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Mes plus sincères salutations

Par Agnès Maillard
25 novembre 2011

C’est l’été en Maurienne et je dois avoir 14 ans. Les journées sont longues, lumineuses, remplies de nos jeux et de nos cris. On est une bande de potes. On est les terreurs de la montagne.


Ma saison préféréeIl y a Steph’, bien sûr, ma sœur de lait, ma sœur ennemie, celle qui nous vaut d’avoir toujours des tas de copains. Parfois, il y a Fabrice, qui monte du chef-lieu, droit par les sentiers de vaches et le plus souvent, il y a François et Florence, les gosses du chalet juste au-dessus du nôtre. Flo est souvent un peu en retrait, un peu plus sèche, plus volontaire aussi, plus dure, mais ça ne me dérange pas, même si je préfère son frère. De toute manière, j’ai toujours préféré les garçons, leur compagnie franche, leurs jeux de guerrier, leurs blagues bien lourdes et leur brin de folie furieuse. Je suis un peu sexiste sur les bords, mais je l’ai toujours été un chouia. Du jour où ma grand-mère a fait tomber mes longues anglaises blondes sous les ciseaux furieux du merlan, j’ai toujours cultivé un côté petit mec, même maintenant, même normalisée avec mes robes et mes talons.

Cet été-là, François a construit le jeu de la mort, le vrai : une espèce de planche à roulettes maison, plus large, moins maniable, avec une sorte de caisse basse vissée dessus dans laquelle on peut tenir jusqu’à deux, à condition de tenir les jambes relevées à l’extérieur. Le jeu de la mort, c’est donc de remonter jusqu’à l’épingle à cheveux au-dessus de notre hameau et de s’élancer comme des braques sur la route défoncée, printemps après printemps, par les rigueurs aqueuses du dégel.
C’est une sacrée petite route de montagne qui serpente haut, jusqu’à la station, loin au-dessus. Ralliant le chef-lieu, loin au-dessous. Comme je suis en cannes, cette année-là, il m’est déjà arrivé de monter jusqu’au col, juchée sur le vélo Barbie de Steph’. Ceux qui ne connaissent que les vélos modernes à 21 vitesses ne peuvent pas comprendre, ni même seulement concevoir, comment on parvient à se hisser le long de la pente, avec cette machine rétive, sur plus de 1 000 m de dénivelé. Disons que j’avais sacrément chaud et les mollets qui tiraient un peu quand j’arrivais au col, mais que toutes les douleurs du monde ne valaient pas l’intense jouissance que je pouvais éprouver juste après, à débouler sur les flancs de la montagne, enfilant les virages à la limite du décrochage, gobant des moustiques dans de grands éclats de rire, râpant les semelles de mes Stan Smith sur le bitume éclaté, faute de freins dignes de ce nom pour contenir ma folle chevauchée.

Aussi, l’idée de faire des concours de dévalement de pente à tombeau ouvert, le cul au ras du sol, dans un engin qui ne peut pratiquement ni freiner ni tourner, est un pur délice d’excitation.
Si je pouvais me glisser dans la bande joyeuse, avec mes 40 balais bien entamés et mon regard de mère toujours un peu inquiète, je crois que j’attraperais une chevelure blanche intégrale à la vision de l’engin de la mort. Au lieu de cela, je pousse la carriole comme une sorte de bobsleigh, avant de me jeter dedans, de me faire malmener par les cahots de la route et le vent de la course qui emmêle ma tignasse indisciplinée, avant de finir à moitié râpée sur le bas-côté. C’est une chance qu’il y a moins de circulation l’été qu’à la saison hivernale, quand le Parisien aux pneus lisses imagine vraiment qu’il arrivera à la station pour l’heure de la raclette. Sinon, j’aurais probablement fini ma brève existence encastrée sous un parechoc, un 75 imprimé sur le front.

Ce jour-là, c’est François qui a perdu. Enfin, non, il a commencé par gagner. Le meilleur chrono de la saison, trajectoire parfaite qu’il n’a même pas tenté d’incurver à l’approche du virage. Il est passé tout droit, s’est envolé sur le rebord de gravier, toujours un peu relevé pour coller les voitures à leur trajectoire sinueuse et il a bien dû rester en l’air une demi-éternité triomphante, suspendu entre ciel et terre, avant d’aller s’écraser à grand fracas dans le pierrier en contrebas. On est tous encore en train de courir pour tenter d’aller ramasser les morceaux quand il escalade le rebord de la route, en vrac, des estafilades sanglantes le marbrant sur toute la surface découverte de sa peau, de grandes plaques rouges s’étendant à vue d’œil sur son épiderme. L’engin de la mort n’est plus, fracassé dans la pierraille, mais par chance, François a atterri au beau milieu d’un énorme bouquet d’orties qui ont grandement amorti sa chute et fouetté son sang.

Ce soir-là, je suis en train de faire la vaisselle quand j’entends confusément des cris venir de dehors. Dans un premier temps, je pense bien sûr que les parents sont au courant de nos chevauchées fantastiques et qu’on va se ramasser une foutue corvée de ramassage de haricots verts à la rosée du matin pour au moins 15 jours. Mais cela vient d’un peu plus loin et ça hurle plutôt que ça ne crie.
Les cris ont cette tonalité d’urgence et d’effroi qui nous fait soit fermer les volets de trouille, soit sortir sur le seuil de notre porte, portés par un élan irrésistible. Je pense au feu qui peut dévorer avidement nos beaux chalets alpestres, jusqu’à ne plus laisser que les fondations de pierre, nues et noircies. Le tintamarre est terrible et je vois Flo et François tirant leur mère sur le grand balcon de leur premier étage, pendant que leur père, comme fou de rage surgit à l’extérieur, rougeaud et éructant. C’est une telle explosion de haine que l’étreinte de la peur glace ma colonne vertébrale. Il est comme fou. Il a attrapé sa femme par les cheveux qu’elle a omis de couper depuis le début de l’été et il la fait valdinguer sous les cris de terreur de nos copains. Je n’ai jamais rien vu de semblable et pourtant, ceux qui me connaissent savent que j’en ai déjà vu bien trop pour mon âge. Flo tente de s’interposer et prend une beigne qui l’envoie bouler contre la rambarde. Je retourne dans le chalet pour demander qu’un adulte intervienne avant que tout bascule, même si, en vrai, tout a déjà basculé.

  • Oui, oui, calme-toi. Ça arrive, tu sais. Ça fait un moment que ça dure. Avec les problèmes à l’usine, ça n’arrange rien. T’inquiète pas, il a dû boire un coup de trop.
  • Non, non, mais c’est grave, il les tape, il va leur faire du mal.
  • Mais non, mais non.
  • Mais il faut les aider, on ne peut pas rester sans rien faire.

Échanges de coups d’œil silencieux et parlants à la fois entre les adultes de notre chalet.

  • Écoute, ça ne nous regarde pas.
  • Mais il va leur arriver quelque chose.
  • Mais non, tu dramatises toujours. De toute manière, si ça lui posait un problème, elle serait venue nous demander de l’aide. Si elle reste, c’est bien qu’elle y trouve son compte, non ?

Le lendemain, c’est jour de marché au chef-lieu en bas. La plupart des gens des hameaux alentour s’y retrouvent pour faire leurs courses et échanger les dernières nouvelles. Je crois que je fais un peu la gueule. Mon truc, quand ça ne va pas, c’est de faire la gueule abondamment, consciencieusement, avec le silence le plus bruyant que je puisse créer. Voilà justement le père de Flo et François en train de remplir son panier un peu plus loin. Je le connais bien. Enfin, c’est que je croyais, quand je le saluais du haut de mon vélo. Là, il est venu seul au ravitaillement. Forcément, avec ce qu’il leur a foutu sur la gueule la veille au soir, il n’allait pas les exhiber au bled en chef le lendemain matin. Parce que derrière nos volets fermés, je les ai encore entendu gueuler un bon moment, les voisins.

  • Bonjour.

Il serre la paluche de tout le monde, tout le monde lui serre la sienne. Il me fout la nausée. Rien, pas un mot, pas une allusion à la veille. N’ayons l’air de rien, surtout.

  • Ben alors, petit lion, tu boudes ?

Si ma haine pouvait se matérialiser, là, tout de suite, ce crétin serait carbonisé sur pied et je cracherai sur ses cendres.
Je balance juste aussi fort que je peux :

  • Je ne salue pas les connards qui frappent leur famille.

L’instant d’après, c’est comme si tout le marché s’était mis à bouder à son tour.

Je n’ai jamais revu Flo et François, mais aujourd’hui, comme des tas d’autres jours depuis, je pense à eux.

Mes plus sincères salutations 1

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44 Commentaires

  1. Wow ! Héhéhé, bien envoyé ! Le carbonisage, ça a du le faire, en fait.

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  2. Se faire moucher devant tout le marché par une gamine de 14 ans, il a dû accuser le coup, ça fait quand même plaisir, non?

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  3. En fait, il n’est jamais bon d’avoir raison seule contre tous. Il y a 25 ans, ça ne se faisait juste pas. Les violences domestiques, c’était des affaires privées. Et puis souvent, on t’expliquait que tu ne pouvais pas comprendre, que c’était un bon gars, que je ne savais pas toute l’histoire. Et puis, en ces temps, déjà, Pechiney avait déjà commencé à remplir les charrettes, les gars tournaient en rond et à la Villageoise, et puis, et puis… bref, cela a mis tout le monde mal à l’aise. je ne me suis pas faite punir, mais certainement pas féliciter non plus. Tout le monde s’est empressé de faire comme si de rien n’était et de passer à autre chose.

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  4. Oui, je comprends surtout que ça a pas été facile. Si tu t’es pas fait engueuler, compte tenu de l’époque, c’est quand même significatif: ils savaient bien que ç’aurait été difficile à justifier. Mais aussi, bien sûr le plus "sage" était de plus en parler, tenter d’annuler.

    Sauf que ce qui a été dit a été dit. Tu n’es pas fière d’avoir eu ce courage? Pas beaucoup de gamines de cet âge auraient osé.

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  5. Franchement, tu te sens plus péteuse que courageuse et c’est plus le fruit de la colère que d’une stratégie politique, tu vois.

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  6. Chère Agnès, après avoir dit que tu nous lâchais, tu reviens à intervalles de plus en plus courts. Je ne suis probablement pas le seul à être content. Entretemps, il y a aussi les photos sur Flickr.

    Pour occuper un peu paul, les harpies et les mal-comprenants :
    « Si elle reste, c’est bien qu’elle y trouve son compte, non ? »
    On parle beaucoup des femmes battues, mais on dit moins que y en a qui méritent, quand même !

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  7. @Jardin & Agnès
    "….tenter d’annuler…."
    Le révisionnisme est un désespoir.
    De droite.

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  8. Du vécu, un sujet sur lequel je n’arrive pas à plaisanter… et les larmes me montent devant chaque histoire, comme celle-là et tant d’autres… un jour il faudrait que je raconte…

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  9. Chaque chose en son temps. C’est ce que la société moderne veut nous faire oublier. Le rythme intime des choses, la nécessaire patience de laisser du temps s’ajouter au temps et les douleurs assassines s’arrondir sous la caresse des souvenirs.

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  10. John (6) ou l’art du suicide !
    "…y en a qui méritent, quand même !"
    Ah! le pauvre fou ! LOL

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  11. En dessous de notre appart nous avons un couple avec trois enfants. Là aussi, le père violent s’en prend à sa femme et ses enfants. Nous avions discuté avec la voisine un jour en se croisant dans l’escalier le lendemain d’une scène pénible en l’invitant à venir se réfugier chez nous elle et ses enfants si ça se reproduisait. Des larmes lui sont venues aux yeux. Quelques temps plus tard, nouvelle scène de ménage : la femme criait sous les coups et lui vociférait furieusement en la traitant de tous les noms. Nous sommes descendus ma compagne et moi. Le mec s’est excusé pour le bruit. On lui a fait comprendre que ce n’était pas le bruit qui était la cause de notre visite mais sa violence envers sa femme. Il nous a lancé d’un air de défi "vous pouvez appeler la police !". Nous lui avons répondu que c’est ce que nous ferions à la moindre récidive. Depuis, nous n’avons jamais plus rien entendu. Cela ne veut pas dire que sa femme ne subit plus aucune violence hélas ! Le pire c’est que cette femme nous salue à peine et ne nous adresse plus la parole depuis ce jour …

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  12. De la violence qui ne dit pas son nom

    Autre lieu, autre temps. Je suis chez une copine de classe pour des révisions. Milieu petit-bourgeois avec la raie sur le côté. Ma copine n’est pas du genre expansif, elle a tout de même une caractéristique intéressante à mes yeux : elle se ronge les ongles. Mais vraiment. Elle se bouffe tous les ongles. Entièrement. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un petit bourrelet de viande sur la dernière phalange de chaque doigt. Impressionnant.

    La maison est plutôt sympa, bonne déco ère pré-Ikéa. La mère est grande, mince, un peu guindée, droite comme une tragédie grecque. Le frangin est un frangin standard : il se chamaille avec sa sœur et bricole dans son coin.

    Après, j’ai déjà bourlingué, j’ai déjà posé mes guêtres dans des tas de maisons différentes, du lumpenprolétariat aux lambris de la noblesse, je m’adapte partout, je suis quelqu’un de facilitant, mimétisme social en option. C’est une maison un peu froide et sans joie, mais sans plus.

    Finalement, l’heure tourne et on me propose de rester dîner avant de me ramener. Je ne refuse jamais une bonne écuelle tendue. On discutaille tranquillement jusqu’à ce que le père rentre du boulot. D’un coup, l’air est plus épais. C’est assez bizarre ce malaise. Le gars est plutôt affable quoiqu’un peu fatigué de sa journée. C’est un patron, alors, forcément, comme il va nous le rappeler régulièrement pendant le repas, il bosse beaucoup, il n’a pas d’heure et donc il rentre toujours un peu à l’improviste… heureusement que sa petite femme est toujours prête à le recevoir. La petite femme en question, plus grande que lui par ailleurs, n’accueille pas le compliment avec une joie débordante. Je ne suis pas encore éthologue, mais depuis qu’il est là, la tension est palpable et le stress se traduit par d’infimes crispations de la famille. C’est un peu comme une soirée d’août, où tout le monde halète comme un poisson hors de l’eau en attendant que l’orage veuille bien péter. Je fais mon moulin à paroles : j’ai toujours des histoires à raconter, et généralement, ça déplombe pas mal l’ambiance.

    Pour le dessert, la mère se lève et clac, il l’attrape au vol par la taille, comme une grosse araignée qui vient de chopper une mouche.

    • N’est-ce pas qu’elle est bien, ma petite femme ?

    Il a un tel air carnassier que j’ai l’impression qu’il va la décapiter d’un coup de dent avant de la boire à même le cou. Elle est plus raide que la justice des comparutions immédiates. On est dans un coffrage de pilier et quelqu’un vient de verser du béton à prise rapide dans la cuisine.

    • Et elle a mis sa jolie jupe portefeuille pour me faire plaisir

    Dans deux secondes, il va demander du Chianti pour accompagner son foie… Sa main conquérante glisse sur ses fesses à elle et joue à écarter un pan de la jupe. Elle résiste maladroitement en tentant de lui échapper. Je suis soufflée par l’intensité de la scène, les gosses sont tendus comme des arcs, j’ai vachement envie d’être ailleurs, là, tout de suite.

    • Non, c’est très bien, la jupe portefeuille, tu sais que je l’aime, mais pourquoi la mettre quand je ne suis pas là ?

    Elle se tortille et il continue à jouer avec les plis du tissu. Sa voix est maintenant menaçante, crissante, mais il continue de sourire, comme si tout cela était parfaitement naturel.

    • Parce qu’elle est si facile à enlever, alors tu la mets quand je ne suis pas là…

    J’ai l’impression qu’il va la foutre à poil, comme ça, au milieu de la cuisine, devant les gosses et l’invitée et qu’il va la ruer de coups.

    • Parce que c’est quand même une jupe de salope, non ?

    De nouveau la main de glace qui se referme sur mon bulbe rachidien. Il n’élève pas la voix, mais j’ai compris qu’il ne le fera pas. J’ai compris qu’il n’a jamais levé la main sur personne. Pas besoin. C’est une démonstration de force et de domination dont je ne sais toujours pas si elle a été mise en scène à mon usage exclusif ou s’il a suffisamment fondu les plombs pour n’en avoir rien à foutre d’avoir un témoin. Pas de cris, pas de beigne, mais la violence à l’état brut. État de sidération généralisé.

    Il a désamorcé le truc d’un coup, par un ordre sec, un demi-sourire, il la laisse reprendre sa tâche silencieuse, tout le monde replonge son nez dans l’assiette. Et je repense aux mains de ma copine. Tout l’or du monde n’aurait pu m’obliger à retourner dans cette famille, construite sur cette dynamique perverse qui alimente probablement la rubrique faits divers des journaux.

    Je pense que depuis le temps, les ongles de ma copine ont dû finir par repousser.

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  13. @ erasmos

    elle a du prendre doublement cher à cause de votre intervention…"si tu gueulais moins connasse les voisins entendraient pas, t’as vu pour quoi tu me fais passer en plus de tout le reste?" maintenant on ne l’entend plus crier. ça ne veut vraiment pas dire qu’il a fini de cogner.
    il aurait mieux valu appeler la police immédiatement.
    c’est la seule intervention qui peut jouer positivement…quand ces messieurs daignent cesser d’encabanner du shiteux pour s’occuper des "problèmes intimes des couples" comme ils disent…
    une femme battue est bien seule dans sa merde, va. personne n’en a rien à secouer, personne n’a réellement envie de prendre le problème en charge. on s’indigne une fois plus ou moins fort, comme on le fait quand on voit un sdf avec des gosses l’hiver, mais on ne prend pas en charge. on va lui dire de déposer plainte mais personne ne l’accompagnera pour savoir si la plainte sera bien prise. on va lui dire de partir de son domicile mais personne ne lui ouvrira une porte.
    bien penser c’est facile. bien agir c’est autre chose, ça coûte, hein. la France c’est le pays roi du bien penser…

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  14. Est-ce qu’une matronne à la Mme Lepic (poil de carotte) attirerait davantage de réprobation sociale à son encontre ?

    Avec la lutte contre le sexisme privé et social, la compassion des temps bibliques est toujours d’actualité !

    Peut-être que le net permettra d’en éclairer un peu la voie, comme ici par exemple, mais je crois que cette compassion auprès de tous est naturelle et ne s’épanouis vraiment qu’avec des êtres libres, vivant et luttant au possible contre les entraves ataviques imposées par les sociétés collectivistes (comme la nôtre).

    En oubliant les shémas sociaux inculqués, aspirer à vivre sans contrainte est la véritable lutte sociale, c’est même la lutte la plus élaborée en chacun de nous pour parvenir enfin au profit grandissant partagé entre tous.

    No pasaran !

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  15. "Je pense que depuis le temps, les ongles de ma copine ont dû finir par repousser."
    Hmmm, pas si sûr. Mais je lui souhaite.
    ton histoire est glaçante. Et elle relate bien la violence ordinaire intra familiale.

    Réponse
  16. J’avais des bleus, mais cachés par les vêtements.
    C’est qu’il faisait attention…
    Et puis un jour, après longtemps de bleus, j’ai arrêté de tirer sur mes manches et de mettre des foulards et des écharpes autour du cou.
    Appel au secours?
    Donc, désormais, ça se voyait,
    Tout le monde a vu, personne n’a rien dit.
    La famille, les collègues, personne.
    Lui, ça ne lui a pas plu. C’est vrai que ça la foutait mal, malgré la complaisance ambiante.

    Alors il a changé de technique: l’humiliation permanente, le harcèlement qui bien sur étaient déjà bien en place, il en a usé au grand jour,en public, devant des inconnus ou pas: à la caisse du magasin, à la terrasse du café, dans les lieux publics .
    Là, pas de risque pour lui, personne ne mouftait, il l’avait parié, et il avait eu raison.
    Et c’est pire. On n’est qu’une souffrance exposée, glacée, solitaire, un trophée muet.
    Parce que la douleur de vivre ça fait qu’on disparait, qu’on n’est pas là, on n’existe plus.
    Il n’y a que le poids de la peur.
    ça pèse tant qu’on n’a plus de souffle.
    Va essayer réfléchir, de prendre du recul, quand ton cerveau ne fait que percevoir la peur, et rien d’autre.
    Même pas question de gueuler, d’insulter, quitte à en reprendre une, comme ça peut se passer à huis clos.
    Et pas de solution. Parce qu’il faudrait parler, et que tout est en place pour qu’on reste muette.

    Alors tant qu’une moitié de l’humanité pensera, croira, ressentira, justifiera que l’autre moitié vaut moins, et qu’elle peut en user comme elle veut, à quelque degré que ce soit, tant que les mêmes éluderont la question ou penseront qu’on la règlera plus tard, quand on aura résolu les problèmes sérieux, on n’avancera pas vraiment.

    Et je n’aime pas le terme "femme battue", comme s’il suffisait de définir une catégorie.
    Mes enfants et moi étions victimes de violences.
    Nous étions isolés et moins forts.

    Réponse
  17. "Parce qu’il faudrait parler, et que tout est en place pour qu’on reste muette."

    Essayez donc de martyriser un chat, à mains nues, dans le clos d’une cabane de jardin.

    Vous verrez alors surgir spontanément dans ce petit être tout ce que la société collectiviste avec son propagandisme acharné nous arrache de défenses individuelles pour son seul profit.
    Pour son seul profit !

    PS : Mes chats me disent…. Miaowwww !

    Réponse
  18. Tout ce que vous dîtes évoque en moi les paroles de Norbert Zongo: "le pire n’est pas la méchanceté des hommes mauvais mais le silence des hommes bons". Courage à toutes.

    Réponse
  19. "le pire n’est pas la méchanceté des hommes mauvais mais le silence des hommes bons"
    Mis sur mon blog, clair et net !

    Merci.

    Réponse
  20. "Essayez donc de martyriser un chat, à mains nues, dans le clos d’une cabane de jardin.

    Vous verrez alors surgir spontanément dans ce petit être tout ce que la société collectiviste avec son propagandisme acharné nous arrache de défenses individuelles pour son seul profit.
    Pour son seul profit !"

    non sans blague !
    déjà rien que de dire que la société actuelle est collectiviste ça pue son libertarianisme que l’ump ne dénie pas

    mais du coup, là pour les chats, on se doute hein que les chats qui se font torturer par des enfants libertariens c’est bien parce qu’ils y trouvent leur compte hein, comme les femmes biensûr…

    donc c’est pareil hein, l’indication de pupuce de porter plainte ou d’alerter la police dès la première fois, c’est bon pour les lâches ou les sans couilles hein…

    ben c’est pourtant ce que je vais à chaque fois que je suis témoin de ce genre de chose. et contrairement à ce que je crains, les flics ne se foutent pas à chaque fois de ma démarche.

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  21. j’suis resté poli et j’ai longuement hésité : mais y’a vraiment des gens qui méritent non seulement des insultes mais aussi des gorges tranchées.

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  22. @ Paul
    Pardon de ne pas dévoiler l’entière signification de mes interventions, en fait, je propose par cette allégorie du chat rappeler que l’essentiel de nos agresseurs se servent avant tout des inhibitions qui nous sont socialement inculquées.
    Un chat agressé ne réfléchi à rien d’autre qu’à détruire son agresseur (ou supposé tel) immédiatement et avec tous les moyens, moraux et immoraux dont il dispose pour le faire à sa convenance.
    Qui n’a pas pris un soudain coup de griffe d’un matou sans avertissement préalable ?

    Lorsque nous inculquons à un enfant que : "ce n’est pas bien de rapporter/dénoncer" on risque de le plonger dans l’embarras devant des tortures physiques ou morales qu’il peut subir sans savoir comment s’en défendre ni demander de l’aide.
    À une petite fille soumise à l’autorité parentale qui sait toujours tout mieux qu’elle, surtout le sexe, (contrairement au petit garçon dont on vante et rit publiquement les frasques) on lui ôte les griffes mentales de sa propre défense. On la victimise.
    S’il fallait une correction, elle est faite. 🙂

    Réponse
  23. "Le rythme intime des choses, la nécessaire patience de laisser du temps s’ajouter au temps et les douleurs assassines s’arrondir sous la caresse des souvenirs."

    Très joli Agnès. Très poétique.

    Quoique si j’admire la forme (vraiment), je suis pour un face à face avec les souvenirs… L’unique moyen d’avancer vraiment (selon moi), c’est de comprendre, de décortiquer, de dénouer l’origine de ses douleurs (et elle est en nous, l’autre, même si c’est un tortionnaire, ne souffre pas à notre place) et de la sublimer. Sinon, on risque de la reproduire.

    @ garluche

    "tant qu’une moitié de l’humanité pensera, croira, ressentira, justifiera que l’autre moitié vaut moins"

    heu… Je ne me sens pas concerné. Ce qui en soi dément cette affirmation… J’appartiens nécessairement à l’une ou l’autre. Personnellement, j’estime qu’on "vaut" tous la même chose. c.a.d. pas grand chose et immensément à la fois.

    Pas de solution.
    Bon, c’est facile à dire de derrière un clavier, mais la solution, c’est de se casser. C’est toujours mieux que le suicide à petit feu. Ne pas le faire, c’est ne pas croire en soi (et la première chose à retrouver, c’est de la confiance en soi, ce qui ramène à ma première remarque à Agnès).

    Réponse
  24. après la correction de smolsky : ben non
    ça c’est encore de la négation individualiste à tout crin et fort habile

    les agresseurs ne se servent pas que des inhibitions éventuellement intégrées par certaines personnes dans leur histoire de vie.

    les agresseurs sont aussi très habiles à choisir leurs cibles

    le chat qui donne un coup de griffe sans prévenir ne le fait pas comme ça
    ça n’a rien à voir.

    les agresseurs sont précisément les plus belles productions du modèle individualiste libéral qui chient sur le sens de l’interdépendance collective qui n’a rien à voir avec ce qu’ils en disent d’ailleurs, justement par ce que ce sens indique précisément de ne pas se comporter comme ils le font. c’est cet état d’esprit qui finit par son nihilisme permanent de l’autre comme personne et non comme objet de domination par inhiber des personnes déjà affaiblies par l’existence ordinaire le poids des contingeances quotidiennes dans un cadre régulé par la loi du plus fort et du plus méchant, du plus indifférent à la bonté. tant et si bien que s’il est facile de définir le mal il est devenu très difficile de définir la bonté parce que l’on craint qu’elle ne soit pervertie et récupérée par les tenants du mal.

    Réponse
  25. L’image du chat est une allégorie de notre nature sauvage et bestiale que la socialisation collectiviste contraint de manière abusive.
    Pardon à tous les chats.

    Oui, les agresseurs n’utilisent pas "seulement" nos inhibition, ce qui est déjà précisé :
    "…nos agresseurs se servent avant tout des inhibitions…"

    Oui, l’individualisme sert aussi au développement du fascisme.
    Ce n’est pourtant pas parce que hitler était végétarien qu’être végétarien rend fatalement fasciste.

    Réponse
  26. non
    vous êtes simplement un habile antisocial qui manipule les termes et les analogies …

    Réponse
  27. "les agresseurs sont précisément les plus belles productions du modèle individualiste libéral"

    les agresseurs n’ont pas attendu le modèle individualiste libéral pour sévir, on les retrouve quel que soit le modèle.

    parfois l’idéologisme frise le ridicule

    Réponse
  28. Tant il est vrai que :
    "Notre pire ennemi est celui qui vit tapis en nous."

    Les sociétés collectivistes ont pour propos essentiel l’égalisation (légalisation) de la nature humaine.
    Pour ce faire, elles développent une "pratice" venue des temps immémoriaux consistant à refouler dans la nature de chacun son pire ennemi, en un ennemi commun, genre :
    Tu ne tueras point… etc

    Cette pratique ne peut mener qu’au traumatisme sans fin des individus qui la subisse.
    Voir :
    Pour une naissance sans violence :
    https://secure.wikimedia.org/wikipe
    assez démonstratif des agissements du collectivisme (tous à la même enseigne !).
    Et les travaux de Piaget :
    https://secure.wikimedia.org/wikipe
    concernant les étapes du développement de la personnalité chez l’enfant.

    On peut y deviner comment une société collectiviste fomente inexorablement des créatures emplis de haines et de rancœurs plus ou moins contenues à l’égard de tout et de tous, voire d’eux-mêmes.
    C’est le protocole de survie immédiat en action continuelle et son cortège insensé de crainte, de jalousie…
    La culture, les sentiments, l’expérience acquise peuvent en modifier l’abrupteté, mais pas nous en délier.
    Ainsi, au moindre évènement contrariant, la bestialité de notre individualité se met en branle, jusqu’à fracasser la tête des bébés de nos ennemis déclarés sur les murs de leurs maisons brûlées pour économiser des balles ! (fin du XXème siècle en … ex-Yougoslavie- Europe).

    Au contraire, une société respectant l’individualité forgera les armes propres à chacun pour établir cette rencontre avec "son pire ennemi", parce qu’en chacun est tapis un ennemi à entendre différemment.
    Non plus le repousser et l’enfouir avec crainte, mais l’aborder avec raison et en tirer toute l’énergie possible.
    Je pense que la pratique de la sorcellerie peut ("de très loin" tout de même) s’apparenter à cela, la cartomancie… et autres en seraient les avatars nécessaires mais bien castrés.

    Il me semble enfin que la voie suivie par le "danseur brésilien" n’est pas la voie de tous, elle lui est propre, lui appartient, le nourris de lui-même, lui donne la force et la volonté nécessaire pour l’entreprendre et "n’emmerder personne" avec, bien au contraire !
    Ce n’est pas une voie barbare/libérale, c’est la voie de l’anarchie, naturelle en chacun.

    Hop !

    Réponse
  29. La violence quotidienne est dégueulasse, qq soit sa forme, et ne se justifie pas de théorisations.
    Mais quel ramassis de clichés narcissiques dans cette page

    Réponse
  30. "La violence quotidienne est dégueulasse, qq soit sa forme, et ne se justifie pas"
    Qui parle de justification ?
    On peut tout de même débattre ici sur l’identification des causes sociales qui mènent à la propagation, ou à minima, au maintien culturel et cultuel des violences intimes faites à l’encontre des personnes affaiblies sans en justifier pour autant les individus qui les exploitent, les pratiquent et les perpétuent.

    Si l’on se contente d’annoncer : la violence c’est les autres… Bel exploit ! Et après..?

    Réponse
  31. @smolski

    C’est sûr qu’en citant cette phrase en omettant les deux derniers mots, le sens en devient tout autre… Mais ca illustre involontairement un peu ce que j’évoquais…

    Par ailleurs, bien d’accord avec vous concernant cet ennemi qui se tapit en nous.
    Ce que je voulais modestement dire, c’est que les determinismes divers conduisant à la violence, ou à l’oppression de son prochain, ne peuvent apporter qu’un éclairage parcellaire sur ce qui nous agit dans notre rapport à l’autre. Non pas qu’il ne faille pas s’interesser à ces derniers, bien au contraire, mais aussi ne pas oublier que fondamentalement, quelque chose "échappe" au savoir, à l’objectivation, et que cela met, je crois, notre espèce dans un drôle d’embarras, et l’amène à une certaine violence (asservissement, maîtrise, pouvoir, …).
    Sinon, il est vrai que Piaget, dans le genre uniformisation de la pensée, c’est pas mal…

    Quant à l’article lui-même, désolé de trouver ça d’un sirupeux assez prononcé…
    C’est un vrai héros cette Agnès…

    Une petite citation que j’aime bien pour finir:
    "La férocité de l’homme à l’endroit de son semblable dépasse tout ce que peuvent les animaux, et face à la menace qu’elle jette sur la nature entière, les carnassiers eux-mêmes reculent, horrifiés." (Baltahsar Gracian).

    Réponse
  32. Sirupeux ?????…….. vraiment ?

    Réponse
  33. "La violence quotidienne est dégueulasse, qq soit sa forme, et ne se justifie pas de théorisations."
    Pardon, si j’ai coupé précédemment la fin de votre phrase en citation, c’était simplement dans le but d’élargir votre propos à toutes les interventions suivantes qui pourraient en découdre… Non pour en dénaturer l’aspect.
    🙂
    "fondamentalement, quelque chose "échappe" au savoir, à l’objectivation, et que cela met, je crois, notre espèce dans un drôle d’embarras"
    Contrairement au proverbe, notre main droite sait bien ce que fait notre main gauche, même si elle ne s’en soucis pas plus que ça !
    Il paraît donc probable qu’il en est ainsi pour tout ce qui concerne chacun à lui-même, dans la totalité.
    Pour l’être unique que nous sommes, les corrélliations sues et ignorées en lui sont aussi fondamentales les unes que les autres.
    Aussi, sans en primer la teneur, en pénétrant l’évidences des premières, en les affrontant courageusement, nous pouvons peut-être y trouver un point d’ancrage pour nous en dévoiler davantage sur les secondes encore obscures ?

    Réponse
  34. ben… oui… désolé… Sirupeux dans le sens un peu trop lourd et moraliste à mon goût…

    Concernant cette question de l’objectivation des mécanismes sous-jacents aux violences sociales, discriminatoires, etc, j’arrive bien mieux à avancer quand l’objectivation concerne des choses bien plus ténues, et pouvant me concerner. Bourdieu parlait des habitus pour faire vite, qui échappent aux acteurs eux-mêmes.
    Ainsi, ca m’est plus utile de lire des auteurs qui questionnent autour de leurs propres inclinations et inscriptions dans des mécanismes de violences quotidiennes, que des histoires de petits héros qui, bien que jeunes et démunis, ont dénoncé tout haut ce que tout le monde taisait. Cette posture de héros me gonfle, et évoque pour moi un storytelling assez répandu et valorisé de nos jours, "me, I and myself".

    Réponse
  35. Mouhahhaha : quand tu es ado, tu n’es jamais un héros, au mieux une merdeuse, une chieuse et une tête de pioche. Tu crois qu’il y a une posture là-dedans? Je raconte un passage de ma vie, c’est tout, un truc qui m’a quand même bien marquée. Oui, j’ai gueulé, parce que ça me faisait gerber… et après? Tu crois vraiment que quoi que ce soit a changé, que les gens autour de moi se sont dit : hou là là, mais quelle sagesse, cette petite, bouh là là, mais qu’est-ce qu’on est des gros cons de lâches?

    Après on est tous retournés vaquer à nos petites histoires nombrilistes et sans intérêt, tous bien contents de ne plus évoquer cet épisode bien pénible pour tout le monde.

    Voilà tout. Y a pas de morale là-dedans, y a jamais de morale : j’écris ce que j’ai vécu et ce que je ressens. Mes sentiments t’écœurent? Personne ne te force à t’infliger cette purge.

    Réponse
  36. Oulala… et bien, il semble qu’il vaut mieux être d’accord pour discuter ici… mais c’est amusant, cela permet d’illustrer d’autres mécanismes de violence… Désolé d’avoir déclenché cette réaction là…
    La posture dont je parle, elle fait réference au moment d’écriture du texte, pas à ce que pensait la jeune adolescente de 14 ans. C’est bien cela qu’évoque l’idée de storytelling, et ca me paraissait clair dans ce que j’écrivais…
    Sinon, je ne vois pas ce qui pourrait laisser penser : " Tu crois vraiment que quoi que ce soit a changé".
    Ni non plus que vos sentiments m’écoeurent…
    Respectueusement néanmoins, malgré votre condescendence.
    Bonne continuation

    Réponse
  37. Je découvre que ma réponse sera publiée après validation…
    Je ne connais pas les procédures qui motivent cela, n’étant pas adepte et habitué à intervenir sur des blogs, mais cela me fait drôle… Décidement, on n’arrête pas de parler de violence indirectement…
    Cordialement

    Réponse
  38. éclairez-moi s’il vous plaît. Pourquoi ma réponse n’est pas publiée, alors que le message suivant qui s’interroge sur ce fait (36), est directement publié ?

    Réponse
  39. @nobody
    Je pense qu’il y a un bot (robot) qui mesure les interventions multiples et les comptabilisent à chaque ip d’intervenants.
    Ainsi, nous évitons les spams, ou bien les posts rancuniers inutiles…

    Réponse
  40. J’avais relevé le terme "sirupeux" parce qu’il me semblait particulièrement impropre, et après explications, je continue à le trouver inadapté.
    Le texte d’Agnès a pour moi, entre autres qualités, celle de nous mettre face à sa propre réaction: s’adresser à l’un des acteurs de la scène insupportable de la veille, scène que tant de gens supportent si bien.

    Le plus souvent, ( toujours? presque toujours?) , c’est soit : "c’est pas nos affaires… elle avait qu’à pas…ça arrive…pourquoi elle reste?…c’est comme ça…, soit l’absence totale de réaction.
    Rien .Rien vu. Rien entendu. Rien à en dire. S’est rien passé. Des victimes?

    Saxo écrit : la solution c’est de se casser, et bien sûr que c’est vrai.
    Mais quand on a enfin enfin envisagé de partir, (parce que… la survie,… ou les enfants,.. ou quand même un petit reste d’estime de soi) et qu’on veut le faire, tout devient pire. Plus dur.
    Faut pas croire qu’il va lâcher comme ça, le maitre des lieux et des gens!
    ( Pour rappel, un grand nombre de celles qui meurent sous les coups, meurent des mains d’un ex-compagnon. La rupture ne résout pas tout.)

    Mais c’est là qu’on a besoin de soutien, de refuge, d’aide.
    De ne plus être seule.
    On a besoin d’un regard tiers qui nous fait exister en tant que personne, et plus en tant qu’objet de mépris, de négation, d’exutoire, de chair à dominer .

    Et ce regard, on en aurait eu besoin aussi avant.
    Il aurait exprimé que rien ne justifie d’être maltraité(e). Jamais.
    Il aurait fait (re)exister.

    Mais s’adresser à celui qui se permet de démolir les autres, c’est pas mal non plus ! Chapeau !

    Réponse
  41. Ah le silence.

    Celui qui a fait que les dizaines de victimes du "frère" des "Béatitudes" de Rodez ont cru et embelli malgré leurs plaintes. Silence des supposés responsables de la communauté, silence de certains parents, silence de l’évêque du cru.

    Il risquait dix ans, il n’a pris que cinq. Trente huit victimes déclarées, ça met le gosse à un mois et demi au tarif de groupe. Elle est pas belle la vie ?

    Réponse
  42. Ou comment se téléscope dans l’actualité un prêtre qui s’en tire à bon compte avec 38 victimes et un type un peu bizarre qui meurt littéralement de honte parce qu’on l’avait pris pour un pédophile….

    C’est sur que des fois c’est limite gerbant

    Réponse
  43. "La prison passe alors d’une fonction punitive à une visée « normalisatrice »… Loin de contribuer à l’"émancipation" de l’Humanité, idéal hérité des Lumières, la Société moderne s’apparente de plus en plus à de la surveillance organisée.

    Le succès de ce système aidant, la seconde conséquence de sa mise en place est son adoption par d’autres institutions que la seule prison, à commencer par l’atelier, où quelques contremaîtres suffisent désormais à contrôler des centaines de travailleurs…"
    Michel Foucault – Surveiller et punir

    La justice (ici pénale) n’est pas là pour prodiguer une mesure salvatrice.
    Elle n’est qu’un mécanisme supplémentaire prolongeant la discrimination sociale établie et ne fonctionne que pour forcer davantage notre silence collectif, celui mis en exergue dans le texte d’Agnes, celui sur nos devoirs envers autrui, victimes, coupables et innocents.
    De là ce laxisme irresponsable affiché envers un prêtre pédophile «seulement» par attouchement (voire aussi sur des mineurs «consentants» comme il l’a déclaré au début) de plus, en toute inocuité pour sa hiérarchie, son ordre, son culte, d’autres…

    Réponse
  44. Hors sujet, réaction à un tweet:

    "C’est pas que le père Noël n’existe pas, c’est juste qu’il est plus généreux avec les enfants de riches. "

    Ya un lien, pourtant, c’est comme ça que j’ai commencé à douter de son existence: il apportait à Catherine P. le vélo de mes rêves, alors que ses parents auraient très bien pu lui en acheter un, et pas les miens. Quel con, ce père noël!

    Réponse

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