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Irréductible malentendu

Par Agnès Maillard
17 août 2006

À l’ère de la communication triomphante, nous sommes au courant de tout mais nous ne nous comprenons plus entre nous.
L’entreprise est ainsi le siège, non seulement d’antagonismes d’intérêts grandissants, mais aussi d’une totale incommunicabilité.

L’entreprise, en tant qu’entité, regroupe 2 types de personnes : celles qui apportent leur argent et celles qui apportent leurs compétences, leur force de travail. A ce niveau, on conçoit généralement bien le conflit d’intérêt, entre ceux qui veulent un maximum de retour sur investissement et ceux qui recherchent le meilleur salaire. Mais finalement, en restant au niveau de l’argent, on reste à la surface des choses. Car l’argent n’est finalement qu’un moyen et ce n’est donc pas là que se concentrent les attentes ou la vision des acteurs engagés dans la vie de l’entreprise.

Ressources humaines

Il est difficile de concevoir la manière dont un directeur opérationnel, ou un président, ou tout autre cadre supérieur et décisionnaire perçoit l’entreprise dans sa globalité et ceux qui y travaillent en particulier. Assister à quelques réunions de pilotage permet de comprendre assez rapidement que les esprits sont assez accaparés par les flux financiers, que ce soit le retour sur investissement, la rentabilité, le niveau des commandes, celui des en-cours chez les fournisseurs, la valorisation des parts, la satisfaction des investisseurs. En gros, est-ce que la boîte tient ses promesses en terme de rentabilité? Doit-on y injecter plus d’argent? Est-ce le moment de la revendre pour prendre sa plus-value? Est-ce que le prototype tient ses promesses? Le marché est-il suffisant vaste et solvable? Est-ce le moment de jeter l’éponge et de récupérer ses billes avant que l’aventure ne tourne au fiasco?
A ce niveau de décision, il est assez rare d’entendre parler de l’autre capital de l’entreprise : le capital humain. D’ailleurs, en dehors des investisseurs, toute personne autour de la table de discussion peut se retrouver débarquée du jour au lendemain pour insuffisance de résultat.

Il n’est pas rare de voir un génial entrepreneur faire appel à des fonds extérieurs pour développer la PME qu’il a monté autour d’un concept ou d’un produit génial et de faire l’erreur grossière de les laisser capitaliser l’entreprise à plus de 50%. Si les investisseurs ne sont pas satisfaits du développement du CA, ils peuvent décider de vider le patron créateur de l’affaire pour le remplacer par un gestionnaire, sans imagination, certes, mais plus efficace quand il s’agit de trouver des dividendes! Ceci dit, le gars ne se retrouvera pas à poil : il lui restera toujours ses parts…

Une bonne manière de voir avec les yeux des managers qui en ont dans le calbute, c’est de bosser sur les paramètrages d’un logiciel d’ERP. Certes, il y a les modules compta et paie, où il arrive qu’une ligne ou 2 parlent de salariés, mais pour le reste…

J’avais bossé sur le module production d’un ERP.

C’est un module assez complet qui gère à la fois les approvisionnements just in time avec les fournisseurs, jusqu’à la commercialisation des produits finis, en passant par le process de fabrication lui-même. Le but du jeu, c’est d’optimiser l’ensemble de la chaîne de production pour qu’il y ait toujours assez de pièces en amont pour alimenter la production sans iatus et qu’à la sortie, il y ait toujours assez de produits finis pour satisfaire les besoins commerciaux en limitant au maximum les stocks en entrée et en sortie, car le stockage coûte aussi cher que la rupture d’approvisionnement. L’ensemble doit produire en flux continu, juste ce qu’il faut, ni plus, ni moins.
Dans les paramétrages, il y a la nomenclature de chaque produit, c’est à dire le shéma détaillé de toutes les pièces et matières premières nécessaires pour fabriquer une unité de produit fini. Et cette nomenclature doit alimenter la gamme de production, c’est à dire l’ensemble des opérations et process que devront subir les éléments de la nomenclature pour arriver au produit fini. Il s’agit là du coeur de toute entreprise qui produit quelque chose. C’est à partir de ces données que l’ERP va produire les rapports, les shémas et tableaux de bords qui sont autant d’outils d’aide à la décision pour les cadres supérieurs et décideurs dont nous parlions au début.

Et c’est en bossant sur le paramétrage de ce module que j’ai pu apprécier quelle était la visibilité des hommes et des femmes qui bossaient sur la gamme de production, la cheville ouvrière sur laquelle tout repose et sans laquelle le bousin partirait en eau de boudin : une petite case à cocher.
Dans la gamme de production, on doit paramétrer les ressources par lesquelles passent les pièces et les matières premières pour être transformées et/ou monter. Et il y a 2 grands types de ressources, selon la case que l’on coche : machine ou humain. Une ressource machine est opérationnelle, en moyenne, 23/24 heures, 365 jours par an, l’heure qui manque étant dédiée à la maintenance et aux pannes. Une ressource humaine est opérationnelle 8 heures par jour, 22 jours par mois, en moyenne. Elle peut tomber malade, elle doit aller aux toilettes et elle a des congés payés. Une ressource machine a un coût initial, l’achat, qui s’amortit sur la durée d’usage. Une ressource humaine, c’est un coût permanent, avec des charges et des cochons de syndicalistes râleurs qui passent leur temps à essayer de saboter ces belles gammes de production en les engorgeant aux goulets d’étranglement que sont les ressources humaines.

On voit mieux ainsi quelles sont les priorités de ceux qui décident dans l’entreprise : produire au meilleur coût pour maximiser les profits! Les ressources humaines n’ont qu’à bien se tenir, suivre les rythmes programmés dans l’ERP et imposés par les machines et surtout, éviter de plomber ces beaux shémas directeurs par leurs inévitables balourdises et cette tendance détestable qu’elles ont à l’erreur et à la cossarderie!

Merci patron

En face, il y a le salarié. Celui qui loue sa force de travail et/ou ses compétences. Celui qui passe 50% de son temps de veille journalier dans l’entreprise. Celui dont la subsistance même dépend du salaire que l’entreprise voudra bien lui verser.
Et le salarié ne voit pas du tout les choses du même angle que ses directeurs et responsables. Il ne peut en aucun cas se voir comme un petit rouage forcément défectueux[1] de la belle mécanique huilée telle que la rêve l’ERP. Même s’il ne cotoie pas les habitants de l’Olympe managerial, le salarié est en contact avec d’autres facteurs humains : son chef et ses collègues. Il se vit dans une petite communauté à l’échelle humaine, une enclave dans la machine. Et ce qu’il met dans sa relation à l’entreprise qui le nourrit est très disymétrique de la manière dont il est perçu par l’encadrement de l’entreprise.

Lors de la fête organisée pour les 95 ans de ma grand-mère, j’ai eu l’occasion de discuter avec des membres perdus de vue de ma très vaste famille gasconne.
Il y avait en particulier deux cousines que je n’avais pas vu depuis 5 ans[2] et qui, chacune dans leur coin, ont de sévères soucis avec leur direction!

La première, 26, 28 ans, vient juste de réussir à négocier son licenciement, après plus de 18 mois d’harcèlement assez intensif. Entrée en interim, puis en CDD, elle avait fini par décrocher… un CNE! Dès lors, les insultes ont commencé à pleuvoir drues, les reproches incessants :

  • Ils me traitaient sans arrêt de faignasse, d’incapable, de boulet…
  • Ben dis donc, ils n’étaient pas rapides à la détente, puisqu’ils leur a fallu 2 ans pour se rendre compte de ta supposée incompétence!!!
  • Déjà, je devais arriver avant l’ouverture, pour préparer mon poste, trier le courrier, ce genre de chose, un quart d’heure jamais payé. Et le soir, pareil, il fallait toujours que je reste plus tard que mes horaires, parce que j’étais trop lente et qu’il n’y avait pas à me payer pour ça;

Les habitués de Bereno savent que c’est toujours la même rengaine des patrons haceleurs et voyoux.

  • Mais pourquoi faire cela, pourquoi ne pas lui faire une bonne grève de zèle, puisque tu étais une merde à ses yeux? Pourquoi te laisser emmerder avec ces heures sup qui ne sont pas payées? Tu n’es pas mère Thérésa, non plus, à bosser à l’oeil!
  • Oui, mais moi j’aime le travail bien fait. Il m’a fixé des objectifs toujours plus élevés jusquà ce que je ne puisse plus tenir et que je doive dépasser mes horaires.

A force de lire ou d’entendre ce type de témoignage, que ce soit chez Bereno, sur Actu>chômage ou dans mon entourage, j’ai fini par voir que le harcelé a toujours le même profil : quelqu’un de consciencieux, qui tire une certaine de fierté de la qualité de son travail, et qui s’investit énormément dans son entreprise, que ce soit physiquement ou affectivement. En face de lui, il trouve quelqu’un avec une bonne logique entreprenariale qui a su détecter la bonne poire que l’on peut facilement pousser à bosser jusqu’à l’épuisement, pour des clous.

Investissement affectif

Toute la dissonnance est là : investissements financiers contre investissements affectifs. Deux logiques qui ne peuvent ni s’entendre ni se comprendre. Un attachement excessif dans une entité monstrueuse pilotée par et pour le profit. Sans aucune autre espèce de considération. Et quand un petit chef détecte ce type de salarié, il sait qu’il peut presser le citron à fond, et faire grimper la productivité au plafond pour son plus grand bénéfice personnel!

  • Tu sais, on ne demande pas grand chose, me dit l’autre cousine, la bonne cinquantaire, harcelée depuis 8 ans, juste un peu de reconnaissance pour la qualité de notre travail.
  • Je vais te dire une chose, ai-je répondu, la seule reconnaissance valable dans le monde de l’entreprise, elle est située en bas à droite de ta fiche de paie. tout le reste n’est que mensonge et littérature!
  • Mais non, tu ne comprends rien, Agnès, nous ce que l’on recherche, c’est un patron à l’ancienne, quelqu’un de paternaliste, de proche de nous, qui gère son entreprise comme une grande famille, me dit la plus âgée
  • Oui, c’est cela. Un patron qui prend tout en charge, qui nous apprécie, un peu comme un père, renchérit la plus jeune
  • Oui, c’est exactement cela! Ce que nous voulons, c’est un patron qui soit un père pour nous!

Et c’est à ce moment précis que j’ai compris qu’elles n’étaient pas sorties de l’auberge. Que les harceleurs ont encore de beaux jours devant eux. Et qu’au sein de l’entreprise, se cotoient deux univers, deux visions du monde qui ne se peuvent plus se comprendre. Ce qui est une source de souffrances. Sans fin.

Notes

[1] Puisqu’on vous dit que tout retard sur la gamme de production vient forcément du facteur humain!

[2] la fête des anniversaires de ma grand-mère, la doyenne de la famille se fêtant tous les 5 ans!

24 Commentaires

  1. Oui, c’est pour cela que c’est déjà en lien dans mon billet… 🙂

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  2. Très juste, mais il y a mieux que de presser les salariés ou de les remplacer par des machines, il suffit de faire appel au bénévola…c’est le choix de Auchan (et sans doute d’autres chaînes de magasins que je ne fréquente pas).

    1) supprimer les sacs plastics que le consommateur devra maintenant payer (c’est bon pour l’environnement qu’ils disent).

    2) laisser le consommateur remplir ses sacs lui même.

    3) supprimer les caissières en plaçant une seule hôtesse d’accueil pour 5 caisses self-service.

    moralite, si vous me croisez un jour à Auchan, ne prenez pas la même caisse que moi…les articles s’accumulent à grande vitesse sur le tapis roulant de la caissière qui n’a pas perdu la main depuis l’époque des sacs "Auchan"…sauf que moi, je prend mon temps pour faire passer l’amas d’articles du bout de la caisse aux sacs de mon caddy…et n’espérez pas me voir à une caisse self service, j’aime bien discuter avec la caissière du bon vieux temps du sac Auchan 😀

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  3. Paul TOTH > Très juste, mais il y a mieux que de presser les salariés ou de les remplacer par des machines, il suffit de faire appel au bénévola…

    Un moyen comme un autre de réduire les coûts. Combiné avec une certaine compétition entre boîtes et la stagnation des salaires fait que ça se traduit à terme par des prix plus bas… d’où un plus fort pouvoir d’achat des consommateurs.

    Sinon, on peut revenir au poinçonneurs dans le métro, aux porteurs d’eau (quoi que, vu le nombre de Français qui ne boivent que de l’eau en bouteille…), etc.

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  4. > d’où un plus fort pouvoir d’achat des consommateurs

    ah parceque selon toi la caissière qui n’est plus derrière la machine, elle a vu son pouvoir d’achat augmenter en perdant son emploi ?

    > Sinon, on peut revenir au poinçonneurs dans le métro

    mo je veux bien qu’on face disparaitre des emplois, ça me dérange pas tant qu’on ne demande pas à ces nouveaux chômeurs de justifier de la recherche active d’un emploi, et qu’on les indemnise convenablement pour qu’ils restent consommateurs.

    Réponse
  5. paul toth> Hier soir, l’indice universel de la connerie humaine a fait un nouveau bond près de chez moi : il y avait 2 fois plus de queues aux caisses automatiques qu’aux caisses « classiques ». Bé si.

    J’ai toujours refusé de passer aux caisses automatiques, pour les mêmes raisons que toi, mais alors les empotés qui mettent 10 minutes à remplir deux sacs de courses, ça me sort par les yeux ! Quant à discuter avec les caissières, ben je veux bien, j’essaie régulièrement, mais elles sont décourageantes. Dans mon Attac ils embauchent des dragons. Une fois je me suis même fait engueuler sur le thème « laissez la place aux caddies, avec les paniers allez aux caisses automatiques ! » « Pas question. » « ??? »

    Je devrais aller plus souvent chez ED, elles sont vachement plus sympas… mais c’est pas sur mon chemin quand je sors du bus…

    Bon allez au taff…

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  6. Paul TOTH > > d’où un plus fort pouvoir d’achat des consommateurs ah parceque selon toi la caissière qui n’est plus derrière la machine, elle a vu son pouvoir d’achat augmenter en perdant son emploi ?

    Faut se décoller du bol et ne pas mélanger micro- et macro-économie, court et long terme. Si on suit ta logique, on aurait dû interdire l’automobile afin de ne pas mettre les conducteurs de fiacres au chômage. Vu la pénibilité du boulot de caissière, elles ont à gagner à faire un boulot à plus forte valeur ajoutée.

    Et de toute façon, les caisses automatiques telles que chez Atac à côté de chez moi font encore bosser un superviseur : dans 2-3 ans, tous les produits seront équipés de puces RFID : tu passes ton caddie dans un tunnel qui balance un signal hertzien, tous les produits répondent avec leur identifiant, la facture sort, tu paies, cassos. Et là, plus aucune caissière.

    Et comme d’hab, les Français n’auront rien anticipité, aucune pro-activité (pour causer comme les managers), et on va se retrouver avec des dizaines de milliers de caissières au chômage. Comme le charbon, le textile, la sidérurgie, la chaussure, l’agriculture, le vin, etc.

    > mo je veux bien qu’on face disparaitre des emplois, ça me dérange pas tant qu’on ne demande pas à ces nouveaux chômeurs de justifier de la recherche active d’un emploi, et qu’on les indemnise convenablement pour qu’ils restent consommateurs.

    Oui et non : d’un côté, il faut enfin qu’on cesse d’être réactif, de ne pas anticiper les évolutions dans ce pays. Il suffit de voir le docu de Karl Zéro sur Chirac pour réaliser que ça fait trente ans qu’on pédale dans la choucroute en France dans le domaine économique. Donc OK avec toi que la faute est surtout au niveau politico-économique, mais que ces dirigeants ne sont jamais sanctionné pour leurs échecs (cf. Guillaume Sarkozy recasé au MEDEF là où ses ex-salariés sont à l’ANPE).

    En revanche, ça ne veut pas dire non plus qu’on doit exempter les gens de se bouger un peu, de se former, etc. Sinon, c’est l’ANPE jusqu’à la retraite? Et pourquoi les autres devraient-ils payer pour ça?

    Qu’on aide les gens qui ont perdu leur boulot, c’est parfaitement normal et le minimum qu’un pays riche comme la France puisse faire, mais ça ne doit pas être utilisé pour empêcher des évolutions qui se feront de toute façon, parce que le résultat, c’est que les gens se retrouvent dans une situation encore pire : plus de boulot, pas de reconversion, des années de chômage, etc.

    Ils ont leurs défauts, mais s’il y a un truc que j’ai toujours aimé chez les Japonais, c’est leur pragmastime, leur sens des réalités et leur capacité à anticiper. Les Coréens leur bouffent le marché des chantiers navals et de la petite électronique? Hop, on laisse tomber, on forme les salariés sur des produits plus haut de gamme et on surf sur la nouvelle vague.

    Mais c’est clair que c’est pas avec des clowns comme Breton ou Villepin qu’on va y arriver.

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  7. Bonjour,

    Depuis quelques mois je suis vos billets, que je trouve très pertinents, drôles parfois mais toujours très intéressants.

    Pour me présenter, je suis ce que l’on pourrait appeller un patron de gauche. J’ai monté ma boîte, mais ai grandi dans un monde bien de gauche, à tendance communiste. De ce passé et de mon enfance, j’en ai tiré des valeurs humanistes et sociales. Peu importe que tout le monde ne le croie pas, moi, j’y crois et c’est le plus important. Je paraphraserais en disant : "Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes".

    Quoiqu’il en soit, j’ai un jour décidé de créer mon entreprise. Je suis passé "de l’autre côté" et la phrase de mon père "Allez, va gagner des sous pour ton patron" a pris un tout autre sens :).

    Il m’a également fallut apprendre à gérer mon entreprise, suivant plusieurs angles : humain (me gérer moi, avec mon associé et quelques salariés), gestion administrative pure (relation avec les organismes sociaux, les impôts, la mairie, …) et, bien sûr, financier (trésorerie, comptabilité, …).

    Ce ne fut pas chose aisée, ça ne l’est toujours pas, bien que ce soit principalement mon associé qui s’en occupe et me tiens régulièrement au courant.

    Alors, qu’en retirer ? que d’un côté comme de l’autre, ce n’est pas facile. Surtout pour une TPE comme la mienne où nous sommes trois personnes (2 associés et 1 salarié). Oui, bien sûr que lorsque nous faisons un investissement nous regardons à deux fois si il va nous rapporter des sous ensuite. Bien sûr que pour notre salarié, on va lui en demander un peu plus que ce qu’il serait "normal" – si tant est qu’il y ai une norme. A titre d’exemple, mon associé et moi gagnons 775 € par mois quand notre salarié est au SMIC. Notre société commence à s’en sortir.

    Bien sûr, en créant notre société, nous n’avions, mon associé et moi même, et nous n’avons toujours d’ailleurs, comme idée que de pouvoir subvenir à nos besoins sans soucis de s’enrichir à outrance. Mais à tout le moins avoir des salaires décents, de notre point de vue et croyez moi, ce ne sont pas des montagnes de sous que nous voulons.

    Alors, qu’est-ce que cela donne au jour le jour ? eh bien nous devons nous battre avec la concurrence, nous devons chercher et trouver de nouveaux clients, nous devons pallier l’absence de notre salarié lorsqu’il est en congé ou malade. Et nous devons trouver un moyen pour que chaque mois, nous puissions au moins *lui* verser son salaire. Alors oui, dans une entreprise, il est parfois nécessaire de savoir qu’est-ce qui coûte et si ça peut coûter moins cher. S’il s’agit d’un salarié, il en va tout autrement, bien évidemment. On ne remplace pas le savoir-faire d’une personne, on ne remplace pas une relation humaine – surtout dans une entreprise de notre taille – par une autre relation d’un coup de baguette magique. La confiance est quelque chose qui, malheureusement, se construit à coups de longueurs de temps et peut se détruire en moins d’une seconde. Apprendre à être avec cet Autre est une entreprise également longue et parfois fatiguante. De plus, je ne suis pas né patron. Il a bien fallu que j’apprenne "sur le tas", notamment avec mon salarié. Avec les questions suivantes – entre autres : "dois-je lui donner ceci à faire ? Est-ce que je lui en demande pas trop ? Est-ce qu’il fait bien son travail ? Comment je dois lui dire qu’il a merdé là ? Comment lui faire comprendre qu’il ne travaille pas assez dans certains cas ?" Ce n’est pas facile non plus, loin de là. Trouver le juste équilibre est très difficile. Et, quelques fois, oui, il faut se séparer de son salarié, parce que les problèmes financiers et économiques l’imposent. Et que, désolé pour celles et ceux que cela peut choquer, je préfère licencier un salarié et garder mon entreprise que de tout sacrifier, et mon emploi avec, au nom de justice sociale et de mes valeurs humanistes. Encore une fois, mon raisonnement précédent ne tient que dans le contexte de moi, de ma société telle qu’elle est maintenant.

    Peut être à contre courant des idées exprimées, je dirai qu’être patron n’est pas nécessairement la meilleure des places non plus. Qu’être un "petit chef" non plus. Je ne sais plus quelle est cette "loi" qui dit que toute personne va "grimper" jusqu’à arriver à un poste où elle sera incompétente. C’est peut être le tort de beaucoup que de croire qu’ils peuvent grimper toujours. Même pour des patrons.

    Dans la plupart des commentaires sur la vie des entreprises (que ce soit dans leurs bénéfices, des salaires de patrons, des harcèlements moraux ou sexuels, de l’exploitation des salariés, de la recherche du profit, …), je remarque que toutes les entreprises sont mises dans le même sac, indépendemment de leur taille, de leur contexte, de leur métier, de leur patron. Je vous assure qu’on ne gère pas une société comme Total ou FranceTélécom comme on gère une TPE ou une PME. Les objectifs sont souvent bien différents. Mais l’inhumanité du formidable n’est plus à démontrer.

    Voilà. Une petite réaction d’un patron "de gauche" qui essaie de créer et maintenir son emploi et celui de ses salariés et qui tient à préciser que tous les patrons ne sont pas des exploiteurs et que toutes les entreprises ne sont pas nécessairement des "presse-citrons" de salariés ni des lapins courant derrière toujours plus de bénéfices.

    Chtonk

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    • En parcourant ce blog que j’aime beaucoup pour votre capacité à mettre des mots sur des ressentis, je tombe sur cet article. Je voulais y réagir mais Chtonk le fait parfaitement. Moi aussije suis un petit patron, sans salarié mais confronté à ces problèmes lorsque je fais appel à des extra pour m’aider sur certaines periodes. Mon entreprise me permet de vivre avec un salaire de 750€ par mois, mais je n’oublie pas que je suis proprietaire d’une certaine valeur de l’entreprise aussi (je dis certaine car c’est de l’argent que je n’aurais que si je vends, si j’y arrive, si j’ai l’envie).
      Je me sentais tellement mal de voir les gens qui bossent pour mon entreprise, de le faire très souvent mieux que moi, de ne pas compter leur temps, que je les ai tous augmenté par rapport à la norme de mon metier… et je galère pour les payer. Mais j’en suis fier.

      Tout ca pour dire que certes j’ai des banques et des administrations et des projets qui me demandent de sortir du fric, de la rentabilité de ma societé, mais je resiste.
      Il ne faudrait donc en effet pas mettre tous les patrons dans le même sac et faire la difference des petits patrons qui galèrent peut-etre parfois plus qu’un salarié pour tenir debout des entreprises à taille humaine, et des patrons qui sont en fait constitués d’actionnarits informes, déconnectés des réalités humaines du travail ensemble.

      Je vois souvent cet amalgame, et ça me dérange de plus en plus à tel point de ne plus avoir envie de participer à ce combat contre l’actionnariat.
      Ne vous trompez pas d’ennemis. J’ai choisi d’etre patron, j’ai pas choisi d’avoir si peu de clients, de pas pouvoir embaucher en cdi, de pas pouvoir sortir autant de salaire que je souhaiterais redistribuer, de galerer à faire unboulot que j’aime…

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  8. Sur ce thème, un livre peut-être de Christophe Dejours, bien plus intéressant que ne le laisse supposer son titre " Souffrance en France". Avec en toile de fond, la thèse d’une "banalisation du mal" et à partir de cas, Dejours montre : – comment un salarié "conscienceux, fier de la qualité de son travail" peut être mis dans des conditions de "rupture", de "clash", – comment des salariés suite par exemple au licenciement de l’un d’entre-eux, "interagissent" en produisant des récits, des discours qui intégrent, reconnaissent les conditions de leur aliénation.

    Dans une toute autre perspective, le vieux Marx, distinguait déjà, dans ses Manuscrits Parisiens : – un état d’aliénation (celui du serf) – un acte d’aliénation (celui du travail salarié)

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  9. Bonjour,

    Il y un autre truc à faire. Je me prends comme exemple parce que je pratique l’autoegoart. Comme je n’ai plus rien à perdre et lorsque j’envoie un cv suite à une annonce et que je détecte dans cette annonce une quantité de métiers cumulés/compétences pour un salaire de misère.

    Ben dites-le à votre futur employeur. Faites-lui comprendre que contrat de misère qu’il propose, dans un contexte normal, serait inacceptable.

    Je vous jure que ça fait du bien. Il ne vous répondra pas, sûr. Montrez aux patrons que vous n’êtes pas à la merci du premier emploi venu sous prétexte qu’il n’y a rien d’autre ou quoi que ce soit d’autre… J’ai bien l’intention de le faire aussi avec l’anpe qui, c’est fait, veut me voir chaque mois.

    Ce sera encore une grosse bataille comme pour le rmi mais il faut montrer, parfois, que nous aussi nous avons des dents et qu’on peut mordre. C’est risqué, j’ai failli perdre le rmi à cause de cela. Au final, j’ai gagné. On a tout essayé pour me faire tomber, j’ai tenu et je n’ai rien laisser passer.

    Ils veulent la guerre. Ils l’auront.

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  10. Très bon article, très instructif. L’entreprise privée est devenue un no man’s land social, une entité privée qui sert à capter le maximum des richesses produites, sous forme de finances, au seul profit d’une petite bande de plus en plus mafieuse. Je pense qpour ma part que la priorité des priorités en terme d’acte politique, est de réformer profondément les règles de fonctionnement de ces entités pour éviter ce qui s’appare à des détournements de fonds massifs (cf., si vs avez un moment, http://www.yetiblog.org/index.php?2

    Réponse
  11. Des feuilles?!?

    Tu ne veux pas dire des champs de formulaire?
    Il faut que quelqu’un ressaisisse tout ensuite?
    A pas de pointeuses, chez vous?
    Ceci dit, c’est une obligation légale de l’entreprise que d’avoir les horaires de travail notifiés par les salariés. Dans une boîte où j’avais bossé, il y avait eu l’installation d’un logiciel de gestion clients qui comprenait la saisie des tâches effectuée par chaque salarié, par tranche de 5 minutes. Genre : j’ai répondu au téléphone à l’appel du client machin et je l’ai orienté sur bidule en lui conseillant le produit truc! Puis, j’ai géré le courier de Grosderche Inc. et je transfert le dossier au service concerné…

    L’usine à gaz, qui ne comprend pas que la plupart des gens conduisent en fait plusieurs tâches en même temps (au moment où machin a applelé, j’était en train d’écrire du code pour Grosderche Inc.). Et le temps de saisie bouffe une grande part du temps de travail (de 14h00 à 16h00, j’ai nourri l’ERP-clients, gnark, gnark, gnark!), tout ça pourquoi? Je vous le donne en mille! Pour éditer de zolis graphiques et tableaux de bord à la fin de l’année, histoire que les cadres op’ connaissent le pourcentage de temps passé au téléphone avec les clients divisé par le nombre de dossiers traités multiplié par le nombre d’actions inter-services qui ont abouti!

    Réponse
  12. Puisqu’on en est à parler d’ERP, je voudrais pousser mon coup de gueule salarié contre les timesheets, ces feuilles qu’on remplit le vendredi après-midi avec toutes les heures qu’on à faites dans la semaine à 10 minutes près. Ca fait chier grave.

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  13. SI, je parle bien des formulaires qui servent à entrer le temps passé en réunion avec Dugland corp.

    Réponse
  14. Bonjour Agnès

    J’ai découvert votre blog aujourd’hui, et félicitations pour la pertinence et la clarté de vos notes ! Je travaille sur un ERP et en relation avec une usine en flux tendus, et je comprends ô combien l’importance du facteur humain. J’ai parfois envie de ricaner quand je vois que de grandes éminences grises s’insurgent de voir "encore une panne machine". Mais quand on ne fait rien pour garder dans l’entreprise des techniciens experimentés, s’en morde les doigts qui voudra !

    Réponse
  15. Rhôôh la classe… Première page sur le site du Monde… Tu veux bien signer mon t-shirt? 🙂

    Réponse
  16. > Mais quand on ne fait rien pour garder dans l’entreprise des techniciens experimentés, s’en morde les doigts qui voudra !

    ah ben moi j’ai plus de chef. C’était un type très bien pourtant, sympathique, efficace et qui connait son boulot…son défaut ? aucun, il a démissioné.

    Il vient du privé, et après 2 périodes de chômage douloureuses il a décidé d’entrer dans la fonction publique territoriale (ouais viendez tous !). Il obtiens un concours de technicien mais se retrouve en CDD sur un poste d’ingénieur…cruel dilemne, il a deux ans pour passer le concours d’ingénieur et s’il le foire, son concours de technicien vieux de 2 dans ne sera plus valide, et retour à la case départ.

    mais bon, il se démonte pas et propose d’être nommé comme technicien, il supporte la perte de salaire et conserve ses responsabilité, car un tient vaut mieux que deux tu l’auras.

    ben non, c’est pas possible, il doit passer le concours d’ingénieur…

    aujourd’hui, il a tout simplement trouvé une autre administration qui est bien contente d’avoir un type de sa compétence pour le prix d’un technicien (ça c’est la fonction publique, peu importe tes compétences, tout ton traitement dépend de ton grade)…et moi je suis pas sorti de l’auberge d’ici qu’on en trouve un autre.

    PS: la fonction publique c’est super, et si vous voyez une critique négative dans ce que je viens d’écrire c’est que vous avez mal lu (ben oui j’ai des devoirs moi :D)

    Réponse
  17. Chtonk > Apprendre à être avec cet Autre est une entreprise également longue et parfois fatiguante.

    ‘tain, Lacan maintenant? Ca devient de plus en plus select ce blog 🙂

    Le Yéti > Très bon article, très instructif. L’entreprise privée est devenue un no man’s land social, une entité privée qui sert à capter le maximum des richesses produites, sous forme de finances, au seul profit d’une petite bande de plus en plus mafieuse.

    Première décision : on impose à la Bourse le même principe que le PEA : quand on achète des actions, on les garde 5 ans minimum sinon on est matraqué sur les plus-value. Et hop, fini le day trading qui fout en l’air l’investissement 🙂

    Réponse
  18. Salut à tous !

    Bien, je suis allé chez Bereno, Actu chômage et maintenant ici. Déprime et consternation… Bien sûr, je n’ai pas tout lu, mais nulle part je n’ai trouvé l’essentiel, à savoir la contestation radicale de la prétendue "valeur" travail. Le chômeur se défend d’être "paresseux", comme s’il avait à justifier de ce qu’il fait de son existence… Notons que cette justification n’est jamais exigée d’un héritier ou d’un gagnant au loto. Un autre se vante d’avoir "monté son entreprise" et de "créer des emplois"… Et de dénoncer – à juste titre – les abus, harcèlements, menaces et chantages divers… Et si, plutôt que de discuter le "comment" du travail, on débattait du "pourquoi" ? Un des sophismes les plus répandus : "les entreprises créent des richesses". Faux, faux et archi-faux ! Ce sont les salariés, et non "les entreprises", qui produisent. Mais qui produisent quoi ? De la camelote hautement périssable, spécialement conçue pour ne pas durer, toujours obsolète avant que d’être amortie… Des gadgets imbéciles, inutiles et ruineux (que fera de plus le prochain modèle de portable ? Des glaçons ?), promus par un harcèlement publicitaire incessant, dont le discours culpabilisant et infantilisant annihile tout esprit critique, toute réflexion. Malheur à toi, qui n’utilises pas le dernier rasoir jetable à quinze lames, car tu seras frappé du sceau infamant de la "ringardise" ! Tu n’es pas "moderne" ! (Et, en plus, tu es mal rasé.) Autre ânerie récurrente : "le machinisme, c’est le chômage". Oui, tant que le travail n’aura d’autre but que d’enrichir une minorité au détriment de l’intérêt général. Mais une machine qui abat le travail de l’homme le libère ! Expérience personnelle : j’étais ouvrier typographe. Les textes, à mes débuts, se composaient à la main, à l’aide de caractères en plomb. C’était lourd, malcommode, pénible, salissant et dangereux (saturnisme). Aujourd’hui, cela se fait assis, en pianotant sur un clavier. En bonne logique, je ne devrais plus travailler, disons, qu’une dizaine d’heures par semaine. Hélas ! Asservie par un dogme pluricentenaire, la foule des esclaves volontaires me somme de "mériter" l’air que je respire, en surproduisant, par exemple, ces monceaux de publicités qui envahissent nos boîtes au lettres ainsi que nos cerveaux, exterminant au passage des forêts entières, mais on n’arrête pas le "progrès", c’est la "modernité", coco ! On veut des exemples, du concret ? Mais il suffit de se promener dans la rue, d’y porter un regard LIBRE, et les évidences sautent aux yeux de qui sait voir et comprendre : ces immeubles "modernes", tous fondus dans le même moule, laids à hurler, crasseux à peine passés deux hivers, quelle allure auront-ils dans seulement dix ans, à supposer qu’ils soient encore debout ? Comparez-les à la majestueuse pierre de taille – que l’on pourrait, si la volonté politique y était, produire sans peine – défiant les siècles mais aussi, pour son malheur et le notre, la "productivité" et la "rentabilité". Et ces vitrines, dégorgeant d’objets en plastique, donc en pétrole, dont l’inventaire inspirerait mille Prévert, ces meubles en faux ancien, ces trois cents marques de lessive, toutes identiques, toutes perpétuellement "nouvelles", ces cinq cents marques de dentifrice, ces piscines au bord de la mer (des piscines au bord de la mer !) ces 4×4 avec pare-buffles, (indispensable pour chasser ces bestiaux qui pullulent dans nos villes, c’est bien connu), ces deux cents marques de déodorant (du savon suffit, je vous assure que je ne pue pas), ces monceaux de fringues (je suis bien habillé ; je n’en achète jamais : dons, troc…), ces téléviseurs à écrans plats et à image dégueulasse (je n’ai jamais payé une télé ; pour ce qu’on donne à y voir, il ne manquerait plus que ça !) tout cela se transformera à la vitesse du son en déchets dont il faudra bien se débarrasser (mais ça "crée des emplois", coco !)…

     Assiégé par les travailleuses-travailleurs, qui l'implorent
    de leur procurer du travail encore et toujours, le patron
    s'acharne et s'épuise à trouver sans cesse de nouveaux
    marchés, de nouveaux débouchés à la marchandise qui s'amoncelle
    et finit dans la rue – je me suis meublé, et fort bien, rien
    qu'en faisant les "encombrants", pour pas un sou…
    Et les médicaments ? Les génériques soignent tout aussi bien,
    pourquoi produire ceux "de marque", inutiles, hors de prix,
    qui font doublons et ruinent la Sécu ("ça crée des emplois,
    coco, des EMPLOIS" !) À quand les triplons, les quadruplons ?
    Et encore ceci, et encore cela…

    Et, surtout, surtout, "toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe" (Léo Ferré). Pour piétiner dans le métro, prendre le bus d’assaut, s’énerver dans les embouteillages, aux aurores, s’en aller dans le petit matin sale afin de subir l’arrogance et les ordres d’un petit cheffaillon encravaté, ivre de son petit pouvoir minable, c’est "épanouissant", paraît-il. Moi, je trouve que faire l’amour l’est infiniment davantage, mais il est bien connu que l’oisiveté est la mère de tous les vices, pas vrai ? Petite info que l’on ne risque pas de trouver dans les médias aux ordres : il se produit en moyenne, en France, huit cents suicides par an au travail, soit plus de deux par jour (source : Bureau international du travail). Depuis deux cents ans, on se trompe de cible, de combat, d’adversaire, de but. Du travail ! Du travail, car, héritage maudit du judéo-christianisme, "il faut gagner son pain à la sueur de son front", il faut produire, n’importe quoi, n’importe comment, en masse et jusqu’à ce que mort s’ensuive ; dehors, il y a le soleil, le vent, la pluie, les oiseaux, mille livres à lire et autant à écrire, il y a les amis, l’amour, la musique et le vin… À toi qui t’offusqueras sans doute de "payer pour ma fainéantise", je réponds que c’est toi le malfaisant, le parasite. Que tu produises de la banque, des chamallows, de l’assurance ou de la poudre de perlimpinpin, vautré dans ta servilité sordide, tu pollues ta misérable existence – ce qui est ton problème – mais aussi celle d’autrui, et il faudrait te dissimuler par de hauts murs au regard des enfants, tant ton exemple répugne à l’honnête homme pratiquant les nobles vertus de la paresse, qui est le nom d’emprunt sous lequel doit se dissimuler la LIBERTÉ.

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  19. "Un patron qui soit comme un père…" ??? Punaise , comme tu dis , pas sortie de l’auberge… ! Y’a aussi cette attente de reconnaissance autre que le salaire.En même temps , c’est "humain" , ce qui je te l’accorde ne signifie pas grand-chose en soi. C’est courant , toujours est-il…Faut-il un énorme travail sur soi et son affect pour affronter le travail en entreprise , aujpurd’hui ? Ce ne serait pas , aussi , l’absence du collectif (syndicats , ect…) , sa disparition en tous cas , remplacée par…rien ? Et du coup , chacun arrive , bien seul , avec ses besoins de reconnaissance , en soupe affective , qui ne l’aident pas à voir l’exploitation , et à se battre pour faire respecter la valeur du travail fourni et baste ! Y’a…du boulot…! Dans l’entreprise actuelle de mon homme (actuelle , car pour obtenir un CDI …) , c’est la soupe entre les postes non clairement définis , ce qui permet aux installés , (Grands chefs , moyens chefs) , de ne pas laisser libre place aux initiates : Mauvais calcul ? Pas sûr…Ca permet aussi , de "ne pas s’appuyer officiellement sur des arguments clairs" pour maintenir le poste et le prolonger, donc de rester sur des CDD , et de faire rouler les personnels.Après , à long terme , ce n’est peut-être pas efficace pour l’entreprise au 1er abord , mais dans leurs calculs économiques…sûrement , que si !

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  20. Oui, il y a un portrait robot du harcelé (et sans doute du harceleur). Il y a aussi une vision de l’entreprise (et du patron paternaliste) qui est complètement à revoir. Sur ce plan là, les anglo saxons semblent plus sains, plus cool, détachés par rapport à leur investissement au travail.
    Mais tu as bien montré cette confrontation dure entre de l’humain d’un côté et du financier, du technique de l’autre.

    Réponse
  21. Oui, il y a un portrait robot du harcelé (et sans doute du harceleur). Il y a aussi une vision de l’entreprise (et du patron paternaliste) qui est complètement à revoir. Sur ce plan là, les anglo saxons semblent plus sains, plus cool, détachés par rapport à leur investissement au travail.
    Mais tu as bien montré cette confrontation dure entre de l’humain d’un côté et du financier, du technique de l’autre.

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