Sélectionner une page
22 décembre 2008

Chacun sa merde et du papier pour tous !
En cette période festive, ce sera du papier cadeau, forcément.


J’adore l’odeur de la soupe populaire au petit matin ! J’aime entendre le petit peuple souffrant, drapé dans sa dignité faute d’un manteau en cachemire digne de ce nom, venir quémander les quelques miettes de mes royales agapes que leur balayera ma domesticité servile aux marches de mon hôtel particulier. J’aime le réconfort enivrant de ma propre générosité et je me sens profondément utile, quelque chose comme le socle intangible de l’ordre social, le maître étalon (et oui, aussi…) à partir duquel chacun trouvera sa place dans notre société et saura y rester. Irrémédiablement.

Chaque personne doit pouvoir trouver sa place dans notre société, et il est de notre responsabilité d’œuvrer en ce sens.
Citation de l’autre site NosValeursCommunes.fr

Une place pour tous et tout le monde à sa place. Voilà une belle valeur de notre temps, avec laquelle je me sens pleinement en accord.

C’est parce que ce système me permet d’être riche et de le devenir chaque jour un peu plus que j’adhère pleinement à notre grande valeur commune de la solidarité.
C’est important d’aider les pauvres. C’est une forme de reconnaissance du ventre. Et puis, tant qu’on aide les pauvres, personne ne se pose pas trop la question de la genèse de la pauvreté.
Bien sûr, il convient de ne pas faire n’importe quoi dans ce sens : il ne s’agirait pas qu’un brusque accès de solidarité égalitariste épuise le filon, pas plus que toute cette générosité ne doit trop écorner mon modeste pécule, qu’il me faudrait alors rapatrier à la cloche de bois des îles paradisiaques où il expérimente la génération spontanée.

Solidarité bien ordonnée commence par soi-même.
D’ailleurs, le milieu caritatif est très bien fait à cet égard : on peut choisir ses bons pauvres, qu’il convient de récompenser et puis surtout, cela ne revient pas trop cher pour un effet pourtant maximum, comme en témoigne ce courriel non sollicité qui est tombé à point nommé en cette période d’hyperactivité comptable défiscalisante.

Nos valeurs communes : solidarité ! 1

Ainsi donc, un euro donné, c’est deux euros directement récupérés dans les caisses de l’État. Avouez qu’il s’agit là d’un marché particulièrement juteux. Quand je donne aux pauvres, non seulement je donne essentiellement à mes potes qui ont créé des officines privées de charité en lieu et place du périmètre de l’action publique, mais en plus cela me permet de réduire significativement la strangulation fiscale qui menace sans cesse mon opulence.
J’aide les pauvres… avec leur argent.
Car de niches plus grandes qu’un F5 de HLM en bouclier fiscal, en passant par tout une luxuriance d’exonérations diverses et variées, sans compter mon argent de poche que j’arrive toujours à transformer en frais de représentation d’une de mes boiboites offshore et donc offTVA, les gros financeurs de l’État providence, ce sont quand même ceux qui en dépendent le plus directement, qui sont trop mesquins pour embaucher des avocats fiscalistes et trop pauvres pour se faire offrir le nécessaire et le superflu.

Montage divin, n’est-il pas ? Et follement amusant.
Chaque euro de sacrifié me rapproche deux fois plus vite du Saint-Graal de la non-imposition tout en tapant directement dans la très obsolète solidarité d’État d’inspiration stalinienne. Un euro pour le Téléthon, c’est deux euros qu’ils n’auront pas pour financer la Sécu, la Caf, l’Éducation nationale, les transports, la recherche, c’est autant d’euros qu’il leur faudra emprunter, au prix fort. Et qui peut leur prêter tout cet argent qu’ils n’auront pas pu nous prendre ?
C’est nous! Le même argent, qu’ils devront me rendre. Avec les intérêts. Que je pourrai investir ensuite dans un nouveau cercle vertueux de solidarité défiscalisante…

C’est magnifique, je vous dis.
Et quand ils ne pourront plus rembourser, ce qui arrive toujours fatalement aux gueux, et c’est bien ça qui fait tout leur charme, ils devront liquider les bijoux de famille, démanteler les dernières brides de leur solidarité de droit-de-l’hommistes égalitariens de mon cul et s’en remettre à la logique assurantielle pour pallier aux risques de maladie, vieillesse, maternité ou pauvreté. Et la logique assurantielle, c’est nous !
La boucle sera alors bouclée, je serai alors indécemment encore plus riche et je pourrai me permettre quelques accès de charité bien ordonnée pour mes pauvres méritants.

Et je me sentirai bon, immensément bon !

Powered by ScribeFire.

31 Commentaires

  1. Mais enfin, Mme Agnès, si nous reprenons aux pauvres les maisons qu’ils achètent lorsqu’ils ne peuvent plus payer, c’est pour le bien des autres pauvres !

    Car, vous le savez bien, les pauvres exhalent des gaz corrosifs pour les belles demeures françaises, ce qui fait qu’elles sont toutes dégradées au boit d’à peine dix ans. Il est alors temps de leur reprendre la belle demeure, la rénover, à la revendre à de nouveaux pauvres : c’est aussi ça, la solidarité : chacun son tour !!

    Réponse
  2. Merci Agnès 🙂

    Réponse
  3. Tiens , c’est leur tour , en Italie:

    "Après une saisie de plus de 40 kg d’un des caviars les plus chers, la police italienne a décidé d’en faire don aux plus démunis, à Milan.

    Le menu de noël des pauvres de Milan promet d’être savoureux. Après une saisie de 40 kg de caviar de contrebande , les autorités italiennes ont décidé d’en faire profiter les plus démunis, rapporte le quotidien milanais le Corriere della Sera. La précieuse marchandise sera distribuée à des œuvres caritatives chargées d’organiser les repas de fête aux pauvres dans la région de Milan.

    A l’origine de cette décision, un homme, Juri Mantegazza, l’inspecteur du corps forestier qui a effectué la saisie du caviar, estimée à 400 000 euros. Après le coup de filet, la marchandise a été placée pendant plusieurs semaines dans des réfrigérateurs. Plutôt que d’attendre la dégradation du caviar, Juri Mantegazza a dans l’idée d’en faire profiter les plus pauvres "
    AFP.

    Qu’est ce qu’on fait ? on pleure , on rit ? les deux ?

    Réponse
  4. ATTENTION, le TéléThon ce n’est pas pour les pauvres !

    La science qui promet le bonheur pour tous directement sur terre place ses malades devant les feux de la rampe comme l’église ses pauvres. Cette similitude culturelle ne doit pas nous abuser.

    A part ça tout le monde devrait savoir que quinze euros donné à l’aide alimentaire internationale sauve vraiment des vies. Les mêmes au TéléThon ne produisent guerre. (C’est tout de même respectable puisque l’intention compte… Au moins autant que de financer des ex-voto pour le salut des âmes égarées.)

    Réponse
  5. Bonjour,

    Scandaleux en effet surtout quand on voit l’état lamentable du financement de la recherche publique (dont l’INSERM). Le problème, c’est que si on annonce fort que le téléthon, on donne pas, ben on passe pour le pourris de service (alors que je préfère carrément payer des impôts !) ! Ce qui me tue chaque année, c’est le Lion’s local qui nous gave avec ses marrons chauds ! Les mêmes petits notables affreux avec leurs employés (sans doute pas tous, mais bon !) qui se vantent publiquement de leur compassion ; beurk !

    Cordialement

    Réponse
  6. En effet, ils sont durs, les temps d’aujourd’hui car, avec le spectre de la crise, qui ne veut pas se dissoudre, presque deux mois après les mascarades d’ Halloween ( combien comptera-t-on de vrais morts de froid à la fin de l’hiver ? ), il n’est pas de bon ton d’afficher une richesse trop voyante, même si, dans les belles demeures, on sourit en coin de ce qui au final accroîtra le pactole en vertu des mécanismes que vous décrivez si bien. Ainsi donc, un peu de commisération bien-pensante est de mise ("les bons pauvres"), comme vous dites.
    "Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le", disait Jules Renard".
    http://crayondenuit.canalblog.com

    Réponse
  7. MDR tres bon!

    et rageant à la fois…

    Réponse
  8. C’est Noel !!!

    Réponse
  9. Mais c’est l’Amérique tout ça !!! Mais ce n’est surement pas le Perou pour les va-nu-pieds de pauvres !!

    J’aurai bien vu cette image pour illustrer l’expression "chacun sa merde et du papier pour tous" 🙂
    http://yenayer.blogspot.com/2007/02

    Réponse
  10. Joyeux Noël à tous, même et surtout à ceux qui répliqueront que la solidarité n’a jamais été commune qu’à quelques illuminés d’ultra-gauche tels ceux qui fréquentent le monolecte…Et puis, la solidarité, elle est déjà accaparée par les banquiers, qui nous entraineraient dans leur naufrage si nous ne la lui livrions pas!

    Liberté, égalité, fraternité, connaissent pas, les pensent déjà défuntées ou chez ma tante pour cause de crise, nos parangons de morale républicaine?

    Car, il ne faut pas s’y tromper, ce ne sont pas les vainqueurs de cette star’ac de la valeur commune (à qui d’ailleurs?) qui vont compter: il suffit de regarder un épisode de la petite maison dans la prairie et d’avoir versé sa petite larme devant le téléthon pour les connaitre tous en avant-première.
    Par contre, quelle "promotion" pour les ennemis de cette bien-pensance, auxquels l’opinion, telle que les sondages la fourragent, pensera très fort en cette période de naissance de christ-roi et de reconduite à la frontière: la polygamie, le voile, le sifflage de marseillaise, l’abattage rituel, l’exigence de virginité, la clandestinité, mais aussi la repentance, la contestation et tout ce qui nous rapproche de la bête en nous éloignant de l’acquiescement au gouvernement des puissants pour les puissants.

    Tiens, pariez encore sur les valeurs communément affichées par cette coterie immonde qui prospère au point de pouvoir proposer de telles consultations, vous ne serez pas loin du résultat. Non, j’ai pas dit UMP! Pouah!

    2009, alleluiah, voilà une belle et commune année qui s’annonce, non?

    Réponse
  11. “There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning"

    so… fuck you !

    Réponse
  12. Bien résumé.

    s/pour pallier aux risques/pallier les risques/

    Réponse
  13. Effectivement, les myopathes ne sont pas forcément pauvres… mais la recherche censée trouver de quoi améliorer leur vie, voire les soigner, est financée par la charité. Personnellement, la recherche est une chose trop sérieuse pour être laissée à la seule charité et devrait être le fait d’une agence gouvernementale, avec un budget voté.

    J’ai lié ce spam du téléthon au charity business fiscal, parce que c’est le même principe : donne tes sous et vide les caisses de l’Etat. C’est une conception très anglo-saxonne de l’action sociale, où les riches choisissent les bonnes causes dans lesquelles ils vontplacer leurs sous pour échapper à l’effort commun.

    Réponse
  14. J’aime beaucoup ton texte Agnès, mais je dois être un peu au ralenti parce que je ne comprends pas un truc: le site "valeurs communes" que tu mets en lien, c’est du second degré ou bien c’est qui? Je veux dire, c’est trop caricatural pour être sérieux non? Ou je découvre la vraie vie et il y a des gens qui peuvent écrire ça sérieusement?

    Réponse
  15. Il ne faut pas tout mélangé. Du fric, il y en a assez pour toutes les nobles causes. Je n’ai pas besoin de vous rappeler les sommes colossales dépensées pour l’armement (plus de 1000 milliards/an).

    Donc, vous n’allez pas culpabiliser les gens qui font des dons et leur mettre sur le dos le piteux état de notre économie. C’est chercher des coupables où il y en a pas. S’il y a autant d’associations caritatives, c’est que l’Etat s’est désengagé.

    Pour ce qui est du Téléthon, je précise juste que je suis atteint d’une myopathie. Comme le dit Croa, le Téléthon n’est pas là pour aider les pauvres mais les personnes malades (et malade ne signifie pas pauvre). Pour la suite, je ne suis pas d’accord : soigner ces maladies n’est pas une cause perdue et ça participe à l’avancée de la science profitable à tous. Et rien n’interdit de donner au Téléthon, à Handicap International, à l’Unicef et aux Restos du Coeur par exemple.

    Joyeux Noël

    Réponse
  16. Idem pour les restos du cœur "personne n’a la droit ni d’avoir faim ni d’avoir froid" : donc on donne sans se reposer la question pourquoi Coluche a créé les restos il y a plus de vingt ans et qu’ils existent toujours. Nobody pour les questions non plus, cet après-midi, devant l’encombrement de caddies aux rayons bouffe du supermarket, sauf moi, qui voulait aller ailleurs, sans caddie (on dit charriot ?). Moi je dis et je répète, faut faire la grève des fêtes !

    Réponse
  17. Le programme libéral est clair: remplacer les droits par la charité. Un droit cela ne se mérite pas, il existe c’est tout et il s’applique à tout le monde. Mais la charité, Il faut être un bon pauvre méritant, propre sur lui pour la mériter. Priez mon frère et repentez vous pour votre oisiveté de chômeur.

    En outre, le charity business est un secteur économique à part entière: salaires, placements financiers plus ou moins éthiques etc.
    A Paris, il y a recrudescence de ces jeunes, habillés aux couleurs d’une ONG qui tentent de recruter des donateurs.
    Ils sont payés par une entreprise pour cette tache.

    La charité engendre des bénéfices, de la tva sans doute etc.

    En outre, j’en ai assez de recevoir ces paquets de cartes de voeux que je n’ai pas demandé ni même sollicités. Comptant sur ma gêne, il va se sentir obligé de donner quelque chose pour ces cartes, se disent-ils. Mais ils se trompent., POUBELLE LES CARTES !

    Ne comptez pas sur moi, pour vous verser des salaires de cadres sup’ pour aider "les pauvres", "les déshérités" et faire des placements lucratifs qui soutiennent la machine à broyer les pauvres, le capitalisme.

    Réponse
  18. Super billet Agnès! Quel talent pour expliquer.
    Je suis d’accord, la charité sert avant tout à se faire plaisir à bon compte.
    On n’a pas à choisir entre un malade sympathique et un autre plus revêche.
    On n’a pas à choisir entre une maladie plutôt qu’une autre.
    Tout le monde doit être soigné et c’est un effort national qui est nécessaire.
    La charité implique qu’il faut faire de la pub pour faire rentrer des fonds. Cela coûte combien, tout cela?
    Bon, je n’ai pas le temps de développer, mais je suis d’accord avec ce qu’ont dit Agnès et Fin de partie.

    Réponse
  19. "Le problème, c’est que si on annonce fort que le téléthon, on donne pas, ben on passe pour le pourri de service (alors que je préfère carrément payer des impôts !) "
    Idem.
    Je cite ceci, mais citerais aussi bien d’autres réflexions mises en comm ici, et j’adhère quasiment à tous les posts de Mme Maillard.
    Ecœurée suis-je du type de société que nous installons durablement, ou dans laquelle ‘on’ nous installe (mais c’est dialectique évidemment, qui peut s’abstraire *vraiment* du contexte où il ou elle vit?).
    Bref, un petit comm pour vous souhaiter un joyeux non nowel.

    Réponse
  20. Merci pour ce texte génail. A la fois pour le contenu (sérieux) auquel j’adhère totalement et ‘humour ravageur. A cet égard, je ne connaissais pas l’expression "chier dans le ventilo" lue sur un autre billet… J’aime bien marier un peu de vularité ou de langage populaire avec une écriture recherchée.

    Même si j’ai dans ma tendre enfance vendu les fameux timbres pour la lutte contre la tuberculose (en fait, ma mère qui refusait que nous "fassions la manche" nous les achetait…) j’ai toujours été hostile à ces appels aux dons.

    Je me souviens avoir été profondément choquée en 1969, de même que mes copines gauchistes de l’école d’infirmières, de voir la Croix-Rouge quêter quasi devant la porte de l’hôpital Tenon et d’une réflexion que nous fîmes : si cela continue, on arrivera à quêter pour l’hosto ! Nous ne savions pas si bien dire prémonitoirement : nous y sommes presque !

    Juste une petite anecdote qui m’avait scandalisée à l’époque (il semble me souvenir que c’était en 1987). En lisant le dossier médical d’un de nos patients, un maçon italien d’une soixantaine d’années atteint d’un cancer pulmonaire, je vis avec stupéfaction que le "staff médical" du service de l’hôpital St Antoine qui nous l’avait envoyé avait tiré son dossier au sort pour déterminer s’il aurait un traitement ou non…. Pas de bol : le sort avait décidé que ce serait pas de traitement !

    Je doute que la question se serait posée s’agissant d’un cadre, d’un enseignant ou d’une quelconque profession libérale… Selon que vous serez puissants ou misérables !

    Qui osera encore soutenir que la société des privilèges n’est pas revenue avec l’ultra-libéralisme, au grand tort de feu "l’Etat-providence" ?

    Réponse
  21. Un virtuel bon Noël aux enfants tel est le souhait auquel on est réduit quand on est devenu vieux au chomage non indemnisé. Eh oui, http://www.vieuxauchomage.com à quoi vont-ils nous occuper maintenant que devenus sexas au chômage non indemnisé, exclus de la retraite car rendus incapables de cotiser ?
    Vieillis comme les préservés du chômage non indemnisés et qui eux sont tranquilles à toucher une retraite vivable, que faire d’autre que de communiquer aux enfants la "virtualité" de nos situations.
    Que souhaiter d’autre qui vaille ? 2009 voeux Mme Agnès

    Réponse
  22. emcee:

    Le budget pub est au moins de 5% pour les organisations caritatives les mieux gérées (avec une gestion transparente) je pense.

    Réponse
  23. Je reposte ici un lien sur un article qui parle de l’"opération pièces jaunes" de 2006:

    http://www.plumedepresse.com/spip.p

    Un extrait:

    Deux communiqués ont été émis en réponse à Marcel Magnon, par la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France le 23 mars et par la mairie de Montélimar le 27. La Fondation donne le chiffre de 9,9 % de frais de fonctionnement (39 % suivant Le Canard enchaîné) et précise qu’elle ne prend en charge que les frais de restauration et d’hébergement de "son équipe opérationnelle", à savoir, à Montélimar, 13 salariés de la Fondation et 12 bénévoles : 25 personnes donc, quand Magnon parle de 130 ! Pour les autres, "chacun des partenaires (…) prend en charge les frais engagés pour ses équipes." Ultime précision, Bernadette Chirac "assume naturellement ses dépenses d’hébergement et de restauration". Quant à la mairie de Montélimar, elle se dit "très fière d’avoir participé à une telle opération de solidarité et de générosité en faveur des enfants malades et de leur famille" mais ne dément aucune des affirmations du conseiller municipal d’opposition.

    Au moins 9,9% de frais de fonctionnement en 2006 pour cette fondation

    Réponse
  24. Euh, je crois que vous avez fait une erreur. Pour un euro dépensé, c’est 0,66 euros de défiscalisation, pas deux euros !
    A part ça, entièrement d’accord, même si malgré tout certains chercheurs ont bien besoin des fonds du téléthon … mais qui pourrait être de l’argent public.

    Réponse
  25. bonsoir Agnès,
    je li et j’adhère régulièrement à vos textes. Pour la première foi celui ci me dérange. Particulièrement le terme de marché juteux. Les riches gagneraient ils de l’argent en finançant en partie la recherche ? non. Pour un euro donné l’état n’en rend pas deux, c’est mathématiquement impossible. Le donnataire (qu’il soit riche ou pas) de toute manière donne plus qu’il ne reçoit . L’etat lui en perd c’est certain également. Quelqu’un m’a di hier qu’il préférai de tte manière donner directement à la recherche par le biais du théléton plutôt qu’à l’etat et ainsi être sur de l’utilisation qui en sera faite. Et si l’on calcul honnetement on s’aperçoit vite que la recherche est gagnante par ce système. Je précise tt de même que philosophiquement cette façon de procéder me pose encore plus un pb.
    J’adhère à votre résonnement philosophique mais je trouve que les arguments donnés ne sont pas les mieux choisis. On fini par penser qu’il ne faudrai plus donner et si c’est votre propos (j’ai du mal à le croire) effectivement je n’adhère en aucun cas à ce texte. Pourquoi ces phrases :

    " Ainsi donc, un euro donné, c’est deux euros directement récupérés dans les caisses de l’État. Avouez qu’il s’agit là d’un marché particulièrement juteux. "

    Vous savez que c’est faux.
    En fait ce qui me dérange le plus n’est pas votre façon de penser (bien au contraire) mais j’ai l’impression que certains arguments avancés ne sont que les batons pour vous faire battre. Trop gros et trop faux.

    Excusez mes fautes d’orthographes ainsi que mon écriture approximative mais l’envie de partager mon opinion (et surtout de voir vos réponses à ces questions) a été plus forte que tout …

    Merci d’avance …

    Réponse
  26. Bon, j’ai raccourcis le circuit de l’argent pour le rendre plus évident. Le trajet réel est : un euro de donné = 0,66€ de remboursé au généreux donateur, soit 0,33€ réellement donné par le généreux donateur. Le généreux donateur connaissant le taux de remboursement, il sait que quand il donne 1€, il ne donne réellement que 0,33€ et que le reste, soit le double de sa contribution sortira des caisses de l’État. Donc, cela revient à dire que quand le généreux donateur donne 1€, remboursement compris, il sait qu’il force l’État à en filer 2.

    Donc mon calcul est tout à fait juste, puisqu’il prend en compte ce qui sort vraiment de la poche des uns et des autres, sans s’arrêter sur la mise initiale qui pourrait donner l’illusion que le généreux donateur donne 2 fois plus que l’État, alors que l’opération finale est justement l’inverse.

    Quant au très libéral et anglo-saxon je préfère donner directement aux causes de mon choix qu’à l’État, il fait l’impasse précisément sur ce que je dénonce, à savoir le détournement de fortes sommes destinées initialement aux caisses de l’État, lequel, quoi qu’on en dise, vote un budget sous le regard du peuple, alors que l’argent de la charité va à des caisses d’officines plus ou moins transparentes, avec des frais de fonctionnement importants, des frais de communication et de marketing dont l’État peut généralement faire l’économie. Les gens qui préfèrent donner aux bonnes causes (on donne plus pour les victimes du tsunami que pour les clodos qui crèvent en bas de chez soi) ont tendance à se sentir très satisfaits de leur geste et à s’arrêter là, les gens qui donnent aux impôts, alors même qu’ils financent la plupart des services et infrastructures qu’ils utilisent au quotidien ne cessent de râler, de pinailler et de se sentir floués. Pourtant, si l’on traçait les dons pour savoir à quoi chaque euro est employé, il est clair que l’argent de l’État (tant que la corruption reste contenue à un faible niveau, cela va de soi) est bien mieux employé. Selon les pays, on plafonne à 70% des dons réellement utilisés sur le terrain du tsunami et sur ces 70%, fort peu ont réellement été destinés à la population directement touchée. En Thaïlande, le littoral dévasté a été investi par des projets hôteliers de standing (probablement occidentaux) à la place des petites exploitations précédentes, ce qui a vidé la côté des locaux, relégués dans des zones moins touristiques. Je dirais que cet argent a réellement été détourné de son objectif réel sans que personne ne s’en émeuve particulièrement.

    Si tu crois à la démocratie réelle, tu crois à l’impôt, à la redistribution, à la mutualisation des moyens plutôt qu’à la charité.

    Réponse
  27. merci pour votre réponse rapide qui ma convaincu du bien fondé de votre pensée.

    Réponse
  28. sur le téléthon lire l’article de jacques testard toujours d’actualité:

    "Le téléthon, l’évêque et le citoyen

    Le Grand Genic Circus vient de démonter ses chapiteaux et de ranger ses accessoires jusqu’à l’année prochaine : banderoles, fauteuils roulants, malades, chanteurs et danseurs, bons sentiments, présentateurs larmoyants, tirelires géantes, douleurs, chercheurs messianiques, sportifs endoloris, paillasses de labo, injustices…"

    pour la suite: http://www.robin-woodard.eu/spip.ph

    Réponse
  29. Bien sûr, mais si on part du principe bien connu qu’ils sont tous pourris là-haut… en donnant 1€ à la recherche, on force l’Etat à donner 2€ qu’il aurait peut-être préféré dépenser en champagne et petits fours le 14 juillet (même si je me doute bien qu’ils taperaient d’abord dans le budget des collectivités locales avant de se serrer la ceinture…), dans un monde non idéal où l’Etat n’agit pas forcément pour le bien de la nation, le citoyen peut lui forcer la main…

    Réponse

Laissez une réponse à Guilhom Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Merci de votre soutien

Soutenir Le Monolecte, concrètement!

Mon dernier livre

Comprendre l'antisémitisme
Version papier : 13€HT

Crédit photo couverture : ©Beth Jusino

Version numérique

Livre numérique Comprendre l'antisémitisme
Agnès Maillard
Le Monolecte
6,49 €

Commentaires récents

Mes réseaux sociaux

  • Mastodon
  • Seenthis
  • BlueSky
  • Sens Critique
  • Diaspora
  • Flickr
  • Instagram
  • LinkedIn
  • Page Facebook
  • Profil Facebook

Catégories

Archives

décembre 2008
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293031