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12 août 2009
Flics à roulettes... 1
Flics à roulettes
Mise en ligne par Le Monolecte


Trois flics à roulettes pour résumer mon nomadisme aoûtien ou comment, finalement, nous nous sommes habitués à l’intrusion permanente du sécuritaire dans notre quotidien. Des militaires armés de famas qui patrouillent au pied de la Tour Eiffel au milieu des serpents humains de touristes ne choquent absolument plus personne, tant ils font désormais partie du paysage. La maison poulaga, du côté de l’Île de la Cité, s’orne d’une gigantesque fresque d’inspiration stalinienne qui met en scène l’État régalien dans toute sa splendeur, ce n’est même pas beau, mais tout le monde s’en fout. J’ai ouvert mon sac à dos à toutes les sollicitations, à toutes les intrusions, plusieurs fois par jour. Et comme on s’habitue à tout, désormais c’est quelqu’un qui éternue dans le métro qui provoque des regards inquiets.

Du coup, ces flics à roulettes qui glissent tout en douceur sur le bitume parisien nous semblent éminemment sympathiques et nonchalants.

18 Commentaires

  1. Bonjour Agnès,
    eh bien vois-tu, je suis au Japon depuis quelque mois, et d’ici, je vois encore mieux la France que de Paris.
    Ici, il y a une civilisation. La Police est à peine visible, et toujours très courtoise, des gardiens de la paix, en fait, jamais je n’ai vu de cow-boys.
    Ici, les gens s’occupent peu les uns des autres, ils ne se fliquent pas, aussi il y a peu de chances d’y voir arriver un flic à la tête de l’Etat.
    C’est la forme que prend le respect ici : apparemment, on ne demande pas que les autres nourissent notre égo, on demande seulement à vivre sa vie comme on l’entend.
    Il y a bien longtemps que je n’avais pas vu autant de gens rire qu’ici, et d’un rire joyeux, sain, léger, spontané.

    Certes, le Japon n’est pas le Paradis, mais je m’en sens incomparablement plus proche ici que… là-bas.
    Ici, n’ayant sans doute pas de visées impérialistes ou colonialistes à justifier, on ne traite pas la nature en ennemi.
    Il y a des gens qui travaillent, mais qui n’ont pas de logement, les "working-poors" comme on dit, mais dans leur malheur ils ne sont pas criminalisés.
    De même, on ne fait pas la chasse aux enfants d’immigrés à la sortie des écoles, etc.

    Des quelques Français que j’ai rencontrés ici, aucun n’envisage de se réinstaller en France un jour.

    Il est bon de savoir qu’il existe d’autres mondes sur notre planète.
    Et que si le "Ciel" nous a mis là où l’on est né, il n’a pas entendu nous y mettre en prison.

    Je vais devoir retourner à Paris, faute de moyens; mais je vais tout faire pour revenir ici définitivement.

    Bises à toi et à ta famille.

    Réponse
  2. Oui, tout cela est vrai mais je me sens "libre dans ma tête"…

    Rien ni personne ne pourra m’enlever cette Liberté.

    Et puis, la France n’est pas immuable alors tout peut changer. Il faut beaucoup de volonté politique mais l’Espoir n’est pas mort.

    N’est-ce pas Agnès Maillard ?

    Réponse
  3. Salut Agnès,

    Cette omniprésence policière, et surtout le coté cow boy des flics français est l’une des rares choses auxquelles je n’arrive pas à m’habituer en France. Je suis choqué à chaque fois que je passe par Chatelet ou Gare du Nord et que je les vois fouiller quelqu’un et je ne comprend littéralement pas pourquoi ça ne fait pas scandale.

    PS: riche idée, les photos de vacance!

    Réponse
  4. Fresque régalienne

    La fameuse fresque de la maison poulaga dont je parlais dans le texte.

    Réponse
  5. ragnvald > Ici, les gens s’occupent peu les uns des autres, ils ne se fliquent pas, aussi il y a peu de chances d’y voir arriver un flic à la tête de l’Etat.

    A quoi crois-tu que servent les kôban dans tous les quartiers?

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Kōban

    Le Japon est aussi fliqué que la Suisse. Les flics sont juste beaucoup moins visibles parce que la pression sociale est là pour s’assurer qu’il n’y ait pas de violence comme ici. Et parce que la société japonais (comme les autres pays asiatiques) fait attention à ce que chacun ait sa place. Ca évite le désespoir, source de violence, qu’on connait ici.

    > De même, on ne fait pas la chasse aux enfants d’immigrés à la sortie des écoles, etc.

    Normal, il n’y en a pas, des immigrés 🙂 Et dans "immigrés", les Japonais comptent des centaines de milliers de coréens et chinois qui vivent au Japon depuis longtemps et auraient, en France, acquis la nationalité depuis longtemps. Mais la loi du sang étant ce qu’elle est…

    Demande donc à tes amis japonais ce qu’ils pensent à l’idée de compenser par des immigrés le manque de main d’oeuvre dû à la chute dramatique de la natalité depuis les années 80…

    > Des quelques Français que j’ai rencontrés ici, aucun n’envisage de se réinstaller en France un jour.

    On verra dans quelques années. On peut se lasser d’être un gaijin…

    Réponse
  6. Ma tendre et chère épouse, chinoise mainland, lors de son premier voyage en france en 2007 me dit (après avoir vu les même militaires armés de famas sous la tour Eiffel) : si la police fraçaise était vraiment efficace, elle n’aurait pas besoin de se montrer comme ça… et effectivement, près avoir passé un an en chine l’année suivante, la police la bas on ne la voit pas, on peut sortir tous les jours sans ses fafios "mais non ici pas besoin d’avoir son id card ou son passeport dans la poche…) Et la police chinoise, vous pouvez pourtant lui faire confiance :p

    Réponse
  7. Ragnval tu nous donnes une image d’épinal du Japon un peu étonnante . Je n’y suis certe jamais allé , mais a travers la presse , les médias j’ai souvent retenu le taux de suicide au travail , les travailleurs SDF (que tu cites , mais qui ont l’air content de leur sort dans ton texte) Mais aussi une pollution toujours croissante , surpopulation , la peine de mort et toutes les joie et trucs du libéralisme de winner , leur managment a la con tout ca …

    J’ai eu l’impression d’une déscription des états-unis par quelqu’un qui n’aurait visité que les beau quartiers de San Francisco .

    Réponse
  8. Ma cousine qui a vécu au japon quelques années m’a raconté comment étaient rémunérés les gens qui dénoncent les voitures mal garées et autres infractions. Avec ça, pas besoin de police….

    Réponse
  9. Hélas, nous ne vivons dans le monde des bisounours.

    Franchement, cette présence policière ne me dérange pas tant qu’elle ne restreint pas la liberté de circuler. C’est de la comm’ pour rassurer la population et peut-être même pour effrayer quelques fous. Dis-toi bien qu’il y a des tarés qui n’aspirent qu’à se faire exploser pour te tuer, toi la femme occidentale impie, croisée et impérialiste.

    Moi, ce qui me dérange plutôt ce sont les lois sécuritaires qui empiètent sur nos libertés, les gardes à vue prolongées, les systèmes de surveillance de nos vies privées, des sites visités, des mails privées et d’un de choses dont je n’ai même pas idée !

    Des flics à roulettes ou des bidasses avec un famas avec un chargeur sans munition, c’est du folklore !

    Enfin, par rapport à certains commentaires. Je ne connais pas le Japon, mais c’est me semble-t-il se mettre le doigt dans l’oeil jusqu’au coude que de croire que ce pays n’a pas de visées impérialistes… C’est un des pays qui exportent le plus, alors….

    A l’intar de l’Autriche, le Japon n’a pas encore fait un travail de mémoire sur son rôle lors de la dernière guerre mondiale… On y honore encore des criminels de guerre. Quant à la nature, quid des baleines ? Il existe aussi encore me semble-t-il un système de castes, non ? Je crois que le Japon a longtemps été en avance sur les suicides au travail, non ? Et que dire des retraités qui causent près de 30 % des vols à l’étalage, faute de percevoir une pension de retraite décente?

    Réponse
  10. Le militaire avec Famas, avec une bonne tête de b…..qui se balade dans les lieux publics ça peut rassurer quelques gogos (j’imagine le gars en train de tirer en rafales dans une aérogare ou en train de désamorcer une grosse bombe avec la boucle de sa "Rangers").
    En attendant, comme le dit Agnés, tout ceci rend banal notre société policière et militaire et permet de faire croire que notre gouvernement UMP domine la situation. Ce qui est évidemment totalement faux…
    La présence policière permet également de maintenir un climat d’insécurité, qui détourne l’attention des français, laissant ainsi le champ libre à nos dirigeants pour mener à bien leur entreprise de saccage de tout ce qu’il y a de social en France. Il est en effet maintenant avéré que l’UMP est au pouvoir pour que ceux qui pompent indécemment l ‘argent des français puissent enfin en jouir librement .

    Réponse
  11. la dernière fois que j’ai pris le train pour aller à Lyon, j’ai croisé un flic + une militaire de l’armée de l’air en patrouille ensemble, et 10 secondes plus tard un militaire (armée de terre), Famas au poing ; je venais à peine de sortir du train. bienvenue à Lyon !

    un peu plus tard, j’arrive dans un splendide quartier truffé de caméras et qui ce jour-là accueillait dans sa cathédrale l’enterrement d’un ancien maire : ça sécurisait à tout va.

    C’est dans ces moments-là où je me dis que je suis bien dans ma campagne…

    Réponse
  12. Tu sais le mythe de la campagne… Pas besoin de flics, y a les voisins… et tout le bled pour te fliquer surtout si t’es pas originaire du coin !

    Réponse
  13. "Normal, il n’y en a pas, des immigrés 🙂 Et dans "immigrés", les Japonais comptent des centaines de milliers de coréens et chinois qui vivent au Japon depuis longtemps et auraient, en France, acquis la nationalité depuis longtemps. Mais la loi du sang étant ce qu’elle est…"

    En fait si, il y a de nombreux immigrés (300 000) et grâce à la loi du sang, ce sont les descendants des japonais partis en Amérique du Sud du début du XXème siècle. Allez faire un tour dans les coins industriels (ex: les fabriques de pachinko à Shizuoka), il y a une communauté brésilienne importante dont la venue a été régulièrement favorisée par le gouvernement japonais depuis le début des années 80.
    Un des signes les plus flagrants de la crise au Japon était d’ailleurs la politique d’incitation au retour définitif au pays initiée en début d’année.

    cf. http://www.paperblog.fr/1423406/les… repris d’articles de la presse brésilienne.

    Réponse
  14. Agnes a dit : « Du coup, ces flics à roupettes qui glissent tout en douceur sur le bitume parisien nous semblent éminemment sympathiques ».

    Point de vue tout féminin. Mais il est vrai que les clichés sur la sexualité des policiers ont toujours impressionné les dames.

    Je n’ai pas pu résister. Oui, Agnès, mets-moi les menottes, enferme-moi dans ton cachot, file-moi des coups de matraque.

    À ma fille : Si un jour tu lis ça. Dis-toi que ton papa était très fatigué.

    😉

    Pierre Meur,
    Belgique

    Réponse
  15. Pierre, il semblerait que de commenter longuement mon billet sur le sentiment amoureux t’ait quelque peu monter au ciboulot. Je parle ici de la société du contrôle dont tout le monde s’accommode de plus en plus et je ne vois vraiment pas le rapport avec la choucroute. À moins que tu ne fasses allusion à la supposé attraction de l’uniforme sur la gente féminine : je ne peux parler pour les autres, mais pour ma part, je suis singulièrement immunisée contre ce type de déterminisme vaguement érotisant. Quand je vois un uniforme, j’ai plutôt envie de changer de trottoir que de me mettre à onduler en roucoulant.

    Sinon, j’aime beaucoup le roller : voilà pour ma sympathie surprenante… Et non, je n’ai pas de tendance SM, donc je ne risque pas de te punir comme tu le demandes avec tant d’insistance.

    Réponse
  16. Agnès @15 : «Pierre, il semblerait que de commenter longuement mon billet sur le sentiment amoureux t’ait quelque peu monter au ciboulot ».

    Georges Brassens a dit : « Elle m’a dit, d’un ton sévère: "Qu’est-ce que tu fais là?", mais elle m’a laissé faire, les filles, c’est comme ça… ».

    Désolé, Agnès.

    Que chacun sache qu’Agnès et moi, nous n’avons pas de relations sexuelles. Sinon on les aurait invités.

    Cette rectification me paraissait nécessaire pour réparer l’honneur perdu d’Agnès et des policiers. Quant à moi, ma réputation n’est plus à faire, et comme disait Brassens : « J’ai déjà mon âme en peine: je suis un voyou ».

    http://www.dailymotion.com/video/xm

    Réponse
  17. "La société du contrôle" …

    Est-elle effective ou un simple effet de manche ? Au départ, je crois que c’était de l’intox pour calmer les esprits en France après les attentats dont je ne me souviens plus ni des dates ni des circonstances, et les français non plus, sans doute.

    Les policiers sont visibles donc les français et les touristes peuvent se sentir rassurés. L’ennemi est plus dans la tête que dans la rue.

    Je me demande bien comment on pourrait sécuriser une ville comme Paris, alors qu’à Bagdad, ville la plus sécurisée du monde, les terroristes s’explosent joyeusement jusqu’à l’intérieur des casernes.

    La société de contrôle est un leurre puisque pour arriver à établir un contrôle parfait, il faudrait contrôler chaque être humain en permanence. Je ne doute pas qu’en regardant "les flics à Miami", les politiciens ont des rêves ambitieux, mais je crois aussi que les policiers, eux, doivent être frustrés par leur manque de moyens.

    Je crois que "la société de contrôle" fait partie des grands mythes du type "grand complot". Elle est inapplicable parce qu’elle générerait plus d’information que d’information à vérifier.

    Bien entendu, l’informatique peut aider, mais ses logiciels les plus pointus ont toujours une guerre de retard, et ce n’est que le menu fretin qui s’y laisse prendre. On coincera toujours le pauvre péquin qui traverse en dehors des clous, mais le vrai larron, le professionnel, lui, ne prendrait pas le risque de traverser en dehors des clous.

    Aucune population ne bénéficie d’une protection parfaite, parce que ce n’est pas la population qui est visée, mais bien l’état.

    Les policiers dans la rue ne sont que des affiches publicitaires pour le ministre de l’Intérieur. Ils faisait quoi votre président avant d’être Président ? Vous savez qui est le ministre de l’Intérieur actuel ? Beaucoup ne le savent pas. Le Président a choisi un "obscur" non charismatique à ce calepin, parce que le Président veut faire un deuxième mandat. C’est pour cela qu’il a épousé "Sœur Sourire" parce que quand elle sourit, elle ne parle pas. De toute façon avec son petit filet de voix, elle est inaudible.

    Le paragraphe précédent n’avait pour vocation que d’être aussi méchant que le "grand complot". Je n’en pense rien ou juste le début, mais je sais que cela fait plaisir aux français. Je ne vous parle pas de la politique belge, c’est comme le flamand ; il faut être belge de longue date et habiter les communes "à facilitées" pour en comprendre quelques bribes.

    "La société du contrôle" … c’est un peu comme le principe de précaution. C’est le système "parapluie". « On avait tout prévu, mais on a pas eu de bol. C’est la faute à la malchance ». A posteriori, tout s’explique toujours, mais c’est trop tard. A priori, c’est comme de toucher la pomme sur la tête du gosse de Guillaume Tell quand est pas Guillaume Tell. Il vaut mieux s’abstenir.

    La sécurité c’est une question de statistiques. Il vaut mieux être dans les bonnes. C’est aussi con que ça. C’est une vilaine loterie. Toutes les bonnes intentions ou les intentions politiques du monde n’y changeront rien.

    A priori, et jusqu’à preuve du contraire, il ne vous arrivera rien. Dormez en paix, braves gens, la police veille. Heu … vous êtes certain d’avoir fermé la voiture à clef ? Allez voir, on ne sait jamais, les policiers ripous, ça existe.

    😉

    Réponse
  18. Bonjour

    Voilà un petit moment que je n’avais pas fait un tour sur votre petit blog.

    Du coup, je choisis une photo au hasard pour vous complimenter pour vos magnifiques photos cette été ! La plupart sont très intéressantes 😉

    Sinon, c’est toujours un plaisir de vous lire !!

    Bonne continuation et bonnes photos

    MoOoH

    Réponse

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