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My bloody Valentine

Par Agnès Maillard
18 février 2014

Le culte des morts n’en rappelle que plus cruellement le mépris des vivants.

My bloody ValentineC’est un petit matin frisquet qui nous cueille dans l’étrange jardin de pierre, petites silhouettes noires perdues dans la lueur grandissante et la rumeur de la ville qui tinte au rythme du tramway. J’ai décidé de passer la journée en mode reportage, bien retranchée derrière mon appareil photo, tout en distanciation.
Le pas pressé du maitre de cérémonie nous conduit au pied du lit de satin où elle nous attend pour un dernier regard, une dernière image. La mort a parachevé l’œuvre cruelle de la maladie, creusé les joues dévorées par le temps, tendu le parchemin de sa peau jusqu’au point de rupture, figé son cou dans la posture grotesque où l’avaient brisée les contractures de ses ligaments hurlants, retroussé ses lèvres trop fines en un rictus qui n’évoque pas l’apaisement.
La lumière est mauvaise, comme souvent dans ces lieux d’air fade et immobile et je peine à trouver le bon angle et la bonne ouverture, tout comme je peine à reconnaitre dans cette caricature d’humanité recroquevillée la femme joyeuse que j’avais apprécié.

Nous avons finalement hérité d’un autre maitre de cérémonie, un plus jeune qui module parfaitement sa voix avec des pauses de silence recueilli. Rien que son titre est évocateur. Nous sommes au-delà du rituel, nous sommes dans une représentation théâtrale dont nous sommes à la fois les spectateurs effarés et les acteurs impuissants. Car ce n’est pas des morts dont il s’agit, mais bien de compter les vivants.

J’aime bien quand il y a de la famille, me souffle-t-il. Parfois, il n’y a plus que moi pour suivre toute la cérémonie, avec juste le tuteur qui passe à la fin pour le chèque.

Le parvis de la basilique est balayé par un vent froid malgré la journée qui avance et le soleil pâle qui ne parvient pas à percer la grisaille.
On compte les troupes. On se jauge, on s’évalue. La petite boite longue est enfouie sous une énorme gerbe de roses rouge sang destinée à partir en fumée avant la fin de la journée des amoureux. L’air vif chasse les remugles d’encens qui imprègnent nos manteaux et nous disperse vers nos voitures.

Nous pourchassons le fourgon gris à travers la circulation bordelaise. C’est comme un jeu de piste, avec les feux de signalisation qui complotent à disloquer le cortège pendant que le maitre de cérémonie use de ses warnings pour préserver l’unité de son troupeau tout au long des avenues et des ruelles. Il n’a pas 30 ans et pourtant, à l’âge de ma fille qui lorgne tout ce cérémonial d’un air vaguement épouvanté, il savait déjà que ce serait là son métier. Je me demande quelle enfance il a eue et comment sa famille et ses copains ont accueilli cette étrange vocation. J’imagine un garçonnet pâle et solitaire, sensible et attentif, un héros tout droit sorti de l’univers de Tim Burton. Mais aussi bien, il préférait jouer au foot et allumer des pétards à la queue des chatons.

Loin de la ville, l’agglomération de Bordeaux s’est dotée d’une immense nécropole dont le treillis des allées nécessite immanquablement un plan détaillé. Des hectares de pinède et de pelouse, de petits jardins de pierres traversés par les colonnes processionnaires des vivants, qui se croisent, se suivent et quadrillent la cité des morts.

Je vous prie de m’excuser de la qualité de la chanson, mais comme c’est une demande de dernière minute, je n’ai pu que la télécharger sur mon téléphone.

Décidément, c’est un garçon de son temps planqué sous l’uniforme gris de sa profession. C’est un peu le XXIe siècle qui vient de s’inviter à la crémation, avec le fantôme d’Yves Montand qui susurre Les Roses de Picardie sur Youtube, amplifié par le micro pendant que la ritournelle explose les digues lacrymales et que le charriot électronique conduit le chêne et les fleurs vers leur dernier embrasement.
Il faut plus de deux heures pour réduire en cendres le petit corps déjà racorni, le cercueil en chêne massif et la centaine de roses rouge sombre kidnappées aux rituels amoureux. Je me demande si c’est bien écolo tout ça. Ce que l’on recueille vraiment dans l’urne : du végétal bien plus que l’animal. Cela importe peu pour les morts, ça ne compte que pour les vivants.

Le caveau est à l’image du reste : un trou abrupt creusé à même cette terre alluvionnaire dont on tire les meilleurs Bordeaux. Par l’ouverture sombre, on entraperçoit, sous l’imposante dalle de pierre, une cave bien moins reluisante où barbote le bois gonflé des précédents locataires. Le domaine des morts est exigu, froid et humide, détrempé même par l’affleurement de la nappe phréatique. Le fossoyeur descend la petite urne orange dans sa cave inondée en manquant se rompre le cou dans l’opération. Une planche de chantier évite à ce vestige minuscule de sombrer dans la fange à l’odeur froide et piquante.

Tout autour, il y a d’autres caveaux imposants, d’autres monuments de pierre qui racontent aux vivants la chronique des temps passés. Le voisin d’allée, c’est un enfant, mort à deux ans seulement, dans un bombardement de la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup de résistants, beaucoup de héros, des hommes jeunes qui donnaient leur vie pour la patrie à l’âge où nous fabriquons maintenant des stagiaires.

Je n’aime pas trop ce que je vois ni ce que j’entends. Rien de cette mise en scène guindée n’est vraiment satisfaisant. Ni le bois, ni le feu, ni l’humus gorgé d’ombre, pas plus que le crissement solitaire de nos semelles sur le gravier.
Je me demande s’il est vraiment nécessaire et obligatoire d’être allongé. Pour ma part, j’aimerais bien être repliée, encore tiède, en position fœtale, repartir comme je suis arrivée : nue et sans prendre trop de place. Que l’on couse un tissu naturel comme un sac et que l’on balance le sac dans un trou vertical au sommet duquel on plantera un arbre. Un bel arbre qui se nourrira de ma charogne, qui étendra sa ramure pour abriter les amoureux de l’ardeur du soleil, qui dispensera ses fruits aux enfants rieurs et qui abritera dans ses branches une colonie d’oiseaux et d’écureuils.

Et me planter avec mon arbre sera une fête, avec plein de gens qui n’auront pas envie de pleurer, pas d’envie qui les ronge, juste de la musique au coin des lèvres, et de quoi boire et de quoi manger.

Et les chiens pisseront sur ma tombe pour la faire pousser.

Les crocus sont sortis dans le jardin.

33 Commentaires

  1. j’ai les cendres de papa (là, sur l’étagère) mais pas assez en manque pour les sniffer (peu de rock à peine du roll)
    oui, le bruit du chariot, le gravier sous le pied, le ‘whoof’ du gaz s’embrasant, j’ai oublié la musique (est-ce important ?)
    il faisait beau, juin
    des tantes et cousins..

    je sais l’arbre qu’il adorait: le sapin
    juste un bocal, résidu soustrait,

    magnifique reportage Agnès ..ça se dit dans/pour telle circonstance.. bah, elle ne se formalisera pas (qui ? la cérémonie..)

    plus qu’une une image, bruit, odeur, sentiment ou même une douleur, ce qu’il me reste (for ever)
    l’absence, cette présence, même furtive, délicate et respectueuse, tellement pudique
    qui plus jamais; jamais
    Aimer n’est pas au-passé
    Amour toujours

    Happy Valentine ! d’ailleurs la mort n’est-elle pas quand plus personne ne pense à toi
    Cheers

    Réponse
  2. Salut Agnès.

    Au passage
    "dernier regard" et pas "derrière regard"…

    Sinon, au delà de la dimension poétique de ton texte, fort bien écrit, la question du devenir des enveloppes charnelles, inhumation, crémation ou autre, ne peut se borner à un simple calcul d’émission de CO2.

    – Pour des raisons de salubrité (et d’écologie, finalement), tout d’abord (des corps enterrés non livrés en pâture aux prédateurs ou aux charognards, pourriraient l’environnement s’ils étaient disséminés un peu partout. Les nappes phréatiques entre autres).

    – Pour des raisons pratiques (tout le monde ne peut pas, comme Brassens, exiger de se faire enterrer sur la plage de Sète).

    – Pour des raisons symboliques (qui personnellement ne me touchent pas mais qui sont importantes pour un grand nombre de personnes, notamment les croyants).

    Deuxième remarque, le scandale des obsèques, c’est le prix qu’elles coûtent pour des familles souvent sous le choc du deuil et qui n’ont pas la capacité de réagir.
    D’ailleurs, la crémation n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus écolo, mais niveau finances, comparé à un enterrement avec cercueil, c’est bien plus abordable.

    Réponse
  3. Même en forfait de base, la crémation n’est pas nettement moins chère que l’inhumation. Et c’est un peu comme une bagnole : c’est le règne du tout options. Là, c’était purement dispendieux en sachant que l’hommage est le prétexte à une ostentation qui me semble plus à destination des vivants.

    Je suis d’accord sur le principe qu’on ne peut pas balancer les morts n’importe où et n’importe comment, pour des tas de bonnes raisons, mais je trouve les possibilités très… limitées. Un verger de morts ne me semble pas être extravagant. Après, bien sûr, je ne suis pas très emballée à l’idée d’être transformée en aliments pour chiens ou pour indigents, façon Soylent.

    Réponse
  4. Se préoccuper de la mort c’est se distancier des vivants auxquels nous appartenons encore.

    Réponse
  5. Bienvenue, Guénaël. Je connais la tradition tibétaine et je la trouve très adaptée aux contraintes, même si cela risque d’être compliqué à transposer chez nous. C’est parce que je connais des tas de rituels funéraires que je m’interroge toujours sur la signification des nôtres. Je me souviens de l’interview d’un acteur que je vais avoir la charité de ne pas nommer. Il racontait qu’il y avait un jeune clodo dans son quartier de gros bourgeois. Et que le jour où il est mort de misère dans la rue, les riverains se sont cotisés pour lui offrir les funérailles d’un prince.

    Rien que d’y penser, j’ai encore envie de gerber.

    Réponse
  6. Reste la solution "Soleil vert" sinon… :o)
    D’une façon ou d’une autre, faut que les Lego retournent dans la boite, prêts pour une nouvelle partie.
    "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme"…

    Réponse
  7. Bonjour Agnès,
    Salut à tous,

    Lecteur de ce blog depuis plusieurs années maintenant, je ne pensais pas écrire un premier commentaire sur un tel sujet !

    A force de lire des blogs de doux et fous furieux comme celui-ci, on se met à se poser des questions telle que celle de l’impact écologique de la mort, questions tellement incongrues dans le monde « normal » de nos contemporains « normaux ».

    Oui, donc, je me souviens avoir vu un documentaire (sur Arte l’an dernier ?) qui montrait la vie difficile des habitants népalais de l’Himalaya. L’aspect des funérailles et de la gestion des corps des défunts était abordé pendant deux ou trois minutes.

    L’Himalaya c’est beaaauuu, mais le problème c’est que ça caille sévère, et tellement à certaines périodes de l’année qu’il est impossible de planter une pioche dans la terre gelée, et inenvisageable d’utiliser les rares morceaux de bois ou les précieuses bouses de yacks séchées pour brûler le corps d’un mort. Comment qu’on fait alors ?

    Âmes sensibles, s’abstenir.

    La solution semble radicale, mais elle montre l’incroyable adaptation de l’Homme à son milieu : après la cérémonie rituelle, le corps est déposé sur les hauteurs au-dessus du village, découpé en morceaux grossiers, et laissé à l’abandon. En quelques jours, les vautours se seront chargé du faire disparaitre toute trace du mort (http://www.oiseaux-birds.com/fiche-…).
    Comment imaginer recyclage plus écologique ?

    Au fait, Agnès, bravo et merci pour tout ce que tu écris si joliment, si crûment parfois, si humainement finalement. Qu’on ait ou pas vécu des moments similaires à ceux que tu racontes, on éprouve toujours un peu, ou beaucoup plus, d’émotion et d’émotions à les lire. Pourvu que des milliers (millions ? milliards !) d’homo "sapiens" ouvrent les yeux grâce à tes billets !

    Réponse
  8. désolé, alpin (ailleurs voyageur/montagne del mundo) j’ignorais que ma vie avait un prix. Question de point de vue,
    mon âme
    merci c’est gentil,

    Réponse
  9. On pourrait en faire des lasagnes ou des farines animales destinées à l’exportation, avec le vieillissement de la population on manquera pas de matière. Y a la solution des cimetières sous marins, crabes et poissons apprécieraient, c’est écolo.

    Réponse
  10. Autre solution, les cadavres en se décomposant émettent des gaz combustibles, donc on les met dans des sortes de réacteurs chimiques, sorte de cocotte minute sarcophage, avec toutes sortes de bactéries, et paf on a du combustible gazeux et un résidu biochimique broyé avec les os bon pour les sols. Au moins ceux qui n’auront servi à rien leur vie durant, serviraient à leur mort.

    Réponse
  11. J’ai perdu à trois mois d’intervalle ma femme, puis ma mère. Pour la première, les gaz brûlants n’ont toujours pas séché les larmes. Pour la seconde, on sait maintenant que, en raison des produits chimiques en doses massives ingérés dans la nourriture et répandus dans les sols, la pourriture salvatrice ne fait plus guère son office. Enterrer ne sera peut-être plus la solution.

    Quant au coût, effectivement il est similaire.

    Et pour ce qui est de vivre, bien sûr aussi longtemps que quelqu’un pense à vous régulièrement, vous êtes toujours là. L’oubli est la seule mort.

    Réponse
  12. J’avais lu un article (véridique ?) à propos de l’influence des conservateurs et autres produits chimiques ingurgités par l’Homme sur la vitesse de décomposition des corps inhumés. Le processus est tellement ralenti que ce "qui prenait autrefois de huit à dix ans, dure aujourd’hui beaucoup plus longtemps. Dans un tiers des tombes d’Allemagne, des corps enterrés il y a trente ou quarante ans ne sont toujours pas décomposés".
    Source retrouvée : http://www.courrierinternational.co

    Un autre truc glané sur le net : http://www.consoglobe.com/corps-ne-
    – inhumer les corps dans des contenants en toile ou en bois plus rapidement dégradables pour des cimetières "bio"…
    – ou injecter des produits chimiques dans les corps déjà bien imbibés, pour polluer encore plus les sols ; on n’arrête pas le progrès…

    Réponse
  13. Donc, en Allemagne, je pourrais me faire planter dans le sol comme je l’ai décrit dans mon histoire? Cool. Et comme je ne mange pas beaucoup de produits industriels, je ne devrais pas trop polluer les racines de mon mûrier. Oui, j’aimerais bien un mûrier : de petits fruits goûteux, des chenilles à soie et une ombre fraîche en été…

    Réponse
  14. Qu’est ce que ce Mac Do vient faire dans cette histoire ? C’est un être éternel donc divin.

    A Niort ils parlent de mecs qui balancent des désherbants dans les cimetières. C’est peut être bien aussi ce genre de produit qui flingue la biologie des sols et donc tout ce qui permet de digérer un cadavre. Bon appétit.

    Réponse
  15. Vous verrez qu’ils finiront bien par supprimer la mort, de sorte que nous restions éternellement rentables et productifs. Car une fois les funérailles achevées et les cendres dispersées, à moins d’une concession à perpétuité relative, il n’y a plus de marché possible. D’ailleurs le travail est bien avancé : on vit de plus en plus vieux, dans quel état le système s’en fout, du moment que ça génère de l’offre et de la demande….

    Réponse
  16. "ils finiront bien par supprimer la mort"

    – Mais non, il restera toujours des maladies non rentables affectant des sur-numéraires qui seront de moins en moins accablés de quitter cette vallée de larmes…
    On vit de plus en plus vieux, faut voir, le propre d’une courbe, c’est de s’inverser.
    Les travaux forcés à perpétuité c’était déjà pas une sinécure, alors pour l’éternité, merde! :o)
    Mermet avait fait une émission sur le marché des obsèques des sans abris, les grands groupes qui sont planqués derrière, les caveaux à décompositions rapides, tous les cinq ans on renouvelle le client qui doit du coup subir une incinération différée, entre temps, il est passé du statut de cadavre à celui de déchet… La mort lui avait enfin donné un statut social, pas de bol, la précarité sévit au delà aussi…

    Je parlais avec mon beauf l’autre jour, il était furieux… Il a passé sa vie à gérer sa petite forêt de chênes, il en a quelques beaux spécimens. il a demandé à un pote menuisier de lui faire son cercueil avec SON BOIS. Interdit, faut passer par la filière "officielle" mon bon Monsieur!
    J’ai pas creusé la question, mais bon, habitant le pays des privilèges scandaleux, qu’on se demande ce qu’ils ont bien pu branler pendant cette fameuse nuit du 4 août…

    Réponse
  17. .. même pas le droit d’enterrer ton chat dans le jardin, pa’ke ça profite à personne, probablement (tant pis pour tes sentiments) bref,

    "la vie n’est pas dans le temps mais dans l’usage"
    celui qui a dit ça, le poète Missak Manouchian, est mort fusillé (fev 44)

    Réponse
  18. Il faut faire attention avec le bio. Un cadavre mis n’importe où peut polluer méchamment….

    Réponse
  19. ". même pas le droit d’enterrer ton chat dans le jardin, pa’ke ça profite à personne, probablement (tant pis pour tes sentiments) bref…"

    Pas sûr. Les urnes sont délivrées aux familles après l’incinération. J’avais conservé dans ma cave les cendres d’une bisaïeule avant qu’elles soient transbahutées dans le caveau de famille, loin de là, et dans ma campagne fleurissent, autour des chapelles et dans les recoins typique, foule de tumuli dont certains surmontés d’une croix rustique, renfermant urnes et cendres.

    Au passage, les paléontologues se sont longtemps posé la question du pourquoi du comment de l’inhumation des corps, sous la terre ferme ou dans ce que l’on appelle des avens sépulcraux, si cela était relié à un culte primitif réputé impensable chez les pitécanthropes et autres néandertaliens… Lors d’une rencontre sur le sujet, à laquelle j’avais pris part, je me souviens de la réaction des spécialistes lorsqu’un simple amateur a émis l’idée que tout simplement, lesdits ancêtres avaient pu être incommodés par l’odeur que dégageaient les corps…

    Réponse
  20. Eh oui, même mort, et incinéré, on n’est pas libre… ce qui ne manque pas de ridicule !

    Réponse
  21. "on n’est pas libre"

    Par définition, quand on est mort on est plus, en tous cas plus de ce monde. Tout comme un ongle coupé.

    La liberté est hors sujet, car plus de sujet.

    Réponse
  22. Pas aussi simple. L’air est libre. Les cendres ont des emplacements codifiés.

    Réponse
  23. Effectivement…. la liberté a des contraintes, dont la responsabilité de chacun de ses gestes.

    Réponse
  24. Ce témoignage apporte autre chose qu’un aspect mortifère de la liberté.
    Il est l’image de vivre selon ses propres espoirs, suivre ses propres buts, parvenir à l’ultime de ce que l’on considère dans notre conviction plus qu’à sa propre existence !
    Ce n’est pas un suicide programmé mais une vie remplie de soi.

    Socialement, Jean-Paul Gendry nous apporte que la dignité des personnes, leur droit à la vie et à la différence, en fait que tous les droits fondamentaux de l’humanité sont bafoués jusqu’à la mort par le système social mondial qui nous domine actuellement.
    Cet exemple est un acte de résistance affirmé contre ce qui nous opprime tous.

    Bon vent au large de ton idéal Jean-Paul et merci pour ta vie ouverte et partagée librement.

    Réponse
  25. #28
    "Ce témoignage apporte autre chose qu’un aspect mortifère de la liberté."

    Exact! Il nous dit que la liberté sans les cojones de la conquérir et la foi de la défendre au quotidien, bhé c’est juste un mot pour des pisseurs de concepts stériles, et que, aller au casse-pipes tout seul, on a aucune chance.

    Dignité? La liberté de crever dans son coin, en pleine déréliction, dans l’indifférence ou l’hostilité de ses contemporains qui ne vous pardonneront jamais de vous débattre là où ils ont si bien capitulé, par lâcheté, bassesse et compromissions.
    Pour les autres, la honte et l’envie de hurler de colère et de dégoût.

    Réponse
    • « La liberté de crever dans son coin, en pleine déréliction, dans l’indifférence ou l’hostilité de ses contemporains »

      La liberté et la dignité ne sont pas des produits de consommation.
      Elles naissent sur nos convictions, non sur nos désirs.

      Réponse
  26. Reportage, hommage, réflexion… les vivants sans religion se cherchent un cérémonial.
    Je ne suis pas croyant, mais finalement, j’aimerai qu’il reste un homme de Dieu, qu’il soit catholique ou pas, pour s’occuper de la cérémonie avant de m’enterrer.
    Un professionnel, qui sait parler plus au coeur qu’au portefeuille de ceux qui restent.
    J’aimerai qu’on sauve les églises en y invitant les musulmans, parce que j’aime les vieilles pierres, j’aime ce que la Foi, le bon côté de la Foi, celle qui rassemble et non celle qui divise j’aime donc ce que la Foi a su construire.
    Les crématorium, les jardins du souvenir détruisent le passage des humains dans une horrible mascarade. J’ai vu une famille mettre un coquillage pour « repérer » l’endroit où les cendres de leur aieule avaient été dispersées.
    Je veux une tombe, un petit tas de cailloux, juste pour mes amis, ma famille, juste le temps où je compterai encore pour quelqu’un : c’est le dernier cadeau que je peux leur faire pour qu’ils puissent faire leur travail de deuil et repartir du bon pied.
    Les enterrements sont aussi une occasion de renouer avec des membres éloignés d’une famille dispersées. Ne les gâchons pas par un passage pourri en crématorium.. Moi, je pense ne mourir qu’une fois dans ma vie, alors mince, en plus on n’a pas deux fois l’occasion de laisser une dernière bonne impression… Si j’ai le bonheur de pouvoir prévoir, je ferai des réserves de bouffe et d’alcool pour ceux qui seront venus, il y aura distribution de mes bouquins et de photos ou je sourirai.
    Pas de dernier repas cependant. J’aimerai bien mourir tranquille en grande discussion avec moi-même, sans personne à côté à devoir déjà consoler alors que je ne suis pas encore trépassé.
    Mais ce monde me laissera t-il réussir ma mort ? A la vitesse où les bonnes choses reculent, je n’en suis pas si sûr.

    Réponse
  27. Oups, parti trop vite : les mots ONT un sens, bien entendu !

    Réponse

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