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Engagement citoyen

Par Agnès Maillard
31 janvier 2006

Alexandre a écrit une lettre à Dominique de Villepin et Thierry Breton. Il est un citoyen parmi tant d’autres, mais sa lettre mérite d’être lue, avec son aimable autorisation.

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie,

Âgé de 33 ans et père d’une petite fille de 2 ans et demi, je suis salarié à plein temps, en CDI (il en reste encore !), d’une association d’Éducation Populaire dans le sud de la France. Mon épouse, Éducatrice de Jeunes Enfants, est au chômage.

Après bien des hésitations (les temps sont durs, si vous saviez !), je vous informe de ma décision de ne plus accepter la Prime Pour l’Emploi à laquelle j’ai droit. Cela étant dit – et pour ne pas avoir l’air de cracher dans la soupe –, je tiens expressément à vous exposer le motif de ce rejet.

Je refuse de recevoir une gratification dont le pendant consiste depuis trop longtemps à sanctionner les demandeurs d’emploi pour leur inactivité.
Car c’est un fait : pleins de ce postulat édifiant selon lequel c’est uniquement en lui coupant les vivres qu’un demandeur d’emploi se trouvera stimulé dans sa recherche d’emploi, tous les gouvernements au pouvoir ces dernières années n’ont cessé de mener une politique volontariste de harcèlement des chômeurs. Une politique qui paraît bel et bien avoir acquis ses lettres de noblesse avec votre « Plan d’Urgence pour l’emploi » en général et le décret du 2 août relatif au « suivi à la recherche d’emploi » en particulier, Monsieur le Premier Ministre.

Depuis 2000 déjà, une offre d’emploi « acceptable » ne correspondait plus à des qualifications mais à des compétences, permettant ainsi de rogner en toute impunité sur les ambitions professionnelles des salariés en leur proposant sans honte des emplois sous qualifiés (qui, au juste, n’est pas assez compétent pour passer la serpillière dans les couloir d’une entreprise ?).
Mais, pour être efficace, il manquait à ce principe un volet coercitif offrant les moyens de contraindre les chômeurs à accepter ces postes sans broncher. C’est maintenant chose faite grâce à ce système détourné de dégressivité des allocations que constitue la circulaire GAEREMYNCK sur la gradation des sanctions en cas « manquements » dans la recherche d’emploi. Aujourd’hui en effet, s’ils ne veulent pas voir leurs indemnités diminuées dans un premier temps puis carrément supprimées, les chômeurs se voient dans la quasi obligation d’accepter les seules offres vacantes de l’ANPE. Soit celles des secteurs d’activités « en tension » comme le bâtiment ou la restauration qui manquent de main d’œuvre principalement parce qu’ils ne proposent que CDD très souvent à temps partiel, payés au SMIC dans des conditions particulièrement pénibles.
Très logiquement, par ailleurs, les ASSEDIC ne financent plus que les formations express dans ces métiers, programmant ainsi une déqualification durable de ceux qui ont déjà eu le malheur de perdre leur emploi.
À partir de janvier 2006, avec son bien nommé « suivi mensuel » des demandeurs d’emploi en vue d’un « meilleur accompagnement », l’Agence pour l’emploi met en place un véritablement dispositif de tri sélectif des chômeurs dès le premier entretien. Lequel tri permettra un recyclage à flux tendu, encore plus efficace, des « employables » et la mise au rebus des périmés à plus ou moins longue échéance.
Enfin, en application de la loi de cohésion sociale, le décret du 22 décembre 2005 va carrément permettre aux agents de l’ANPE d’accéder aux dossiers fiscaux des chômeurs en cas « de présomption de fraude », complétant ainsi ce remarquable arsenal de dispositions propres à « mater » cette racaille fainéante.

Quant aux allocations chômage en elles-mêmes, le moins que l’on puisse dire est qu’elles reflètent la considération générale de nos élites à l’égard des licenciés ! Ainsi, alors que la convention UNEDIC 2002 a déjà eu les conséquences catastrophiques que l’on sait pour des milliers de chômeurs en durcissant leurs conditions d’indemnisations, la dernière négociation de décembre 2005 vient d’accoucher d’un accord exemplaire sur le plan de la solidarité et de l’équité sociale : en échange d’une faramineuse augmentation de 0,04% des cotisations (moins d’un demi-euro par mois pour un salaire équivalent au SMIC !), 100 000 chômeurs au minimum ne toucheront leur allocation que pendant 12 mois au lieu de 23. Voilà sûrement ce qu’on appelle un marché donnant-donnant !

Parce qu’elle constitue « une incitation financière au maintien à l’emploi » – une récompense, donc ! – la Prime Pour l’Emploi s’inscrit parfaitement dans cette logique de harcèlement des chômeurs.
En réduisant la durée de leurs indemnisations tout en rallongeant la durée de cotisations nécessaires, en les contrôlant toujours plus, en ne sanctionnant qu’eux, l’État induit clairement que la responsabilité du chômage en France relève strictement du manque de volonté des chômeurs et d’eux seuls. À l’inverse, en me récompensant pour mon activité professionnelle, l’État m’avise de ce que, moi, j’ai fait le bon choix, de ce qu’il prend en considération le courage et même le civisme dont, moi, je fais preuve en me levant tous les matins pour aller bosser.

Je ne veux plus être le complice – au pire complaisant, au mieux indifférent – d’un processus aussi criminel (demandez à Sylvain SCHILTZ, travailleur précaire depuis 4 ans, expulsé de son logement, mort de froid dans sa voiture à la lisière d’un bois sur la commune de Grand-Résie en Haute-Saône, si le terme est exagéré…). Je refuse de cautionner plus longtemps, par un silence acheté, une entreprise aussi inique de stigmatisation et de culpabilisation des « laissés pour compte » de la vie active. Parce qu’on a jamais vu un travailleur réclamer d’être licencié, ni s’épanouir ensuite dans la précarité du chômage quand bien même il finit par s’en accommoder.
Parce que, dans la vraie vie, Messieurs les Premier Ministre et Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, travailler n’est pas un choix mais une nécessité, et que c’est bien moins par civisme, courage ou même simplement volonté, que par simple chance si j’ai encore un travail (et pour combien de temps encore ?). Dès lors, à quelle prérogative devrais-je une telle récompense, je vous le demande ?
Non, désolé, mais accepter une telle prime m’est désormais odieux…

Une petite chose encore.
Tous vos systèmes possibles d’incitation à la reprise du travail ne viendront pas à bout de ces simples faits et analyses :

  • en 2004, l’INSEE a relevé un solde net positif de 17 200 créations d’emploi.
  • d’après l’ANPE, il y a eu 1 offre réelle d’emploi pour 10 demandes en 2005,
  • D’après une étude de la DRESS (Ministère de la Santé), moins d’un tiers des allocataires du RMI sont inactifs et ne recherchent pas de travail…
  • au bout de 6 mois, 1 chômeur sur 2 a retrouvé un emploi… en CDD de courte durée !
  • 5 100 postes de fonctionnaires vont être supprimés dans la fonction publique tandis que…
  • …le secteur privé n’a pas créée, lui, sur tout le territoire national, plus de mille emplois (pas 10 000, mais 1 000 !!) sur le troisième trimestre 2005 !!!!

Réfléchissez à ceci, Messieurs les Premier Ministre et Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
Tout le monde désormais s’accorde à reconnaître que la prison est criminogène (en ceci qu’au lieu de laver les crimes elle fabrique au contraire des criminels). Il est plus que temps de reconnaître aussi que le chômage et l’ANPE sont « précarigènes ». Car, s’il existe une spirale de la violence de l’univers carcéral, le chômage dans lequel basculent les salariés licenciés est devenu ce qu’il faut bien appeler aujourd’hui une « trappe à précarité ».
Tels des accusés en liberté surveillée, les demandeurs d’emplois sont maintenus sous la menace de radiations pour « absence au contrôle ». Et maintenant sous celles de perquisitions administratives et fiscales, tels des suspects « présumés coupables » à la merci d’un procureur instruisant à charge. Tels d’anciens détenus souvent condamnés à rester à la marge du circuit social normal, poursuivis par leur passé, les chômeurs ont la plus grande difficulté à retrouver une situation stable (les CDI, les conventions collectives et autres leur étant dès lors de plus en plus inaccessibles).
A ceci près qu’en France un accusé a droit, pour défendre ses droits, à un avocat. Un chômeur non.

En espérant ne pas avoir monopolisé trop de votre temps,
Très sincèrement,

A THUIR, le 28 janvier 2006


Note : Les passages en gras l’ont été de mon propre chef.
Les liens sont aussi des insertions de ma part destinés à éclairer le lecteur sur des point particuliers.
Merci Alexandre.

23 Commentaires

  1. Il serait interressant de lire, si elle a lieu, la réponse des deux sinistres concernés. On peut réver.

    Réponse
  2. Je demanderai à Alexandre.

    Réponse
  3. Il n’y en aura aucune. Ces mecs, qui, ni eux ni leurs proches, n’ont bien sûr jamais connu le chômage sont convaincus que la seule explication au chômage est la mauvaise volonté des chômeurs.

    C’est vrai que c’est tellement plus facile que d’incriminer un manque d’investissement, de R&D, etc., mesures qui, même si elles étaient relancées au jourd’hui, ne donneraient pas d’effets avant au moins 5-10 ans.

    Et puis avouer qu’on utilise le chômage depuis 20 ans comme moyen pour limiter les revendications et donc l’inflation et donc protéger les rentiers, c’est quand même pas évident, que les mecs soient de Droite ou (pire encore) socialistes…

    Réponse
  4. Ca n’est certes qu’une petite partie, minoritaire, du problème, les chomeurs ne souhaitant pas travailler. Ne lutter que contre ca ne résoudra pas le problème… mais ca a un sens, notament d’empecher les « profiteurs » d’un système dans lequel bp d’entre nous nous investissons. Système qui a certes moulte défauts… mais aussi des qualités.

    Je rappelle que dans le sujet « Equation différentielle », nous avions deux « volontaires fraudeurs » du système (« gardfield » et « neka miaou »), moi, je pense que ces personnes ruinent la réputation de la majorité des chomeurs, et donc, qu’on doit les « traquer ».

    Réponse
  5. Z’êtes tous à côté de la plaque… plutôt que de vous emmerder à rester chômeurs, vous devriez tous devenir rentiers. Ca a de l’avenir, quoiqu’il puisse arriver. Mais voilà, vous visez trop bas, vous êtes des gagne-petits, vous préférez payer votre abonnement ADSL ou votre forfait 1h chez SFR. Ben z’auriez pas Internet, z’auriez pas la tête pleine de choses inutiles et de remises en cause vaines et futiles. Avec cet argent économisé, vous pourriez le mettre de côté et avoir un apport pour acheter un ou plusieurs appartements que vous pourriez mettre à louer. Mais voilà, z’êtes des cigales qui ne savez pas où est la vraie vie. Comme le dit l’autre, on n’a que ce qu’on Mérite.

    Réponse
  6. Belle lettre, si jamais elle avait une quelconque utilité… Les ministres concernés savent très bien tout cela, ils ont fait ces choix en connaissance de cause, et leur décrire les conséquences de leur politique ne va jamais que les conforter dans leur satisfaction du travail bien fait.

    Réponse
  7. Marzi, vos contradictions ne vous empêchent pas de dormir au moins? Ces soits disants « fraudeurs » sont à la marge de la marge du nombre de chomeurs recencés. Et puis, je pense et je ne suis pas le seul, que de plus en plus; financièrement il est plus avantageux de rester aux minimas sociaux que de d’aller bosser ds un boulot à la con pour un salaire s’y approchant et sans espoir de promotion; flexibilité et mobilité en prime ; cerise sur le gateau : des frais supplémentaires.(Moyen de locomotion pas trop ruiné, garde des enfants, cantine, suppression des allocs diverses)

    La solution est pourtant simple : augmenté les salaires nottament les plus bas afin d’une part 1) Pouvoir vivre dignement. et d’autre part : 2) Promouvoir et /où repenser le sens des services publics : hôpitaux, éducation, énergie, sécurité sociale, logement social…

    
    

    Et que l’on ne vienne pas me répondre que c’est impossible, du pognon y’en a dans ce pays il suffit de le taxer et d’arreter de cogner sur la France du sous/sol. Mais je vous l’accorde, ce n’est absolument pas la politique suivie actuellement qu’elle soit mondiale, européenne, nationale. Donc on tourne en rond, pourtant depuis le 29 mai je sens poindre un début de prise de conscience.

    Réponse
  8. Marzi : « une petite partie, minoritaire », mais qui t’obsède, et obsède visiblement le gouvernement. Le problème de fond est plus dérangeant, il est plus facile de ne pas s’y attaquer. Si quelqu’un s’y attaquait, peut-être qu’on réduirait encore cette petite partie minoritaire, parce qu’il y a aussi dans les profiteurs et les fraudeurs des gens que le système a déçu, à tort ou à raison.

    Et j’aimerais aussi qu’on s’attaque à la « petite partie, minoritaire » des politiciens qui se foutent de notre gueule. A moins que cela soit UN gros parti, majoritaire…

    Réponse
  9. « Marzi : « une petite partie, minoritaire », mais qui t’obsède, et obsède visiblement le gouvernement. » => oui, elle m’obsede. Je suis persuadé que pour que le systeme fonctionne, il faut traquer ceux qui le truande. Par le haut bien souvent, la, vous vous battez sur vos blogs respectifs. Mais aussi ceux qui le pourrise par le bas. Et quand deux d’entre eux s’expriment ici, ils trouvent… du soutien ! (cf le sujet cité). De la, de ces gens la découlent moultes problemes. Tiens, ceux qui ont vu zone interdite dimanche soir sur M6 ont du aussi généralisé des cas pourtant isolés, et c’est le genre de truc qui tuent le système.

    Réponse
  10. « du pognon y’en a dans ce pays il suffit de le taxer et d’arreter de cogner sur la France du sous/sol. »

    Mais si on prend tous le pognon des riches et des grosses entreprises, ne risquent-ils pas de se casser ailleurs?

    Réponse
  11. Lettre à De Villepin et Breton

    A lire d’urgence ! Ceci permettra par la même occasion de découvrir ce blog de qualité supérieure pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore.

    Réponse
  12. Elles le font déjà, non?

    Réponse
  13. Aska > Mais si on prend tous le pognon des riches et des grosses entreprises, ne risquent-ils pas de se casser ailleurs?

    Les prélèvements sont encore plus élevés en Scandinavie, et leur économie/société se porte mieux que la nôtre. Mmmm…

    Réponse
  14. « Ceux qui truandent le système »

    oui! Mais pas a cette échelle, ce sont de tout petits joueurs : Affaire des HLM de PARIS, ça  c'est du juteux, c'est pas des anarques à 200 où 300€ c'est du massif: les  sommes détournés avoisinnent les gains de l'euro million,  la preuve les têtes pensantes sont absentes du procès. (en instruction depuis 14 ans, le top des économies en  matière de justice surtout pour ne comdamner, peut être, que des lampistes.)

    Et ce n’est que la partie émergé de l’iceberg.
    Que penser du proces ELF, de TOTAL en Afrique, du parachute doré du PDG de CARREFOUR… Enfin! Retournez votre lorgnette de temps en temps.
    Pour info,

    après étude de la CPAM de mon département le taux de fraude à la carte santé recencé en 2004 s'élevait  pour je vous le rappelle 95% assurés sociaux à :

    0,07%

    autrement dit ridiculement bas ne justifiant pas le potin médiatique que nous avons pu entendre sur le chapitre. Mais c'est tellement plus simple de culpabiliser les assurés que de s'attaquer aux vraies causes, en accord avec Merome sur ce point et pas seulement...

    Je laisse à votre sagacité le calcul du taux national, sachant que le chiffre ne varie pratiquement pas d’un département l’autre.

    Réponse
  15. « On » raisonne encore en terme de « nations » et de « sociétés nationales » qui vont faire « notre » richesse… et « nos » « médias » relaient ces raisonnements.

    Le dernier en date, l’OPA inamicale sur Arcelor par une société « indienne ». Comme si le fait que le patron soit indien identifie la société comme indienne… alors que le dit patron vit à Londres, a le siège de sa société en Hollande, et possède plus de sociétés hors de l’Inde qu’en Inde même. Donc… faut-il avoir peur de l’Inde ou du capitalisTe indien dans l’affaire ? Et faut-il avoir peur tout court ? Finalement, qu’un monopole se constitue, en quoi ça devrait nous gêner ? Toutes les institutions sont conçues pour arriver à de telles situations… toute la propagande ambiante nous incite à penser que c’est bien…. quand il s’agit d’un groupe « bien de chez nous » qui se comporte de la sorte…

    Quand « on » nous explique que pour mieux affronter la concurrence mondiale « il » faut que « nous » acceptions les fusions de « nos » sociétés hexagonales avec d’autres sociétés européennes et mondiales. « On » nous explique surtout cela quand « nous » fusionnons avec une autre société et que c’est « nous » qui prenons le contrôle.

    Les fusions, c’est comme la libéralisation des marchés. C’est positif quand « on » est en position de force. Mais quand « on » n’est plus en position de force, « on » fait appel au patriotisme, et aux histoires de « cultures » et de « principes » différents et « on » fait valoir que le système est biaisé et que finalement, la fusion ne sera pas possible… du fait de la nouvelle loi qui va être votée dans l’urgence…

    Le capitalisme, c’est bien, tant qu’on n’en est pas victime.

    Je parlais donc de nationalisme « économique ». « Nous » les petits, sommes bien les derniers à y croire encore. Toutes les entreprises d’une certaine taille n’en ont plus rien à foutre de la Nation… toutes, elles s’en foutent, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat aussi d’ailleurs. L’important, ce n’est pas le PNB du pays, c’est le résultat et les dividences à distribuer. Que l’Etat soit endetté, elles s’en foutent les entreprises. De toute façon, tout est mis en oeuvre pour que les dites sociétés n’aient plus à dépendre de la consommation intérieure… Prenez les chiffres de Renault de l’année 2005… « on » nous a dit qu’ils étaient mauvais… mais qu’heureusement, Renault avait de bons résultats à l’export… la preuve, 50% de son CA est réalisé à l’export… comme ça, si les français ne consomment plus, ben y-a le reste du monde qui rattrape les mauvais français qui ne consomment pas assez.

    Donc… les grands groupes « d’origine » française n’ont plus grand chose de français… même leur capital n’est plus forcément détenu en majorité par des individus « français ». Et la part du marché Français dans leurs résultats est partout en baisse… idem pour la part de leur production… alors à quoi bon croire que ces sociétés oeuvrent pour notre bien être à nous membres de la nation ? La géographie n’a plus grand chose à voir dans les histoires d’économie.

    Un exemple qui m’a frappé aujourd’hui. Les mésaventures du porte-avion Clémenceau. Il a été désamianté en partie en France… et doit l’être totalement en Inde… et désormais, l’Etat Français est prêt, pour s’assurer que le bateau ira bien en Inde, à fournir tous les équipements de sécurité et la formation qui va avec, pour que les ouvriers indiens puissent réaliser le désamiantage dans des conditions proches des normes françaises en la matière. Si cet évènement, ce n’est pas la meilleure preuve que jusqu’à l’Etat, tous les décisionnaires ne veulent plus payer des salaires à des français… parce qu’ils sont toujours trop chers… ces salaires… et que tant qu’à faire, autant faire bosser des indiens ou des népalais pour une bouchée de pain…

    Donc, pour finir et tenter de conclure tout en restant dans le sujet :

    – La clique au pouvoir… en France… aux institutions européennes… aux US… les dirigeants présents à Davos… toute cette engeance se moque complètement de qui elle va faire travailler… elle ne fait pas travailler des gens, elle achète une force de travail… peu importe sa nationalité… peu importe le lieu géographique…

    Tout a été mis en oeuvre dans les 30 dernières années pour permettre tout cela:

    – Libéralisation des flux financiers, pour pouvoir investir partout, instantanément.
    – Libération des transports maritimes et routiers, pour pouvoir déplacer en peu de temps tout et n’importe quoi, n’importe où… ce qui permet de faire dépioter les crevettes de mer du nord au Maroc et de les vendre aux consommateurs français…

    Tout cela pour dire que l’Etat français, c’est une grosse machine qui doit être au service des Français… et seulement à leur service à eux. L’Etat français, comme tous les Etats de la planète, gère une population qui est aussi un marché potentiel. Si l’Etat fait son boulot, il va faire en sorte que les conditions d’accès au marché soient au bénéfice de la dite population dont il est en charge.

    Et non l’inverse, comme tout le monde semble trouver normal que cela se passe. Non, il n’est pas normal que l’Etat fasse tout son possible pour que le marché français soit en conformité avec les désidératas des multinationales.

    Et il n’est pas normal de raisonner dans ce dernier sens… il n’est pas normal de dire que « nous » devrions avoir peur que les sociétés quittent la France… Nous sommes un marché… et si ce marché leur déplait à ces sociétés, « nous » irons consommer les biens d’autres sociétés… qui ne refusent pas nos conditions…

    C’est tout de même fou… comme l’Etat ne nous protège plus comme il le devrait…

    Réponse
  16. Le Monolecte c’est bon, mangez-en !

    Admirable, et comme disait Cyrano : c’est bien plus beau lorsque c’est inutile…

    Réponse
  17. La prime pour l emploi des salariés à faible revenu est juste le pendant mediatique à toutes les réductions d impots des plus riches . » Vous voyez que les redutions d impots profitent a tous le monde puisque elles touchent tous les foyers fiscaux  » ça me fait un peu vomir mais je la prends parceque je rame

    Merci pour ce blog

    Réponse
  18. C’est sûr que si un Florent Pagny refusait une réduction d’impôt pour cause de solidarité avec les chômeurs, cela aurait une autre portée symbolique. D’autant plus qu’il ne s’agirait pas d’un argent directement lié à des besoins fondamentaux… comme c’est probablement le cas pour Alexandre.

    Réponse
  19. Dans la mesure où j’ai une famille à charge, c’est effectivement mon cas (même si, a priori, je n’en mourrai pas…!).

    Merci à tous ceux qui trouve la lettre correct.

    Quant à la réponse des 2 sinitres concernés, elle se fait d’autant plus attendre que le courrier était en recommandé avec Accusé de Réception pour Matignon et pour Bercy et que je n’ai pas le moindre signe de vie (à croire qu’ils se planquent derrière la porte, lumière eteinte…!).

    Réponse
  20. Bonjour, Merci à vous Alexandre pour votre décision que je trouve courageuse et exemplaire. Le courrier personnel auquel je pensais, mais qui est moins fort que votre démarche, c’était de montrer le « transvasement » pur et simple de cette de l’argent de l’etat (prime pour l’emploi) à la caisse des collectivites (due aux transferts de responsabilités et de financement). Le problème d’un tel courrier, c’est qu’il sera interprêté par le gouvernement droitiste, comme « la gauche exagère » (alors que ma commune, communiste, fait ce qu’il faut), et pas « notre prime, elle sert pas pour un plus de crédit financier pour le citoyen « vertueux » (pour la droite, celui qui a la chance de trouver quelque emploi est méritant : ridicule). De toute façon, je pense que les besoins sociaux vont aller s’accroissant (vieillissement de la population, accentuation des inégalités), aussi les prélèvements concernant les citoyens ne doivent pas baisser. Je ne rends pas cette prime, car elle sert à payer les autres charges (loyer, assurance, transports, taxes, etc) que j’ai déjà du mal à subvenir, mes revenus étant trop aléatoires. Mais si vous voulez monter un collectif, dont la règle sera de rassembler ces sommes avec une décision précise et collective de reversion pour la prochaine série de « prime », je reste à l’écoute d’une telle possibilité (qui, pour ma part, doit essayer de se prévoir, dans le meilleur des cas).

    Réponse
  21. Tiens, on parle de moi….. Comme quoi mon intervention d’il y as quelques mois avait au moins marqué des gens 🙂

    Donc, ce dire, parce qu’on as les moyens (je ne paye pas de loyer) que vivre avec 370 euros par mois, même si c’est pas drole, c’est nettement mieux que l’autre choix proposer, consistant a faire des boulot interressant, sans aucun debouché/avenir/interet, durant généralement quelques mois/semaines/jours (ça arrive), fatiguant et mal payé (le SMIC), et encore, quand on a la chance d’en trouver un après des jours ou des mois de recherche (le boulot de merde reste une denrée rare, c’est dingue mais c’est comme ça), c’est donc être un immonde profiteur qui floue le systeme et risque de le faire s’effondrer?

    Bon, ben je suis un immonde profiteur alors, le fait que je ne l’ai pas vraiment choisi et que je ne puisse pas vraiment faire autrement me dérange donc d’autant moins. Pas comme si il y avait vraiment un changement possible, même si le systeme va droit dans le mur, tant qu’on ne l’auras pas profondement remanié en ce basant sur des faits plutôt que de fantasmes de politiciens, qi ne viendras peut être que quand le systeme actuel sera tombé…..

    Si être RMIste et ne pas vouloir faire n’importe quoi pour arreter de l’être permet de faire choir le systeme, chic, je vais continuer alors, au pire ce sera pire ensuite, mais il y a des chances que ce soit mieux…..

    Réponse
  22. La réponse des deux glandus ce font attendre, non?

    Réponse
  23. « Et j’aimerais aussi qu’on s’attaque à la « petite partie, minoritaire » des politiciens qui se foutent de notre gueule. A moins que cela soit UN gros parti, majoritaire… » Tu as le droit de t’y attaquer en 2007, vive la démocratie. Ce jour la, tu t’exprimeras. Et apres, tu accepteras le choix majoritaire, si c’est le tien, tant mieux, sinon, tu feras avec.

    Vive la démocratie, vive la france:)

    MAnu25 : euh… tiens, c’est neko miaou qui t’a répondu : le travail est « fatiguant et mal payé ». Bravo, continuer à défendre les gens comme lui.

    Réponse

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