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Paris, capitale internationale des amoureux, même si cela se joue à une tête de gondole avec Venise et ses miasmes d’égout à ciel ouvert. Doisneau avait dû faire poser deux étudiants en théâtre pour obtenir son célèbre cliché, alors qu’il suffit de mitrailler modérément dans les rues de la ville pour fatalement capturer une preuve d’amour. Cela dit, il reste infiniment plus difficile de photographier l’amour que le sexe.

Le sexe, lui, s’étale partout, affiches de rue à connotations lourdingues et grasses, abords kiosquiers envahis d’accroches libidineuses au possible, allusions appuyées dans la presse, la télé, avec des débats de haute volée, faut-il baiser le premier soir? ou des questions existentielles graves : Alors, Michel Rocard, est-ce que sucer, c’est tromper ? L’éducation sentimentale des ados du XXIe siècle se fait à coup de pornos, le vibro est un objet ludique et tendance qui a quitté l’intimité des boudoirs pour les vitrines de la mode chic et décomplexée et personne n’ignore que la verge européenne standard mesure 17,5 cm ou que l’Occidental moderne et sain ramone sa bourgeoise ou celle du voisin trois fois par semaine à raison de 14 à 18 minutes de coït vaillamment mené chaque fois, avec ou sans Viagra. Et tant pis pour tous ceux qui n’entrent pas dans la moyenne ! Ils feront semblant d’être comme les autres et enterreront leur honte et leurs pudeurs au fin fond de leur alcôve dérisoire et pathétique.
L’hypersexualisation de l’espace social investit notre vie privée, fait de nous des techniciens du sport en chambre et normalise nos pratiques intimes. L’orgasme se conjugue à l’impératif et l’injonction de la réussite sexuelle colonise nos imaginaires sensuels et amoureux, appauvrissant la palette des sentiments, la remplaçant par une simple mécanique des fluides, aliénante et triste. Les marchands de chair tiède font leur lit de nos pulsions canalisées et remettent le couvert quand nous nous ruons ensuite dans les centres commerciaux pour tenter de combler un vide et une frustration que nous ressentons profondément sans jamais pouvoir les nommer ou les identifier.

Le corps social contemporain est comme un ado attardé qui se focalise sur le touche-pipi et reste totalement ignare quant à la délicate question du sentiment amoureux. Il est dramatique d’être puceau à 40 ans, mais qui s’émeut de ceux qui traversent une existence humaine entière sans jamais avoir aimé ou avoir été aimés ? Qu’est-ce qu’une vie sans amour ? Qu’est-ce qu’une relation sans profondeur ?

Il n’y a ni mots ni objectif pour mettre en scène ou seulement évoquer la subtile alchimie du sentiment amoureux, celui qui lie les êtres avec plus de force et de persistance qu’aucun contrat ou qu’aucune imbrication forcenée des organes génitaux ne pourra jamais le faire. Le sentiment amoureux ne se raconte pas, il se vit, tout simplement. Parce qu’il est indicible, le sentiment amoureux ne se prête guère aux OPA médiatiques ou à la société du contrôle du comportement humain. Le sentiment amoureux est profondément subversif, il révolutionne l’existence de ceux qui le vivent, il s’affranchit des normes, des codes, des modes d’emploi, des caricatures et des réductions à l’emporte-pièce. C’est une fulgurance qui ravage tout sur son passage, qui fait crépiter les relais synaptiques comme une tempête de pop corn dans un champ de micro-ondes, c’est une évidence qui affole le rythme cardiaque, embrase les regards et embellit le monde entier. Qui pourrait décrire le cocon d’apesanteur qui isole les amoureux de la folle course du monde, le tunnel des regards qui s’accrochent dans une sublime vision sélective, la musique céleste des voix qui s’arrondissent et se fredonnent des banalités au creux d’une brume de cheveux ? L’espace intime du bien-être ensemble est la bulle d’univers en constante expansion dans laquelle les amoureux construisent d’autres possibles avec de petites briques de quotidienneté. Le sentiment amoureux se nourrit de bribes de l’autre, un souffle légèrement appuyé, un regard tendre, un rire qui soulage, un sourire immense qui envahit le monde et le rend subitement plus beau, des mots qui coulent et qui apaisent, des rires qui débordent et de l’incroyable certitude d’être enfin arrivé quelque part, d’être exactement où l’on doit être, d’être arrivé, là, chez soi, partout, et de pouvoir enfin poser ses valises.

Si le paroxysme du sentiment amoureux ajoute la fusion des chairs à celle des esprits, il n’y a pas dans la découverte sensuelle d’alter ego une part de cette course vaine à la jouissance à tout prix, à la performance brute et autosatisfaite. La rencontre des corps n’est alors que la matérialisation heureuse et partagée du plaisir intense de s’être enfin trouvés et reconnus. Il n’y a plus de maladresse dans l’exploration de l’autre, plus aucune valeur esthétique dans les gestes, les postures et les corps soudés, plus que l’ultime et intense danse de la vie, celle qui sublime le monde et les êtres et qui n’a d’autre dimension qu’un éternel présent.

Autopsie du sentiment amoureux 2

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97 Commentaires

  1. Au cuicui NRV 😉 : arf, la très, très délicate rime de l’amour toujours… Le problème d’un amour mort, c’est qu’on l’examine à la loupe du ressentiment. Si les histoires d’amour finissent mal (en général), il faut pas mal de temps et de patience pour parvenir à se rappeler que tant que ça a duré, c’était bien de l’amour. Il est parfois des ruptures qui sont des preuves d’amour ultime, quand l’un des partenaires rend sa liberté à l’autre, avant que tout ne sombre dans le mensonge, la tromperie, la mesquinerie ou la haine…

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  2. Boum, paf : en libérant le sexe et la sexualité, je trouve que la société a précisément minoré ce qui était de l’ordre de la chaleur humaine, de la complicité et du partage. C’est de cela que je parle. Ensuite, plus que de fusion, on peut effectivement parler de chaleur, de partage ou de complicité, tout ce que le sexe décomplexé, le coup sans lendemain a nettement du mal à apporter.

    La profusion sexuelle peut conduire à la misère affective. On tire son coup avec talent et maîtrise et l’on s’endort ensuite chacun de son côté, parce qu’il n’y a pas grand chose de mieux à faire ensuite. Je pense aussi au mythe de la femme sentimentale à l’opposé de l’homme qui a des besoins physique, l’incommunicabilité sexuelle et amoureuse, le mélange des genres. En fait, je pense que notre sexualité commune ne peut être totalement épanouie que dans la confiance et la chaleur d’une relation solide et ça vaut pour tout le monde.
    Maintenant, ce n’est pas un modèle absolu, il y a des variations, mais si nos besoins se résumaient au coït, nous aurions des chaleurs comme tout le monde et une histoire littéraire à chier 😉

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  3. La sexualité disséquée, chiffrée, analysée est normative et non pas libératrice, sorte d’achoppement de la société de consommation qui a justement besoin d’une grosse dose de frustration pour tourner à plein régime!

    Par contre, les gens qui vivent d’amour et d’eau fraîche, ça ne va pas participer à la Grance Relance Nationale… sauf peut-être pour Évian et Frigidaire 😉

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  4. Pas grand chose à ajouter à un texte dont je partage l’essentiel… Excellente analyse de la dérive exhibitionniste de notre société ou il semble maintenant naturel de décrire ses relations intimes dans des émissions grand-public.
    Nous évoquions ce problème avec quelques amis (es) lors de notre traditionnelle partouze du 15 août : il n’y a plus de pudeur…
    Bien amicalement
    Alain

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  5. Quel beau texte, Agnès !

    Qui me réconcilie avec la lecture de billets un peu hors de l’actualité et du temps.

    Tu poses la question :"Qu’est-ce qu’une vie sans amour ?".

    C’est celle qu’on se pose après un échec : quand on réfléchit bien, as t-on jamais été réellement aimé ?
    Pas sûr…

    Et si notre amour passé n’avait été qu’une sorte d’aspartam ? Un édulcorant qui ressemble à de l’amour, qui a le goût de l’amour, et qui ne serait qu’une vulgaire passion sexuelle ou un entichement superficiel.

    C’est une question légitime, non ?

    Qui peut se vanter d’avoir véritablement connu l’amour ?

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  6. Tu vas trop vite en besogne, je trouve. Ça me fait penser à des paroles d’une chanson qui disaient:"On nous montre du cul quand on veut de la tendresse". C’est vrai que le porn, les centres commerciaux, etc… peut remplacer la chaleur humaine, mais ça, il ne tient qu’à nous d’être un peu plus "chaleureux" si c’est vraiment ça qui nous manque.

    Ensuite tu ne regardes quand même pas que les des vidéos pornos ou des magazines de mode pour te faire une idée de la sexualité aujourd’hui ? Et toutes les chansons, toutes les séries écrites ou animées, tous les films qui mettent en scène à un moment ou un autre des histoires d’amour, ou dont c’est le principal sujet ? Du hard-rock au hip-hop hardcore, de Nirvana à Lorie ou Daft Punk, qui ne parle pas d’amour ? Du côté de l’éducation sentimentale, il faudrait aussi regarder là-bas. Car les épanchements larmoyants, sous des formes très variées, ça ne manque pas dans notre "culture".

    Donc que chez nous nous ayons les modèles pour devenir technicien de sport en chambre, peut-être (encore que les techniques évoluent assez vite ou sont parfois variées). Mais il y a d’autres modèles en concurrence je pense, et qui commencent beaucoup plus jeune (technique, mécanique des sentiments apprise en masse encore? peut-être).

    Et puis le mythe du prince charmant, je pense qu’il s’est un peu fait la malle. Avec la sublimation en même temps ? encore peut-être.

    De plus un prince fusionnel tel que tu le présentes, un autre auquel tu es lié par le sang, un autre je, que tu confond avec toi, je ne suis pas sûr que ça soit très bon. Toi qui aime les enjeux politiques, je trouve anti-politique d’avoir comme idéal la non-reconnaissance de l’autre comme autre, la fusion.

    Enfin on peut très bien aimer quelqu’un parce que justement, il est autre, sans tomber dans la pure mécanique des corps.

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  7. Sur ce coup (euh, pas très heureux ici, ce mot !), je te trouve un tantinet caricaturale, chère Agnès.

    Exemple : "en libérant le sexe et la sexualité, je trouve que la société a précisément minoré ce qui était de l’ordre de la chaleur humaine, de la complicité et du partage."

    D’abord, ce n’est pas la société qui a libéré le sexe. Ce sont les individus qui ont obligé la société à le faire (dans les années soixante/soixante-dix).

    Ensuite, ce n’est pas la société qui a "minoré" quoi que ce soit. Mais toujours les individus. Les êtres humains ont toujours un mal de chien à gérer les libertés quand elles leur tombent dessus. Vite un peu dépassés, les pauvrets.

    Le problème n’est pas de savoir si trop de sexe tue le sexe, si trop de liberté tue la liberté. Mais d’apprendre à s’en servir.

    Et là encore ce n’est pas à la société de se charger de cette "éducation". Mais à chacun d’entre nous de se prendre en main pour y parvenir.

    Une dernière chose : "tirer est un coup" est au sexe, ce que le roman-photo ou pire, les règles autoritaires du mariage, sont aux sentiments : une expression désespérément embryonnaire et un détournement de fonction.

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  8. Le transport amoureux ou l’énergie qui roule au sans-plomb 😀 recyclons, recyclons nos transports amoureux en de belles envolées lyriques qui nous font voyager à peu de frais 😉

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  9. @ Yéti, 6:

    Plus exactement, ce sont dans un premier temps les individus qui ont obligé une société racornie, moisie, hypocrite à libérer le sexe. Puis, cette même société, défaite par un formidable élan de la jeunesse, constatant que revenir en arrière était chimérique (qui a entrevu la lumière ne se laisse pas facilement remettre dans de noir) a choisi la fuite en avant, vers toujours plus de "sexe" (enfin, ce que les marchands appellent de ce nom).

    Pour une société marchande, ce qui importait, c’est que le sexe et la tendresse restent, surtout, séparés. Parce qu’on pouvait marchandiser le sexe, et pas trop la tendresse. Le résultat, c’est que, sous une autre forme, le sexe est resté une marchandise, et a même explosé ses quotas.

    Tout changer pour que rien ne change!

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  10. D’abord, commençons par les gentillesses : je suis entièrement d’accord avec ce billet. Voilà. La mécanicisation compétitive à des fins marchandes est en train de bousiller le lien humain et social, rien moins. Combien de rencontres destinées dès le départ à la partie de jambes en l’air sans lendemain auraient pu se passer différemment si l’un des deux avait osé dire :" tu es quelqu’un de chouette, d’intelligent, de drôle. Tu me plaît, mais pas que physiquement et j’ai envie qu’on se revoie, autrement, différemment. Je ressens quelque chose et je suis curieux de voir où ça peut aller tout ça. Et je sais qu’il en est de même pour toi…"

    Tout ça pour finir par quitter des appartements sur une vague promesse se se rappeler. Et oui, en effet, c’est du vécu. Et pas qu’une fois. Et je sais que je ne suis pas le seul à de demander dans quels mondes parallèles il aurait pu se passer autre chose…

    C’est ce refus catégorique d’humanité qui nous sépare tous. Cette obligation d’être dur dans une société dure, qui finit par faire penser qu’il faut être plus dur encore que les autres. Pour survivre. Pour ne pas couler. Pour garder son appart, son boulot, pour ne pas finir épave bouffée par la benzodiazépine. Les autres deviennent soit des ennemis, soit des marchandises consommables et jetables. Et le pire, c’est qu’à force, insensiblement, on accepte soi-même de devenir consommable et jetable. Dans tous les domaines.

    Rien que pour ça, rien que pour ces rendez-vous foirés à force de s’exhorter mutuellement à être des loups féroces et paumés, rien que pour ça, la société capitaliste mérite d’être ravagée. Pas réformée. Pas humanisée ou "moralisée". Ravagée. Anéantie. Détruite jusqu’au fondations.

    Ceci dit, ce soir, vous pouvez être absolument certains de me croiser dans un bar en train de faire rire une fille…

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  11. Bon, fuyons les absolus et admettons le sentiment amoureux comme une forme de confiance et de bien-être partagé, avec des graduations diverses et variées. Le sexe n’est-il pas meilleur dans une relation de confiance que dans une étreinte dictée essentiellement par le rut et la nécessité? Je n’affirme rien, je m’interroge. Parce que bon, du sexe sans un minimum d’intimité relationnelle, de chaleur humaine, est-ce que ça ne revient pas un peu à se masturber avec le corps d’unE autre?

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  12. Merci beacoup Madame pour ce très beau texte !

    vous faites des remarques qui me vont droit au coeur :

    "Le corps social contemporain est comme un ado attardé qui se focalise sur le touche-pipi et reste totalement ignare quant à la délicate question du sentiment amoureux. Il est dramatique d’être puceau à 40 ans, mais qui s’émeut de ceux qui traversent une existence humaine entière sans jamais avoir aimé ou avoir été aimés ? Qu’est-ce qu’une vie sans amour ? Qu’est-ce qu’une relation sans profondeur ?"

    Je n’ai, à 49 ans, encore jamais connu de réciprocité dans l’attachement amoureux que j’ai ressenti pour une personne. Et je sais ce que c’est que d’être repéré comme un taré en demande d’amour.

    "Le sentiment amoureux se nourrit de bribes de l’autre, un souffle légèrement appuyé, un regard tendre, un rire qui soulage, un sourire immense qui envahit le monde et le rend subitement plus beau, des mots qui coulent et qui apaisent, des rires qui débordent et de l’incroyable certitude d’être enfin arrivé quelque part, d’être exactement où l’on doit être, d’être arrivé, là, chez soi, partout, et de pouvoir enfin poser ses valises."

    c’est ce que j’ai cru plusieurs fois avoir reconnu… avant la fuite de l’autre.

    "Si le paroxysme du sentiment amoureux ajoute la fusion des chairs à celle des esprits, il n’y a pas dans la découverte sensuelle d’alter ego une part de cette course vaine à la jouissance à tout prix, à la performance brute et autosatisfaite. La rencontre des corps n’est alors que la matérialisation heureuse et partagée du plaisir intense de s’être enfin trouvés et reconnus. Il n’y a plus de maladresse dans l’exploration de l’autre, plus aucune valeur esthétique dans les gestes, les postures et les corps soudés, plus que l’ultime et intense danse de la vie, celle qui sublime le monde et les êtres et qui n’a d’autre dimension qu’un éternel présent."

    c’est ce que j’ai attendu longtemps… ne devant que m’adapter à l’intense douleur destructrice de l’abandon… ou de l’attente de l’aveu qu’on ne donnera pas suite…

    La question que je me pose c’est de savoir ce qui fait tant fuir, ce qui fait aussi qu’il n’y a plus de confiance lors ou après la rencontre, et le rapport qui me semble lourd entre la marchandisation du sexe et la bannalisation du sexe quantitatif dont vous parlez autrement et qui désapprend à sentir, a reconnaître le bonheur de la présence, de la tendresse, de la simplicité de l’être à l’autre.

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  13. Un rapport avec les "spammeurs bitumeux" (le précédent billet) ?
    Les spams où on veut absolument nous vendre du Viagra.
    Et des "spammeurs bitumeux" qui veulent vendre des tours Eiffel miniatures au pied de la Tour Eiffel.
    La Tour Eiffel, symbole phallique et machiste…

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  14. Mon je pense que l’amour en soit, c’est une ânerie. Enfin, une ânerie… Un mensonge, plutôt.

    C’est incroyablement agréable, d’être amoureux, c’est sûr, mais enfin on ne se met pas dans des états pareils pour les qualités immenses de l’autre. Celles-ci ne sont qu’une étincelle déclenchant une explosion disproportionnée.

    L’amour existe parce que l’évolution lui a trouvé une utilité : élever à deux le produit de l’amour, qui est en fait son véritable but : l’enfant, cet animal extrêmement fragile et lent à se développer. A deux, c’est plus efficace que toute seule. L’amour ne débouche pas forcément sur la reproduction, on est bien d’accord, mais le but est bien là.

    Comme il est compliqué de résister au sentiment amoureux, autant "l’exploiter" pour en faire quelque chose de vraiment beau, moins égoiste, moins possessif, moins exclusif et s’en servir comme un tremplin. J’ai une vision un peu à la CSP, sauf que je ne prétends pas me soustraire à l’amour, mais le transformer.

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  15. encore en plein dans le mille je trouve :
    "Au cuicui NRV 😉 : arf, la très, très délicate rime de l’amour toujours… Le problème d’un amour mort, c’est qu’on l’examine à la loupe du ressentiment. Si les histoires d’amour finissent mal (en général), il faut pas mal de temps et de patience pour parvenir à se rappeler que tant que ça a duré, c’était bien de l’amour. Il est parfois des ruptures qui sont des preuves d’amour ultime, quand l’un des partenaires rend sa liberté à l’autre, avant que tout ne sombre dans le mensonge, la tromperie, la mesquinerie ou la haine…"

    c’est très vrai à la lumière de mon expérience de personne systématiquement désaimée. et j’ai appris pour m’adapter aux différentes phases incontournable de ressentiments que l’on vit après l’abandon à retrouver le simple souvenir du bonheur que j’ai senti lorsque que j’aimais l’autre.

    Peu m’importe, après m’ettre vider de toute colère et douleur d’attente ou de rejet, que l’autre ne m’ait pas véritablement aimé.

    Ce que je m’efforce de retenir c’est la sincérité de l’amour que j’ai éprouvé pour l’autre, de ce bonheur d’être à ses côtés dans les circonstances de notre rencontre. de partager un temps d’être ensemble.

    Peu m’importe de n’avoir eu aucun relation sexualisée avec l’autre. ce qui comptait pour moi, c’est le sentiment de reconnaître l’autre et d’avoir espéré ou cru être moi-même reconnu et senti.

    Certes y a t-il une grande part de projection personnelle, d’espoir, dans ce sentiment. mais si je nie mes sentiments, la vie est insupportable dans ma traversée du désert.

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  16. Désolé de te contredire sur ton propre blog 😉

    Ce qui te gêne je pense est la ruine de l’entre-soi à deux, la perte de l’intimité, puisque qu’on nous dit ce qu’il faut faire jusque dans notre lit. Et tu penses que de plus les habitudes préconisées qui se massifient sont mauvaises.

    Je suis d’accord que la perte de l’entre-soi à deux peut être un problème, mais surtout en tant que cela tue la réflexion individuelle, nécessaire à notre vie politique, aujourd’hui en France. (~ même point de vue que toi donc: contrôle car aucune autonomie, aucune sphère d’action non orientée par des tiers).

    Que de plus les habitudes massifiées puissent être mauvaises, je suis aussi d’accord, en tant que des massifications d’habitudes aboutissant au contrôle de soi par d’autres, surtout quand ces autres cherchent à vous exploiter, vous diriger contre vos intérêts (maîtrise de vos émotions pour gagner votre fric, que ce soit au travail, au supermarché, etc…), je trouve pas ça terrible.

    Cependant, il ne faut pas oublier qu’il doit y avoir des tendances de fond qui facilitent le contrôle et la perte d’autonomie pour qu’on retrouve ce phénomène ailleurs que dans le domaine amoureux, et que j’ai du mal à imaginer que ces tendances ne soient pas vivaces sans la participation active sur le moyen terme des individus. La "libération" sexuelle ne se fait pas en un jour, toute seule. Le sexe s’affiche partout parce qu’il fait vendre. En résumé, les phénomènes pervers contre lesquels tu râles, nous en sommes les bienheureux acteurs. Faut-il alors râler contre les phénomènes, les considérant extérieurs, ou contre nous même ?

    Ensuite, ta description du phénomène amoureux me laisse perplexe, voire me fait tilter. D’office pour moi je préviens que c’est une illusion, mais qui vaut la peine d’être vécu, en oubliant surtout que c’est une illusion.

    Mais en laissant mon avis de côté, je ne pense as que l’amour, ou quelque passion que ce soit soit indicible. Difficile à la première personne, peut-être. Mais qu’on ne puisse pas dire ce que c’est ou en parler, je ne pense que ce soit plus difficile que n’importe quelle autre chose qui relève de l’humain. Sinon les séries roses, aussi niaises qu’elles soient, ne parle pas d’amour, jamais. Et l’amour est quelque chose d’inhumain, puisqu’il est impossible de le raconter, fut-ce par mythe, peinture ou chanson.

    Je ne crois donc pas que l’amour soit quelque chose d’aussi extraordinaire, et qu’il soit aussi insensible que ça aux OPA médiatiques. Sinon d’ailleurs, ou l’amour n’a jamais existé (alors la perte de l’intimité et celle du sentiment amoureux sont deux choses différentes, non-liées), soit l’amour ne se serait jamais massivement fondu dans l’espace médiatique (le notre).

    Je ne nie pas que l’amour puisse donner l’illusion de réinventer l’univers, et c’est assez vrai à mon sens (qu’il le réinvente). Mais cette création qui était dans sa sphère intime avant, ne pourrait-elle pas exister (en théorie) hors de l’intimité ? L’amour de l’humanité, si les saints existent, semble être aussi possible. La publicité de l’amour ne va pas forcément contre ce sentiment, quand cet amour est amour de l’humanité. Ce dernier est aussi subversif, et emporte aussi tout sur son passage. Tu raisonnes comme si l’amour ne se vivait qu’à deux, et que la subversion et le bonheur se trouvait dans une bulle, un univers à deux. Possible mais pas sûr.

    Enfin même dans le cas où l’amour entre deux, cet amour où chacun se fond dans l’autre: Si l’autre est un alter ego au sens d’un autre Je, un autre Moi, et que je l’aime parce qu’il partage les mêmes codes, manières d’aimer que moi, alors je ne l’aime pas en tant qu’autre, je l’aime en tant qu’il me ressemble. Ce qui ne me ressemble pas chez lui, je risque de ne pas l’aimer. Ce n’est pas alors un Autre Je que j’aime, mais un double partiel. Et cela est le contraire d’une attitude tolérante, où on comprend la différence, et à défaut de la justifier, on la tolère au moins un peu, la seule valable politiquement à mon sens aujourd’hui en France. Et j’espère qu’il est possible de sublimer amoureusement l’alter ego en tant que Autre.

    Après (et là je me casse tout seul la gueule, merci) s’il y a besoin pour nous d’avoir une relation fusionnelle avec quelqu’un pour avoir une sexualité épanouie, alors la sexualité empêche la tolérance aujourd’hui, et c’est bien dommage.

    Quoi qu’il en soit, merci d’aussi bien écrire^_-

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  17. Ah l’amour quelle escroquerie! Surtout si on veut désigner avec ce concept ce malstrom d’hormones qui nous ravage la santé mentale et même l’autre, tant notre société recèle peu d’endroit pour l’épancher. Un truc facile à récupérer par la marchandisation, en effet, et je ne parle pas de la prostitution. Elle a tôt fait d’en tirer son bénef, la libéralisation, de la libération des moeurs et des proclamations du vagin (un monolangue, je le rappelle): Et vas-y que j’la tune ma bagnole, et mon méga-aileron, tu l’sens bien mon méga-aileron ou y faut que j’rajoute des néons, rhah!

    D’où les tentatives frustrantes pour y rattacher la tendresse, l’abandon de soi ou autres embarquements pour "s’y taire" à bord du Titanic.

    On peut aussi essayer de s’en sortir avec l’énergie du désespoir façon CSP, les brasseurs ne s’en porteront que mieux (possib’ que je m’en rapproche, tin).

    Ou alors emprunter sa lyre au poète pour la mettre à travers la tronche des machos et des omni-violées de tous poils (pour cette dernière espèce je vous recommande les bloggeuses à la Olympe de Gauge comme http://blog.plafonddeverre.fr/).

    Et elle est où la parité hein elle est où?

    Bref, avec l’amour, à condition d’éviter le "wellbec", on peut quand même se marrer un brin et oublier la reproduction sexuée et les autres obligations qui en découlent.

    Mes idées sur le sujet font-elles de moi un handicapé du monopole du coeur? C’est probable; mais j’ai apprécié le présent billet pour ce qu’il transporte de sincérité, à des lieues du "queue jetème" du beugle-amur national et des autres roucoulades qui personnellement me la coupe, du vrai gravia.

    Allez, je ne suis pas un monstre. Quoi que…http://www.youtube.com/watch?v=ma1G

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  18. @ Agnès:

    Je suis tout à fait d’accord que baiser sans aimer revient peu ou prou à se masturber. Je laisse imaginer toutes les tortures psychologiques qu’on peut développer dans la sphère privée en partant de ça. Ça ne me paraît pas très sain.

    D’accord aussi que si je refuse la fusion entre deux Je, et que la fusion est la seule manière d’avoir une sexualité épanouie, je me tire une balle dans le pied.

    La première idée qui me vient est d’arriver à faire la gymnastique entre soi et l’autre, de se couper en deux en d’un côté sauvegardant son identité et en même temps, d’un autre côté en essayant de comprendre l’autre et en sauvegardant comme autre ce qui à présent fait partie de soi (on l’a com-pris).

    La seconde idée est de sauvegarder la fusion, quand même, mais au lieu de s’identifier dans l’autre pour fusionner, on s’identifie dans un troisième terme pour fusionner. On n’est pas l’autre, mais le produit de soi avec l’autre, comme l’autre est le produit de lui-même avec vous. (N’hésite pas à me taper si c’était ce que tu disais).

    Pour permettre la vie en commun, que la vie politique existe malgré ces bulles, je pense que la solution est alors la même qu’à l’échelle individuelle: Pour que les bulles se reconnaissent comme autres en même temps qu’elles vivent ensemble, il faut des troisièmes termes montants, la fusion des couples jusqu’à la fusion de tous les éléments de la société, où tous s’identifient à la société et où la société ne forme qu’un. On serait tous les produits de soi avec les originairement autres. Une sorte de dictature de l’unité collective indéfiniment dupliquée, où l’amour noue tout le monde. Il est même possible qu’une société soit heureuse ainsi (et tous aiment coucher avec tous ^____^, tout le monde fusionne).

    Ou alors on oublie la sexualité comme parfaitement anti-sociale, et la société organise strictement qui couche avec qui, voire supprime le sexe.

    Bref, je suis pas tout à fait au clair moi-même, et je suis tout plein de contradictions. En attendant, une très bonne idée à mon sens est de le sublimer, en écrivant des bouquins ou en étant carmélite par exemple.

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  19. Comme le souligne si justement Paul, la principale grande difficulté de l’amour, c’est la réciprocité. Tomber amoureux, c’est bien beau, mais rien ne garantit que l’objet du sentiment amoureux appréciera cette attention particulière et la ressentira à son tour. Le sentiment amoureux est difficile à vivre à cause de la grande insécurité affective dont il s’accompagne. On peut être foudroyé par quelqu’un que l’on laisse de marbre, mais, un peu comme le chat de Schrödinger (qui, en plus, bien échaudé, craint l’eau froide!), tant qu’on n’a pas déclaré sa flamme, on vit dans l’incertitude la plus complète, à collectionner les signes et les vides et à se demander s’ils sont significatifs ou seulement la projection de nos désirs dans une réalité qui nous échappe.

    Donc, oui, bien sûr, il faudrait toujours annoncer la couleur pour être fixé, mais ça revient un peu à se jeter du haut d’une falaise à poil et sans élastique : absolue ivresse de l’envol au départ et claquement mat de ta tronche qui explose sur les caillasses à l’arrivée. Faut du bide pour se jeter dans le vide et nous n’avons pas tous des vocations à ouvrir des annexes de Jardiland avec notre collection de râteaux. Car le râteau fait aussi partie de la vie amoureuse et un sale râteau dans la gueule nous enseigne qu’on devrait apprendre à tomber amoureux de gens plus intelligents et sensibles, capables d’éconduire gentiment celui ou celle qui n’a pourtant pas choisi de se fourrer dans un tel traquenard.

    Alors du coup, oui, pour éviter de se faire écorcher vif à chaque mauvaise connexion, on préfère ne choisir que des partenaires auxquels on ne risque pas de s’attacher, que des gens dont on n’en a rien cirer de savoir s’ils vous apprécient au non, des petites saillies faciles et sans lendemain, sans surprises, sans souffrances et sans promesses non plus. On vit alors un peu à l’économie, on blinde notre épiderme de bébé derrière une armure de porc épic, on est un peu comme ce voyageur qui traverse tout les pays en ne bouffant qu’au Mac-Do : la bouffe est standard, on n’est jamais surpris, ni en bien, ni en mal, on sait ce qu’on bouffera, on évite de penser aux expériences gustatives que l’on rate forcément et qui, bonnes ou mauvaise, auraient mis du relief à notre parcours et puis, tout doucement, on oublie qu’on avait un palais et qu’on savait apprécier les bonnes choses…

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  20. et pouf ! un nouveau billet !

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  21. Un très joli billet dont je partage grandement l’orientation. Sans sublimation, l’homme n’est tout simplement qu’un animal. Cela dit, il demeure aussi et toujours un animal malgré sa cérébralité. Tout le problème est de parvenir à cet équilibre délicat entre le sentiment et l’instinct : ne pas brider l’un, ne pas étouffer l’autre. Difficile…

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  22. @ madame monolecte

    ben oui on ne choisit jamais de tomber sur la personne qui vous touche…

    après il y a sa vie aussi en plus de ses sentiments qui allourdit encore plus l’élan des deux côtés. l’autre n’a pas forcément pas de sentiments, mais est souvent écrasé par d’autres contingeances. et ça, c’est parfois très lourd à endurer en toute conscience… là encore, la patience…

    même de se jeter à l’eau, ou de faire le saut sans élastique ne donne parfois rien, même pas un rateau… une autre indécision du genre, oui bien sûr mais je sais pas… et l’attente continue

    alors survient un second saut à faire, celui de s’imposer ou celui de faire un deuil

    votre billet me touche d’autant plus que je vis en ce moment une attente de ce genre, à ne même pas savoir où me jeter car pourtant je sais d’exprérience que le saut sans élastique est préférable à toute autre attente…

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  23. "L’hypersexualisation de l’espace social investit notre vie privée, fait de nous des techniciens du sport en chambre et normalise nos pratiques intimes. L’orgasme se conjugue à l’impératif et l’injonction de la réussite sexuelle colonise nos imaginaires sensuels et amoureux, appauvrissant la palette des sentiments, la remplaçant par une simple mécanique des fluides, aliénante et triste."

    C’est une différence enter Paris et les autres villes, et je m’en apperçois maintenant que je n’habite plus Paris. Disons que Paris, c’est plus concentré qu’ailleurs.

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  24. Hé !
    Mais je reconnais mon mec sur la photo !
    Et c’est qui celle-là, sur la photo ?

    😉

    (Non… je plaisante, bien sûr)

    Réponse
  25. Merci, Erasmos, pour cette contribution de poids à l’édification de ma culture générale. Je n’ai pas du tout lu ce livre, mais il est clair que je suis totalement en phase avec ce qu’écrit cette auteure. Ce qui m’amuse le plus, comme elle, c’est la ringardisation du sentiment amoureux, la ringardisation de la gentillesse (trop bon, trop con, dit-on!), la ringardisation de toutes ces valeurs dites féminines mais qui, selon moi, rendent l’ensemble de la condition humaine supportable. On revient effectivement à la vieille dicothomie des sexes, comme référence morale : le sexe fort, viril, porteur des valeurs agressives du vainqueur et le sexe faible, doux et perdant. Personnellement, je suis accro à la gentillesse, à la sincérité, à la loyauté, au respect de l’autre, à la confiance, toutes ces choses qui glissent en toi comme un baume et rendent l’existence plus douce. Un homme gentil n’est pas moins viril que le gros beauf suffisant qui claque les fesses à Ginette tout en reluquant celles de Simone. À mes yeux, il l’est probablement 100 fois plus, 100 plus attachant, 100 fois plus beau, 100 fois plus homme.

    Vive la ringardise : elle devient aujourd’hui la bannière de ralliement des résistants à la merdasserie généralisée!

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  26. Merci pour ce texte qui me fait penser à un passage du livre d’Elisabeth Weissman, La Nouvelle Guerre du Sexe. Je n’hésite pas à vous en livrer un extrait ici même :

    "Le sexe salopé ou … comment Bigard incarne la figure même de l’obscénité libérale

    L’époque n’est pas aux sentiments. Elle est au sexe, au cul. A la pulsion. Le sexe, le cul, « le sexe brut », comme dit Marcela Iacub (1) ! Voilà, ça, c’est moderne, c’est branché. Le cul, comme dit Bigard aux cinquante mille pigeons venus se régaler de sa diarrhée scatologique dans un Stade de France (pauvre France) bourré à craquer, « au moins avec le cul, pas de temps à perdre en sérénade (2). » Et il sort sa tirade du « lâcher de salopes » devant une mamie écarlate, petits cheveux permanentés, qui n’a sûrement plus vu le loup depuis des lustres, mais qui glousse de plaisir quand il lui dit : « Hein, mamie, on a tous envie de baiser ! » Honte à Bigard le plus vulgaire, le plus obscène, le plus glauques des comiques, veule et méprisant qui se gratte les couilles devant ses cinquante mille brebis égarées par le marché, sûrement des bons français, des bons voisins, qui ne feraient pas de mal à une mouche, qui se font insulter et qui en redemandent, à l’image de tous ces pauvres gens qui ont voté Sarkozy, sans savoir qu’ils donnaient les clés du poulailler à ceux qui allaient les plumer ! Au premier rang des « volatiles », un petit couple, la jeune femme est enceinte, Bigard les regarde, leur lance, pointant son index sur le gros ventre de la petite jeune femme : « Alors ç’a été niqué quand, ça ? » Bigard, cet illuminé pornocrate au stade de France, le copain du Président, qui part avec lui baiser la main du pape (1), qui ne voit même pas de contradiction entre l’amour qu’il porte au Christ (qu’il prie paraît-il toute la sainte journée) et le mépris qu’il porte à son prochain, se gratte les couilles en expliquant aux femmes comment un homme ça se les gratte, les couilles, « parce que, hein, elles ne savent pas c’que c’est qu’d’avoir des couilles, hein. C’est les escalopes qu’elle se gratte, pas vrai, la p’tite dame ? », et de choper au passage les « roubignoles » de son caméraman. N’empêche qu’il a fait école, le Bigard, sur notre président : « Maintenant, les français ont un vrai mec à l’Elysée, qui en a et qui s’en sert(1) », a dit un jour l’homme que nous avons en guise de chef de l’état ! Et c’est donc cette rupture-là que les Glucksmann père et fils applaudissent à tout rompre ? J’arrête là. J’ai mal à mon « nous ». pauvre de nous, abusés, manipulés, humiliés, salopés par l’ère libéral et sa clique sarkozyste !

    Au rencart, l’amour

    Derrière le discours de Bigard, c’est bien tout le mépris de « ceux qui ont des biens (2) » à l’égard de ceux qui n’ont rien ou si peu, le petit peuple : bêtise, démagogie, cynisme et populisme. Et dire qu’il en redemande, le petit peuple, pour cette profession de foi assassine contre l’intelligence humaine, le respect de l’autre. Comme si la plèbe applaudissait au spectacle de son propre avilissement. L’amour ? Au rencart. Allez ! Qu’on nous vire ça, cette faiblesse de l’âme, ce romanesque ringard, ce souci de l’autre, cette perte de temps. Démodé, l’amour, pas moderne; mot obscène, l’amour, obsolète, trop humain, qui est aussi, ce mouvement de l’âme si peu libéral, si généreux, qui porte en lui la dimension de l’autre, mais aussi de tous les autres : « Là où tu es tendre, tu dis ton pluriel(1). » Dans ce contexte, qui parle d’amour aujourd’hui devient un résistant. Un résistant au marché qui ne nous veut que baisant, forniquant, niquant notre prochain, à coup d’entourloupes ou de godes, justement. En affaire comme au lit; parce que le best of des relations sociales aujourd’hui dans l’ère libérale, c’est de niquer l’autre, au sens propre comme au sens figuré, autrement dit de s’en servir, de le manipuler, de prouver sur son dos et à son détriment que « je suis le meilleur, je suis le plus fort ». Il n’est que de voir comment sont récompensés aujourd’hui les patrons au parachutes dorés pour avoir licencié des milliers de travailleurs, les hommes et les femmes politiques aux lourds casiers judiciaires, aux manoeuvre frauduleuses, aux dépenses somptuaires, les imposteurs, les Tiberi, les Minc, les Balkany, les Dati(1) ou les Gaudrons(2) pour ne citer qu’eux, alors que la honte devrait les faire se terrer à cent mètres sous terre. Mais la honte dans l’éthique libérale est à ranger dans les tiroirs des vieilleries puritaines. La honte ? Connais pas. Mais la « nique », oui. Et plus tu niques ton voisin, plus tu gagnes la stature de héros. Comme tu niques, tu baises ! Voilà pourquoi l’amour aujourd’hui est obsolète et qu’on aime tant le sexe. Le sexe qui se nique et qui se jette après usage. Le sexe Kleenex. Comme l’homme finalement."

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  27. Oui à Erasmos et à l’ajout de madame monolecte

    ça fait plaisir d’entendre des gens défendre ce qui est désigné comme ringardise : la tendresse, la gentillesse (même si elle est aussi capable de colère juste en face de la domination agressive), parce que précisément la gentillesse qui se met en colère est entièrement mu par la sincérité, la loyauté à ce que l’on a de plus tendre au fond de soi et que l’on refuse de voir détruit ou gaché…

    ça fait 49 ans que je ne suis pas un homme viril mais un ringard et j’espérai tout dans le féminisme que je voyais comme remise en cause du midèle masculin et espoir que l’on développe un autre modèle d’être humain autrement basé sur la violence dominatrice… et l’esprit de niker l’autre.

    maintenant je suis fatigué de vivre.

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  28. Merci Agnès.
    Actuellement amoureux je déteste d’autant plus le MacDo depuis !

    Réponse
  29. Ben, les femmes sont pas les moins macho. Pour exemple, il m’est arrivé fréquemment lors d’une rupture d’être qualifié d’homo parce que trop compréhensif probablement, alors que précédemment les dites qualificatrices me disaient se sentir femmes avec moi lors de rapports physiques. J’ai rien contre les homos mais se faire classer comme tel par quelqu’un avec qui on a partagé de jolis moments ça laisse coit( pas coït ), comme si elles n’avaient rien compris de ce qui s’était passé. Ces moments improbables et magiques de la rencontre, un geste, un rire, une attention…

    Le fait est que j’ai passé mon temps à être amoureux des femmes, celles qui passent dans la rue, une gare ou ailleurs, un visage, une anxiété, une démarche, un parfum. C’est pas vraiment du sexe, c’est une forme de respiration poétique, du trois fois rien.

    Réponse
  30. Magnifique, très beau texte.

    Au sujet de ceux qui restent en marge de cette "hypersexualité", un ami à moi avait cette très belle phrase : "Vénus se déplait de ce siècle : le célibat règne sur son sein entiché. Quel siècle, quel historien, voire quel homme salura l’acharnement des célibataires à ne plus l’être ?"

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  31. le sexe partout ? Non, le marché…

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  32. Moi aussi, je trouve qu’il faut être gentil, être sincère, donner, etc.

    Je crois que c’est un peu de la "théorie des jeux" en quelque sorte. Quand on donne aux autres, je pense que ça a tendance à créer des "cercles vertueux", où les autres donnent en retour. Et puis, on obtient aussi la confiance des autres… c’est précieux, la confiance des autres. La confiance, ça ne s’achète pas ! C’est une sorte de réponse à ce qu’on (a) fait. C’est penser sur le long-terme.

    Alors, oui, il y en a qui ne pense qu’au court-terme. Des personnes qui prennent… un maximum, en un minimum de temps. Effectivement, ça fonctionne bien sur le court-terme. Mais quand ils n’auront plus la confiance de tout ceux qui les entourent… qu’est-ce qu’ils feront ?

    Et ce qui me frappe, c’est que maintenant, cette mentalité a investi l’univers familiale. Que ça soit les liens du mariage, ou les liens du sang, il n’y a plus de limites. C’est la concurrence universelle, généralisée… la division jusqu’au plus petit élément possible : la "personne". Alors, ça ne va peut-être pas durer (c’est une "stratégie" sur le "court-terme"). Mais ça fait quand même mal… au cœur !

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  33. Agnès : "Le sentiment amoureux ne se raconte pas, il se vit, tout simplement".

    C’est probablement ce qui se rapproche le plus de la Foi religieuse. L’autre, ce dieu, devient le réceptacle de tous nos espoirs qui se projette sur lui sans conditions.

    Quand nos projections mutuelles ne fonctionnent plus, parce que l’autre n’est pas nous, alors naît le véritable amour. Celui qui se satisfait de la simple réalité. C’est un amour très terre à terre, très loin de la passion du début qui nous consumait comme un feu de paille. Alors on va "à l’amour" comme le croyant va à l’Église, pour raviver sa foi, pour communier d’elle. L’habitude fait le reste et si on a un bel esprit, on finit par s’installer dans une très belle affection.

    La vie ne s’apprécie que dans un contexte cohérent. L’amour aussi.

    Gandhi disait : « En réalité, il existe autant de religions que d’individus ». C’est probablement aussi le cas des amours.

    Pierre Meur
    Belgique

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  34. hmmm,
    Amour, amour…
    C’est un leurre dans lequel tous les êtres sensibles se jettent sans modération. opposer l’amour au sexe, n’a pour moi pas grand sens (si on parle du sentiment amoureux, en tout cas).
    Évidemment Agnès, le sexe tel qui nous est étalé dans la pub, à la télé, sur internet, dans les magazines où normalisé dans notre société dépasse le stade de l’indécence…
    On peut facilement imaginer qu’il frustre les plus introvertis et qu’il dope les extravertis (encore que), ou tout simplement qu’il banalise des pratiques et normalise les rapports entre les partenaires…
    Maintenant, l’amour, ou plus précisément le sentiment amoureux n’est pas sans rapport avec le sexe (ce que pourtant j’ai cru pendant des années), il se déclenche précisément lorsqu’on perçoit le désir de l’autre. Si l’autre en question a la chance (ou le malheur dans certains cas) de répondre à une certaine projection qu’on se fait de notre propre désir, tous les ingrédients sont là pour lancer la machine amoureuse.

    C’est certes chouette et plaisant d’être malade, investi du sentiment de sacrifice pour quelqu’un d’autre… Mais si on s’arrête là, ce sentiment reste profondément égoïste. Il n’est que le reflet de notre propre narcissisme (la présence de l’être aimé nous remonte dans notre propre estime) phénomène décuplé par un emballement hormonal…
    Non, le seul moyen, selon moi pour que le sentiment amoureux devienne transcendant est le transfert vers un amour généralisé. Lorsqu’on utilise sa propre dopamine pour la défocaliser de la personne qu’on aime vers toutes les personnes de son entourage (plus si possible), le sentiment amoureux cesse d’être égoïste, et on devient soi-même meilleur…
    C’est une expérience que j’ai vécue (je ne voulais plus "tomber" amoureux, et je l’étais j’en ai donc longtemps parlé avec la personne aimée qui aujourd’hui est ma compagne et ce faisant, j’ai dépassé ce stade qu’avant j’idéalisais).

    Finalement, aujourd’hui ce que je ne comprends pas, ou du moins ce qui m’interpelle, c’est précisément la place contradictoire du sexe dans nos sociétés. Interdit, tabou par la morale et les religions (regardons à quel points aux états unis, je pense qu’il ne s’agit que d’une forme de complexe d’œdipe social non dépassé ), et valorisé dans la culture (macho) à laquelle on est soumis…

    C’est précisément cette opposition qui crée les pires fantasmes et encourage cette vision idyllique du sentiment amoureux (que je trouve destructeur aujourd’hui, précisément parce qu’il renferme le couple sur lui même). Elle génère des générations de gens passionnés qui s’accrochent à condamner l’adultère à se surveiller les uns les autres, à favoriser les crimes passionnels… Dans une société ou la véritable émancipation devrait se trouver dans l’Amour (avec un grand A) de l’autre.
    Ce qui, en aucun cas n’est contradictoire avec la fidelité et le couple, si elle est choisie pour donner une base affective stable à des enfants, par exemple, ou avec une autre forme d’organisation sociale, si on en décide d’une autre (ce qui, au passage pourrait servir à remettre à plat la question de l’égalité entre le sexes, mais je m’égare 🙂 ).

    je ne sais pas si j’ai été très clair… Ce n’est pas évident, la question est assez profonde.
    en résumé.
    Le sexe, c’est notre animalité. L’amour, c’est la maladie qui y est associée. Une solution (pour s’émanciper) consiste à utiliser l’énergie procurée par la maladie pour avancer…

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  35. Saxo @35 : « C’est un leurre dans lequel tous les êtres sensibles se jettent sans modération. opposer l’amour au sexe, n’a pour moi pas grand sens (si on parle du sentiment amoureux, en tout cas) ».

    Pourtant, le désir amoureux n’est pas le sentiment amoureux. C’est la priorité donné au désir qui nous le fait assimiler au sentiment. Vous aimez vos parents, vos enfants, mais vous n’avez pas de désir amoureux envers eux.

    Ce n’est pas parce que vous avez des rapports sexuels avec votre conjoint, que ce sont ces rapports qui guident votre sentiment amoureux. C’est plutôt l’inverse. C’est parce que vous avez un sentiments amoureux pour votre conjoint et que les conventions morales acceptent les rapports sexuels entre conjoints autrement que pour la reproduction, que vous avez des rapports sexuels avec votre conjoint.

    Nous sommes tous formatés par les conventions morales parce qu’elles y ont été ancrées par notre éducation. Nous sommes donc enclin à être "favorable" à l’attente de ces conventions.

    Le sentiment amoureux est la marque d’une civilisation "évoluée". C’est un sentiment qui s’acquiert par l’éducation. Il y a donc une scission de fait entre le désir amoureux et le sentiment amoureux. Le sentiment amoureux demande un fonctionnement particulier à l’intelligence. Le désir amoureux est purement animal.

    Chez les adolescents, il y a souvent confusion entre les deux, parce que le désir amoureux est très fort. Chez les gens plus âgés le désir amoureux est un jeu qui rend complice, mais dont on peut très bien se passer. Par contre, le sentiment amoureux demeure tant que le conjoint répond à notre désir de recevoir et de donner de l’affection. Le sentiment amoureux prend de la profondeur, de la substance, avec l’expérience.

    Dans ma vie, je me suis retrouvé quelquefois dans la possibilité de "tromper" mon épouse. Je n’y ai jamais cédé, parce que j’avais plus à perdre (l’affection, ce sentiment amoureux, que me porte mon épouse) qu’à gagner (un "bonheur sexuel" très temporaire aussi intense soit-il).

    La confiance gagnée au fil du temps n’est pas une vaine valeur. Je ne vais pas jeter aux orties trente ans de connivence avec mon épouse pour glisser mon pénis dans un vagin dont mon épouse est également doté. Je n’ignore pas que j’ai un sexe dans mon pantalon et un sexe dans ma tête, mais les promesses que ma tête fait à mon sexe, je sais qu’elles n’ont rien à voir avec la réalité. Un rapport sexuel, c’est très mécanique. Je continue à regarder les femmes et à les déshabiller du regard, mais je n’y toucherais pour rien au monde. Il y a de très jolies fleurs dont l’odeur est décevante. J’ai une fleur à la maison dont j’ai appris à apprécier l’odeur. Ça n’a pas de prix.

    Pierre Meur,
    Belgique

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  36. Pierre, comment tu différencies le sentiment amoureux du désir amoureux? L’un virevolte en haut tandit que l’autre pulse en bas? Je doute que ce soit si simple. Et que fais-tu de la simultanéité du sentiment amoureux? Sommes-nous sentimentalement monogames, comme la morale sociale l’exige ou sommes-nous capable d’aimer plusieurs personnes en même temps, et je ne parle pas là de la famille ou des amis? Comment tu t’y retrouves dans tout ça?

    Réponse
  37. Excellent manifeste contre les maths* et les sondages! Non?

    *(enfin plus exactement leur mésusage…)

    Réponse
  38. @Pierre,
    ben oui, Pierre… Je comprends ton point de vue.

    seulement, comme le fait remarquer Agnès, la dissociation désir amoureux / sentiment amoureux n’est pas évidente. J’irai même plus loin, pour moi, c’est la même chose.
    Ensuite, ce qui fait qu’un couple reste uni, c’est un choix et une bonne entente affective. Tu peux dire que c’est le sentiment amoureux, moi j’appelle ça l’Amour tout court, précisément parce qu’il n’a rien a voir avec "l’état amoureux" qui lui, n’est pas stable. Et oui, dans ce sens là, l’Amour n’a plus grand chose à voir avec le sexe. Une remarque au passage, toi qui me semble hétéro, si ta compagne était un homme peut-être n’envisagerais tu pas de finir tes jours avec lui. Comme quoi, le sexe n’y est pas pour rien non plus…
    Au risque de me répéter, je pense que plus cet Amour s’étend à tout son entourage (et pas seulement sa famille proche), plus on s’émancipe.

    Lorsque tu dis que le sentiment amoureux est " la marque d’une civilisation "évoluée" " , je ne suis pas sûr d’être d’accord.
    Que notre structure familiale soit une des marques de notre civilisation, bien sûr. Maintenant "le sentiment amoureux" c’est autre chose (ceci dit, encore faut il le définir 😉 ).
    "évoluée", c’est encore autre chose.
    Il existe d’autres structures familiales dans d’autres civilisations (la plupart, dont la notre, sont profondément sexistes, et ce n’est pas la femme qui y a le beau rôle cf Françoise Héritier)… Je ne me permettrai pas de faire l’apologie de la notre sur ce sujet (et bien d’autres d’ailleurs).
    Il en existe aussi d’autres potentielles non inventées. Je note que la notre, par son côté monogame, monoandre, engendre des convoitises, des jalousies des sentiments de possession des êtres humains que je ne qualifierait pas d’"évolués".
    Attention, je ne dis pas qu’on peut faire mieux, je n’en sait rien.

    En bref, Pierre, peut être est on d’accord, mais nous n’utilisons pas les mêmes mots pour les mêmes choses 🙂 .

    Réponse
  39. « Et tant pis pour tous ceux qui n’entrent pas dans la moyenne ! ». À vous lire, j’ai le sentiment que vous êtes de ceux qui ne sont pas dans la moyenne ? Une telle énergie pour exprimer votre désapprobation du système cache quelque chose, comme dirait mon pote Sigmund.

    « Ils feront semblant d’être comme les autres ». Qu’est-ce qui vous pose problème en ici ? Ne pas être dans la moyenne, ou l’attitude de ceux qui vivent dans le mensonge, en cachant qu’ils ne sont pas dans la moyenne ? Par exemple, aujourd’hui êtes-vous amoureus(e) ? Où faites-vous semblant ?

    « L’hyper sexualisation de l’espace social investit notre vie privée ». Non ! Absolument pas. Parlez pour vous. Le sexe est essentiel dans notre vie d’être humain, osez dire le contraire.

    « Le corps social contemporain est comme un ado attardé qui se focalise sur le touche-pipi et reste totalement ignare quant à la délicate question du sentiment amoureux. » Je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Il y a les gens qui savent aimer et ceux qui ne savent pas (mais qui peut-être un jour…). Le sentiment amoureux c’est l’exception, selon les individus il n’arrive que deux ou trois fois dans une vie… Le sexe n’a rien à voir avec le sentiment amoureux, pourquoi valoriser l’un et dénigrer l’autre. Encore un effort et vous allez nous dire que la capote ne lutte pas contre le sida, que le mieux c’est l’abstinence ;-). L’abstinence est un choix, peut-être votre choix, cela ne me pose pas de problème, merci de faire l’effort d’accepter que d’autre agissent différemment de vous.

    Dans un autre registre il y a l’art, celui qui vous parle, qui vous transforme et celui que vous trouvez « décoratif ». Pourquoi se priver des pièces décoratives ? Nous avons besoin des deux. Pourquoi ne garder que les amis qui vous transcendent, pourquoi refuser un repas sur le pouce… La vie n’est pas seulement faite de gens et de moments exceptionnels.

    Sur mon blog je parle de sexe, justement !

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  40. Eh bien… ça fait plaisir de voir qu’on est pas tout seul. Pour la peine, je pose mon premier commentaire de ma vie sur un blog, tiens, ça t’apprendra 😉

    J’ajouterais pour ma part qu’il y a une forte volonté de la société de dézinguer l’amour. Comme tu le dis, l’amour, ça relance pas la consommation. Pis aussi, l’amour, c’est la dernière trace de magie qui subsiste… le paradis à abattre… Et ça, le scientifique il aime pas ça, que quelque chose d’irrationnel puisse exister… Ca lui donne des envie compulsive de démystifier tout ça!
    Ca fait pas mal d’années que dans la presse (ça a commencé par les revues de vulgarisation scientifique et ça atteint maintenant la presse féminine), on lit de façon très régulière sur les couvertures le fameux "Et si c’était chimique?". Une attaque en règle contre l’amour! J’ai l’impression que tous les mois il y a un magazine qui titre ça, innocemment, en forme de question, avec cette tournure qui suggère presque que c’est première fois que quelqu’un pense à ça… ben voyons…

    Ce sentiment, ça a l’air de les démanger les rationalistes de tout poil. Avec leurs p’tits arguments comme du prêt-à-penser, toujours les mêmes.

    "Tu crois que tu l’aimes, mais en fait c’est les phéromones", ouais sans doute, la première fois que je l’ai vu, son regard m’a touché au fond de mon être, mais bon c’est sans doute les phéromones, hein… surtout qu’elle était au milieu d’une foule. J’ai quand même le nez drôlement fin pour savoir que cette p’tite molécule là elle vient de cette fille-là, précisément, qui est à 5 mètre de moi, et pas d’une autre, comme par exemple de celle-ci qui est à moins d’un mètre de moi…

    "L’Amour, c’est juste une illusion de la nature pour te forcer à te reproduire, et ensuite rester avec la femme, donc former un couple, parce que c’est mieux pour la survie de l’enfant"… Alors là, je vois vraiment pas pourquoi faire intervenir un sentiment, là où un bon vieux réflexe conditionné (comme on en a plein) suffirait amplement. Ensuite y’a plein d’animaux qui vivent en couple alors que, selon les scientifiques, ces animaux là ne ressentent pas l’amour: preuve que ce sentiment n’est absolument pas nécessaire à la survie de l’espèce. Faudrait pas confondre corrélation et causalité… Et puis, cette théorie s’évente complètement dans le cadre des relations homosexuelles: on va pas me faire croire qu’un couple d’homo s’aime pour faire des enfants et les élever, hein? Pourtant ils s’aiment quand même…

    Et puis d’autres, du même accabit…

    Bref… Heureusement qu’il reste une poignée de poète et de rêveur, sinon le monde serait tellement triste…

    Autre chose qui me fait tout drôle, c’est cette déshumanisation du sexe. Déjà le porno. Je ne suis pas excessivement pudique, ni vieux jeu. L’idée de filmer des ébats amoureux ne me choque pas en elle-même… mais le porno quand même, c’est une belle image de déshumanisation totale. Le truc, c’est qu’il n’y a pas d’alternative à ça. Quand l’ado veut s’éveiller à la sexualité, ben il peut pas faire autrement que de regarder ce qu’il se fait de pire. Et c’est ça qui fait l’éducation de nos adolescents…..
    Et puis l’autre objet de mon dégoût, c’est les sex toys. Moi j’aime le contact humain, la chaleur humaine. C’est pas avec un machin en plastique que je veux faire l’amour, on s’en fout que ça vibre, et tout, peut-être que ça émoustille les terminaisons nerveuses de nos organes génitaux, hein, mais ça va pas toucher mon âme comme le contact de deux peaux qui s’aiment. C’est si froid, cette sexualité à base de jouet en plastoc….

    Pour le reste, j’en parle ici:
    http://mr-applefish.blogspot.com/20
    et ici:
    http://mr-applefish.blogspot.com/20

    Bonne journée Agnès!

    Réponse
  41. Contente d’avoir fait sortir Mr Appelfish de sa réserve, surtout pour un commentaire d’aussi bonne tenue 🙂

    Le succès du sex toy est facile à comprendre : si l’objectif principal est l’orgasme, il est alors beaucoup plus rentable et performant de se commander le Gvibe à 49€ ou le Tenga à 99€ sur un site qui saura vous le faire parvenir rapidement et en toute discrétion que de se casser le tronc à séduire l’objet de toute notre attention avec force resto, ciné, compliments, petites attentions délicates, mots tendres, coups de fils complices, sans jamais avoir l’assurance de ne pas s’investir connement en pure perte et de ne pas se retrouver comme un naze à ranger son râteau de la semaine.

    Le sex toy n’a pas d’humeur, pas d’opinion politique, pas de règles, pas de migraine, de baisse de la libido, d’états d’âme, d’emploi du temps bien chargé, de crises d’angoisse. Il n’a pas non plus d’humour, de gentillesse et de tendresse, mais on ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas?

    Au final, peut-être que dans l’amour, le meilleur, ce sont les manœuvres d’approches, les petits matins qui succèdent aux grands soirs, les cris de bonheur et ceux de désespoir quand tout est fini, le quotidien, même s’il semble parfois un peu fade ou routinier, le quotidien, aussi, qui permet de traverser la vie dans une petite bulle de tendresse, le quotidien, encore, quand tout est vide et dépeuplé sans l’autre, le quotidien, toujours, qu’il soit une joie ou une souffrance, parce que tout cela, ce sont des émotions humaines, véritables, puissantes, ni bonnes ni mauvaises finalement, toute cette émotivité en montagne russe qui nous chavire et nous déchire et qui, surtout, nous fait nous sentir tellement plus vivants!

    Réponse
  42. Pierre476 @40 : « L’hyper sexualisation de l’espace social investit notre vie privée ». Non ! Absolument pas. Parlez pour vous. Le sexe est essentiel dans notre vie d’être humain, osez dire le contraire.

    Moi, je dis le contraire. Trouvez-moi quelqu’un qui nique à tous bout de champs. La relation humaine ne se définit pas que par le sexe. Pas plus d’ailleurs que pour les animaux. Le sexe fait partie des activité humaines, sans plus. Dire que le sexe est essentiel, c’est lui accorder une importance qu’il n’a pas. S’il devient essentiel, on peut parler d’une obsession. J’en ai d’autres, sans avoir celle-là. Mais suis-je une référence ?

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  43. Romane @44

    Ce n’est pas tant sur cette invasion imbécile de "l’hyper sexualisation de l’espace social" par les publicitaires en mal d’audience que j’en avais, que sur la prétention de l’importance du sexe dans notre vie d’être humain.

    Avant le sexe, c’était l’argent qui était mis en avant. Qu’elle sera la nouvelle vague qui fera dire à quelqu’un ce qui est à nouveau "essentiel dans la vie d’un être humain" ?

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  44. @Pierre Meur

    L’hyper sexualisation de l’espace social ne se définit pas uniquement par le fait que "quelqu’un nique à tout bout de champ" mais relève bien d’une imagerie qu’on retrouve partout dans la publicité, les médias, le cinéma, sans parler de la mode.

    Réponse
  45. Saxo @39 a dit : « Lorsque tu dis que le sentiment amoureux est " la marque d’une civilisation "évoluée" " , je ne suis pas sûr d’être d’accord ».

    J’ai mis "évoluée" entre guillemets parce qu’il doit se trouver un terme plus précis ou moins équivoque. J’entend par "évolué" une progression qualitative qui ne se contente pas d’un niveau normal, et dans ce cas-ci de la communication.

    Si le sexe fait partie des actes que l’on pose, c’est un des actes, pas le seul. Par contre, dans mon ménage, c’est un ensemble d’actes qui participent du sentiment amoureux. C’est la recherche d’une harmonie du vivre-ensemble. Ce n’est pas un un jeu, ce n’est pas "fake", même si l’auto-dérision fait partie de cette complicité qui nous lient.

    Bien entendu, le sexe fait partie des actes où nous tentons également d’arriver à cette harmonie, mais le sexe ne désigne pas cette harmonie.

    Sommes-nous des gens parfaitement heureux ? Non, on a des moments de dissension comme tous le monde. On essaye d’éviter les effets indésirables, et on tâche plutôt de favoriser les effets désirables. Question d’entraînement et d’habitude.

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  46. L’imagerie, la mode, les films etc… Mais de fait, on se prend des râteaux aussi avec ça qui n’a pas de pérennité, le réel ne s’efface pas d’un trait, donc pas de quoi croire que l’on se fait injustement manipuler et indéfiniment par le merchandising qui n’est que le reflet de nos narcoses plus ou moins acceptées et non pas tant si imposées…, juste mises à profit avec l’assentiment des contributeurs qui devraient cesser de se croire manipulés, ce qui constitue déjà en soit un assentiment de soumission consentante.

    Autrement dit, à trop attribuer de pouvoir aux médias on se plait aussi à leur attribuer un pouvoir qu’il sont bien en peine de trouver chaque jour, mais se réjouissent de voir qu’on leur donne et sont également à mal de réfutation de ce même pouvoir qui les nourrit et les gêne, puisque ça marche. Il faut pas toujours donner.

    Réponse
  47. Et l’amour sans sexe (ou tout comme) ? Il y a des situations où l’être aimé, et toujours aimant, ne peut plus physiquement montrer cet amour. Dans ce cas, certains fuient, et leurs responsabilités, et un amour toujours intact chez l’autre. D’autres restent, et bizarrement cet amour épuré est encore plus beau, quoique différent. Cela peut arriver quand le grand âge impose ses contraintes, mais aussi des circonstances peuvent rendre précoce cet état de choses.

    Peut-être ces choses-là sont-elles difficiles à comprendre, de l’extérieur. Pourtant, un tel amour peut perdurer, et emplir la vie de ceux qui le vivent.

    Réponse
  48. Babelouest @48,

    Il n’est pas nécessaire d’être impuissant pour comprendre qu’il est plus essentiel de manger, de boire, et de dormir, que de "faire l’amour".

    "Faire l’amour" fait partie de ces petits superflus bien agréables, mais il ne faut pas confondre un acte appelé "faire l’amour" et le sentiment amoureux qui s’exprime de mille façons différentes dont le "faire l’amour".

    Il suffit d’ailleurs de voir le nombre de synonymes vulgaires de l’expression "faire l’amour", pour comprendre que, bien souvent, le sentiment amoureux n’y trouve pas son compte en réciprocité. Beaucoup vont "niquer", comme ils vont pisser.

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  49. Salut, Paul.
    Je ne prétend pas pouvoir te comprendre ou même t’aider ou quoi que ce soit dans le genre. Dans ce genre de situation, on est juste seul et c’est tout.
    Il y a quelques temps, je déjeunais avec un ami et nous nous sommes retrouvés à parler de la question de la bonne distance entre les êtres. Ça a l’air un peu couillon, mais que ce soit dans le couple, l’amitié ou la famille, bref, tout ce qui contient de l’affectif, le plus difficile, c’est d’être à la bonne distance avec les autres. Si je suis trop fusionnelle, trop en demande d’attention, de tendresse, d’échanges, je vais finir par envahir l’espace vital de l’autre, qui va prendre peur et prendre ses distances, justement, pour ne pas se faire bouffer. Il est donc nécessaire de ressentir le besoin d’autonomie de l’autre et de s’y adapter. Trop proches, on s’étouffe et on tue la relation. Trop distants et l’un des deux prend la tangente avec un troisième larron et tu l’as aussi dans l’os. On s’était fait la remarque qu’il y avait aussi une distance de confidence, quand tu connais suffisamment bien la personne pour lui faire confiance et que tu étais suffisamment éloigné d’elle pour pouvoir tout lui dire sans gêne et sans crainte, ce qui n’est plus possible à partir d’un certain degré d’intimité où il est justement nécessaire de reconstruire de la distance, du privé pour conserver sa part d’autonomie.

    Hier, ma meilleure et plus ancienne amie (on se connait depuis la 6ème!) me parlait aussi de cette difficulté à doser notre côté… expansif. Elle m’a dit que, contrairement à ce que je pensais, elle m’avait toujours ressenti comme quelqu’un extrêmement passionné par tout ce que je fais, par tout ce que je vis… ce qui peut être extrêmement usant et stressant pour mon entourage. J’ai marné là-dessus toute la nuit et j’en arrive à la conclusion que grande doit être parfois la tentation de me fuir chez mes proches, ne serait-ce que pour se protéger et que c’est à moi de modérer mes élans fusionnels pour rester juste supportable 😉

    En fait, tout ce qui est relations humaines est extrêmement sensible et instable, le lieu d’affrontements ouverts et souterrains, le champ d’ajustements constants entre les différents niveaux de réalité qui s’accordent tant bien que mal. Cette fragilité, cette sensibilité du rapport à l’autre a longtemps été un grand mystère pour moi, qui n’a pas été correctement socialisée dans mon enfance. C’est donc tout naturellement que j’ai glissé de la biologie aux sciences sociales, tant j’avais besoin de grilles pour tenter de comprendre les interactions humaines. Je continue à être souvent une observatrice naïve et déconnectée du vivre-ensemble, que ce soit en société ou dans l’intimité et je pense que je le serais toujours, toujours en questionnements, en étonnements, mais je tente d’apprendre toujours un peu plus et de m’améliorer chaque jour en tant qu’animal social 🙂

    Je sais que tout cela ne va pas franchement t’aider ou te consoler, mais je pense qu’il faut apprendre de ses échecs pour se construire quelque espoir de réussites futures et hypothétiques.

    Bon courage à toi.

    Réponse
  50. Mon cher Paul (@50),

    Si je peux te donner un conseil, c’est de ne pas attendre des autres ce qu’ils ne peuvent te donner. On ne prête qu’aux riches, et à te lire on à l’impression que l’on va s’enfoncer dans un tas d’emmerdements à te fréquenter.

    Dans la vie, on ne fait pas ce que l’on veut, on fait ce que l’on peut. Le bonheur autant que le malheur tient plus de l’illusion que de la réalité. Le bonheur, cela tient aussi de la méthode Coué, il faut y croire pour être heureux. Si tu veux de la compagnie, il faut afficher autre chose que du malheur, et il faut savoir prendre sur soi.

    Tu sais pourquoi les gens se désintéressent des clodos dans la rue ? C’est parce qu’ils n’ont que l’apparence du désespoir. S’ils affichaient de temps un vrai sourire, plutôt qu’un sourire-slogan de façade ou une tristesse sépulcrale, ils récolteraient plus de piécettes et peut-être même une amitié sincère.

    Bon Dieu !! Il faut se secouer. La lumière d’un sourire se puise dans l’énergie que l’on a en soi. Qu’est-ce que l’on peut attendre de quelqu’un qui attend tout de l’autre ? Rien, juste qu’il vous pompe votre propre énergie.

    Si tu veux rencontrer "l’âme-sœur", il faudrait déjà que tu sois capable de lui donner plus d’énergie que tu n’en attends d’elle. Pour cela il faut t’entraîner à vivre heureux. Aucun sportif n’est capable de la moindre performance sans entraînement.

    Prend exemple sur Agnès. Cette petite bonne femme (je ne sais pas à quoi elle ressemble), à elle-seule, est capable de redonner plus d’énergie à ceux qui lui répondent que ceux-ci lui en offrent en retour. Seulement, Agnès croit effectivement qu’elle en reçoit beaucoup pour ce qu’elle offre, et elle en offre plus encore en retour. Tout repose sur cette illusion. Agnès n’en est pas dupe, mais elle y croit. La croyance, la méthode Coué, on a rien fait de mieux pour aider à vivre.

    Ça me rappelle mon service militaire (souvenirs de poilu). Je m’y suis fait chier comme un rat mort, pourtant lorsque j’en parle, je ne raconte que les meilleurs moments. Du coup, mes interlocuteurs sont persuadés que j’ai vécu un service militaire extraordinaire. Mieux même, ils sont persuadés de l’avoir fait, alors qu’il n’en est rien. Les souvenirs heureux, ça se partage. Ça meuble les moments creux de la mémoire.

    D’ailleurs, Agnes, qui n’a jamais fait son service militaire, va te raconter le sien. Vas-y Agnes. Rappelle-toi la chaleur moite de la jungle, l’uniforme qui colle à la peau, le danger permanent et les viets qui tombaient des arbres comme des chiures de mouche.

    Agnes n’avait pas son pareil pour balancer gracieusement son AK47 au dessus de sa chute de reins. On en était tous fou. Petite mais costaude, je me rappelle quand elle s’est coltiné Johnny qui avait perdu une pince sur une mine anti-personnel. 43 km, qu’elle s’est tapée avec le gus sur son dos qui lui braillait dans les oreilles. Même qu’on a dû l’assommer, nous on supportait plus de l’entendre appeler sa mère. Agnès, elle s’en fichait, elle a toujours eu le sens du devoir et ce qui va avec.

    Alors, tu vois Paul, quand Agnes nous parle "tricot", nous ses frères d’armes, on sait d’où elle vient et par où elle est passée. Ça nous fait rigoler un peu, mais respect pour la petite dame.

    Personne n’a jamais osé la toucher, mais elle en a laissé plus d’un épuisé, désarticulé et pantelant sur sa couche. Quand Chirac l’a décoré, elle lui a touché les roupettes. Le vieux ne s’en est toujours pas remis. Il a pas osé refaire un mandat.

    Bon, tous le monde reprend la chanson du légionnaire : « En avant, légionnaire, en avant, en avant, en avant …»

    Agnès : « Et alors Paul, toujours à la traîne ? On va te faire passer le goût de la solitude. Va me chercher la clé du champ de tir du 2ème REP ».

    La troupe : « Mouaaarf ».

    Paul, alias Callimero : « C’est trop injuste ! »

    Faut rire mon cher Paul, faut rire et faire rire les filles. Elles adorent ça.

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  51. Pierre fait dans le comique troupier… et peut-être dans la délicatesse à l’emporte-pièce quand il s’agit de remonter le moral de ceux qui souffrent profondément.

    Sinon, la petite bonne femme ressemble à ça, mais les gens qui m’aiment bien disent que je suis mieux en vrai… 😀

    Réponse
  52. Bonjour tout le monde…
    Evidemment vous avez passé de bonnes vacances, vous avez rigolé avec vos amis, vous êtes montrés fiers de votre progéniture, avez vitupéré sur la crise et les salauds de patrons, etc…

    Moi, non, comme depuis toujours, depuis mon enfance, je me retrouve totalement seul.

    Comme tous les ans, je prends mon courage à quatre membres et le coeur battant pour nager dans un océan d’indifférence à la recherche de l’autre. Qui me fuit comme la bille de mercure fait fuir tout autour d’elle.

    Ben oui, pire que chômeur et Rmiste, je suis depuis toujours en demande d’affection. j’ai pas dit de jouissance égotique sexuelle, de jeux sociaux… non ! je suis beaucoup trop exigeant. J’ai besoin de présence, de complicité, d’intuition, de réciprocité, d’amour ! Et ça, ben ça fait peur. Faut être un gros dur et continuer à nager sans se raccrocher au premier objet flottant.

    Là, cette fois, j’ai rencontré une autre. Elle m’a montré tous les symptôme de la personne qui comme moi était en recherche d’amour et de complicité, de construction de soi à deux. Elle m’a même dit que j’étais un chouette gars…

    Alors mon coeur s’est accroché. On s’était dit qu’on s’appellerait dès notre retour chez nous… ce que j’ai fait sans réciprocité. J’ai écrit, envoyé les tirages des photos que nous avons prises ensemble, qu’elle a prise de ses enfants, j’ai avoué mes sentiments et mes espoirs en disant combien j’avais besoin de la découvrir, de la mieux connaître, de la comprendre, prêt à tout pour aller vivre ailleurs que dans la triste région où je suis totalement isolé, malgré toutes les incertitudes économiques que cela présuppose…

    Mais rien : pas de réponse à mes lettres ni à mes messages sur son répondeur ! Classique !

    Et je suis encore à me demander ce qui lui est arrivé, sachant quelque bribe des difficultés de sa vie.

    Le mois d’août est passé comme tous les autres dans l’observation solitaire de la joie des autres. Mais cette fois avec en plus la torture de l’attente de ce qui avait semblé s’offrir. Et qui ne viendra manifestement jamais.

    Il va me falloir endurer toutes les phases de la nécessaire construction du détachement, retrouver la sérénité d’une solitude dans laquelle l’amour n’a pas de sens ni d’existence, d’une vie sans motivation autre que la survie au jour le jour, en guettant l’espace bleu entre les nuages de chaque jours.

    Je ne veux pas renier les sentiments que j’ai éprouvés pour elle. Je veux conserver pour mes derniers instants de vie au moins le souvenir de ses moments de bonheur où j’ai cru en l’amour de l’autre, où j’ai cru que l’humanité pouvait être un espace d’affection. Car je n’ai jamais été aimé et je n’arrive de ce fait pas à considérer l’humanité comme un espace affectif. Et il m’est douloureux, pénible, insupportable de vivre dans ce monde de ce fait.

    Et le dilemme est lourd entre la facilité du jugement à l’égard de quelqu’un qui me gâche en me jetant comme un chien de compagnie croisé sur le chemin ou avant le départ en vacance, et la force nécessaire à aimer une illusion invalidée par l’expérience du présent devenu futur.

    Dans ma situation, les discours sur le sexe, le conformisme social familialiste, la loi de la domination sexuelle véhiculée par les modes et les publicités… me paraissent totalement étrangers. Pourtant je suis parfaitement capable d’en faire l’analyse.

    Et ce qui me vient surtout à l’esprit à travers mon malheur, c’est d’où vient cette tendance courante des humains à fuir l’offre d’amour, le don de soi, la recherche de réciprocité de celui qui hurle n’être rien sans l’autre : ma première réponse est scientifique, anthropologique, parce que dans ma solitude, j’ai trouvé dans les sciences la force qui me permettait d’endurer le rejet et la solitude en comprenant le fonctionnement des cultures qui induisent les comportements, les déviances, les névroses et les psychoses des humains autant que d’autres animaux.

    Mais dans la pratique, je suis un pauvre homme d’un demi siècle voyant sa vie sans réalisation du seul projet, de la seule motivation qui le tienne depuis sa naissance : l’amour, l’être avec.

    Réponse
  53. À Pierre, Paul, et les autres… je rappelle qu’ici il convient ménager les susceptibilités de chacun et de ne pas rentrer dans des considérations qui relèvent du jugement de personne. Il est toujours difficile d’être en phase avec les autres, surtout par clavier interposé, où nous ratons l’essentiel de la communication : le non-verbal. Une vanne qui tombe à plat peut venir d’une mauvaise adéquation avec l’humeur réelle de celui qui la reçoit, donc, ne pas s’énerver, ne pas s’échauffer, lâcher le clavier et aller respirer un grand coup dehors 😀

    Merci 🙂

    Réponse
  54. Mon cher Paul, je ne désirais que vous remonter le moral, vous dérider. Si vous voyez le mal où il n’est pas, qu’y puis-je ? Mais ne vous étonnez pas que l’on vous rejette (je ne parle pas de moi, mais de votre compagne).

    Vous savez à quoi je pense quand je vois un clodo ? Je pense que cette personne a été l’enfant de quelqu’un et qu’il n’était pas promis à ce destin. Je suis un humaniste qui déplore cet état de fait. Quand je pleure, c’est pour les autres, pas pour moi-même. S’occuper des autres, c’est aborder un univers bien plus complexe, que de ne s’occuper que de soi-même.

    Mais pensez de moi ce que vous voulez, cela vous regarde. Je n’insiste pas. On m’a déjà frappé d’exclusion pour moins que cela.

    Bien à vous, et bonne chance. Sincèrement.

    Réponse
  55. Merci beaucoup Agnes de cette réponse qui me réchauffe le coeur et le regard sur l’humanité.

    Moi aussi je me suis fait les mêmes constats que ceux que tu relèves de ta discussion avec un ami : la distance affective est quelque chose d’extrèmement délicats à sentir. Je l’ai expérimenté surtout en tant qu’éducateur et enseignant et très peu en tant qu’amoureux… puisque… bon…

    Je relève avec étonnement aussi des points qui nous rapprochent beaucoup : le côté passionnel. pour moi il vient d’une adaptation à la solitude dès l’enfance, seul moyen de répondre à la bêtise autoritariste crasse des parents et aïeux et à celle des congénères jaloux et rivalitaires, donc s’intéresser et se plonger dans l’objet d’étude pour oublier la souffrance destructrice et trouver une énergie constructrice.

    Le côté non intégré socialement en découle de façon évidente.

    J’ai appris à ne pas user mon entourage avec ma passion en me taisant ou en ne m’exprimant que par des canneaux détournés, correspondance, lieux d’études, cours et conférences du soir en université parisiennes… et vie minimaliste solitaire en poste d’homme de ménage quand je vivais avec un colocataire. et maintenant que je suis cloîtré à la campagne dans la région de france la plus xénophobe et sectaire que j’ai explorée, internet et les courriels.

    dernièrement je lisais un roman qui m’a fait penser à ma situation de vie : L’élégance du Hérisson de Muriel Barbbery. L’histoire précisément d’une concierge très cultivée qui se camouffle pour qu’on ne le voit pas et d’une petite fille elle aussi très intelligente qui se cache de son regard…

    L’une comme l’autre ne cherchent que les moments d’amour, les espaces bleu entre les nuages… et tout l’entourage fait inconsciemment tout pour que cela ne soit pas possible : lma jalousie chasse les espaces bleus entre les nuages pour les obscurcire !

    Pour l’aventure que je viens de vivre, malheureusement je n’en apprends rien : la réaction de silence de la personne, qui est très éloignée géographiquement, est tellement brutale que je ne peux rien en penser. simplement faire des hypothèse à partir de ce que j’ai observé d’elle pendant notre rencontre d’une semaine. On a beaucoup d’intuition pendant une telle période. Mais toute la science et l’expérience de la vie humaine que l’on a accumullée est totalement impropre ou incapable de répondre à la douleur du détachement, de l’absence, de la négation de la distance affective qui traduit le lien affectif.

    comme autre point commun, je suis moi aussi issu d’une formation naturaliste universitaire doublée d’une formation anthropologique annexe et d’une longue expérience d’enseignant et d’éducateur… Bien que très pessimiste quant aux capacité humaines à vivre ensemble, en complicité, à aimer, je reste naïf dans mes observation, me observe comment je me fais surprendre encore à être touché par le sentiment affectif profond qui me fait dire je t’aime à quelqu’une : ce que j’entends par là quand je dis je t’aime, c’est que je m’engage à découvrir l’autre avec elle, que je ne sais pas encore ce que c’est ou ce que ça va être, mais que je veux le découvrir avec elle.

    Réponse
  56. Pierre

    je n’apprécie absolument pas votre comique troupier que je qualifie d’imbécile et de commun.

    vis faites des erreures communes classiques et typiquement projective du mépris de toute victime dans le contexte d’une culture individualiste dominatrice.

    la victime est coupable d’attirer systématiquement le bourreau par son caractère de victime : alors que chronologiquement avant d’être victime on n’est pas forcément victime.

    quand j’ai rencontré la personne par exemple dans cette dernière mésaventure, j’étais en pleine forme et au contraire lui remontais-je le moral dans l’expression de ses difficultés de vie.

    par la suite je suis devenu victime du manque, du délaissement.

    toute ma vie j’ai vécu en me défonçant pour apporter aux autres ce dont ils avaient besoin. la première explication du rejet est celui de la mauvaise confiance induite par mon attitude : nous à sa place on ne seraient pas capable de tant.

    Par ailleurs la comparaison avec les clodos aussi est révélatrice : vous ne savez jamais faire d’autres comparaison qu’impertinente. les gens comme moi sont au contraire de clodos perçus comme beaucoup trop plein de choses, mais surtout pas misérables. au contraire, c’est du genre, il n’a pas besoin de nous on est trop misérable pour lui…

    je vais m’arrêtez là parce que je ne ais pas m’énerver à reprendre chacune de vos paroles classiques et profondément méchantes en fait. et pas qu’à mon égard.

    Réponse
  57. Non, je ne choisis pas les pub Google et je me marre très souvent en voyant ce que l’algorithme sélectionne en fonction de mes contenus. Sinon, je sabre impitoyablement les spammeurs qui ne viennent que faire leur pub ici, mais il se trouve que tu n’es pas un spammeur, puisque tu a largement participé aux débats. Si tu veux laisser des commentaires à visée "publicitaire", je t’enjoins à choisir les billets qui conviennent le mieux : dans la section logiciels libres pour tes projets Linux et à la suite du Monolecte prend la plume pour ton bouquin.

    Sinon, je te conseille l’auto-promo, en ouvrant un compte Agoravox, par exemple.

    Réponse
  58. chère Agnes

    désolé de m’emporter

    mais

    certaines réflexion sont communes et insupportables surtout quand on tend à témoigner avec profondeur d’une sujet radical à la construction du lien social.

    la réponse de Pierre est emblématique d’une attitude courante et générant précisément tout la non-éducation affective que l’on observe partout dans notre société et particulièrement en cette période de crise de civilisation.

    ce que ma dernière présentation d’une situation révèle c’est justement que contrairement au dit social, il n’y a pas de lien social, il n’y a que des rivalités d’image de marque, des conformismes représentationnels, et qu’en fait la jalousie, la convoitise commune (et fortement ancienne puisque à l’origine de la plus part des paraboles bibliques à commencer par le plus important des dix commandement interdisant la convoitise) interdit à tous le bonheur.

    Alors quand quelqu’un se présente comme précisément survivant malgré sa solitude et du au fait qu’on le rejete, cela entraîne effectivement la réaction de dire que si l’on est rejeté c’est que l’on est rejetable parce que d’abord on contredit le dit général du prétendu droit au bonheur souriant de tous.

    Si les gens acceptaient tous de reconnaître leur interdépendance affective et économique, s’ils oubliaient leur prétention à la liberté qui pour moi n’est qu’une prétention de la volonté de puissance individualiste sur le monde et une négation de l’interdépendance de tous les éléments du monde, il n’y aurait pas de clochard à mépriser et à enfoncer dans la solitude.

    Si l’on accepte l’interdépendance de chacun, on accepte le désir de chacun pour l’autre, on accepte l’idée que donner implique recevoir et que l’interdépendance implique l’échange et la "nudité" (je préviens d’avance les étroit du regard que je ne parle pas de naturisme ou de nudisme, et qu’il leur faille chercher un peu ce que veut dire honnêteté et nudité).

    Le rejet ce n’est pas tant ce dont on a le dégoût. mais beaucoup plus souvent ce qui touche la conscience de son égoïsme, de son manque de générosité, de son absence de nudité, d’aveux de ce dont on a besoin pour se construire mutuellement et humblement dans le monde les uns les autres.

    Alors l’amour dans tout ça, ben il est bien évident pour moi que ça n’a strictement rien à faire avec le sexe, la publicité, le désir mimétique (confère les travaux de René Girard), mais tout à voir avec l’engagement de la découverte de l’autre dans le partage de ce qui nous est nécessaire pour parcourir le monde et y participer.

    Réponse
  59. une question à Agnes qui n’a rien à voir avec le sujet de la discussion mais qui n’est pas un troll

    est-ce vous qui choisissez les pub qui sont affichées sur votre site ?

    je les ai testées : si si ! c’est marant en général… ça passe le temps entre les papiers qu’il faut que je fasse pourles démarches de CMU et de RSA… et la poursuite de mon projet professionnel

    donc une autre question qui n’a rien à voir avec le sujet de la discussion mais qui n’est pas un troll :
    est-ce que je peux faire de la publicité pour mon projet professionnel en mettant les adresses du site où j’en parle ? il s’agit de développer l’installation et la formation de linux en entreprise et chez les particuliers.

    autre proposition : est-ce que je peux mettre l’adresse des articles présentant les deux premiers chapitres de mon roman Chanson d’orage publié aux éditions des lys : ça parle beaucoup d’amour entre les gens indépendamment du sexe et d’un esprit vaguement communiste (vaguement parce que y’a pas un seul personnage humain là dedans …)
    y’a même un site qui le recommande comme littérature pour les enfants et les adolescents !!!: si si !

    Réponse
  60. Merci Agnes

    bon ben je vous ai envoyé un mail pour vous indiquer les adresses de mes pages concernant mon roman donc après ben si vous en parlez parce que ça vous intéresse tant mieux.

    j’ai vu qu’il y avait un forum linux sur votre forum : mais apparemment il n’y a plus de discussion depuis longtemps !
    ça n’a pas l’air d’intéresser grand monde linux alors que ça marche vachement bien !

    Réponse
  61. @ Paul

    Pierre a raison sur un point, t’as l’air de beaucoup trop jouer sur la corde plaintive.
    Et tu es trop en demande.

    Quand je lis tes messages, autant je peux être d’accord avec certains tes constats, autant, tout comme Pierre, j’ai juste envie de te secouer comme un prunier…

    Oui c’est vrai, les femmes ont souvent peur de l’amour (c’est sans doute vrai aussi pour les hommes, mais je ne suis pas concerné par ce problème :p ), mais va falloir que tu t’adaptes un peu, quand même. L’amour doit être réciproque, alors tu penses bien que si tu arrives comme ça, avec un amour démesuré, ta compagne va pas forcément pouvoir te suivre, et elle va paniquer. Alors voilà, il va falloir que t’apprennes à réfréner tes sentiments. Oui c’est pas marrant, je sais, on aimerait bien, au moins dans l’amour, être complètement naturel et enfin arrêter de tout contrôler. Mais voilà c’est comme en musique, faut s’accorder quand on est deux.

    Crois-moi, j’ai eu une adolescence difficile, parce que tout comme toi, je suis très sentimental. Vers vingt ans, j’ai cherché des solutions, j’avais le choix entre me blinder (devenir plus ou moins asentimental), chose que j’ai toujours refusé, ou alors, juste devenir plus fort. C’est sur ce deuxième que j’ai travaillé. Si ta force de caractère n’égale pas ta sentimentalité, t’es perdu. Tu vois, pour faire une image, c’est comme le symbole asiatique du yin et du yang, il te faut un équilibre entre les deux. Et la clairement, quand on voit ta façon de parler sur le mode plaintif, on se rend bien compte que t’as pas mal de retard de ce côté là.

    D’autre part, quand tu auras cette force là, tu te rendras compte que ta façon d’aimer changera, au lieu d’un amour teinté de folie, tu seras capable d’un amour plus serein, tout aussi intense, mais nettement moins étouffant pour ta future compagne.

    Et puis t’as trop besoin des femmes. Ce n’est pas nécessaire d’avoir besoin d’elles pour les aimer, d’ailleurs je pense justement qu’on sait vraiment aimer que quand on a plus besoin de l’autre sexe, quand on est un être "complet". Et celui qui affiche trop son manque d’affection fait fuir. Bien-sûr tu dois te dire que tu apporte beaucoup, mais demande toi sincèrement, entre ton besoin affectif et tes dons de soi, lequel est le but et lequel est le moyen d’y parvenir.

    En espérant ne pas t’avoir froissé, bonne soirée 🙂

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  62. Beau texte dédié à une conception occidentale de l’amour.
    Pour la plupart des Indiens, l’amour tel que nous le concevons n’existe pas, ou s’il leur arrive d’en ressentir les émois, ils les étoufferont bien vite.

    Pour eux, qui pratiquent majoritairement le mariage arrangé (au moins 80% des unions), l’amour est un sentiment qui naît après le mariage et dont la finalité est la création d’une famille.
    Ces mariages arrangés (arrangé ne veut pas dire forcé, même si ça arrive) sont généralement des mariages heureux, c’est à dire paisibles, ou apparemment les deux protagonistes trouvent leur compte. Il est vrai qu’en amont il y a toute éducation qui correspond, plus une énorme pression sociale.

    En ce qui concerne les joies du sexe dans les couples indiens, difficile de savoir, ils sont très pudiques.
    Mais j’enquête, petit à petit auprès des mes amies et pour l’instant j’ai plutôt l’impression que ça se passe bien.

    voili voilou, c’était mon témoignage, sur une culture différente.

    Sinon, j’ai beaucoup pratiqué le sexe entre copains dans ma jeunesse, pas d’amour mais de la confiance, du plaisir partagé, c’est bien aussi 😉

    c’est reposant, par rapport à la passion qui parfois enferme et fait souffrir.

    bon, j’arrête mais il y a beaucoup à dire.

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  63. à monsieur poisson pomme

    ben ce qui m’amuse c’est le comment les tenant de la culture que je vise comme étant radicalement mauvaise s’évertue à ne pas reconnaître la critique radicale de leur système et répondent de façon souvent très soft en donnant des conseils pour que l’on rentre dans le rang.

    Manisfestement, soit vous ne voulez pas voir de quoi je parle, soit vous ne voulez pas entendre ce dont je parle, ce qui est évident c’est que vous ne voyez même pas que c’est précisément l’attitude et la morale que vous défendez que je critique en la disant génératrice de souffrance, pas seulement pour moi-même, mais pour l’ensemble des gens dans les sociétés se construisant dessus.

    On se plaint toujours trop aux yeux des tenants de la culture qui génère la souffrance.

    Alors vous pouvez garder vos leçons, même pas pour vous.

    Moi je ne pense pas qu’il faille vous secouer : car au contraire je prône une construction de la sensibilité fondée sur autre chose que cela.

    Mais je suis convaincu que c’est vous qui devriez faire une prise de conscience que vous autres hommes, détenteurs apparants d’une dominance sociale et culturelle, détenant de la virilité convoitée, y compris par les femmes qui n’ont rien compris à la critique radicale anthropologique du féminisme, convoitent, vous devriez vous rendre compte que précis&ément vous êtes les première victimes aliénée au système culturel du "soit un homme mon fils" de Rudyard Kipling, que j’excècre comme emblématique de cette éducation à la non affectivité, la non émotivité bref la non réalité du lien social, l’individualisme guerrier égoïste…

    et encore une fois vous êtes victime sans le savoir car on vous éduque à perdre toute personnalité sensuelle et sensible autre que celle du modèle uniformiste de l’homme que vous représentez.

    Monsieur je suis beaucoup plus complet que vous et c’est bien ce qui vous fait fuir comme dans votre culture on fuit lm’animal et la nature hors des murs des cités prisonnières d’elles même et ne possédant que la jalousie et la convoitise des membres qu’elles emprisonnent : votre monde est mauvais. et je ne m’en pleindrai jamais assez, même après son autodestruction totale.

    Réponse
  64. Paul @63 : « ben ce qui m’amuse c’est le comment les tenant de la culture que je vise comme étant radicalement mauvaise s’évertue à ne pas reconnaître la critique radicale de leur système et répondent de façon souvent très soft en donnant des conseils pour que l’on rentre dans le rang ».

    Tu n’avais portant pas l’air de t’amuser dans ton premier post. Ton ton larmoyant était donc de la provocation. C’est magnifique, on a tout compris. Donc si la fille s’est barrée c’est bien parce qu’elle n’a pas été convaincue par tes arguments supérieurs, et que, sans doute, elle était aussi une "tenante de cette culture dévoyée et dominatrice" dont une majorité d’entre nous sommes des caricatures.

    Et si tu essayais la zoophilie ? Attention toutefois, on attire pas les mouches avec du vinaigre. Même les mouches n’ont jamais rien compris à "la critique radicale anthropologique du féminisme".

    Paul @63 : « votre monde est mauvais. et je ne m’en pleindrai jamais assez, même après son autodestruction totale ».

    Tu sais ce que le terme "asocial" signifie ? C’est un qualificatif qui s’applique aux gens qui sont en marge de la société, que ce soit volontairement ou involontairement. Chez toi, c’est volontaire. Ce n’est pas nous qui te rejetons, c’est toi qui nous rejette. Tu ne peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre, il faut choisir.

    Ensuite tu remets en cause le principe de réciprocité. Tu voudrais pouvoir nous insulter sans nous donner le droit de t’insulter en retour. Je ne crois pas que ni MrApplefish, ni moi, t’avons insulté, bien au contraire, mais nous avons été bien mal payé en retour.

    On se fiche pas mal que tu rentres dans le rang. C’est toi qui dois le faire ou pas. On peut amener l’âne à l’abreuvoir, on ne peut pas boire à sa place. Si tu veux crever de soif, et rester un âne, c’est ton problème.

    Moi, je suis parfaitement heureux … et toi ? Je ne vois pas pourquoi j’irais échanger mon bonheur, même artificiel, même dégradant, contre un malheur grandiose et épanouissant.

    « Paul regardait l’univers et ne cachait pas son mépris. Pourtant l’univers continuait d’ignorer Paul. ». Les philosophes meurent après s’être cru immortels. Et les êtres humains continuent de vaquer à leurs occupations en ignorant les philosophes. C’est vraiment trop injuste …

    Je dis ça, mais je ne dis rien … bien entendu.
    Gloire à Paul et honte à moi … bien entendu.

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  65. Si je te suis bien, Céleste, l’amour est une construction sociale et culturelle et donc, les Indiens ne peuvent avoir un coup de foudre?

    Réponse
  66. @Agnès

    Spontanément je répondrais si, ils peuvent avoir un coup de foudre mais si coup de foudre il y a, dans la plupart des cas, il est combattu. S’il ne l’est pas par les intéressés, les proches (famille) livreront bataille.

    J’ai rencontré des jeunes indien(ne)s qui m’ont dit ne pas aimer l’amour, dans le sens occidental du terme, s’en protéger, le fuir et lui préférer une union arrangée par les parents.

    Mais que se passe-t-il vraiment, dans les cœurs, dans les corps?

    C’est une interrogation intéressante.

    Je suis toujours très étonnée de la façon dont les Indiens et particulièrement les Indiennes, cachent leurs émotions. Quand mon amie Sini quitte sa fille pour un an, ou deux, elle sourit et la fillette aussi. Il n’y a pas de larmes (quand ma fille était plus petite et qu’elle partait pour deux mois en vacances, je pleurais) mais au contraire un discours apaisant "Je penserais à toi, je sais que tu es heureuse, étudie bien à l’école, moi je dois aller travailler en Italie…etc" et pourtant je sais que Sini aime sa fille avec la même intensité que j’aime la mienne.

    De même pour les transports amoureux. En public les couples sont très distants. Parfois ils se tiennent par la main mais jamais plus.

    Alors est-ce qu’ils contrôlent parfaitement leurs émotions ou est-ce que leur éducation fait que celles-ci, dévalorisées, s’en trouvent amoindries?

    Les deux probablement. Peut-être qu’à force de les côtoyer, de dialoguer avec elles et eux, je pourrais un jour répondre mieux à cette question.

    Réponse
  67. Merci, Céleste, pour ton approche particulièrement intéressante du sentiment amoureux. On s’écarte du coup de la trop facile opposition entre sexe et sentiments pour aborder le bon vieux problème de fond de nature contre culture. Et pleines de nouvelles questions viennent embellir ma journée : sommes-nous naturellement prédisposés à éprouver des sentiments amoureux ou sommes-nous éduqués à en ressentir? Sommes nous des victimes plus ou moins consentantes des coups de foudre amoureux ou est-ce une construction sociale dont nous sommes avides, demandeurs, voire inventeurs?

    Est-ce que j’aime parce que c’est lui, parce que c’est moi, l’alchimie subtile de la pensée, de la gestuelle, des fantasmes, des phéromones et l’attirance élective des génomes particulièrement compatibles pour la reproduction (je suis troublée par les meilleurs reproducteurs possibles qui sont en retour troublés par moi?) ou est-ce que j’aime parce que j’ai été gavée de récits de princes et de princesses, que le storytelling de la carte du tendre m’a fait élaborer un modèle conventionnel de la relation amoureuse, parce que la société a besoin que je construise une relation monogame sélective pour assurer sa stabilité et sa reproduction?

    Réponse
  68. @agnès

    Merci à toi de le formuler si bien 😉

    Ce sont des questions auxquelles je pense, avec délectation, depuis longtemps. J’observe mes contemporains et mes propres émotions, je relève les différences de comportement suivant les cultures, qu’elles soient éloignées dans l’espace ou dans le temps.
    Et je réfléchis, je n’aime pas les conclusions hâtives.

    Il y a une constante, l’instinct de reproduction, la nécessité de celui-ci et des variables, dont ce que nous appelons l’amour, le désir etc…

    Réponse
  69. Le truc qui coince dans une approche assez fonctionnaliste du sentiment amoureux, cache-sexe du désir sexuel, lequel est entièrement tendu vers la reproduction, c’est que si toute cette panique ne servait qu’à faire des bébés, il n’était alors pas très utile de développer toutes ces salamaleques alors que quelques périodes de chaleur et de rut aboutissant à une profusion de coïts débridés et sans fondement romantique auraient parfaitement pu faire l’affaire. L’amour n’aide en rien à la reproduction, c’est même un peu l’inverse.

    Maintenant, si on creuse un étage de plus, on a l’élevage du fruit de l’acte copulatoire reproductif. Et là, ça merde rapido : car le petit de l’homme est un animal social particulièrement nidicole. Il lui faut facilement 6 à 10 ans de maternage pour arriver à une maturation suffisante pour quitter le nid et survivre. Et sa capacité reproductive (ce qui marque souvent l’envol du jeune) démarre entre 8 et 15 ans. C’est sûr que deux adultes au lieu d’un pour assurer l’élevage pendant toute cette durée améliore nettement les chances de succès, toute la difficulté résidant dans la capacité à fixer les deux partenaire sur d’aussi longues périodes. D’où, effectivement, la nécessité du sentiment amoureux. Et d’où le fait qu’il devient moins indispensable si les normes sociales remplacent l’attachement affectif dans la construction à long terme du couple parental…

    Cela dit, plus qu’une adaptation évolutive à des temps d’élevage nécessairement très longs, j’aime à penser que le sentiment amoureux répond aussi aux exigences mentales d’une espèce qui pense en baisant… 😉

    Réponse
  70. "Cela dit, plus qu’une adaptation évolutive à des temps d’élevage nécessairement très longs, j’aime à penser que le sentiment amoureux répond aussi aux exigences mentales d’une espèce qui pense en baisant… "

    très joli, bravo, j’adhère 🙂

    Réponse
  71. En réponse à Céleste et Agnès, à propos des mœurs amoureux des indiens.

    J’imagine que si chez les indiens les mariages arrangés sont plus nombreux, c’est aussi parce que les communautés indiennes ont encore une taille humaine : Tous le monde connaît tous le monde. Les affinités se font sur le temps de l’éducation des enfants, et certaines familles ont certainement intérêts à s’unir.

    Chez nous, cette connaissance progressive des familles, entre elles, sur un long terme est impossible dans les grandes villes, sauf si l’on fait partie d’une "caste" particulière. Les aristos ou les nantis qui fréquentent des clubs où les autres n’ont pas accès, évitent donc que leurs rejetons aient accès aux autres "indésirables". Qui se ressemble, s’assemble, c’est bien connu.

    Je fait partie d’une famille qualifiée "d’honorable", mais les revers de fortune de mes parents on fait que nous, enfants, nous avons fréquentés des milieux très divers, du plus "haut" au plus "bas". Je ne vous raconte pas la tête de mon père lorsque je lui ai dit que j’allais épouser une "étrangère" (mon épouse est grecque). J’ai senti qu’il voulait me balancer un de ses sermons sur la montagne, mais il a compris que c’était vain. Aujourd’hui, je suis le seul des quatre enfants à n’être pas divorcé. C’est assez funny !!

    Les mariages "d’amour" opposés aux mariages arrangés se limiteraient-ils aux grandes villes ? Que nenni, puisque l’on peut vivre dans un village sans connaître ses voisins. La télévision a remplacé depuis longtemps les réunions de village et internet n’arrange certainement pas les choses. Je connais mes voisins directs, mais plus loin … Et encore, je ne suis jamais rentré chez eux, ni eux chez moi.

    En fait, il n’y a que les enfants qui se rencontrent puisque l’école les réunit tous les jours. Ce sont les enfants qui sont dans la réalité, les parents, eux, en sont déconnectés. Ce sont donc les enfants qui décident de leur destin amoureux. Encore une prérogative perdue par les parents 🙂

    Comme les enfants sont confrontés à leurs hormones, il est normal qu’ils associent le désir amoureux et le sentiment amoureux. Cela d’autant plus que les messages publicitaires, auxquels ils sont bien plus sensibles que nous, et les magazines dont ils sont les cibles, les persuadent encore que les deux sont liés.

    Ayant vécu un mariage d’amour, j’ai également succombé à cette confusion des genres, mais le temps passe et les choses ce sont, pour mon épouse et moi, bien éclaircies. Surtout quand des naissances viennent remettre de l’ordre dans les priorités.

    On est toujours amants, mais le sentiment amoureux s’est étendu à un territoire plus important que nous deux. Par exemple, il y a un consensus entre nous, les parents, pour admettre que toute priorité de quelque ordre que ce soit doit d’abord mettre l’enfant (nous en avons perdu un) au centre de toute réflexion. Après tout, notre fille, est bien le plus beau fruit de nos rapports (les deux, cette fois) amoureux.

    Je reste persuadé que le sexe n’est qu’un alibi naturel à la rencontre, mais que la véritable rencontre commence quand la passion sexuelle ne nous aveugle plus.

    Les indiens seraient plus pudiques que nous ? Quand on vit en communauté, on a besoin de jardins secrets et le sexe fait certainement partie de ceux-là. Je crois que nous ne différons pas d’eux sur ce point. Dans ce sujet, nous avons beaucoup lu le mot sexe, mais je n’ai vu personne aborder un coït (quel terme bizarre, presque incongru) de manière directe et exhaustive. Comme quoi … Je crois même que la vulgarité est plus une façon de parler "d’autre chose" que de la chose.

    En réfléchissant, je me demande si "être pudique" n’est pas "naturel" également. Après tout, dans ces moments-là, nous sommes en état de faiblesse face au danger, même si les animaux "sauvages" sont désormais rares à nous attaquer.

    Pour faire bisquer un peu les curés athées, je dirais que cela me fais penser à Adam et Eve, qui ayant croqué "la pomme", découvrir qu’ils étaient nus. Les femmes ne le savent peut-être pas, ou n’en sont pas conscientes, mais dans le rapport sexuel, il y a chez l’homme un état d’esprit pré-éjaculatoire et un état d’esprit post-éjaculatoire. C’est comme si le flot d’hormones se tarissait dans les veines, ainsi que l’effet sur l’esprit qui va avec. C’est un espèce de brusque retour à la raison. Il y a comme une gène à ce moment-là.

    Je sais en tout cas, une chose, pour être un homme qui n’a jamais eu de honte à parler de sexe. Dans les discussions que j’ai eu sur le sujet avec les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Les hommes peuvent pratiquer le sexe sans sentiments, pour les femmes, par contre, les sentiments sont indispensables, même si elles affirment parfois le contraire. C’est sans doute aussi pour cela, à cause de ma nature d’homme, que je dissocie sexe et sentiments, et que les femmes qui interviennent dans ce sujet ne les dissocient pas. C’est une piste. C’est aux femmes d’infirmer ou pas. Je pense que la phrase d’Agnès qui suit est un indice qui va dans mon sens, d’autant plus qu’elle est approuvée par Céleste : "j’aime à penser que le sentiment amoureux répond aussi aux exigences mentales d’une espèce qui pense en baisant… "

    Pour argumenter dans cette différence de perception homme/femme du désir et du sentiment amoureux, on peut parler de ce désir "amoureux" extrême qu’est le viol. Est-ce uniquement la différence de force physique qui font que la très grande majorité des viols sont commis par des hommes ? Personnellement, je n’ai aucune connaissance d’un viol commis par une femme sur un homme (ça ne doit pas être évident de faire bander un homme qui se sent agressé). Y a-t-il des femmes qui violent des femmes ? En tous cas, en prison, exemple flagrant, il y a des hommes qui violent des hommes.

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  72. "pour les femmes, par contre, les sentiments sont indispensables, même si elles affirment parfois le contraire." Aaaaaaaargh, un homme qui aime les femmes au point de savoir mieux qu’elles ce qu’elles pensent. Un type que j’aimais bien disait d’un autre "il se croit nécessaire alors qu’il n’est que suffisant"

    L’amour, construction sociale ? L’amour hétéro monogame sûrement. Nécessaire à l’exploitation domestique des femmes.

    Réponse
  73. @pierre

    "Les hommes peuvent pratiquer le sexe sans sentiments, pour les femmes, par contre, les sentiments sont indispensables, même si elles affirment parfois le contraire."

    Erreur, comme je l’ai écrit plus haut, com 24, étant plus jeune, j’ai souvent baisé avec mes copains et parfois même avec des inconnus rencontrés le soir même, ou presque, et je peux vous assurer que je n’étais pas amoureuse, plutôt curieuse, amusée, c’était un jeu. La sexualité sans chichis.
    Et je suis loin d’être la seule à l’avoir vécu (ou à le vivre).

    Ce que vous écrivez est une construction, une fable, un rôle assigné aux femmes "tu seras amoureuse ma fille, le sexe sans sentiment ce n’est pas pour toi, ce n’est pas bien"

    Et puis les hommes préfèrent penser que les femmes ont des sentiments pour eux quand elles font l’amour. Peut être que ça les rassure ou qu’ils les pensent affaiblies par ce sentimentalisme, alors ils peuvent jouer à être des "hommes", virils. Il y a une différence entre eux et elles.
    à réfléchir.

    Réponse
  74. Céleste @74 : « Erreur, comme je l’ai écrit plus haut, com 24, étant plus jeune, j’ai souvent baisé avec mes copains et parfois même avec des inconnus rencontrés le soir même, ou presque, et je peux vous assurer que je n’étais pas amoureuse, plutôt curieuse, amusée, c’était un jeu. La sexualité sans chichis. Et je suis loin d’être la seule à l’avoir vécu (ou à le vivre) ».

    Avec tous le respect que je vous dois, votre "personnage" est très rare. Je n’en ai jamais rencontré et pourtant, j’étais un drôle de salopard avant de rencontrer celle qui allait devenir mon épouse.

    La "salope" est un mythe. J’utilise le terme "salope" à dessein, parce que les hommes qui multiplient les rencontres ne jouent pas, ce sont des salauds, des prédateurs, ils baisent, ils se vident les c… . Ils peuvent feindre la forme, mais la finalité est claire. Les femmes n’adoptent jamais ce mode-là parce qu’elles n’ont rien à vider. Si vous pensiez que c’était un jeu, vous vous êtes fais abusée. Ce n’est pas pour rien que l’on met les filles en garde. Les enjeux ne sont pas les mêmes.

    Que les hommes soient fragiles, je ne le nie pas. Souvent plus que les femmes dans l’adversité normale de la vie. Sans ma femme, je ne serais rien. Mais lorsque la nécessité se fait sentir les hommes sont capables d’une froideur, d’une abstraction de sentiment, dont les femmes sont incapables.

    Il y a des femmes nymphomanes, mais cela présente un aspect d’insatiabilité. Ce n’est pas un état normal. Ce n’est pas pareil chez l’homme. Son état normal est de se contraindre.

    Vous ne dites rien du viol. J’aurais aimé vous entendre la-dessus. Les hommes sont capables de tuer par plaisir (y avait-il des tueuses par escadron dans les camps nazis ?). Je ne crois pas que ce soit le cas des femmes. En tous cas, pas de celles que j’ai rencontré. Ça ne fait pas de l’homme un être supérieur à la femme, ça fait de lui ce qu’il est et que n’est pas la femme. Bien entendu, il y a des exceptions. Peut-être en êtes-vous une, mais j’en doute. Disons que je vous crois sur parole.

    J’ai une collègue, assez mignonne, tout à fait atypique. Elle a un répertoire de blagues cochonnes assez époustouflant. Elle pousse très loin la "plaisanterie", mais elle bluffe. C’est comme le nez au milieu de la figure. Les hommes ne bluffent pas. Derrière la plaisanterie, il y a une réelle arrière-pensée. C’est un jeu dangereux que de "pousser" les hommes. Les hommes ne jouent pas, ils prennent. J’ai averti ma collègue d’éviter de s’isoler avec certains collègues. Celle qui met la main dans la gueule du tigre doit s’attendre à être mordue. Alors quand c’est dans un caleçon imagé …

    En définitive, je suis sans doute atypique également. Je ne trouve pas le sexe vulgaire, ni honteux, j’aime bien ça, mais pas plus que ça. Si je dois mettre en balance une partie de jambes en l’air avec une partie de brainstorming, je choisirai la seconde. Peut-être est-ce un processus de compensation. Après tout la libido c’est la pulsion vitale. Elle trouve toujours son chemin.

    J’espère ne pas vous avoir choqué. Ce n’était pas le but. Je pense que les choses devaient être dites crûment. Je n’ai nulle envie de chercher l’escalade. Je crois avoir tout dit. Je m’arrêterai là.

    Agnès, à quand le prochain article ?

    Réponse
  75. Franchement, le sexe et le viol sont deux choses très différentes. L’agresseur ne cherche pas une relation sexuelle, mais un rapport de domination, un moyen d’avilir sa victime. Le sexe n’est que le moyen. Ce n’est pas une pulsion sexuelle qui est à l’œuvre chez le violeur, mais une pulsion morbide.

    Quand à la sexualité comparée hommes-femmes… je pense qu’il faut se méfier comme de la peste des généralités. Je pense qu’on baise avec son histoire affective sur le dos. Homme ou femme, certains sont suffisamment blessés pour choisir l’aspect physique de la rencontre et fuir l’attachement sentimental quand il se présente. D’autres sont d’incorrigibles romantiques qui ne se soignent même pas à coups de baffes, certains et certaines aiment ça plus que tout, d’autres n’en ont rien à battre, il y a aussi ceux qui, bien que sincèrement amoureux dans une relation stable, ne peuvent s’empêcher d’aller tester l’embrasement des sens dans d’autres bras (et reviennent immanquablement pour le dîner à la maison) et au milieu de ces quelques profils archétypiques, il y a toutes les variations et complications possibles et imaginables, déclinaisons sans fin du couple qui se forme et se déforme, avec ou sans aventures périphériques, sans compter les amours multiples qui, comme le souligne justement Christine, tendent à prouver que l’être humain n’est probablement ni monogame ni sexuellement déterminé.

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  76. Oulà Pierre, quelle vision des sexes !

    Ne généralise pas ton expérience, ton empathie à l’humanité.
    L’ objetisation de l’autre est manifeste de l’homme vers la femme, et nettement moins dans l’autre sens, ceci dit:
    – ça remonte culturellement à loin.
    – ça change avec la contraception, et la publicité.

    Perso, je me garde bien de penser que les hommes baisent sans sentiment, de façon pulsionnelle, et les femmes projettent des sentiments dans leur rapports.

    Déjà parce que j’ai au contraire de toi été toute ma jeunesse durant victime du contraire (je projetais des sentiments dans la moindre de mes conquêtes), et que les filles que j’ai rencontrées ont parfois endossé le rôle "masculin" au sens où c’est tout sauf ce qu’elles attendaient de moi.

    Ensuite, parce que, toi qui fait référence au viol, je vais répondre à ta question. Pourquoi le viol ne va-t-il que dans un sens ?
    Ben , comme tu le fais remarquer, c’est pas évident de faire bander un homme agressé (ceci dit, il y a d’autres moyens de violer quelqu’un), pis s’il y a une différence entre hommes et femmes, elle est physique, l’homme est de plus forte constitution que la femme et généralement, les agresseurs ne s’attaquent qu’aux personnes dont ils pensent avoir le dessus. Ou encore, dans des civilisations où l’imaginaire attribue à l’homme le rôle de protecteur de guerrier, de chasseur, de puissance et à la femme celui d’être "à protéger", responsable des enfants (et infantilisée par la même), de faiblesse, c’est un peu normal que la volonté d’affirmer son appartenance à son sexe en utilisant la violence se retrouve plus chez l’homme.
    Je ne nie pas que nos hormones peuvent avoir un impact sur le processus, mais elles ne sont que des catalyseurs.
    Lorsque tu dis que les hommes sont capables de tuer par plaisir, et que tu cites les escadrons nazis…
    excuse moi, mais là, je ne te suis pas. Plutôt que "les" hommes, dis "certains" hommes. Tout comme certaines femmes d’ailleurs.
    A lire ta proposition, on pourrait croire que le nazi révèle le vrai fond de l’homme, et là, je ne suis pas du tout d’accord.

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  77. Encore un tout petit mot sur l’homme capable de tuer par plaisir. J’ai lu des stats faites à partir des suivis psychologiques des soldats américains de retour d’Irak.
    La plupart sont détruits. Une grande proportion a craqué très tôt. Ceux qui s’en sortent le mieux (et encore, c’est vite dit) sont ceux qui objetisent complètement, qui se croient dans des jeux vidéo pour oublier la réalité. Ceux qui y prennent vraiment plaisir ne sont même pas comptabilisés… Les psychopathes ne forment pas le plus gros des escadrons, alors que tous au départ partent avec une idée noble de leur statut de soldat.
    ça relativise un peu.

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  78. Très bien dit Agnès…

    Réponse
  79. Paul:
    Je vais pas m’éterniser trop sur le sujet, je préfère de loin retourner à mon mutisme habituel!

    Je ne comprends pas vraiment l’intérêt que tu as de m’assimiler comme vecteur des standards sociaux de base, chose que je ne suis pas, mais alors pas du tout. J’ai jamais prôné l’asentimentalité, bien au contraire. Et il n’y avait aucune ambiguïté dans mon propos.
    Mais bon, je prends ça comme de la mauvaise volonté de ta part, de la rhétorique classique que l’on trouve partout sur internet, consistant à maquiller l’autre comme son ennemi archétypal.
    Surtout que j’ai parlé de choses précises, et toi dans ta réponse pourtant adressée à moi, tu ne reprends aucun point. Classique…

    Pour le reste, j’aurais bien des choses à dire, mais comme t’es pas ouvert à la discussion, je ne perdrais pas mon temps. Je vais me contenter de refermer les parenthèses déjà ouvertes.

    Donc pour simplifier et résumer je dirais que je suis à peu près d’accord avec tes idéaux, mais pas du tout avec les moyens que tu mets en oeuvre pour y parvenir.
    Voilà.
    Paix sur toi 🙂

    Réponse
  80. Pour revenir sur le sujet, l’amour a pour moi trois facettes.

    Il y a l’émotion d’amour, celle qui déferle en nous au contact de l’être aimé, qui magnifie les étreintes, et nous porte vers l’extase amoureuse. Une émotion, c’est intense mais éphémère. Elles naissent, vivent et meurent en un instant.

    Il y a le sentiment d’amour, celui-ci se grave en nous petit à petit, lentement, mais une fois qu’il s’est installé dans le coeur, c’est pour longtemps.

    Finalement, il y a l’Amour avec un grand ‘A’, l’aboutissement de ce que l’être humain a de plus beau et précieux en lui. Cet Amour là, est complètement indissociable du concept d’Âme. On en remarquera d’ailleurs la justesse du français dans le choix des mots: Âme-Amour, même racine. Celui-ci est si profond et si subtil qu’il est vain de tenter de l’expliquer. Seule une oeuvre d’art majeure peut le frôler… Oui je me plais à penser que l’art existe pour exprimer l’inéffable!

    Quand aux différences homme-femme dans l’ambiguïté sexe-amour, je ne crois pas qu’on puisse, comme le fait Pierre, généraliser les comportements des genres. En guise de témoignage, moi-même qui suis homme, je n’ai pas le goût de la relation sexuelle d’un soir sans sentiment.

    Et puis je trouve qu’il y a quelques mythes sur la sentimentalité et le romantisme supposé des femmes. En fait, les femmes sont pas plus sentimental que les hommes, ni plus romantique. Mais les artifices sociaux font que l’homme, surtout en présence de ses potes, aime bien se faire passer pour un cro-magnon bestial sans sentiments, tandis que la femme à l’inverse aime se faire passer pour plus pure qu’elle ne l’est. Car se faire passer pour un cro-magnon dans l’imaginaire collectif est signe de force, attribut très convoité par les hommes, tandis que la pureté, dans ce même imaginaire collectif est signe de beauté, attribut très convoité par les femmes.
    Mais en réalité, il est très courant qu’un homme prétende (ou même croit en son for intérieur) avoir une relation purement sexuelle, alors même qu’il a de profonds sentiments qu’ils cherchent à cacher, et il est très courant qu’une femme prétende (ou même croit en son for intérieur) être amoureuse, alors qu’elle est juste satisfaite charnellement.

    Dans ce domaine là, les deux sexes ont plus une différence de posture qu’autre chose…

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  81. Encore un a priori zarbi de l’attraction amoureuse : l’âge. Bon, jusqu’à 18 ou 20 ans, tu as tendance à décliner les gens que tu fréquentes par classe d’âge, mais j’ai remarqué qu’en entrant dans le monde du travail, les différences d’âge s’atténuent : on bosse tous ensemble et il n’y a pas de différence mentale flagrante entre quelqu’un de 25 ans et quelqu’un de 50. Quelques différences de centres d’intérêt et encore, c’est loin d’être une généralité. Je discutais récemment avec un complice d’escalade, un gars de 26 ans qui a des activités et des centres d’intérêts tels (escalade, rando dans les Pyrénées) que dans notre coin, il fréquente essentiellement des "vieux" de 45-50 ans, ce qui fait de moi l’une de plus jeunes de son cercle relationnel. Il remarquait aussi que les gens de son âge avait des centres d’intérêts qui ne le branchait pas du tout (bistrot, beuverie, rugby, foot). Bref, quand on est adulte, même 20 ans, ça ne fait pas une si grosse différence que cela…

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  82. Applefish n’a pas tord, il y a la posture archétypale et la réalité à laquelle on se cogne, on se fait des films à côté de la plaque, ce qui n’enlève rien au sentiment impromptu.

    Par exemple, je me plais, et ne leur déplait pas à l’évidence, plutôt avec des femmes nettement plus jeunes que moi et c’est avec elles que damned j’ai un échange, finalement ça me pose problème, mais comment faire autrement puisque c’est ainsi, pas seulement une affaire de chair mais aussi de sensibilité, pas sensiblerie !

    J’aurai préféré que ça se passe autrement, en partie par esprit conformiste, mais non, ça se passe comme ça.

    A chaque fois, le contact, la longueur d’onde accordée, c’est avec des plus jeunes, pas confortable…

    Je suis un peu dans le cambouis avec ça.

    Réponse
  83. Zarbi, je dois l’être, puisque attiré par les femmes plus âgées lorsque très jeune, et maintenant plus jeunes avec le temps, l’art du contre temps ?

    Réponse
  84. « L’autodétermination, écrit Mabille, n’est pas réduction de l’autre à soi-même, mais puissance de se déprendre de soi pour laisser aller son autre. »

    http://www.actu-philosophia.com/spi

    Réponse
  85. Agnès @79 : « Franchement, le sexe et le viol sont deux choses très différentes. L’agresseur ne cherche pas une relation sexuelle, mais un rapport de domination, un moyen d’avilir sa victime. Le sexe n’est que le moyen. Ce n’est pas une pulsion sexuelle qui est à l’œuvre chez le violeur, mais une pulsion morbide ».

    Joli façon d’évacuer le problème. Dis-moi comment le violeur exerce sa domination ? Le viol est une relation sexuelle imposée parce que non consentie, mais cela reste une relation sexuelle.

    J’attends toujours de savoir pourquoi les femmes ne sifflent pas les hommes dans la rue ? J’entend, sans bluffer bien entendu. Prêtes à aller jusqu’au bout comme les hommes.

    Cela va même dans le sens du sentiment "X" accouplé au désir amoureux, que céleste et toi vous défendez puisque l’on peut même considéré que chaque sentiment possède son sentiment contraire. Ce n’est pas parce que le violeur méprise sa victime que le mépris n’a pas une valeur de sentiment.

    Je ne suis toujours pas convaincu. Je peux mener de concert, en parallèle, le sentiment amoureux et le désir amoureux, mais je ne les fusionne pas. Ce sont deux choses différentes. J’aime ma fille d’un sentiment similaire, je ne fais pas l’amour avec ma fille. En fait, je crois que la confusion réside dans le terme "amour". Le sentiment "amoureux" à un rapport avec l’affectif, alors le désir "amoureux" à un rapport avec le sexe, même si le cerveau n’est pas déconnecté à ce moment-là et permet également que s’exprime l’affectif. Mais le sexe peut très bien avoir lieu sans que l’affectif s’en mêle.

    Je regardais une émission sur Arte, ce soir. « Comment l’homme préhistorique a-t-il pu développer son intelligence ? Une découverte en Érythrée pourrait résoudre ce mystère… »

    À voir et à revoir : http://www.arte.tv/fr/programmes/24

    Était-ce parce que nous avons cette discussion que mon esprit c’est focalisé sur les déclaration d’un scientifique.

    Il disait en substance que si nos ancêtres féminines cachaient leurs moments de fertilité, c’était parce que l’enfance durant plus longtemps que chez les autres mammifères, il fallait garder plus longtemps le mâle à ses côtés (force physique supérieure impliquant meilleur protection). La récompense du mâle étant des rapports sexuels plus fréquents. Il comparait d’ailleurs la fréquence de nos rapports sexuels avec ceux du gorille (5 fois par an). La femme peut émettre des phéromones toute l’année, pas seulement aux moments propices.

    En ce qui concerne l’intelligence, celle-ci croit suivant l’importance du groupe auquel appartient l’individu. Cela peut se comprendre puisque les interactions et leurs subtilités augmentent.

    Ce n’est, dès lors, pas étonnant que dans une société qui prône les valeurs de l’individualisme, les capacités intellectuelles chutent dangereusement. Nous vivons des moments d’intenses conneries (je parle en général, pas de ce sujet).

    Réponse
  86. Je ne pense pas que nous devons singer les mecs qui se sentent obligés de jouer les mecs. Je crois qu’il y a beaucoup de représentations sociales dans nos rôles sexuels, beaucoup de paraître. Je ne pense pas non plus que nous soyons ce que nous devons être : nous, des petites créatures fragiles et romantiques, eux, des bites sur pattes. En fait, sorti de quelques différences anatomiques marquées, j’ai souvent l’impression qu’il n’y a pas tant de différences entre hommes et femmes que cela, nos besoins respectifs sont toujours plutôt du même ordre. Les hommes pleurent quand ils souffrent, les femmes savent aussi être des mufles, plus je creuse, moins je ressens de déterminisme sexuel dans nos comportements, nos désirs, nos sentiments, nos attractions et nos inclinaisons.

    Réponse
  87. "J’attends toujours de savoir pourquoi les femmes ne sifflent pas les hommes dans la rue "
    ben dommage, vous m’avez ratée dans les années 90, dans le vieux Lille, avec ma copine. On en a fait flipper quelques uns trop impressionnables. La plupart ont aimé. ça a même marché, parfois.
    j’en suis pas particulièrement fière (rangée maintenant ! 3 momes-1 mari), je ne l’avais jamais raconté depuis, j’avais même oublié.
    mais vous sembliez tellement sûr de vous… ;-))

    Réponse
  88. Agnès @89 : « j’ai souvent l’impression qu’il n’y a pas tant de différences entre hommes et femmes que cela, nos besoins respectifs sont toujours plutôt du même ordre ».

    Il n’y en a plus parce que la civilisation gomme les différences. Mais il faut replonger l’être humain dans le chaos d’où il sort pour comprendre la justification de ces différences. J’espère bien que l’homme rangera sa b… au placard, et que la femme ne se croira pas obligée de le singer pour revendiquer une égalité sur un plan qui ne serait que pornocrate.

    Vous parlez en femme, je parle en homme. Je l’ai fait honnêtement, en me basant sur ma propre expérience. Je n’ai jamais considéré la sexualité comme une performance. Je n’ai jamais forcé mon épouse à un rapport. Je peux même me passer de sexualité, mais je ne peux pas me passer de sentiment. Le sentiment est une addiction pour moi, mais je sais être un observateur neutre de moi-même, même quand je "consomme" du sentiment.

    Il y un "autre" en moi. Je me suis souvent demandé si je n’étais pas schizophrène. Il n’est qu’observateur et je suis l’acteur. C’est une sorte de symbiose. Et c’est bien la symbiose que je recherche aussi avec mon épouse.

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  89. C’est magnifique !
    Je crois que je suis tombé amoureux … de votre cerveau 😉

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  90. Bon, ben, maintenant qu’on se connait, on peut se tutoyer, Vincent, non? 😉

    Réponse
  91. Je ne sais pas, vous m’impressionnez … Et quand je suis impressionné par quelqu’un, c’est plus fort que moi, je vouvoie …

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  92. Dans la vraie vie, personne ne me trouve impressionnante : mes amis me mettent en boite, je n’ai pas réussi un entretien d’embauche en 8 ans, quand Je veux faire un truc un peu sérieux, on me conseille de retourner jouer avec mes cubes, au resto ou dans les bistrots, il n’est pas rare que le serveur ne me calcule pas du tout et jusqu’il n’y a pas longtemps, dans les FNAC, c’est toujours moi qui se fait marquer à la culotte par le vigile.

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  93. Je me fiche de savoir si vous êtes impressionnante ou pas quand vous allez faire vos courses à la FNAC ou quand vous êtes au bistrot. Les gens les plus sûrs d’eux sont souvent les gens les moins intéressants. Mais quand je vous lis ici et maintenant, sur internet – qui qu’on en dise est devenu une partie de notre vie, vraie ou fausse – , je suis comme un petit garçon : vos textes me touchent … profondément.

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  94. Je trouve que tu as bien raison, le coucou, on apprend à aimer, toute sa vie. On n’aime pas de la même manière à 5 ans, à 15 ans ou à 30 ans. Je trouve qu’avec l’âge, les choses se compliquent dramatiquement, mais d’un autre côté, on y gagne en profondeur, en nuances, on cesse d’être rigide et bourré de certitudes. Si on a de la chance, nos amours sont bien plus belles en vieillissant… mais pas moins douloureuses ou sublimes.

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  95. Dire que j’aurais pu lire ça au mois d’Août, au lieu de tant de blogueries superflues! Je n’ai pas lu la suite complète des commentaires, il y en a trop, malgré l’intérêt qu’ils semblent souvent présenter. Votre texte me va comme un habit chaud quand on entre dans l’hiver et que l’on se souvient des beaux jours. Si la libération des mœurs ne m’a jamais dérangé, le reflux des élans du cœur, de l’art d’aimer le plus simple qui s’apprenait avec la vie, me pèse (non qu’un âge d’or serait perdu, idée absurde, mais plutôt comme s’il manquait une couleur dans la nature). Rilke a écrit de belles lignes sur l’amour que j’ai envie de citer. Il disait: «il est bon d’aimer, l’amour est difficile. L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, le plus haut témoignage de nous mêmes». Et aussi: «les êtres jeunes, neufs en toutes choses, ne savent pas encore aimer; ils doivent apprendre.» C’est ce qui me semble regrettable dans la confusion du sexe et de l’amour aujourd’hui: on ne se donne plus la chance d’apprendre à aimer, plus le temps. Mais tout cela, c’est aussi ce que dit votre excellent texte, alors autant le saluer et passer…

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