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Réminiscences helvétiques

Par Agnès Maillard
22 octobre 2005

Ma petite madeleine de Proust, rien qu’à moi.

J’ai passé une grande partie de mon enfance en un lieu étrange : une zone frontalière, cette petite bande de terre de 800 mètres de large située de part et d’autre de ces lignes imaginaires. Je vivais dans un petit immeuble résidentiel de 4 étages, un peu moche, le long de la voie ferrée qui nous reliait à Genève. Chaque matin, j’étais réveillée par la Micheline qui klaxonnait poussivement avant d’aller déverser son flot de travailleurs transfrontaliers dans la capitale internationale. J’avais une vue magnifique sur le mont Salève, mais ce qui m’intéressait vraiment, c’est ce qu’il y avait derrière moi : la frontière de la Pierre à Bochet, l’entrée dans un monde totalement différent.

Je comprend le pouvoir chamanique des frontières, même s’il s’agit là d’une géographie de l’esprit. Dans les faits, au bout d’une petite petite course pressée, le passage au poste frontière m’ouvrait un univers radicalement différent.
Je ne sais plus s’il arrivait à la Pierre à Bochet ou s’il fallait se rendre au grand poste frontière de Moëllesulaz, mais la première chose que vous rencontrez en entrant dans Genève, c’est le tram. C’était il y a un quart de siècle (arf!), mais je me souviens toujours de ces voitures grinçantes et bringuebalantes qui nous entraînaient en gémissant vers le centre ville. Un jour, le chauffeur fit une annonce : « Attention, attention, on me signale que quelqu’un perd son sable sur cette ligne« , le tout prononcé doucement avec l’inénarrable accent suisse. J’ai observé attentivement les autres passagers du tram, des personnes âgées, des étudiants, un couple d’amoureux, en quête d’une expression, d’un signe qui m’aurait éclairée sur cette étrange affaire, mais ils restaient terriblement impassibles, sans faire montre du moindre étonnement. Je commençais à me dire que j’avais mal compris, quand le chauffeur revint à l’assaut : « Attention, attention, veuillez bien vérifier que vous n’êtes pas en train de perdre votre sable!« . Pas un geste, pas un murmure. L’annonce fut répétée 2 ou 3 fois avant que nous n’atteignions notre destination, et aujourd’hui encore, je me demande encore ce que cela pouvait bien signifier.

Pendant que le tram peinait vers le centre-ville, j’aimais observer les faubourgs de Genève, ses rues propres, sans un papier au sol, ses belles demeures avec petit parc bien entretenu, les pelouses tondues au ciseau, avec des petits nains dispersés dessus. Il y avait aussi le flot des voitures dans lequel le tram fendait sa route. Ah, les conducteurs suisses et leur légendaire discipline : déjà, à l’époque, ils coupaient leur moteur à partir de la troisième voiture arrêtée au feu rouge. Bien sûr, ils ignoraient que redémarrer pollue plus, mais ils le faisaient sagement. Heureusement pour eux, il y avait Annemasse, côté français. A peine la frontière passée, ils se sentaient libérés des carcans helvétiques et le verni de la bonne éducation craquelait, laissant entrevoir des comportements plus cavaliers. Souvent, je voyais des 4×4 (et oui, déjà!) immatriculés « GE » grimper sur les trottoirs pour échapper à un giratoire ou griller un feu rouge, passer comme des fusées dans les ruelles où il convenait de rouler au pas, klaxonner près de la clinique…

Notre destination favorite, c’était la place Mollard. Rien que le nom continue à me faire rire. Ma géographie genevoise s’est diluée au fil du temps, mais je me souviens des boutiques luxueuses et d’une enseigne Oméga, qui promettait le meilleur de l’horlogerie suisse. L’heure était un souci. Je crois me souvenir que c’était en hiver que nous avions une heure de décalage avec nos voisins suisses. Souvent, l’horloge Oméga nous indiquait donc le temps d’un autre fuseau horaire et il nous est arrivé d’être en retard (ou avance?) pour rentrer chez nous.

Pas très loin de là, s’ouvrit un jour un centre commercial de luxe, ultra-moderne, quelque chose qui m’évoquait les séries américaine. Il y avait des miroirs fumés partout, de l’aluminium, du verre. Le plus amusant, c’étaient les ascenseurs transparents. Je passais un temps fou à monter et descendre dans les cabines panoramiques. Un parfum de modernité.
Dans le quartier, je crois, il y avait aussi un endroit qui me faisait (déjà!) beaucoup rire : La Maison de la Bible, avec ses revues, ses éditions religieuses et surtout ses statuettes qui clignotaient dans le soir. Je trouvais le magasin immense et l’idée amusante. Pourtant, nous sommes là au pays de Calvin, et je crois savoir aujourd’hui qu’on ne rigole pas avec la religion en Suisse.

Du côté de la place Mollard, il y avait aussi Le Grand Passage, grand magasin du centre-ville où on trouvait de tout, et plus cher[1]. J’ai vu que ça s’appelle Globus, maintenant.
Mes souvenirs sont flous, mais je me souviens d’une partie alimentation dans ce magasin, où l’on trouvait des choses que les français ne peuvent imaginer dans leurs rêves (cauchemars?) les plus fous, comme du jus de rôti en tube, du hachis de veau ou ces délicieux yaourts suisses, vendus à l’unité. On raflait le Cailler dans sa version petits carrés emballés individuellement, avec de vraies photos bucoliques suisses dessus, sans oublier le Frigor que j’ai, en partie, retrouvé dans Les Pyrénéens.
Mais ce que je venais chercher par-dessus tout, c’était Le Parfait!

Il s’agit là d’une indignité charcutière : un pâté en tube! Mais son goût reste une évocation puissante de la Suisse pour moi et je n’en ai jamais retrouvé l’équivalent. C’est onctueux, avec un léger goût lacté, une sorte de pâté de foie adouci. C’est totalement paradoxal d’aimer ce genre de chose lorsqu’on vit au pays du foie gras, mais j’assume pleinement.
Il y a un peu plus de 15 ans, je me suis rendue dans la ville de mon enfance. Là, avec des amis, nous sommes partis chez Migros pour piller le stock de Parfait. J’en ai ramené plus d’un kilo en Gascogne, j’en ai proposé à tous mes amis : après un mouvement de répulsion dû au conditionnement du produit, tout le monde a du admettre que c’était effectivement très bon.

Plus récemment, encore, j’ai tenter d’en trouver sur le net. Le site de Migros ne livre pas ses voisins gaulois et la réponse à un mail envoyé à Nestlé Suisse a confirmé qu’à l’heure de la mondialisation effrénée, il y a des choses, encore, qui ne doivent pas passer les frontières (Ô combien étanches!) de la Confédération Helvétique.

Notes

[1] A l’époque un franc suisse valait 4 francs français

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21 Commentaires

  1. hihi, ça me rappelle quand j’allais voir ma Tatie à Bâle… Je me souviens que dans les cuisines des appartements suisses, il y avait de la moquette… Dingue, non ?

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  2. Ah oui, le « parfait »… et puis, la moutarde « condiment », qui ressemble plus à de la mayonnaise qu’à de la moutarde… le toblerone, qui est certe pas mauvais, mais nuit presque à l’image du chocolat suisse, bien meilleur que ca. J’étais ce week-end en suisse, et en traversant le village de gruyère, c’était le moment de céder à la coutume de l’achat des produits locaux : bien évidemment, le gruyère (oui, oui, le nom vient bien de ce village!), en « doux » ou demi-sel pour faire ressortir encore plus les saveurs, mais aussi, la fameuse double-crème, et les meringues associées : si vous ne connaissez pas, oubliez tous vos régimes pour gouter ca!

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  3. Marzi -> Flûte! si j’avais su que tu y allais, je t’aurais demandé de me prendre du Parfait.

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  4. Bonjour Agnès, comme moi tu habitais à coté de cette frontière franco-helvetique , remarque que fût un temps, j’ai même pensé à y travailler(pas sur la ligne) mais à l’interieur de la confédération; puisque sans cette démarquation il y aurait longtemps que le paysage, maintenant parsemé de super villas de frontaliers, serait désert et à part le ski de fond et le vtt aurait peu d’interèt. Mais de nos jours : le fun c’est vivre en France, travailler en Suisse, s’offrir un 4×4 monstrueux et acheter tout ce qu’il y a à acheter… Il est vrai que le salaire Suisse est trois voire quatre fois suppérieurs qu’en France tout cela dans une indifférence totale puisque peu concerné, des affres de la politique nationale, avec cerise sur le gateau une inflation des prix qui ne rebutte que ceux qui vivent et travaillent au « pays », bref le paradis sur terre pour les autres ( je le dis sans jalousie ni mépris mais j’ai rarement rencontré de frontaliers contestataires) Il est loin le temps du bon chocolat suisse, il a maintanant un gout amer avec des relents de populisme incarné récement par ce qui vient de ce produire à Genève lors des précédentes élèctions cantonales… Allez bien le bonjour du futur 27èmes cantons.

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  5. Déjà, quand j’étais gosse, Annemasse et les villes alentour étaient des dortoirs à travailleurs transfrontaliers. Ceux qui travaillaient en Suisse avaient effectivement des biens meilleurs salaires que leurs homologues français et de bien meilleurs niveaux de vie que leurs collègues suisses. Je me souviens d’un ami de mon père qui a toujours très bien gagné sa vie et qui me disais qu’avec le même salaire, ses amis suisses ne pouvaient même pas se payer une voiture à cause de la cherté de la vie.
    J’aimais la Suisse que me montrait mes yeux d’enfants, son étrangeté. Mais plus tard, mes amis ayant grandi sont partis travailler là-bas aussi (à Migros, dans les hôtels de luxe près du lac) et la plupart d’entre eux ont préféré revenir bosser en France. Ceci dit, les Suisses ont le Parfait, ils ne peuvent être totalement méchants 😉

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  6. Mouais, tu noircis un peu le tableau : ces frontaliers permettent aussi de faire vivre pas mal de gens bossant en france : commercant, batiment… en dépensant leur « gros » salaire en france.

    Reste encore un autre problème : lorsqu’ils sont au chomage (ce qui est fréquent pour ceux en interim en suisse), le chomage francais les indemnise sur la base de leur salaire suisse… en clair : ca coute très cher aux assedics francais, alors que ces personnes n’y cotisent même pas…

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  7. Je ne noircis rien du tout : il est très avantageux de vivre en France et de travailler en Suisse. Pour ce qui est des Assedics, je ne sais pas trop, j’ai un ami qui a bossé en Suisse en y vivant et qui y a très bien gagné sa vie. Il s’est fait jeté de sa boite : retour en France et direct à la case RMI… Alors, faut voir!

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  8. Arf: 8h27->8h28 : je répondais à Manu25, pas à toi, Agnès !! Evidemment qu’il est tres avantageux de vivre en france et travailler en suisse, ca, ca n’est pas noircir le tableau ! (j’habite aussi en région frontalière).

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  9. marzi > Reste encore un autre problème : lorsqu’ils sont au chomage (ce qui est fréquent pour ceux en interim en suisse), le chomage francais les indemnise sur la base de leur salaire suisse… en clair : ca coute très cher aux assedics francais, alors que ces personnes n’y cotisent même pas…

    L’UNEDIC ne perçoit rien des autorités suisses pour compenser? Ca me parait quand même gros qu’un type qui 1. ne cotise pas en France 2. perçoive une allocation chômage 3. sur un salaire perçu dans un pays étranger 4. pays étranger qui ne fait même pas partir de l’UE 5. et sur un salaire totalement déconnecté des montants français.

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  10. Après ces considérations comptables, (vraies par ailleurs sur les assedics ) il existe une vie dans ma petite ville frontalière, et bizarement les seuls à en profiter sont ceux la mêmes qui n’en auraient pas forcément besoin. Je m’explique : bien sur nous détenons le plus fort taux de grandes surfaces au km2 et ne font bosser principalement du personnel à temps partiel et fort mal payé, le terrain à batir atteint des sommets de cherté, les prix des loyers n’ont rien à envier aux grandes villes. Les formations proposée sont principalements pré-formatées à la réalité du marché de l’emploi Suisse (Horlogerie, diamentaire…) Même l’institut de formation en soins infirmiers fournit le marché Suisse en IDE, Aides soignantes… Tout cela ne serait qu’un détail,

    si ce n’est que cette économie locale désolidarise un maximum les liens sociaux, chacun pour soi car les procédures de licenciements en Suisse sont pratiquement inexistantes, donc on ne se rebelle jamais afin de pouvoir payer les traites du 4×4, de la home my sweet home… Le capitalisme à l’état pur, plus qu’ailleurs une désertification des lieux de débats, la seule réforme qui les fasse se réveiller ce sont celles sur la baisse des impôts et taper sur les fonctionnaires responsables de tout leurs maux. A la disparition d’un bureau de poste d’une commune de 1200 habitants ce fut le seul lieu à ma connaissance où cela fut saluer par des vivas… Je le sais puisque nous avions enquèté par téléphone pour connaitre l’avis de la population majoritairement frontalière. Donc je ne pense pas noircir le tableau, mais dans ces conditions j’ai du mal de trouver, humainement parlant, du positif à la proximité de cette frontière. Il s’agit du comportement de personnes (les frontaliers) nouveaux riches, individualistes à l’extrème, non concerné, méprisant souvent à notre égard du fait que nos préoccupations sont à milles lieux des leurs, vous avouerez qu’il y a quelques difficultés à nouer le dialogue, non?

    Paradoxalement savez vous que le Locle et la Chauds de Fonds (CH) hauts lieux de l’horlogerie made in swisserland, ont des maires communistes, ce qui ne préjugent nullement à ce que je penses des Suisses.

    
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  11. Fred => ca parait gros… et pourtant, c ‘est vrai. L’état francais doit sans doute penser que le pognon que ca coute aux assedics est largement compensé par le fait que ces personnes ont un emploi. Ce qui est finalement vrai… si on occulte les corps de métiers usant de l’interim à donf, comme la maconnerie suisse, par exemple.

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  12. Remarque : le problème ne devrait plus se posser très souvent, nos voisins helvetes viennent d’accorder le droit de travail aux nouveaux adhérents de la CEE. Le retour du plombier polonais. C’est les bobos du coin qui vont flipper.

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  13. Ce qui est cool c’est d’habiter en zone frontalière à côté de genève. Tu peux bosser en suisse et profiter de la proximité d’une ville internationnale, donc améliorer son niveau de vie. Par contre les salaires sont pas trois ou quatre fois plus élevés mais 1,5 ou deux fois plus élevés en général et c’est déja pas mal. Et malgré certaines hostilités à l’encontre des travailleurs frontaliers, je ne vois pas le mal à travailler la bas car ce sont les patrons suisses qui recherchent de la MAIN D’oeuvre étrangère, pensez vous qu’il y’ait du boulot dans le secteur de la formation genre conseiller en formation, responsable de formation, consultant en formation, et comment on fait pour chercher un job la bas? Y A quelques mois je suis passé par annemasse et j’étais surpris par le nombre de petites voitures anciennes, ou peu chères qui circulent la bas, pourtant ces frontaliers sont mieux lotis que le reste des habitants français, ils devraient avoir les mêmes voitures que le suisses lol? Quand je pense que certains se font un salaire de 3000 euros par mois alors qu’en france ils toucheraient à peine 1500 euros, c’est clair que ça fait rêver.

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  14. Bonjour, je suis un français vivant et travaillant à genève depuis bientôt 5 ans. Je voulais juste donner quelques précisions quant au chômage perçu par les chomeurs transfontaliers. La Tribune de Genève à récemment publié un article déclarant que 73% des impôts des travailleurs frontaliers étaient reversés au canton et le reste au département de Haute-Savoie ou et de l’Ain. donc, je pense que ces 27% servent à renflouer les caisses ASSEDIC de la région. Je voulais aussi dire qu’il est vrai que les salaires en Suisse ne sont plus 4 fois supérieurs aux salaires français, mais bel et bien 2 fois (cela dépend toujours de la fonction occupée). Le niveau de vie en Suisse n’est plus un eldorado et la vie ici est très chère mais je peux constater que pour la zone frontalière s’amuse à emprunter le même chemin et cela me désole pour les français travaillant dans cette zone frontalière, car il est difficile de vivre avec des loyers et des prix de consommation calqués sur ceux de la Suisse quand on pense que le smic est de 930 euros net par mois. Quoiqu’il en soit je remercie ce pays, dont j’en obtiendrai la nationalité dans 2 ans de tout ce qu’il m’a apporté. Je n’aurais jamais pu imaginer vivre dans une ‘carte postale’ aussi belle que celle-ci en étant en France.

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  15. Si tu trouves une filière pour m’approvisionner en Parfait, je te pardonnerais ta désertion 😉

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  16. bonjour , j’ai lu votre histoire et elle m’insterresse beaucoup car je suis frontralière et voudrais refaire une formation en suisse , actuellement je travail comme chef de rang dans la retauration a cologny mais je veux cha ger de métier et comme j’ai un ppartement et une voitutre à payer ,j’aurais aime savois comment vous vous en etes en sorti merci de bien vouloir me répondre à l’adresse que je vous aie laisse

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  17. Répondre à un post 1 année après c’est pas top mais je me lance quand même ^_^ Une très grande majorité des voitures en Suisses à l’essence (sans plomb) et l’on nous apprend à l’école qu’une voiture à essence ne pollue pas plus lors du démarage. Par contre on nous apprend que les moteur diesel eux polluent beaucoup au démarrage et qu’il vaut mieux laisser tourner le moteur pendant les courts arret (les camionettes, camions sont tout le temps équipés de moteurs à diesel par contre) Vrai ou faux? je demande l’avis du public Jean-Pierre….

    Sinon j’adore le parfait et je n’ai que 100m à faire pour aller en acheter en 4×4! (mais non je rigole j’y vais à pied bien sur ^_^)

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  18. Ton commentaire tombe à pic : hier soir, j’ai vu le film Bienvenue en Suisse. C’est un peu lourd, assez caricatural, mais de temps en temps, le truc fait mouche et je me suis souvenue des mes ballades à Genève et j’ai même eu quelques réminiscences du voyage à Berne où m’avait entraînée ma mère à un âge où on n’imprime pas encore bien les souvenirs.
    Maintenant, je pense que je n’ai pas été assez explicite dans mon billet de l’année dernière : Bombardez-nous avec du Parfait, crénom! J’en veux! Plein!

    Réponse
  19. Je te ferais bien des photos de mes tartines à chaque fois que j’y met du Parfait, mais ça serait te faire envie, Ce serait méchant non? ^_^ Je sors mon appareil! Sans rigoler je vais demander à un ami fils d’un direteur de Néstlé Monde pourquoi le Parfait n’est pas distribué en France. De toute façon pour le conditionnement c’est VOUS les champions, je me rappelle des jerricans de 20L de vin rouge que j’ai du voir au milieu de la France, pour le pays du pinard j’ai trouver cela ENORME! ^_^

    Réponse
  20. Chers amis,

    Je dis amis afin que vous compreniez que le commentaire qui va suivre n’est pas du racisme. Vivre à Genève côute cher, très cher. Les loyers, les vivres etc..

    D’autre part sachez que le taux de chômage est le plus élevé en Suisse, et ceci est en partie dû au fait des travailleurs pendulaires: Français, Vaudois et autres. Gardez à l’esprit que la vie pour un genevois: trouver du travail, un appartement est difficile.

    De surcroît, lorsque j’ai eu le "bohneur" de travailler dans des grands magasin, j’ai constaté que les Français étaient en nombre important et ,du fait de leurs pouvoir d’achat, en situation moins difficile que la caissière portuguaise habitant Genève. Je ne jette pas la pierre aux Français, ni au Vaudois, je ferais bien sûr la même chose à la place d’un frontalier. Cependant, cette disparité de conditions sociales, uniquement dues à une différence de valeur de la monnaie à la base affaiblit considérablement la force syndicale car l’unité des travailleurs face au patronnat.

    Il est clair qu’avec un salaire parfois 2 X supérieur à ses compatriotes, les envies de se révolter seront considérablement calmées. Aussi le canton "propre" de Genève n’a que peu d’unité face au pouvoir du patronat. Et, je vous jure que par expérience ce contrepoids de travailleurs non-résidants, et non soumis à certaines difficultés inhérentes au lieu de vie affaiblit les Genevois et leurs exigences de plus d’égalités dans les salaires et autres domaines.

    Je vous remercie de m’avoir laissé m’exprimer.
    (je précise que je ne vote pas UDC, mais à gauche et en vert, afin qu’il n’y ait aucune confusion sur la teinte de mon commentaire)

    Cordiales salutations.

    Réponse
  21. @ Igvar

    "D’autre part sachez que le taux de chômage est le plus élevé en Suisse, et ceci est en partie dû au fait des travailleurs pendulaires" Ce type de propos du genre "c’est les étrangers qui volent le boulot des vrais Suisses" est une ineptie terrible.
    -D’abord, même si les règles ont été profondémment assouplies ces dernières années, le permis de travail n’est accordé au travailleur étranger uniquement si l’employeur peut prouver qu’il n’a pas trouvé un ressortissant Suisse pour effectuer ce travail.
    -Au contraire, la main d’oeuvre française(moins bien payé que les nationaux, ce n’est un secret pour personne) est un sésame pour Genève. Pourquoi tant de multinationales sont basées à Genève, alors que l’imposition est plus élevée qu’ailleurs en Suisse?!? Parce qu’elles ont accès à une large main d’oeuvre frontalière, qualifiée, occupant des emplois qui ne saurait être pourvue par les Genevois "de souche". Moins de frontaliers = bcp moins de multinationales = bcp plus de chômage
    – Le chômage Genevois, qui est certe le record Suisse, est plutôt dû au "modèle Genevois". C’est en effet le canton où l’imposition est la plus forte, où les pouvoirs publics sont les plus "généreux". Bref, c’est le canton Suisse qui se rapproche le plus du modèle français => Chômage + élevé qu’ailleurs.

    " j’ai constaté que les Français étaient en nombre important et ,du fait de leurs pouvoir d’achat, en situation moins difficile "
    -La situation des frontaliers est de moins en moins enviable. L’€ fort les pénalise, les prix dans la zone frontalière ont flambé. L’immobilier dans les zones frontalières proches (hors Annemasse) a pratiquement atteind les standards genevois (de 1800 à 2000 CHF pour un 3pièces dans le pays de Gex par exemple…). Pour ma part, j’ai préféré opté pour la résidence plutôt que pour une condition de frontalier…

    Réponse

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