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Aujourd’hui, on s’en lave les mains!

Par Agnès Maillard
5 mai 2014

Quand tu es malade, mieux vaut un bon repas qu’aller à l’hôpital, disent les Chinois.

Le geste qui sauve

Thierry Crouzet a choisit de partager son livre sous licence Creative Commons tout comme Didier Pittet a offert sa formulation du gel au monde entier.

En octobre 2008, Guillaume Depardieu mourrait d’une infection nosocomiale, c’est à dire d’une bactérie résistante à tous les traitements, qui l’avait contaminé lors de l’un de ses nombreux séjours à l’hôpital. J’aimais beaucoup l’acteur et, comme nombre de mes concitoyens, j’ai pris conscience à ce moment-là que mes grands-parents avaient raison de se méfier des hôpitaux comme de la peste et du choléra réunis. Je me suis rendu compte aussi que les maladies nosocomiales sont de grandes démocrates sourdes et aveugles et qu’elles fauchent indifféremment les jeunes gens beaux, riches et célèbres tout comme les vieux croutons décatis. Mais en fait, même à ce moment-là, même après le battage de la fondation Guillaume-Depardieu, je n’avais toujours pas compris la réalité énorme et grotesque des maladies nosocomiales dans le monde.

Il est difficile d’obtenir des chiffres précis. La meilleure étude conduite à large échelle de l’incidence des maladies nosocomiales date de 2002, aux États-Unis (« Estimating Health Care-Associated Infections and Deaths in US Hospitals », Public Health Reports, mars-avril 2007). Les quatre principales causes d’infection (touchant le sang, l’urine, les poumons et les sites opératoires) représentent la moitié des infections constatées dans les hôpitaux (Zingg W, Huttner B, Sax H, Pittet D, « Assessing the burden of healthcare-associated infections through prevalence studies : what is the best method ? », Infection Control Hospital Epidemiology, 2014). En 2002, elles ont touché 1,7 million de patients Américains et tué 5,8 % d’entre eux. Selon une étude de l’OMS publiée au Lancet en janvier 2011 (Allegranzi B, Bagheri Nejad S, Comberscure C, Graafmans W, Attar H, Donaldson L, Pittet D, « Burden of endemic healthcare-associated infection in developing countries: systematic review and meta-analysis »), il faut au moins doubler ces taux d’infection et de mortalité hors des pays occidentaux. Quand on rapporte ces nombres à la population mondiale en 2013, les statistiques sont vertigineuses : chaque jour plus de 400 000 personnes sont infectées dans les hôpitaux et 46 000 meurent des suites de ces infections. En Occident, 9 % des décès sont imputables aux maladies nosocomiales, 34 % ailleurs dans le monde, soit 16 millions de personnes au total et par an. Elles sont de loin la première cause de mortalité humaine devant les cardiopathies et les accidents vasculaires qui tuent chaque année 13,2 millions de personnes. Dans les pays riches, avec 69 morts pour 100 000 habitants, elles se classent en seconde position devant les cancers du poumon et à égalité avec les maladies vasculaires. L’hygiène des mains est en train de réduire ces nombres de moitié.
via Le Geste qui sauve

Comment est-il possible que meurent tant de gens que l’on était censé soigner ?

On pense tout de suite à une certaine fatalité indépassable, au fait que les hôpitaux sont des lieux remplis de gens malades et qui ont donc nettement plus tendance que les autres à mourir bêtement. On se dit qu’avec notre haut degré de technicité, nous sommes déjà allés très loin dans notre aptitude à arracher des cas désespérés aux griffes d’une mort précoce et qu’il ne s’agit là que d’un lourd tribut qui dépasse notre ingéniosité actuelle.

Et puis, on tombe sur le livre de Thierry Crouzet.

« Évitez les hôpitaux autant que possible. […] La plupart des interventions ne sont pas vitales. […] Vous souffrez des genoux, perdez du poids. » Son raisonnement est imparable. L’acte médical n’est jamais aussi banal que les médecins le laissent entendre. « Ils s’empressent de célébrer une triple transplantation cœur-poumons, oubliant un peu vite que, quelques jours plus tard, le patient agonise à cause d’une vulgaire infection provoquée par un instrument mal stérilisé »
Via Le Geste qui sauve

Didier Pittet et Thierry Crouzet

Le professeur Didier Pittet et l’écrivain Thierry Crouzet

Thierry raconte à la manière d’un polar l’histoire d’un homme chargé de comprendre pourquoi tant de gens meurent là où ils devraient guérir et comment on pourrait faire pour améliorer la situation. Cet homme, c’est Didier Pittet de l’Hôpital Universitaire de Genève, un toubib, acharné comme un pitbull qui va tomber sur l’incroyable vérité : les patients meurent parce que les soignants ne se lavent pas correctement les mains.

Personnellement, depuis le travail de Florence Nightingale, je pensais que la question de l’hygiène dans les hôpitaux était une affaire réglée comme du papier à musique, que chaque soignant avait la procédure de nettoyage des mains tatouée au fer rouge sur l’avant-bras ou un truc comme cela. Qu’à la limite, on pouvait comprendre que ce soit plus difficile de se laver les mains dans un hôpital de brousse ou de guerre, sans eau courante… mais chez nous ? Dans les sociétés où la santé coute un bras et où des appareillages et des molécules toujours plus sophistiqués viennent améliorer chaque jour le pronostique vital de tant de gens ?

Mais voilà, comme partout, le diable se cache dans les détails et ici, le détail qui tue, c’est le temps mis à se laver entre chaque patient et le fait qu’avec la gestion en flux tendu du personnel, ce temps, on ne l’a plus vraiment.

Les chiffres de l’étude commencent à parler. Le manque de temps entraîne la mauvaise observance de l’hygiène des mains. Globalement, plus il y a d’occasions thérapeutiques de se laver les mains, comme aux urgences, moins on se les lave. Didier présente les résultats à ses infirmières. Elles sourient.
« On le savait.
— Comment ? Vous le saviez !
— Ben oui, quand on est stressées, quand on a trop de travail, on n’arrive pas à se laver les mains. »
Il reste stupéfait. Il a mis en place une étude épidémiologique rigoureuse pour aboutir à un résultat évident. Toutes les consignes expliquent qu’il faut aller au lavabo, tourner l’eau, se savonner les mains, les frotter, les rincer, les sécher… Personne ne s’est jamais demandé si c’est matériellement possible. « À tel point que tous les soignants affirment avec conviction qu’ils se lavent les mains dans 80 % des cas. Ils sont loin de la réalité. »
Début 1995, Didier se rend aux soins intensifs avec un chronomètre. Il découvre qu’une infirmière a, en moyenne et par heure, 22 occasions de se laver les mains. Pour bien le faire, il lui faut une à deux minutes. « Quand on multiplie par 22, c’est impossible. On ne peut pas se désinfecter les mains avec de l’eau et du savon. C’est trop long. »
Via Le Geste qui sauve

On a tout : les connaissances, les procédures, les techniques, la formation, tout… sauf le temps.

Et c’est là que l’épopée du docteur Pittet commence : puisqu’on n’a pas le temps de se laver correctement les mains, il faut les désinfecter autrement. Et autrement, c’est toute l’histoire du livre de Thierry Crouzet ou comment le travail de Didier Pittet a probablement déjà sauvé des millions de vies dans le monde, en toute discrétion et en toute efficacité.

Vous ne le savez peut-être pas, mais une innovation a changé votre vie. En vous frictionnant les mains avec un gel hydro-alcoolique, vous vous protégez des maladies.

Voici l’histoire de ce produit révolutionnaire libre de tout brevet, offert en cadeau à l’humanité par le professeur Didier Pittet et son équipe des Hôpitaux Universitaires de Genève.

Du médecin de brousse aux laboratoires pharmaceutiques, tout le monde peut désormais fabriquer cette solution permettant de sauver des millions de vies grâce à des soins plus sûrs.

Suivre l’aventure médicale de Didier Pittet, c’est découvrir qu’une autre humanité est possible avec la promesse de basculer d’une économie de prédation à une économie de paix.

« L’OMS a eu la chance que Didier Pittet réponde présent quand nous avons fait appel à lui. Bien des enseignements peuvent être tirés de son histoire superbement racontée dans ce livre. »

Dr Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS

via Le geste qui sauve


Guide de production locale de solution hydroalcoolique OMS

 

78 Commentaires

  1. Bonjour,
    l’initiative de Didier Pittet est sans doute louable mais l’utilisation des gels hydroalcooliques est loin d’être neutre en raison de leur composition chimique et de la présence, notamment, de perturbateurs endocriniens. On découvre à peine que ces gels ont leur part de responsabilité dans la pollution de l’air intérieur d’établissements comme les crèches, les écoles, etc. au même titre que les produits d’entretien, les solvants ou les colles du mobilier et des revêtements :

    http://www.appa.asso.fr/_docs/7/fckeditor/file/Revues/AirPur/Airpur_80_Berrube.pdf
    http://www.lessorsavoyard.fr/Actualite/Aix/2012/07/21/article_l_air_des_creches_a_ete_place_sous_etroi.shtml

    La panique de l’épidémie H1N1 a généralisé l’utilisation de ces produits bien au delà du champ de la médecine hospitalière, alors qu’il faudrait visiblement les réserver à des situations d’urgence, et leur préférer l’eau et le savon dans la plupart des cas. Toutes les situations ne sont pas des situations d’urgence, malgré la chanson que comptables et managers nous rabâchent à longueur de temps.
    Bonne journée.

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    • Je vous invite à lire le livre pour éclaircir tous ces points, notamment celui de la composition de la solution hydroalcoolique. C’est quand Didier Pittet a découvert que les labos vendaient un peu tout et n’importe quoi à des tarifs prohibitifs qu’il a rendu open source la composition de la solution agréée OMS, laquelle ne contient aucun ingrédient craignos et est très facile à produire dans n’importe quel hôpital pour un cout dérisoire.

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    • J’ai ajouté en fin d’article le lien pour télécharger la formule de la solution hydroalcoolique qualité OMS…

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      • Bonjour,
        merci pour le lien, c’est effectivement très intéressant. D’un point de vue très autocentré, il reste désormais à faire le lien entre cette solution (sans jeu de mots) et les circuits d’approvisionnement des établissements, hospitaliers ou autres. Ceci dit, la qualité de l’air intérieur des bâtiments étant l’objet de beaucoup d’attentions actuellement (en particulier pour la petite enfance), le simple fait de savoir que cette option existe peut être un levier intéressant vis-à-vis des industriels et des donneurs d’ordre. Merci, donc, et bonne journée.

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        • La diffusion de la formule vise justement à permettre à tout établissement de soin qui a besoin de produire lui-même sa solution ou de la faire produire localement à un prix abordable.

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  2. L’autre gros problème c’est l’utilisation des antibiotiques à tort et à travers, bilan ils sont de moins en moins efficaces.

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  3. En gros, ce que raconte le livre, c’est qu’en moyenne, rien qu’en se désinfectant correctement les mains dans les services de santé, on peut facilement s’épargner 8 millions de morts précoces dans le monde, chaque année.
    Détails intéressants : le livre est #creative_commons et la formule OMS de la solution est #open_source.

    Parce que quand Pittet a voulu voir si le gel marchait bien partout, il a découvert que les labos #big_pharma le vendaient 4 fois plus cher dans les pays pauvres qu’en Occident, parce que selon la logique du #marché, ils en avaient plus besoin de nous. Résultat : les soignants devaient économiser, ce qui rendait le produit nettement moins efficace. Le gars est devenu tellement furieux contre cette logique de #profits imbécile qu’il a décidé de trouver le moyen le moins coûteux possible de produire le gel et de le diffuser massivement, pour casser toute logique de #monopole.

    Le livre raconte d’ailleurs une de leurs petites magouilles ordinaires :

    Et moins intègre, il n’aurait pas résisté à la pression des laboratoires pharmaceutiques. « Je passais mon temps à expertiser leurs produits, je pouvais pas faire copain-copain avec eux. » Avant le démarrage de la campagne anglaise, il s’inquiète de la qualité des solutions et des gels hydro-alcooliques retenus par le gouvernement. « C’est pas la peine de les mettre dans vos hôpitaux s’ils ne marchent pas. » Il joue gros. Il ne veut pas risquer un échec pour un détail aussi stupide. Il envoie les dix gels et les quatre solutions disponibles sur le marché dans trois laboratoires pour faire évaluer leur efficacité. Le verdict est sans appel : si les solutions conviennent, aucun des gels n’a un pouvoir antiseptique suffisant. « L’introduction d’un des gels testés serait un pas en arrière », soutient Didier dans un nouvel article publié au Lancet en avril 2002[58].
    Dans les jours qui suivent, trois des CEO des compagnies pharmaceutiques incriminées prennent rendez-vous avec lui. Deux Américains, un Anglais. Cravate rouge, chemise bleue et attaché-case, ils débarquent dans son bureau et tiennent tous le même discours. « Vos tests sont faux.
    — Écoutez, on a trois labos différents, des experts mondiaux…
    — On n’est pas du tout d’accord avec vous. »
    Didier découvre vite que les trois compagnies savent parfaitement que leurs produits ne conviennent pas, mais cherchent à écouler leurs stocks avant de lancer sur le marché des gels de nouvelle génération. « Je ne me suis pas fait que des amis. Ils m’ont détesté. »

    Réponse
    • C’est lors d’une visite au Kenya qu’il découvre la nouvelle saloperie de #big_pharma :

      Il félicite le chirurgien, il félicite le directeur. « Et vous les payez combien ces flacons ? » Le directeur plonge dans les livres de comptes. Il finit par annoncer le prix. « C’est un scandale, s’énerve Didier. C’est dégueulasse. » Les Kenyans payent l’alcool trois à quatre fois plus cher qu’en Europe ou aux États-Unis. Quand il quitte l’hôpital, Didier explose. « Les laboratoires se fichent de nous. » Il est en froid avec eux depuis qu’il a critiqué dans le Lancet leurs gels distribués en Angleterre. « Le prix ne doit pas être un frein à l’hygiène des mains. Si une mesure de prévention coûte, elle ne marche pas. La solution hydro-alcoolique doit être la moins chère possible. »
      Une évidence s’impose.
      « Il faut fabriquer localement.
      — C’est une bonne idée, l’assure Donaldson.
      — On va l’appeler “la formule de l’OMS pour l’hygiène des mains” et on la publiera partout. On va leur casser le marché. Ils ne s’enrichiront pas au détriment des patients. »

      Réponse
      • Il y a probablement du foutage de gueule sur le prix des produits vendus.

        C’est dommage, car une multinationale a les moyens industriels de faire pour pas cher des produits. Dans mon cas, je suis une sorte de hacker de brevets, je dégomme des brevets, ce qui permet par exemple de diviser par 5 le prix d’un produit tout aussi efficace, c’est mon créneau et mes astuces. On me paye assez bien pour ça et ça rend service aux hôpitaux qui voient leurs coûts baisser pour renforcer leur sécurité. Dans l’ensemble, je pense apporter un plus en dézingant des monopoles brevets.

        Réponse
        • Wow ! Had est une sorte d’hybride entre James Bond et Gandhi, à ce que je vois.
          C’est beau, c’est grand.
          Je suis sûr qu’il est beau gosse et super musclé en plus.

          Réponse
          • Oui, et en plus j’ai un harem.

        • « je pense apporter un plus en dézingant des monopoles brevets »
          Je ne pense pas, ce n’est pas parce qu’on commet un crime contre un criminel qu’on s’en trouve dédouané.

          Le fait que tu en fasses profession t’assimile directement à tous ceux dont tu exploses le brevet (pour en créer de nouveaux en plus…) et les conforte dans leur détermination à produire des barrières toujours plus efficaces pour se protéger de ton action.

          Réponse
          • La propriété a longtemps été le vol, maintenant, c’est effectivement devenu un crime, au vu des résultats!

  4. bonjour, je n’ai pas lu ce livre mais je me permet quelques critiques quand a cet article.
    Tout d’abord je parle en tant qu’infirmier depuis maintenant 8ans et dont 3ans en interim dans plusieurs villes de France.
    La première chose qui m’interpelle est le raccourci (dans cet article) entre soignant et infirmier. Certes nous sommes les personnels les plus en contact et les plus nombreux dans les structures de soins, mais différents corps médicaux et paramédicaux gravitent autours des patients. Cet acte d’hygiène apparemment souvent oublié n’est donc pas imputable qu’aux IDE (infirmiers) stressés.
    Les règles d’hygiènes imposent aux IDE d’avoir des tenus réglementaires et propres, hors la plupart des médecins de service de traditionnel ( médecine ou chir simple) ce permettent de passé de chambre en chambre avec une simple blouse ouverte par dessus leurs vêtements civile. de plus si l’IDE participant a la visite médical n’a pas de gel sur lui, beaucoup de nos collègues thèsés ne prennent pas le temps de se laver les mains entre chaque patient.
    Le deuxième point gênant est un postulat/définition qui sort de je ne sais quel dico de médecine…
    Je cite : »…d’une infection nosocomiale, c’est à dire d’une bactérie résistante à tous les traitements… » Non, une infection nosocomiale est une infection contracté a l’hôpital 48h après le jour de l’admission.
    Cette infection peu être résistante à certains traitement mais cela reste rare, la plupart des infections nosocomiales sont correctement traitées et passe « presque inaperçue ». Pour preuve une des plus fréquente est l’infection urinaire et prise en compte a temps elle est inoffensive.

    Réponse
    • Les inexactitudes sont de mon fait : de la nécessité de lire le bouquin 😉

      Réponse
  5. Il y a des protocoles que le personnel doit observer, style se laver les mains durant au moins trois minutes chrono. Opérer n’est pas un acte banal, et l’erreur est humaine. Je me souviens de cette femme morte pendant une banale opération de l’appendicite à Poitiers et toute l’affaire qui s’en est suive. L’exemple de Guillaume Depardieu était un peu limite sans lui faire injure quand il s’est fait opérer…

    Ceci dit, on est dans une société où la mort est rejetée si je puis dire, nous ne sommes plus dans le culte des morts mais dans celui de la performance, de l’immédiateté. D’ailleurs, les livres, un peu contestataires, qui ont trait à la santé ont du succès depuis Rika Zaraï… jusqu’à celui de Debré sur les médocs…

    Réponse
    • Ce que raconte le livre, c’est que beaucoup de contaminations se font pendant les soins, les examens cliniques, etc, là où le lavage des mains prend toujours 3 minutes mais où l’on doit voir 20 patients par heure… n’importe quel gamin qui sait compter te dira que ça ne peut pas marcher… et ça ne marche pas.

      Réponse
      • Bonjour,

        Cette solution, si elle ne présente pas d’inconvénients particuliers et si son prix est dérisoire, risque fort d’être assez rapidement adoptée. Et les gestionnaires en concluront que puisqu’il ne faut plus que 18 secondes pour se laver les mains au lieu de 180 secondes (3 minutes), on pourra traiter 30 « clients » à l’heure au lieu de seulement 20… Ou bien on pourra réduire encore le personnel de tant…
        C’est ça la logique actuelle et à mon humble avis, on courre au-devant de graves ennuis de toutes façons si on continue à insister dans cette direction.

        Réponse
        • Bien vu mais ne rien faire serait de ne plus rien voir du tout volontairement cette fois !

          La gestion sociale est le pervers alors que les actes que nous y entreprenons chacun nous appartiennent. C’est donc à nous seul d’en juger le sens, pas au pervers de le faire à notre place.

          Réponse
  6. Chaque patient demande à la personne de santé de se laver les mains 3 mn devant elle avant toute intervention et puis voilà !
    Quoi le corporatisme ne le permettrait pas ?

    Réponse
    • C’est un peu plus compliqué le protocole que de se laver les mains. C’est raser le patient dans la zone opérée, c’est changer de vêtements pour le personnel hospitalier qui entre en bloc opératoire et mettre un bonnet, un masque et des gants.

      C’est badigeonner le champ opératoire avec du désinfectant, c’est cautériser au laser ou champ électrique.

      Pour la fabrication du matériel médical, ce sont des tonnes de documentations, d’audits, d’essais en labos et de réglementations, des salles blanches stériles de production où l’on entre en se lavant les mains et en se changeant de vêtements, en enlevant tout maquillage ou bijoux. Dans les pharmacies des hôpitaux les procédures sont encore plus sévères, masques, vêtements, gants, hottes stériles de préparation des injections.

      Faut un peu arrêter de croire que le domaine médical est complètement à côté de la plaque. Les efforts fournis sont très importants quand même, même si ce n’est jamais parfait.

      Réponse
      • Le propos du billet est sur le lavage des mains et non sur l’ensemble des actes médicaux.

        Réponse
        • Mais la lutte contre les contaminations ne relève pas uniquement du lavage des mains, c’est comme la chaine du froid en agro-alimentaire, le maillon faible détruit tous les efforts faits ailleurs sur la chaine. Et comme mentionné plus bas, si j’ose dire, ça va jusqu’à l’hygiène des toilettes et du cul :

          La chasse à trois jets élimine les micro-organismes uniformément dans tout l’intérieur de la cuvette. La contamination bactérienne de l’E. Coli diminue de 90 pour cent, quand la contamination bactérienne primaire se situe à environ 105 bactéries/ml. Pour le professeur Dr. Brigitte König von Made de l’institut Magdeburg Molucular Detections (MMD) qui a procédé à l’analyse, il est clair que ce résultat est dû à l’association du vernis spécial, de la chasse d’eau Tornado Flush et du design sans rebord de la cuvette. Dans son rapport final, elle conclut que le WC TOTO contribue à la réduction de la charge bactérienne lors de l’utilisation des toilettes.

          http://fr.toto.com/news/communiques-de-presse/communiques-de-presse/?no_cache=1&tx_ttnews%5Btt_news%5D=119

          Réponse
      • Je présume aussi que si pour les soins banaux on applique obstinément la règle de se laver ou de se désinfecter les mains le temps requis, cela portera fatalement jusqu’aux soins plus intrusifs.

        Quel tête ferait un maître de santé devant son aide qui suit cette règle et le regarde ne pas s’en préoccuper ?

        Réponse
        • C’est tout le sujet du livre : on a des millions de morts par an parce que, matériellement, les soignants ne peuvent pas prendre le temps de se laver les mains correctement à l’eau et au savon. Sans compter qu’à ces rythmes-là, tu as vite fait d’y laisser ta peau.
          Donc, on change de protocole, donc, on change de produit : d’où la diffusion de la solution (la bien nommée) hydroalcoolique qui arrive à un meilleur résultat en terme d’élimination des germes en un temps record.

          Réponse
    • Bien vu !
      Seuls seront désormais admis à l’hôpital les gens munis d’un chronomètre et en parfaite santé, capables d’une surveillance de tous les instants des faits et gestes du petit personnel pour en finir enfin avec son inadmissible corporatisme…

      Réponse
  7. Bonjour,

    je pense que vous auriez pu évoqué les « institutions médicalisées » plutôt que de faire une critique très orientée contre les hôpitaux. Cela oriente implicitement le lecteur vers le privé alors que dans les faits, il y a moins de personnel donc moins de temps donc beaucoup moins de suivi des règles d’hygiènes dans les institutions privées(sans parler du matériel et du budget et de toutes les incidences que cela peut avoir pour le patient).

    Réponse
    • « il y a moins de personnel donc moins de temps donc beaucoup moins de suivi des règles d’hygiènes »

      Je ne vois ici aucune excuse à l’attitude corporatiste des professionels de la santé pour ne pas satisfaire aux règles élémentaires de base en période de PAIX pour le bien-être de ceux qui passent entre leurs mains.

      Faire une grève du zèle sur ce point suivie obstinément par chacun des membres de la fonction santé permettrait d’attaquer la productivité selon le rythme financier et placerait ainsi la profession dans la réalité des faits, devant leur responsabilité collective et impliquerait plus profondément celle que chaque individu doit envers quiconque.

      Je réïtère ici ma proposition précédente que tout malade demande impérativement à toute personne s’occupant de lui de se laver les mains ou de se les désinfecter devant lui pendant 3mn.

      Cette opération est une charte à suivre non un commandement et relève de la conscience personnelle du malade comme de l’opérant.

      Réponse
      • Lis le bouquin, vraiment, Smolski…
        Mais tu as raison sur le fait que les soignants en général et les médecins en particulier ont tendance à accueillir les observations de Pittet avec beaucoup de dédain, genre : « je suis un pro du sauvage de vies, qui tu es, petit étron, pour oser me suggérer que je ne fais pas comme il faut un truc aussi évident que le lavage de main? ».

        D’ailleurs, je suis assez inquiète de voir à quel point les médecins ont l’esprit de caste et sont imperméables à toute remise en cause de leurs façons de faire. Ce n’est pas très rassurant de confier sa vie à des gens aussi imbus d’eux-mêmes et aussi peu enclins au doute et l’autocritique.

        Réponse
        • Il manquait, selon moi, un hommage mérité au grand fondateur de l’hygiène en médecine, le médecin autrichien Semmelweis, qui a mis en évidence, au milieu du XIXe siècle, que l’effroyable mortalité des femmes accouchant à l’hôpital venait de l’absence de lavage des mains de la part des médecins. Et si je place ici ma remarque, c’est que Semmelweis a été en butte à une véritable cabale de la part de ses confrères, qui l’a conduit, je crois, jusqu’à la folie. Comme quoi la morgue et l’esprit de corps des médecins n’est pas vraiment une nouveauté… (On peut aussi se référer au Malade imaginaire de Molière sur ce point…)
          Un lien à propos de Semmelweis (je ne l’ai pas encore lu…) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ignace_Philippe_Semmelweis

          Réponse
  8. Ne cherchez plus, les maîtres du temps sont les banquiers et les financiers… Eux vivent très bien et très longtemps. À charge pour le commun de crever après une vie de labeur…

    Nous vivons une époque formidable…

    En vrac quelques pistes de connaissance pour saisir un pouieme du système dans lequel nous sommes plongés.

    http://www.lobbycratie.fr/2013/08/16/24-heures-sous-influence-un-livre-de-roger-lenglet/

    Et sur la manipulation mentale des foules, tout est lié…

    Histoire des relations publiques, avec E. Bernays en guest star…

    century of the self vostf

    Excellente série documentaire en 4 parties diffusée à l’aube des années 2000 sur la BBC et très étrangement jamais diffusée sur les chaînes francophones… Bizarre ? À voir…

    Oui l’horrible complotiste pédo-nazi que voilà. Dormez braves gens… Enfin ici, je sais qu’ils sont plutôt éveillés les hommes les vrais, cf. Diogène et sa lanterne. Mais nous sommes une extrême minorité qui assistons impuissants à l’effondrement de notre société. En soit, ce n’est bien évidemment pas une mauvaise chose. Seulement voilà, nos ennemis ne rendront pas les armes aussi facilement. Ils ont encore la majorité de la populace décérébrée à leurs ordres… Allez, un petit dernier pour la route…

    http://m.youtube.com/watch?v=w0Zba0fUEOw

    C’est connu, mais ça fait toujours rire… Jaune…

    Réponse
    • Comme le raconte le livre, ce qui a de bien avec les maladies nosocomiales, c’est qu’elles buttent aussi les riches et les puissants! Sinon, pour ce qui est du complexe du larbin, j’avais déjà écrit sur ce sujet (pas le film, le complexe!).

      Réponse
  9. Je me souviens de ma belle-mère (femme de mon Papa), infirmière au kremlin-bicètre en soins intensifs pédiatriques dans les années 80. Elle se lavait tellement les mains entre les soins qu’elle n’avait plus de peau. Ses mains étaient rouges et rêches et elle passait son temps à la maison à mettre de la crème. Cela doit aussi peser dans la balance.
    Je suis aussi assez d’accord pour dire que les professeurs, grands manitous se croient aussi parfois trop au-dessus de la mélée, trop sauveurs de l’humanité pour sentir qu’ils n’ont pas les mains si propres que cela. Il n’y a qu’à voir la difficulté qu’ils ai eu d’admettre que leur mains portaient bel et bien des germes !!

    Réponse
    • Arrogants est le mot que tu cherches !
      Et Pittet souligne le problème de l’agressivité du savon sur les mains quand la formule OMS du gel n’agresse pas du tout en usage intensif. Par contre, il rappelle qu’il faut se méfier des formulations « grand public » distribuées par les Big Pharma et qui contiennent tout plein d’adjuvants pas très nécessaires, souvent irritants et d’une efficacité à géométrie variable.
      Au-delà du problème de l’hygiène des mains, l’arrogance de certains médecins m’indispose et m’inquiète : comment s’améliorer dans un métier aussi évolutif que la santé si on est bardé de certitudes ?
      Ça me rappelle mon directeur de recherche en éthologie :

      « rien de pire qu’un chercheur qui trouve : il est foutu pour la science! »

      Il y a aussi une histoire de crème dans le livre : une soignante qui se contaminait les mains avec son pot de crème nutritive. Manière, je n’aime pas le principe des pots de crème, je trouve ça aussi crade que les gosses qui mettent les mains dans le plat à table : vive les tubes !

      Réponse
      • « rien de pire qu’un chercheur qui trouve : il est foutu pour la science! »

        C’est assez stupide comme phrase et ne correspond pas aux faits, y a vraiment qu’en France que des charlots puissent se la péter comme ça en racontant des âneries pareilles.

        Réponse
        • T’es chiant, des fois, tu sais ?

          Il parlait d’une réalité bien concrète les labos de recherche où bien des directeurs, ayant acquis statut et émoluments conséquents, via une trouvaille se retrouvaient ensuite en posture d’assiégés et avaient un mal de chien à accepter de voir leur théorie, leur œuvre, remises en question par un jeune chien fou. C’était une remarque empirique et j’ai pu observer ce genre d’arrogance et d’hermétisme à toute remise en question dans nombre de départements universitaires.
          Mon directeur de recherche avait des tas de défauts, mais pas celui de l’arrogance : il aimait nous voir monter sur ses épaules pour regarder plus loin, quitte à lui faire réviser certains de ses principes.
          Je me souviens de son sourire gourmand quand une jeune chercheuse avait mis en évidence un mode de communication et de coopération interspécifique qu’il avait jugé jusque là être du domaine du monde de Mickey. Cela remettait en question nombre de ses propres travaux et observations et il trouvait cela stimulant.

          Réponse
          • Pour le côté chiant, voir plus bas.

            Concernant les quelques qui ont trouvé et se reposent sur leurs lauriers, ils restent tout de même plus intéressants que ceux qui n’ont jamais rien trouvé et ne trouveront jamais rien, car soit ils sont déjà calcifiés de certitudes, soit ils cachent leur nullité sous des dehors de pseudo ouverture d’esprit de mauvais acteurs de théâtre.

            A tout prendre, je préfère ceux qui ont au moins produit un truc dans leur vie, même si c’est qu’une fois, que les autres sans aucune vista.

          • Houlà! Moi je me méfie quand même un peu des directeurs de recherches qui aiment bien voir les jeunes chercheuses monter sur leurs épaules !
            Tu m’étonnes qu’ils trouvent ça stimulant les pervers pépères !!

    • « Elle se lavait tellement les mains entre les soins qu’elle n’avait plus de peau. »
      C’est exactement la réflexion que je me faisais. Quand je vois dans quel état sont les miennes après ne serait-ce que quatre lavages par jour, je me demande à quoi elles pourraient ressembler en dépassant la vingtaine. Car il faut voir qu’une peau en mauvais état joue d’autant moins bien son rôle de barrière vis-à-vis du milieu extérieur.

      « Il n’y a qu’à voir la difficulté qu’ils ai eu d’admettre que leur mains portaient bel et bien des germes !! »
      Tout à fait, cf. Semmelweiss, qui est traditionnellement celui qu’on associe à ce point d’hygiène:
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Ignace_Philippe_Semmelweis#Rejet_par_l.27institution_m.C3.A9dicale

      Réponse
      • Pas assez rapide, petit cloporte… 🙂

        Réponse
      • J’ai pensé plutôt à Florence Nightingale comme référence dans l’hygiène des soins, mais les deux sont mis en perspective historique dans le livre.

        Réponse
        • Pas vraiment, il y a bien tout un chapitre sur Semmelweis mais Nightingale est tout juste citée deux fois, sans plus de détails sur son travail.

          Le bouquin n’est effectivement pas mal, sinon (pour ceux qui veulent se lancer, ça doit faire 100 courtes pages de texte, écrit gros et très fluide). Ça donne un aperçu de comment fonctionne le milieu hospitalier, et pas sûr que ce soit très rassurant.

          Deux grosses réserves quand même. La première est que ça tient quasiment de l’hagiographie, ce qui fait qu’on n’a aucun contrepoint réel sur l’action de D. Pittet (par contre vous apprendrez pourquoi il n’est finalement pas entré au séminaire, et comment il a vécu et souffert sans compté dans son cœur pour sauver le monde); les réserves ne sont ainsi esquissées que pour être mieux balayées d’un revers de main par le grand homme (pourtant le projet de transposer le lavage des mains hospitalier dans la vie quotidienne me paraît tout simplement délirant). La seconde, c’est qu’on sent que l’auteur a un peu perdu pied; tout émerveillé par la révélation du marteau, le monde à ses yeux est devenu clou. D’où des pages assez bizarres (pas nombreuses, je vous rassure) sur le lavage des mains et la paix dans le monde. Bref, ce n’est pas sans intérêt, mais ça manque àmha singulièrement de recul.

          Réponse
      • Ah ! J’aurais dû tout lire avant de faire ma pédante plus haut ! Merci à vous, Seb, d’avoir signalé Semmelweis…

        Réponse
      • Franchement, se laver les fesses demande vraiment toute cette technologie et ces énergies dispensées alors qu’un simple coup de patte suffit avec un peu d’eau fraîche et du savon ?

        Le plus grand souci actuellement est plutôt quel merde allons-nous laisser aux enfants et comment l’endiguer dès aujourdhui, certainement pas ainsi en tout cas !

        Réponse
        • On te parle contamination en hôpital, capito ? C’est vrai que toute cette technologie, les scanners… alors qu’un bon rebouteux et tout est réglé.

          Réponse
          • Je crois effectivement que nombre de nos interventions technologiques sont superfétatoires par rapport à la situation réelle dans laquelle nous les utilisons.

            Toutefois, nous parlions de sièges pour déféquer et même dans un environnement aussi dur que l’est un hopital, de suggérer qu’ils sont adaptés à la situation de manière commune me paraît absurde.

            Par ailleurs, le rebouteux est souvent efficace jusque dans un domaine précis, au même titre que l’usage de la psychosomatie.
            Nous sommes loin de connaître l’étendue des possibilités des corps vivants sur eux-mêmes autant que d’eux-mêmes jusqu’aux autres.

            Tout ce que l’on sait permet de mesurer tout ce qu’on ignore, rien de plus.

          • Tout comme a paru absurde pour certains de se laver systématiquement les mains.

            J’ai mis en lien un essai en hôpital qui montre au contraire que c’est pas du tout absurde, seulement eux ils ont bossé pour arriver à cette conclusion, ils ne se sont pas contenté d’un jugement au doigt mouillé…

          • Tu parles des mêmes qui annonçaient que la Terre était plate et que les gens dans un train mourraient de suffocation en passant à plus de trente à l’heure dans un tunnel ?

            Je prétends que la Science n’est pas une fin en soit quant à la manière dont on l’applique et que le bon sens reste nécessaire, c’est tout.

          • Qui prétend que la science est une fin soi ici ? On te cause amélioration prophylactique, le « bon sens paysan » ne suffit pas car la science est la plupart du temps contre-intuitive, c’est tout.

          • Les toilettes que tu présentes en lien paraissent démesurées dans l’effort par rapport à un comportement naturel impliquant qu’en milieu hospitalier particulièrement, l’hygiène des mains soient impeccable au titre que la survie de certains en dépend.
            Et si des personnes ont réellement besoin de ces toilettes pour se conforter à cette évidence, rien ne sera fait car si ce n’est pas aux toilettes, ce sera ailleurs que la pollution se fera par ces mêmes gens inconscients.

            C’est que du bon sens et c’est tout.

          • Pauvre Smolsky, rien n’est naturel dans un hôpital, pas plus qu’il est naturel d’opérer quelqu’un. Ce qui est naturel, c’est le contraire, clamser naturellement…

          • Tu détournes une nouvelle fois ce que j’écris, mais c’est pas important car petit à petit, nous pouvons toujours rebondir sur le sujet en fond de ce fil.

            « rien n’est naturel dans un hopital »
            Tu dis là le fond du problème.
            Cela a-t’il encore un sens d’interner toute la pathologie humaine dans un lieu circonscrit rendu ainsi totalement insalubre à la nature et à la Vie ?

          • Dans certains cas oui. Mais la médecine ambulatoire se développe, grâce aux nouvelles techniques il est de moins en moins nécessaire de rester à l’hosto.

  10. Ah, la maladie nosocomiale ! en tant qu’étudiant infirmier, avec mes collègues, nous en avons eu des cours. Tous les soignants savent qu’ils doivent se laver les mains, alterner le SHA (la fameuse solution miracle) et le lavage simple au lavabo, que pour une gale ou clostridium, il faut privilégier le lavabo, puis le SHA…
    Pourtant nous avons eu un intervenant, universitaire biologiste qui nous le dit, l’hôpital il vaut mieux l’éviter. Parce que les soignants ne se lavent pas les mains ? ce seul facteur ne suffirait pas dans la plupart des cas. Bien sur, les patients (devenant administrativement des clients ) entrant à l’hôpital est affaibli, il paraîtrait même qu’il est dénutri voire qu’il se dénutrit lors de son séjour (ici aussi les études ne sont pas claires). Ce qu’évoquait notre biologiste, c’était la résistance des bactéries. D’anodines bactéries, à force d’être en présence d’antibiotiques, ce sont défendues… et pour certaines, il n’existe plus d’antibiotiques efficaces. C’est vrai parfois en ville, mais à l’hôpital, la capitale des antibiotiques et donc des super-bactéries , ça l’est plus encore.
    Alors a été créé une surveillance d’apparition des souches résistantes et des protocoles d’isolement, de conduite à tenir y compris pour les traitements.
    Attendez, il y a encore un détail : à l’hôpital il faut désinfecter, tant de désinfecter qu’encore une fois, les bactéries doivent se défendre : la seule solution pour le matériel : la vapeur. Une fois encore l’eau, gardienne de la vie 😉

    Nos mains dans ce milieu sont des moyens de transports, comme des avions nous ont apporté des espèces invasives. Heureusement qu’il est plus facile de se laver les mains ! Malheureusement la donnée politique de santé publiques oppose la rationalité économique et sanitaire. Le meilleure exemple étant le problème de stérilité : les divers gouvernements cherchent une « bonne » natalité mais donne à ces citoyens-consommateurs des perturbateurs endocriniens à gogo alors il finance la procréation médicalement assistée (sans elle, la France serait loin d’être championne européenne de la natalité) !

    Réponse
  11. C’est très intéressant comme article.

    Je bosse dans le domaine paramédical et je me lave les mains environ 20 fois par jour. Entre chaque patient pour être précis. Ça demande du temps, et de l’argent, mais dans mon corps de métier c’est indispensable.
    Il y a plusieurs points que je peut noter par rapport aux pratiques d’hygiène dans le domaine de la santé:

    – J’utilise un savon doux, concentré et biodégradable au fort pouvoir dégraissant (on masse à l’huile). Il s’agit du neutralseife de la société Allemande Hakawerk. Du coup, pas de crevasse ni de peau abimée. Néanmoins j’ai la peau tellement douce et fine que mes mains s’abiment facilement lorsque je bricole. (Bon, là ça fait vraiment pub, mais à la maison je m’en sert comme gel douche, liquide vaisselle et pour nettoyer les sols, à bon entendeur 😉
    – La chaine de l’hygiène est aussi forte que son maillon le plus faible. Ça fait un peu platitude dis comme-ça mais je m’explique: A quoi ça sert d’avoir un lavage des mains impeccable, si il faut utiliser une clenche dégueulasse pour sortir des toilettes ? Comment fermer un robinet sans papier ? Les stéthoscopes sont-ils des instruments magiques qui restent éternellement stériles ? Comment se servir d’une bouteilles de lait de corps en la gardant propre ? Et qui plus est, les mains peuvent être propres, mais les vêtement contaminer lors d’une manutention de patient…

    C’est pas si simple que le lavage des mains, mais c’est déjà très important.
    En tout cas c’est cool de voir des initiatives libres dans le domaine médical, en général, les gens veulent surtout des gros sous.

    Réponse
    • A signaler aussi les claviers d’ordinateur, des vrais nids à microbes. J’utilise une feuille de silicone fine transparente plaquée sur mon clavier, ça coute 2 euros et ça se nettoie avec un peu de savon et d’eau déminéralisée.

      Réponse
      • Est-ce qu’il existe des études quantitatives et qualitatives sur les gens tombés gravement malades à cause de leur clavier d’ordinateur ?

        Réponse
          • M-ou-ais. J’aimerais quand même bien savoir comment ils *désinfectent* leur clavier une fois par mois. Parce que pour ne serait-ce que *nettoyer* un clavier comme il faut, il faut le démonter touche par touche, sinon impossible d’avoir les interstices nets.

            Mais je suis bien d’accord qu’on ne va pas assez loin. Déjà il faudrait des cagoules stériles dès qu’on sort (sans trou pour les yeux malheureux!) pour tout le monde. Parce que, regardez, vous croisez un pigeon, par exemple: il s’envole! vous imaginez le nombre COLOSSAL de germes que cette saloperie saupoudre impunément (mais que fait donc Manuel Vals!) sur les gens. À ce sujet, pour le salut de l’Humanité, je termine actuellement les plans d’un petit incinérateur portable à fabriquer soi-même, afin de pouvoir y neutraliser sans attendre ces enfoirés d’animaux de compagnie qui traînent par terre à longueur de journée et nous contaminent tous à coups de câlins, les pervers petits ingrats: chiens, chats, enfants. J’ai également dans les cartons un lance-flammes de poche pour tous ceux qui veulent me faire la bise (vous imaginez combien de fois ils se touchent le visage en tous lieux avec leurs mains infectieuses ?)

            http://tumourrasmoinsbete.blogspot.fr/2013_02_01_archive.html
            http://tumourrasmoinsbete.blogspot.fr/2014/04/mercredi-pipi-homini.html

          • Merci, mais ce lien ne donne aucune donnée sur d’hypothétiques malades. Il se limite à dire que les claviers d’ordinateur contiennent beaucoup de bactéries.

            Ce qui est un peu contradictoire, c’est que la communauté scientifique s’aperçoit de plus en plus des effets pervers de l’hystérie hygiéniste et de l’asepsie de l’environnement (notamment sur les allergies) et que des publicités comme celle-ci continuent à agiter la grande peur des microbes, sans aucune donnée concrète.

            Mais bon, si ça peut faire vendre des capotes à clavier, pourquoi pas, ça fait toujours marcher le commerce.

          • Entre être dans un environnement modéré de microbes et un nid à merdes avec du staph doré, légionellose et autres joyeusetées… il y a une nuance que t’as pas l’air de saisir. Un conseil, ne nettoie plus tes chiottes ni le reste, tu feras des économies d’eau et de temps.

          • Toutes ces bactéries sont tout aussi fournis sur les rampes, sur les portes, sur les mains que l’on salut, etc…
            On peut (peut-être…) s’en émouvoir lorsque l’on y est sensibilisé par une maladie en cours, mais pour le quotidien, n’est-ce pas créer cet univers anti-bactérien dénoncé par les nombreux intervenants ici qui le relatent et qui ne porte finalement qu’à endurcir ces bactéries contre nos agissements et conduire à perte la vie de nos enfants comme nous gaspillons déjà toutes les ressources de la Terre contre eux ?

          • Là j’abandonne, le dernier com de Smolsky… les bras m’en tombent tellement c’est zéro. Heureusement qu’il ne bosse pas dans le domaine, sinon je te dis pas l’hécatombe.

          • « tellement c’est zéro. »

            Oui, j’ai toujours fait des efforts en ce sens toute ma vie durant.
            Sacré savant que toi had ! 😀

          • « n’est-ce pas créer cet univers anti-bactérien dénoncé par les nombreux intervenants ici qui le relatent et qui ne porte finalement qu’à endurcir ces bactéries contre nos agissements »

            Il ne s’agit pas de créer un monde sans bactéries ou virus, ce qui serait totalement stupide puisque nombre de bactéries nous font vivre et sont dans notre intestin de façon utile pour la digestion. Il s’agit de faire avec les bactéries, ce qui est autrement plus subtil et stratégique qu’une vision binaire du type bactéries bonnes ou mauvaises, le comble de la connerie qui ne veut rien comprendre à rien, bête à bouffer du foin.

  12. ahurissant que l’on ait oublié à ce point la découverte de Semmelweis, on l’apprenait au collège; ou qu’il ne soit pas possible matériellement pour le personnel médical de prendre le temps nécessaire.
    A part cela, une solution hydroalcoolique (avec éthanol, et pas avec isopropanolbeurk) à 2% (à la louche) de glycérine est un excellent déodorant, sans odeur 😉
    Mais l’éthanol est aujourd’hui taxé un max, soit disant pour éviter que les prolos se préparent de la gnole à peu de frais (au détriment de notre belle industrie, leur santé on s’en contre fous).

    Réponse
  13. Pour exprimer sans doute par une image visible, qu’on ne voulait pas prêter ses mains à une mauvaise action, ou qu’on ne les avait point trempées dans le sang, il était d’usage, chez les anciens, de se laver les mains en présence du peuple : on entendait montrer ainsi qu’elles étaient pures et qu’on était innocent.

    Réponse
  14. Une infection nosocomiale peut être causée par une bactérie, un virus, un champignon ou un parasite infectant l’environnement ou le personnel hospitalier. Les équipements médicaux, les effets personnels tels que les lits, les nattes, en particulier l’environnement (sols, air) sont des sources de micro-organismes infectieux.

    Les infections hospitalières se situent entre 2 et 10%, les taux d’hospitalisation plus élevés sont plus élevés et les niveaux de maladie sont également pires. Le taux de mortalité moyen est d’environ 1%.

    Même aux États-Unis, les centres CDC pour le contrôle et la prévention des maladies estiment qu’il y a environ 1,7 million de cas d’infections à l’hôpital chaque année, dont 99 000 décès. En Europe, les infections hospitalières tuent 25 000 cas par an.

    Il est très dangereux que les bactéries responsables d’infections hospitalières résistent à un ou plusieurs types de médicaments (résistance multiple). Par conséquent, en plus des difficultés, le traitement coûte cher.

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  1. Vernissage du livre le Geste qui sauve » La Muse - […] d’une soirée mémorable. Voici un excellent article qui vient de paraitre sur le blog « Le Monolecte, le blog des…

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