Sélectionner une page

L’art d’accommoder les restes

Par Agnès Maillard
20 juillet 2005

"Le chemin qui conduit au cœur d’un homme passe par son estomac"
Ma grand-mère.

Un jour, Claude Chabrol raconta de quelle manière sa femme su le séduire.
Comédie en 3 actes, chez la dulcinée.

Premier soir : elle l’invite chez elle et lui fait un pot-au-feu.

Ça commence fort, avec un plat succulent et à peu près inratable. Le top, c’est d’aller chez son boucher, et lui demander de parer la viande qui convient, à savoir du bœuf et du veau.
Le grand débat se concentre autour de la cuisson de la viande : on la jette dans l’eau froide ou l’eau chaude? Tout dépend de ce que vous privilégiez : le goût de la viande, ou celui du bouillon. Perso, je vote pour le bouillon, c’est donc tout le monde dans l’eau froide et advienne que pourra.
Déclinaisons : froid, c’est excellent avec une sauce gribiche. Quant au bouillon, une fois passé, vous ajoutez des perles du Japon : succulent en entrée.
Variante : La poule farcie. Plus riche, à réserver pour de grandes occasion, parfaite pour un repas de Noël en famille, loin des trucs gras et moches. A déguster avec une sauce au pain. Le bouillon est sublime!
Dans tous les cas : des légumes frais.

Deuxième soir : elle lui fait un hachis parmentier avec les restes du pot-au-feu.

Il faut le dire : tant qu’à faire un hachis, autant le faire avec de vraies pommes de terre. Le hachis est le plat idéal pour recycler les vieux bouts de barbaque. S’il y a plusieurs viandes, c’est encore mieux. On peut améliorer le hachis avec de l’échalote sautée ou de la tomate, mais là aussi, rien d’obligatoire.
Déclinaisons : Avec du canard pour faire riche. Avec du poisson, mais c’est une brandade.
Variantes : on peut remplacer la pomme de terre par autre chose, comme des carottes. Le tout, c’est de conserver l’esprit de couches. Ou alors, on se rabat sur des lasagnes!

Troisième soir : avec les restes du hachis, elle lui fait des boulettes.

Là, tout est dit, le cinéaste la demande sur le champ en mariage.
En fait, un reste de plat peut toujours être recyclé en soupe ou en purée. D’où l’intérêt d’être équipé d’un bon mixer.
Déclinaisons : infinies, farces, purées, gratins!

Mon seul soucis : entre ma fille et mon mari, j’ai rarement des restes, autant avoir une bande de piranhas à table! Difficile de devenir alors une grande cuisinière qui se reconnait immanquablement à sa maîtrise de l’art d’accommoder les restes!

5 Commentaires

  1. Une nouvelle rubrique « La cuisine pour les machos » ? 😀

    Réponse
  2. Selon sa personnalité, elle aurait pu formuler ça ainsi : ventre plein, couilles vides 😉

    Réponse
  3. Oh ben, t’es toute frustrée de pas avoir de restes à accomoder ? Double les quantités !!! 😉

    Réponse
  4. Déjà tenté : il bouffe tout, le sagouin, un gouffre, je te dis. Du coup, je ne fais que la quantité exacte. D’un autre côté, il est presque aussi bien gaulé que quand je l’ai connu, alors que si je le laissais bâffrer selon ses mauvais instincts… il bedonnerait grave!

    Réponse
  5. un txte sympathique…moi qui ai retrouvé la tendre cuisine familiale pour les vacances, quitte à prendre quelques kilos et plusêtre aussi bien gaulé que quand …euh…qu’avant, les restes ne passeront pas! Va tout bouffer moi!

    Réponse

Laissez une réponse à Fred Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Merci de votre soutien

Soutenir Le Monolecte, concrètement!

Mon dernier livre

Comprendre l'antisémitisme
Version papier : 13€HT

Crédit photo couverture : ©Beth Jusino

Version numérique

Livre numérique Comprendre l'antisémitisme
Agnès Maillard
Le Monolecte
6,49 €

Commentaires récents

Mes réseaux sociaux

  • Mastodon
  • Seenthis
  • BlueSky
  • Sens Critique
  • Diaspora
  • Flickr
  • Instagram
  • LinkedIn
  • Page Facebook
  • Profil Facebook

Catégories

Archives

juillet 2005
L M M J V S D
 123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031