussi à partager les albums que je viens de charger avec le logiciel installé par défaut dans Ubuntu. Du coup, j’ai installé Azureus pour Linux et je re-télécharge, histoire de pouvoir être source. Des conseils en sécurité avec Azureus sous Ubuntu (genre le choix du port)?

    Réponse
  4. Ben tu n’as pas besoin de « re-télécharger » après avoir installé Azureus, quelle drôle d’idée…

    Le choix du port n’a pas grande incidence sur la « sécurité », (mais par contre peut-être sur la performance).
    Je te conseille par contre de :

    • Bloquer l’accès au tracker par mot de passe
    • Limiter le tracker Web au HTTPS (et pas au HTTP)
    • Installer le plugin SafePeer qui laissera à la porte tous (enfin tous, je ne sais pas, mais beaucoup, espérons-le…) les vilains sniffers qui puent des majors et de certains organismes que tu n’as pas forcément envie de recevoir à ta table.

    Sinon, tu peux aussi firewoller l’accès à ton tracteur, mais ça demande davantage de réflexion. A limiter au cas où tu voudrais torrentiser avec une « short list » d’amis en IP fixe, du genre « toujours les mêmes »…

    Réponse
  5. Sinon il existe le jamseeder ( http://www.jamendo.com/fr/static/jamendotools_jamseeder/ ), qui est un client bittorent spécialement fait pour jamendo : il peut télécharger automatiquement les albums qui ont le plus besoins d’être repartagés (leur nombre peut bien sûr être spécifié), ou un album en particulier (en récupérant son numéro sur la page de jamendo). Il sert évidement à repartarger la musique téléchargée (d’où son nom) et permet d’avoir des statistiques à propos du téléchargement sur le side de jamendo (les utilisateurs du jamseeder sont cités sur la page d’accueil).

    Sous Ubuntu, son installation se fait en téléchargeant le fichier JamseederSource-*.*.*.zip de la dernière version, en décompressant le contenu dans un dossier donné, et en lançant la commande « python /nom/du/dossier/jamseeder-gui.py » (sans les guillements – en faisant un bouton d’application, par exemple).

    Bonne découverte de jamendo !

    (Un album – AMHA – à écouter absolument : les dangers du rock’n roll de sam et thierry blanchard http://www.jamendo.com/fr/album/1622/ )

    Réponse
  6. Génial !
    J’ai lu Agnès, je suis curieux j’y suis allé, je suis sur Mac j’ai téléchargé sans problème aucun et me suis régalé de ce que j’ai choisi (du latino)…
    Demain je paye ! Parce que là ça en vaut la peine !
    Merci

    Réponse
  7. J’ai essayé de télécharger de la musique de cette façon là. Et je n’ai pas accroché. Et finalement, je ne « consomme » presque plus de musique. Pourtant qu’est-ce que j’en écoute. Des vieux CD achetés dans les 20 dernières années… En fait, la musique par Internet, je ne m’y fais pas. Tout comme les balladeurs MP3. J’ai eu, à l’époque où je faisais beaucoup de roller et où je prenais pas mal le train. Mais là… plus le temps de… et dans le métro, j’aime pas, je n’aime plus m’extraire du monde de la sorte.

    Ceci dit… Il faut essayer. Peut-être qu’en effet… y-a de quoi faire 🙂

    Réponse
  8. En fait, j’écoute les morceaux en ligne en bossant et si j’accroche sur un truc, je télécharge. Là, je pourrai graver pour écouter sur un lecteur standard…

    Réponse
  9. Merci beaucoup pour le long billet qui parle aussi bien de Jamendo !

    « j’écoute les morceaux en ligne en bossant et si j’accroche sur un truc, je télécharge. » … c’est vraiment ce qu’il faut faire … découvrir !

    Merci aussi de mettre en avant david tmx … c’est un mec super …

    Réponse

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