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5 novembre 2006

Qu’il est bon, parfois, de se délecter de quelques grammes de finesse dans un monde de brutes.

Mercredi dernier, parce qu’elle a été bien sage, j’accompagne la naine au cinéma.

Le plan, c’est de tenir toute la séance sans hurlements intempestifs ou bougeotte irrepressible, comme ce fut le cas pendant le très sympatique, mais très long Cars. Dont je n’ai pas vu la fin, obligée de battre précipitamment retraite avec une sorte de sirène des pompiers fermement coincée sous le bras. Je n’aime pas rater la fin de quelque chose que j’ai commencé. D’ailleurs, je ne m’endors toujours pas devant la télé. Malgré l’âge.
Bref, j’y vais un peu à reculons, redoutant le filmus interruptus.

Absolument fabuleux

Sachant que la gosse est complètement fan de Kirikou, on s’était dit qu’on avait une bonne chance qu’elle apprécie le nouveau Michel Ocelot.
Elle n’a pas moufté de toute la séance. Personne, en fait. Une salle entière sous le charme. C’est divin.

Déjà, le dessin est magnifique, quelque chose de très coloré, très harmonieux, chatoyant, comme dirait l’autre. Poétique. Totalement. Mais le meilleur, c’est l’histoire. L’habituel voyage initiatique, mais à contre-pied des clichés habituels.

Azur et Asmar

Azur et Asmar, c’est donc l’histoire de deux petits garçons élevés ensembles. L’un, blanc, fils du maître dans une France médiéval, probablement post-croisade. L’autre, sarrazin, c’est à dire arabe en langage d’aujourd’hui, fils de la nourrice du premier.
Le récit s’articule en deux temps : l’enfance, où les deux gamins sont élevés comme des frères en France, jusqu’au moment où le père d’Azur décide de prendre son éducation en main, marquant assez salement la différence de statut entre les deux enfants. Puis vient l’âge adulte, où Azur part à la recherche des légendes arabes de son enfance, traverse la méditerranée et devient à son tour l’étranger, celui qui est en bas de l’échelle sociale.
Bien sûr, les deux frères se retrouvent, s’affrontent et se réconcilient, mais toute la partie marocaine du récit est absolument sublime. C’est une plongée somptueuse dans la richesse culturelle marocaine, et le choc de la rencontre se joue sur la magnificence de l’art et de la science, pas sur la force et la compétition. Un message de tolérance qui tranche avec bonheur sur les aboiements va-t-en guerre dont notre époque civilisée est coutumière ces derniers temps, sur l’air du choc des civilisations.
Cela fait du bien en ces temps de Busheries.

37 Commentaires

  1. Oh ! Il faut donc que j’ailles le voir ? Le matraquage publicitaire m’en dissuade pourtant fortement :(.

    M Ocelot parlait de ce projet il y a quelques années déjà, Garder l’esprit et la technique des ombres chinoises (de son excellent Princes & princesses), en y ajoutant les possibilitées de couleurs et d’effetsde la 3d. Il devait faire developper un logiciel qui respecterait ces besoins. J’imagine donc qu’il l’a fait car il dit toujours avoir eu la chance de faire ce qu’il voulait dans ca vie. J’ai un peu honte, mais je n’ai toujours pas vu Kirikou.

    Sinon, pour ceux qui aiment l’animation inteligente j’ai adoré U de Serge Elissalde (dont j’adore toutes les réalisations) et Grégoire Solotareff (un picasso du livre illustra d’enfant (par sa productivitée et variété de ses oeuvres), et avec la voix et musique de Sanseverino. Donc le même ensemble que dans Loulou et autres loups. Un petit moment de bonheur pour toutes et tous.
    Une chose importante y aller en pleine forme, parce qu’à des moments ca va très vite, et c’est dur de suivre (dans le style d’Elissalde).

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  2. Faut pas être aigrie comme cela sisi, même si souvent, hélas, on a de bonnes raisons de l’être. Ce film est une fable et finalement, tu y mets un peu tout ce que tu veux. A la fin, la fée des Djinns choisit le petit blanc et la fée des elfes, le jeune arabe. Les deux fées sont de rang égal, l’une du Nord, l’une du Sud. Déjà, je trouve bien que ce soit les femmes qui décident. Ensuite, si Ocelot avait choisi des couples blanc/blanc et arabe/arabe, tu aurais râlé en disant : ben voilà, chacun reste chez soi et les vaches sont bien gardées.
    Tu parles aussi de la différence de rang entre les garçons. En France, c’est clair que la mère et le fils arabes sont des valets, mais la traversée de la Méditerranée inverse les rôles : la nourrice est devenu la femme la plus riche de la Médina et le fils du maître est un mendiant. Ce qui est intéressant, justement, c’est qu’en devenant dominante à son tour, la nourrice reste tolérante et ne choisit pas la vengeance ou la rancoeur. Mieux, elle a le pouvoir d’adopter le jeune Français comme son fils. A ce titre, c’est elle qui fait montre du plus haut degré de civilisation, plutôt que l’autre tanche suffisante qui jette une femme et son fils dehors, sans le sou.
    Quant à l’idée qu’on infériorise les arabes en les montrant superticieux, je te rappelle que la supertition commence avec le coup des chats noirs en France et que c’est la nourrice qui éduque le jeune maître à rejeter la supertition.

    J’ai l’impression que tu voudrais presque que tous les blancs soient de gros connards racistes, que peut-être cela te permettrait de justifier ton propre regard sur nous. Je pense qu’Ocelot, justement, oeuvre à batir des ponts entre les peuples et les cultures, à nous faire comprendre que nous avons bien plus en commun que de différent, que nous sommes tous des humains qui jouons avec la même gamme de sentiments, qu’ils soient bons ou mauvais. Ni meilleurs, ni pires, mais tellement semblables.

    Moi, ça ne me dérange pas de me sentir proche et semblable d’un autre humain, même s’il ne partage pas mes idées, ma vision du monde ou ma façon de vivre. Et toi?

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  3. Et le fils du maitre epouse la la fée des djinns et Asmar epouse la cousine de la fée. Je traduis:
    Azur, fils de dominant (le maitre) epousera une "fille " de son rang….J’en ai assez que les arabes soient fils/fille de nourrice ou d’ ouvrier.

    D’autre part, le racisme du maitre est credible, tandis que la superstition "les yeux bleus portent malheurs" " est irrealiste, mais surtout renvoie à un des steréotypes, qui "particularise les arabes/sarrazins, leur irrationnalité ( versus la raison, valeur fondatrice de ce bon universalisme republicain français). Encore une fois l’on se moque de nos enfants!!!
    Ce film a un regard ethnocentrique (eurocentrique) sur le monde arabo -musulman.
    En outre, ce film semble avoir trouver solution à "l’integration" et (au "communautarisme" ):
    Le metissage! Cette societe est tellement petrie d’individualisme, qu’elle apprehende le fait que des individus, ayant les memes codes culturel ( codes qui ont resisté aux tentatives abrasives et au formatage de l’institution scolaire), se retrouvent en groupe!!! Surtout si les personnes qui composent le groupe sont identifiées comme dangereuses…. Alors on dilue les particularités culturelles par le metissage… Les "metis" sont si beaux…! Vive l’exogamie , vieille pratique patriarcale!
    Je m’arrete , je suis si agacée par tant d’irrealismes………………..

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  4. N’ayant pas vu le film je devrais me taire encore un peu mais cette controverse qui débute me semble bien recurrente sur ce genre de morceau. L’un, semblant aller loin dans le regard critique, decrypte derriere les bonnes intentions affichées de l’auteur, les véritables pensée inavouée voire inconsicentes. L’autre trouve dans certains symbôles biens identifiés la volonté de l’auteur de porter quand même un message plus juste.

    J’ai l’impresison que lorsque qu’on en arrive là, l’interprétation que l’on décide d’avoir est celle qu’on prefère (et j’ai les même préférence qu’Agnes). En fait, s’il faut aller chercher un arbritage hors de nos préférences, je pense qu’il faut recourrir à ce qu’on sait de la bonne foi de l’auteur. Et je ne doute pas de celle d’Ocelot…

    Réponse
  5. N’ayant pas vu le film je devrais me taire encore un peu mais cette controverse qui débute me semble bien recurrente sur ce genre de morceau. L’un, semblant aller loin dans le regard critique, decrypte derriere les bonnes intentions affichées de l’auteur, les véritables pensée inavouée voire inconsicentes. L’autre trouve dans certains symbôles biens identifiés la volonté de l’auteur de porter quand même un message plus juste.

    J’ai l’impresison que lorsque qu’on en arrive là, l’interprétation que l’on décide d’avoir est celle qu’on prefère (et j’ai les même préférence qu’Agnes). En fait, s’il faut aller chercher un arbritage hors de nos préférences, je pense qu’il faut recourrir à ce qu’on sait de la bonne foi de l’auteur. Et je ne doute pas de celle d’Ocelot…

    Réponse
  6. je n’ai pas non plus vu le film, et je vais donc me livrer au toujours plaisant exercice de parler de ce que je ne connais pas 😉

    Il faut dire que ce que j’ai vu de publicité et de bande-annonce ne m’a guère incité à le voir ou à y emmener mes Nains pour l’instant, tant je me méfie de ce qui est vanté par grand battage médiatique, et tant je me méfie également des fables moralisatrices où l’histoire est visiblement là pour servir de vecteur à un Noble Discours : Autant ça peut être accidentellement réussi si ça reste léger, autant on peut vite verser dans le syndrome "Petite maison dans la niaiserie"…

    J’ai (et nous avons tous, à l’ashram) adoré Kirikou qui fait partie des trucs que les Nains regardent très régulièrement, mais j’ai (et nous avons tous) été fort déçus par Kirikou 2 (Le Retour de la Mission) vu au cinoche. On se méfiait déjà de l’avalanche de pub, on n’a pas été déçus par notre déception, si j’ose dire…

    Toujours les très beaux dessins d’Ocelot, mais pour le reste, un collage scénaristique sans grande queue ni tête, "More adventures from Kirikou" ou quelque chose comme ça.

    Alors c’est vrai que la thématique du petit enfant blanc et du petit enfant reubeu, l’un fils du maître et l’autre fils de la nounou et leur nécessaire amitié et l’égalité de leurs cultures, ça sent tellement son exercice convenu que c’en est chiant rien qu’à lire le synoptique.

    Le problème, c’est qu’effectivement ce genre de contes "édifiants" ont une utilité éducative certaine (voire nécessaire) pour les enfants, mais on préférerait sans doute un thème abordant ces questions en les effleurant, indirectement, avec peut-être plus de légèreté que ce qui apparaît comme un message asséné…

    Sinon, comme Doomu ci-dessus, je ne mets pas une seconde en doute la bonne foi de Michel Ocelot, et je trouve par contre que le commentaire #2 de Sisi porte un regard empreint d’un parti pris négatif et d’une telle idéologie qu’il ne milite guère en faveur de son auteur, tant on y sent le procès d’intention et le bûcher des hérétiques…

    Réponse
  7. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais je suis bien passée au travers de la propagande médiatique. C’est mon cher et tendre qui m’a demandé si je voulais amener la naine au ciné, vu qu’à son sens, il y avait un bon dessin animé pour elle. Et je ne le regrette pas.
    Déjà, je suis contente d’avoir un dessin animé avec des humains. Parce que les ours, les mammouths, les rats, les fourmis, les écureuils et bientôt les pingouins, c’est sympa, mais des histoire avec des humains, finalement, ça prend un peu plus de risques.

    Ben oui, je suis universaliste. Je n’ai jamais adhéré au chacun chez soi et chacun pour sa gueule. Oui, j’aime découvrir l’Autre, l’alter ego, l’autre moi. Oui, ce que j’ai aimé le plus à la fac, c’est quand j’ai pu rencontrer des étudiants de tous les continents et même si, parfois, j’ai fait de bons gros contresens culturels (mais finalement pas nettement plus que dans ma propre culture 😉 ), dans l’ensemble, le courant est toujours passé. Pour moi, la culture n’a jamais été un obstacle. Éthologiquement parlant, c’est juste notre mode d’adaptation au milieu. Mon seul regret, c’est de n’avoir toujours pas trouvé un moyen pour voyager, rencontrer plus de gens, partout. Encore que, le Net…

    Bref, continuons à nous faire la gueule, à penser qu’Ocelot est un populiste (ben, oui, c’est à la mode, en ce moment) et déroulons le tapis rouge à tous ceux qui pensent comme Bush et ses sbires!

    Réponse
  8. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais je suis bien passée au travers de la propagande médiatique. C’est mon cher et tendre qui m’a demandé si je voulais amener la naine au ciné, vu qu’à son sens, il y avait un bon dessin animé pour elle. Et je ne le regrette pas.
    Déjà, je suis contente d’avoir un dessin animé avec des humains. Parce que les ours, les mammouths, les rats, les fourmis, les écureuils et bientôt les pingouins, c’est sympa, mais des histoire avec des humains, finalement, ça prend un peu plus de risques.

    Ben oui, je suis universaliste. Je n’ai jamais adhéré au chacun chez soi et chacun pour sa gueule. Oui, j’aime découvrir l’Autre, l’alter ego, l’autre moi. Oui, ce que j’ai aimé le plus à la fac, c’est quand j’ai pu rencontrer des étudiants de tous les continents et même si, parfois, j’ai fait de bons gros contresens culturels (mais finalement pas nettement plus que dans ma propre culture 😉 ), dans l’ensemble, le courant est toujours passé. Pour moi, la culture n’a jamais été un obstacle. Éthologiquement parlant, c’est juste notre mode d’adaptation au milieu. Mon seul regret, c’est de n’avoir toujours pas trouvé un moyen pour voyager, rencontrer plus de gens, partout. Encore que, le Net…

    Bref, continuons à nous faire la gueule, à penser qu’Ocelot est un populiste (ben, oui, c’est à la mode, en ce moment) et déroulons le tapis rouge à tous ceux qui pensent comme Bush et ses sbires!

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  9. Hum… je sens que, toi aussi, tu es une imbécile d’anti-américaine primaire 😉

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  10. Même pas. Ma belle-soeur a épousé un Américain et ma première nièce est donc née à Washington. Mon beau-frère, qui est aussi l’oncle d’Amérique de ma fille ;-), est un gars charmant, bien que bushien convaincu. Mais bon, les Évangélistes n’ont pas de grandes marges de manoeuvre en politique. Les États-Unis, c’est comme partout : y a des cons et des moins cons. En rabotant les crédits à l’éducation, il est certain que les gouvernements successifs ont tout fait pour favoriser l’explosion de la première catégorie. Mais il en reste pas mal qui résistent à une administration qu’ils conchient, comme un peu partout dans le monde.
    La plupart des Américains ne sont pas méchants, juste ignorants.

    Comme chez nous, comme partout, c’est l’ignorance, le lit de la médiocrité.

    Ceci dit, dans 8 jours, ma famille américaine débarque et je ne manquerai pas de leur demander ce que ça fait de vivre dans une dictature, une vraie! 😀

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  11. Critiquer les Etats-Unis revient-il à soutenir l’Iran ?
    Qui est l’imbécile ?

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  12. Désolée, Fred de blesser tes certitudes, mais un pays qui légalise la torture et qui considère qu’il est parfaitement normal et défendable de détenir des personnes au secret, sans leur notifier les charges qui pèsent contre elles, sans leur laisser joindre leur famille ou un avocat, qui les garde en prison sans même un procès, tu appelles ça comment?

    Réponse
  13. Désolée, Fred de blesser tes certitudes, mais un pays qui légalise la torture et qui considère qu’il est parfaitement normal et défendable de détenir des personnes au secret, sans leur notifier les charges qui pèsent contre elles, sans leur laisser joindre leur famille ou un avocat, qui les garde en prison sans même un procès, tu appelles ça comment?

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  14. Pardon : effectivement, l’humour m’avait échappé. A mon tour de me flageller 😉

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  15. Au temps pour moi! Je trouvais bizarre que ce soit toi qui parle comme ça, mais j’ai déjà eu d’autres surprises dans ma vie et on ne peut jamais exclure une capture et un lavage de cerveau par la secte des winwins.

    Réponse
  16. Au temps pour moi! Je trouvais bizarre que ce soit toi qui parle comme ça, mais j’ai déjà eu d’autres surprises dans ma vie et on ne peut jamais exclure une capture et un lavage de cerveau par la secte des winwins.

    Réponse
  17. Agnès : Ceci dit, dans 8 jours, ma famille américaine débarque et je ne manquerai pas de leur demander ce que ça fait de vivre dans une dictature, une vraie!

    Ah oui, tu es donc bien une anti-américaine primaire imbécile. Comment peut-on dire de telles idioties sur les USA quand on est au courant des lapidations de femmes en Iran ?

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  18. Je dois répondre à vos questions ? Sérieusement ?

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  19. Je vais tâcher de vous répondre avant que vous ne vous sentiez la lourde obligation de me répondre des choses que je ne connais que trop.

    Je m’en veux terriblement. Et je suis en ce moment même en train de me flageller en récitant "tu ne feras plus de second degré le lundi matin". Pardonnez moi, blogueurs pour lesquels j’ai par ailleurs tant de respect, d’avoir cru pouvoir plaisanter ainsi.

    Ceci dit, j’insiste. Si l’on suit la définition d’un Pascal Brukner, oui, Agnès, tu es une anti-américaniste imbécile.

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  20. Je découvre ton (Olivier) article du jour (d’hier) (encore 30 minutes de délai supplémentaire pour mon travail du matin…), exactement pile poil dans le sujet.

    Pour revenir dans le sujet présent d’Agnès. Je plussoie 150 fois à sa façon de voir les choses. La forme du conte pour enfants peut agacer les plus cyniques, n’empêche que dans ce qui est produit pour les enfants, ce message, ce film, est à mon avis salvateur pour eux (les enfants) et pour nous (leurs parents). Une vision un peu moins manichéenne, un peu plus complexe, ça ne nuit pas.

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  21. ma parole nous sommes loin du film et des nains spectateurs ! émerveiller des nains européens avec de presque miniatures persannes, ce n’est pas si mal.
    L’histoire de la servante devenue maitresse en restant humaine ça me fait penser à l’Ile aux esclaves de Marivaux.
    Que nous soyons sots de croire qu’il peut y avoir une vrai amitié avec nos copains de classe fauchés (moi je ramenais toujours des poux quand c’était possible) et que l’amour qui nous lie aux nourrices ou "bonnes" qui nous ont élevés (question de génération, dans mon enfance c’était banal) est totalement sincère et pur, sans doute et nous en avons bien un peu conscience, il n’empèche que c’est un lien réel et qui peut durer tout au long d’une vie, passé les rapports "hiérarchiques".
    Bon je m’éloigne encore plus… je me demande si une femme âgée, seule, serait ridicule en allant voir ce film ?

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  22. je me demande si une femme âgée, seule, serait ridicule en allant voir ce film ?
    Non. D’ailleurs, à cette séance, il y avait un peu de tout.

    Sinon, l’amitié inter-classes est possible. Je me suis reproduite avec un fils de bourgeois, mais j’en ai fait un crypto-bolchévique 😀 . Je crois aussi en l’amitié entre les peuples. J’ai des potes sur presque chaque continent, et c’est vachement sympa (manque un Australien et un pingouin de Terre Adélie!) : si j’avais du fric pour le voyage, je crois que je me taperais le tour du monde de mes potes 😉

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  23. Merci à Bridgtoun de nous ramener un peu sur terre : c’est un film pour les enfants et il n’a pas à traiter le sujet avec la subtilité et la profondeur qui seules peuvent nous interesser du haut de nos années de cynisme. C’ets pour les nains quand meme, hien ?

    Cela dit, ce que j’ai aimé dans le premier Kirkirkou, ce qui fait que je le prescrit presque de force à tous les enfants qui me tombent sous la main, c’est qu’elle introduit un truc que je trouvait salvateur : "POURQUOI" . Enfin un héros qui sauve le mondenon pas parce qu’il est betepment courageux et qu’il est le bien plsu fort que le mal mais simplement parce que il cherche le pourquoi des choses. Son pourquoi recurrent finit par transformer la sorcière en princesse ou plutot par reveler la princesse qui se mourrait dans la sorcière.

    Imaginez ce qu’il ose : apprendre à nos enfants la valeur de l’interrogation critique. Je ne m’en suis pas remis. Cela vous rattrape n’importe quel manque de nuance fine dans la dénonciations des clichés.

    Alors dis nous Agnes, le petit prince blanc et son ami rebeu, ils changent le monde a coups de Pourquoi ?

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  24. Hahaha, c’est ce que je trouve magique dans ton blog, Aggie, le fait qu’en partant d’un bien innocent et charmant divertissement enfantin, on en revienne inéluctablement à des empoignades idéologiques dignes d’un débat pré-présidentielles…
    A la Réunion, on se pose moins de questions. Les différentes communautés vivent en bonne intelligence en se mélangeant plus ou moins, les pouvoirs économique et politique se partagent entre bouddhistes, chrétiens et musulmans, et finalement ça ne marche pas si mal…

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  25. ah, j’oubliais les tamouls…

    Réponse
  26. Merci Pescade pour les précisions : parce que j’aurais bien du mal à reconnaître l’arabe moderne de l’arabe marocain… 😉
    A noter aussi, les chansons arabes de la nounou : je n’ai rien compris, mais j’ai trouvé cela très beau!

    Réponse
  27. Tombé sous le charme, moi aussi, Agnès. Ma naine à moi ayant vu le film avec sa mère-grand pendant les vacances, j’ai quand même tenu à aller le voir par moi-même tellement j’avais été subjugué par la bande-annonce vue lors d’une séance de ciné précédente. Avec la femme de moi nous craignions de nous trouver un brin isolés dans une salle pleine de gniards… à tort, puisqu’il n’y avait que des adultes dans la salle (séance à 20h, ceci expliquant sans doute cela).

    Je n’ai (heureusement ?) pas vu Kirikou Strikes Back, mais cet Azur et Asmar ("Bleu et Sombre") est littéralement enchanteur. C’était vraiment un immense plaisir, une magnificence à chaque tableau déroulé, une très belle histoire, pas seulement du préchi-précha de bonne conscience tolérante mais un envol vers les grands mythes universels. Appuyés néanmoins sur certaines légendes récurrentes des Milles et Une Nuits (le lion Écarlate et l’oiseau Syghmour). vraiment rien à jeter dans ce film. Peut-être pas meilleur que Kirikou One (belle histoire originale) mais beaucoup plus enchanteur dans les images. Et puis, cerise sur le halwa, la musique de l’excellente Souad Massi.
    A noter, également, l’importance des dialogues en arabe et la subtile combinaison entre Azur qui parle l’arabe moderne tandis qu’Asmar et les habitants du pays-de-l’autre-côté parlent l’arabe marocain.

    Bref, allez voir Azur et Asmar pour une parenthèse enchanteresse dans l’automne, trouvez un môme à accompagner s’il vous faut absolument un prétexte, mais n’hésitez pas non plus à le voir entre "grands".

    Réponse
  28. Tombé sous le charme, moi aussi, Agnès. Ma naine à moi ayant vu le film avec sa mère-grand pendant les vacances, j’ai quand même tenu à aller le voir par moi-même tellement j’avais été subjugué par la bande-annonce vue lors d’une séance de ciné précédente. Avec la femme de moi nous craignions de nous trouver un brin isolés dans une salle pleine de gniards… à tort, puisqu’il n’y avait que des adultes dans la salle (séance à 20h, ceci expliquant sans doute cela).

    Je n’ai (heureusement ?) pas vu Kirikou Strikes Back, mais cet Azur et Asmar ("Bleu et Sombre") est littéralement enchanteur. C’était vraiment un immense plaisir, une magnificence à chaque tableau déroulé, une très belle histoire, pas seulement du préchi-précha de bonne conscience tolérante mais un envol vers les grands mythes universels. Appuyés néanmoins sur certaines légendes récurrentes des Milles et Une Nuits (le lion Écarlate et l’oiseau Syghmour). vraiment rien à jeter dans ce film. Peut-être pas meilleur que Kirikou One (belle histoire originale) mais beaucoup plus enchanteur dans les images. Et puis, cerise sur le halwa, la musique de l’excellente Souad Massi.
    A noter, également, l’importance des dialogues en arabe et la subtile combinaison entre Azur qui parle l’arabe moderne tandis qu’Asmar et les habitants du pays-de-l’autre-côté parlent l’arabe marocain.

    Bref, allez voir Azur et Asmar pour une parenthèse enchanteresse dans l’automne, trouvez un môme à accompagner s’il vous faut absolument un prétexte, mais n’hésitez pas non plus à le voir entre "grands".

    Réponse
  29. C’est etrange:

     Je donne mon avis sur un film, je le critique, je donne des arguments que vous pouvez ne pas partager! 

    Vous, vous avez encense Ocelot , vous defendez ce film!
    Très bien!!! Que ce film fasse l’unanimité, et alors…? Ce serait donc la loi du nombre qui permettrait d’affirmer que les critiques formulées sont justes!
    Et je peux meme faire un contre sens; je revendique le droit à l’erreur….
    En fait je realise que NON!!!
    Je devrais penser comme vous! Ou sinon, je m’égare! J’ai ete surprise par les attaques personnelles.
    Je cite : "J’ai l’impression que tu voudrais presque que tous les blancs soient de gros connards racistes, que peut-être cela te permettrait de justifier ton propre regard sur nous"
    …Et l’on pense à ma place!!!
    "Faut pas être aigrie comme cela sisi, même si souvent, hélas, on a de bonnes raisons de l’être." J’adore ce petit ton paternaliste( je vous comprends vous devez subir le racisme qui vous a certainement abimée….- c’est vilain d’interpreter, n’est-ce pas?)
    Vous l’avez compris je suis originaire du Nord de l’Afrique.
    Il aurait ete interessant de confronter nos points de vue parce que les differences culturelles font qu’il y a, de fait, une difference de point de vue, des divergences, mais aussi des convergences.Il aurait ete interssant d’entendre ce point de vue , pour tenter de comprendre ce qui nous opposent dans le regard que les uns et les autres ont sur ce film.
    En fait ce qui vous importait ce que chacun donne son avis à condition d’aller dans le meme sens que vous!!!! C’est un film ouvert sur le monde, sur l’alterité!!!!
    Je trouve ceci regretable pour la France d’Aujourd’hui parce que ( et j’en suis sure …, et c’est ça qui est dramatique…)vous n’êtes pas les pires!!!
    Ca y est , j’entends déjà les beaux discours sur la posture victimaire que je prends!!!

    Réponse
  30. C’est etrange:

     Je donne mon avis sur un film, je le critique, je donne des arguments que vous pouvez ne pas partager! 

    Vous, vous avez encense Ocelot , vous defendez ce film!
    Très bien!!! Que ce film fasse l’unanimité, et alors…? Ce serait donc la loi du nombre qui permettrait d’affirmer que les critiques formulées sont justes!
    Et je peux meme faire un contre sens; je revendique le droit à l’erreur….
    En fait je realise que NON!!!
    Je devrais penser comme vous! Ou sinon, je m’égare! J’ai ete surprise par les attaques personnelles.
    Je cite : "J’ai l’impression que tu voudrais presque que tous les blancs soient de gros connards racistes, que peut-être cela te permettrait de justifier ton propre regard sur nous"
    …Et l’on pense à ma place!!!
    "Faut pas être aigrie comme cela sisi, même si souvent, hélas, on a de bonnes raisons de l’être." J’adore ce petit ton paternaliste( je vous comprends vous devez subir le racisme qui vous a certainement abimée….- c’est vilain d’interpreter, n’est-ce pas?)
    Vous l’avez compris je suis originaire du Nord de l’Afrique.
    Il aurait ete interessant de confronter nos points de vue parce que les differences culturelles font qu’il y a, de fait, une difference de point de vue, des divergences, mais aussi des convergences.Il aurait ete interssant d’entendre ce point de vue , pour tenter de comprendre ce qui nous opposent dans le regard que les uns et les autres ont sur ce film.
    En fait ce qui vous importait ce que chacun donne son avis à condition d’aller dans le meme sens que vous!!!! C’est un film ouvert sur le monde, sur l’alterité!!!!
    Je trouve ceci regretable pour la France d’Aujourd’hui parce que ( et j’en suis sure …, et c’est ça qui est dramatique…)vous n’êtes pas les pires!!!
    Ca y est , j’entends déjà les beaux discours sur la posture victimaire que je prends!!!

    Réponse
  31. Contente que tu sois tout de même revenue dans ce repaire de faces de bidet intolérantes… 😉
    Tu peux ne pas aimer le film. Mais ton ton était virulent et cela dépassait très largement la simple critique de film. J’ai contrecarré ceux de tes arguments qui me paraissent absurdes dans ce contexte du film, comme le coup du métissage assimilatif (puisque la situation inverse aurait pu marcher aussi dans le sens de ta critique).
    Par contre, je suis d’accord sur l’idée que c’est un film ouvert sur le monde et l’altérité.

    Si tu préfères, ton premier message, ça faisait vachement mise en accusation des Européens, pas juste les Dupont Lajoie qui effectivement ont la nostalgie des ratonnades, mais aussi de ceux qui ont une pensée universaliste, genre coupables par défaut, parce qu’Européens. C’est aussi idiot que les vieilles dames qui serrent leur sac à main contre elles, juste parce qu’elles croisent un noir ou un arabe. Mais c’est peut-être moi qui ai mal compris ce que tu écrivais.
    Maintenant, je te rassure, je ne te sens pas victime pour un rond 🙂

    Je dirais, pour finir, que la connerie est probablement le plus grand bien commun de l’humanité. Tu te sens des fois rejetée parce qu’arabe. Et c’est probablement vrai la plupart du temps. Mais on a tous notre part d’altérité dérangeante. Dans le bled, j’ai la bonne couleur, mais pas le bon accent (bien que j’ai toujours la possibilité de le contrefaire en cas de besoin). Ça fait donc 10 ans qu’on me fait remarquer que je ne suis pas d’ici. En fait, il n’y a pas une seule région de France où j’ai le bon accent. En fac, j’avais les résultats, mais clairement pas les bons parents, pas les bons revenus et donc pas les bons signes extérieurs de richesse. Dans pas mal d’entretiens d’embauche, je n’avais pas le bon sexe, pas le bon âge, pas la bonne attitude. Et souvent, pas le bon pédigré.
    C’est cela que j’ai ressenti en regardant le film d’Ocelot : l’histoire universel de ceux qui ne sont pas au bon endroit, au bon moment. Le fait qu’on est toujours l’étranger de quelqu’un d’autre. Pratiquement partout. Parfois même dans son propre pays. Ou dans sa propre famille. Dans le regard des amis. Suffit juste qu’avoir une différence qui dérange.

    Réponse
  32. Mes 2 filles sont allé voir ce film et sont revenues subjuguées. J’avais confié la mission d’accompagnement à leur mère et je regrette de ne pas les avoir accompagnées tant ce qu’elle m’ont raconté m’a donnné envie de le voir. Comme elle veulent le revoir j’ai une chance de le voir à mon tour ne serait ce que pour essayer de déceler d’éventuelles "incohérences" de posture.

    Pour revenir au grand débat Sissi -Agnes je dirais que le terme que je trouve le plus approprié pour décrire la relation "Blanc" versus ‘les autres’. C’est indigène !
    Ce terme désigne l’habitant d’un pays. Un autochtone.

    Or dans l’imaginaire colonial, l’autochtone c’est l’arabe au maghreb, le noir en afrique, le jaune etc.. chaque colonisé dans son pays. Mais quand on inverse la problèmatique il semble que ce soit toujours les mêmes qui soient des indigènes alors que normalement compte tenu de la définition de ce terme, les indigènes en France ce sont les français…. ben non en France "indigène" a pris une connotation tellement péjorative que l’indigène ne peut être que "l’autre"… donc indigène fonctionne du fait d’un racisme linguistique dans un seul sens.. !

    Etonnant, non ?

    Réponse
  33. Farid, l’«indigène» ne fonctionne pas seulement du fait d’un racisme linguistique mais d’un racisme tout court, au sens de la racialisation des individus. Les indigènes d’Algérie furent de nationalité française jusqu’en 1962 (mais pas de citoyenneté puisqu’ils n’étaient que "sujets de la république") et cela était bien mentionné sur leur carte d’identité : "Français indigène".

    Cela étant, prends-toi par la main et cours vite voir "Azur et Asmar" 😉
    Parce que même si tu attends le DVD, ça ne vaudra jamais le grand écran et la salle obscure.

    Réponse
  34. Ts, ts, ts… l’acculuturation est toujours à deux sens et toutes les cultures qui se font bouffer par la culture dominante trouvent toujours des voies de résistance.
    Je vais te parler de la bouffe, parce que c’est mon domaine de prédilection en tant qu’ex étudiante en socio. Qu’est-ce que la world food?  Pas du tout le Mac Do, mais bien l’intégration des recettes et des saveurs de partout. J’apprécie la bouffe française et je sais la faire… à ma manière d’acculturée. C’est à dire que je vais utiliser des épices, des tours de main et des associations venues d’ailleurs et les incorporer à mon quotidien. Le plat qui revient le plus chez moi, ce n’est pas le steak frites, mais le couscous (maghreb) à égalité avec la pizza maison (italie). Plus du riz gluant (asie) : je ne peux pas saquer le riz qui ne colle pas. Qu’on le veuille ou non, la culture arabe fait partie de la nôtre. A tel point que la plupart des gens ne s’en rendent même pas compte.
    La mère sacrificielle… bof. Je n’y crois pas trop. Je l’ai vu comme une maîtresse femme, qui s’adapte à son environnement, qui transmet et qui commande (ça rigole pas dans son palais de la Médina!). Franchement, j’ai aimé ce personnage, et c’est bien sûr celui avec lequel l’identification m’était le plus facile. Sacré nana!

    Et si, l’histoire est universelle : je suis vraiment étrangère dans mon propre pays, ce qui fait que fondamentalement, je suis étrangère partout.
    Par contre, là où je te suis, c’est sur la manière dont les ressortissants occidentaux sont étrangers en déplacement. Je suis assez effondrée de voir leur comportement de colonialiste en moyenne, de gros ploucs. Des conquistadors d’opérettes avec les gros bides sous la chemise à fleurs. Le tourisme de masse des occidentaux me répugne un peu. L’écrasante majorité d’entre eux ne sait pas voyager.
    Et il m’insupporte aussi que le monde soit leur terrain de jeu à volonté, alors que les habitants des pays moins riches sont le plus souvent assignés à résidence. Mais de cela, j’ai déjà parlé dans ce blog : France, terre d’écueil! Et si tu veux creuser le thème du racisme, je pense que c’est le bon papier.

    Maintenant, je ne pense pas que tu puisses assimiler le boulot d’Ocelot à un gros caca ethnocentrique auto-satisfait et raciste. Ou alors, c’est que tout est perdu et qu’il faut cesser de vouloir construite des ponts entre les peuples…

    Réponse
  35. Sauf que " l’histoire universelle de ceux qui ne sont pas au bon endroit, au bon moment" n’est jamais universelle quand l’étranger appartient à une culture dominante.Pourquoi ? Le décryptage, "l’immersion" dans la culture autochtone se fera à travers le prisme de la culture dominante …
    Quel rappel "idyllique"de ce que fut la civilisation arabo-musulmane quand elle etait à son apogée… (vision orientaliste- lire absolument "l’orientalisme d’E.Said")!!
    Et le personnage de la mère "arabe", incarnant les sacrifices des mères "arabes" me rappelle les fameuses "mamans" des quartiers populaires(à opposer à l’absence/ démission des peres, je cite le vocabulaire empoyé par la presse).
    Et la surprenante absence d’un personnage masulin arabe "fini"( l’absence du pere d’Asmar…).
    Apres c’est vrai que les dessins sont jolis et lumineux…
    L’idée d’alterité , d’universalité réside, à mon sens, dans le fait que les spectateurs "comprennent "meme quand les personnages parlent en arabe … , ce qui confère à ce film une humanité, peu ordinaire en ces temps difficiles…
    Enfin la langue arabe, de part la place qu’elle occupe, n’est plus honnie, reléguée (parce que parlée par certaines catégories sociales et "ethniques")…
    Tout ceci,
    Pour dire que le film ne peut être que traversé par les representations du réalisateur qui est le "produit" d’une société porteuse d’un certain nombre de valeurs
    (dont l’universalisme (raison, etc…) et l’individualisme…)
    Ps: Asmar parle en arabe marocain et Azur parle en arabe moderne, et Azur a appris l’arabe avec Asmar…. Pour les oreilles non averties c’est pareil.!!!… Que je suis vilaine…

    Réponse

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