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La République des autistes

Par Agnès Maillard
5 juin 2005

Une semaine après le séisme électoral du 29 mai, il est temps de réfléchir aux conséquences réelles et profondes qu’ont eu la campagne référendaire et le vote qui l’a sanctionné ensuite.

La République des autistes 1

Apparemment rien de nouveau!

Comme pour les autres échéances électorales de ces 2 dernières années, nos politiques ont eu à peu près la même réaction : contrition, flagellation, recomposition. Sans se remettre une seconde en question, sans réfléchir à ce qui se dessine pourtant sous leur nez, ils ont continué leur petite soupe entre amis sans se rendre compte que la donne a profondément changé.

Du côté de Chirac, stratégie simple de l’autisme gouvernemental : on prend les mêmes et on recommence, ou plutôt on continue dans la même lancée, pour la même politique, mais en accélérant encore le mouvement. Parce que les échéances, elles, n’ont pas bougé, les objectifs non plus : nous assouplir au maximum, nous faire entrer de gré ou de force dans le moule sociétal dominant, ou tout au moins qui se vit comme tel.

En face, disons plutôt dans le camp des non-gouvernants, reprise en plus musclée de la guerre des chefs, sorte de primaire sauvage et improvisée entre éléphants du grand parti d’opposition.

C’est-à-dire que tout continue strictement sur l’échiquier politique comme si rien ne s’était passé dimanche dernier, comme si la démocratie directe ne s’était pas exprimée. Le seul sport encore à la mode, c’est le jeu des chaises musicales en comité restreint!

La tectonique des plaques appliquée à la politique

Mais la campagne pour le référendum et le scrutin qui l’a suivi ont pourtant mis en évidence une profonde restructuration de l’électorat. Celui ne s’organise plus en fonction de l’ancien clivage gauche-droite, ni même, comme je l’ai pensé un temps, sur une fracture castique, un fossé qui l’élargit entre ceux qui possèdent et ceux qui n’ont rien. Il s’agit d’un mouvement bien plus profond que cela, une nouvelle dualité qui émerge entre ceux qui se satisfont du modèle de société actuel, ne peuvent le dépasser ou n’envisagent que des déclinaisons, des variations locales et ceux qui le rejettent, estiment que le capitalisme libéral n’est pas un horizon indépassable et qu’une autre organisation sociale, fondée sur d’autres valeurs est non seulement possible, mais souhaitable.
Ainsi, à la surface des choses, dans le microcosme politique, rien n’a changé en apparence, les anciens courants idéologiques tentent de se recomposer, de recréer des synergies autour des personnalités qui espèrent encore mener les troupes à la bataille des prochaines élections. Pourtant, la nouvelle fracture politique s’est clairement dessinée au cœur même des anciennes formations, des grands partis, des appareils politiques, a commencé à les faire imploser de l’intérieur. Mais les élites sont en panne, elles ne peuvent repenser un monde dont elles estiment être les gestionnaires naturels, leur domination même n’est légitimée que par leurs anciennes grilles de lecture du monde.

Mais sous leurs pieds, le magma s’agite et chauffe, le corps social et idéologique se transforme et s’apprête, d’une manière ou d’une autre, à transformer l’ensemble de la société. Car la non-correspondance entre les nouveaux courants sociaux et idéologiques qui ont émergé pendant la campagne référendaire et les politiques qui sont censés les représenter remet effectivement en question la validité d’un modèle de démocratie représentative.
Le grondement sourd de la colère et de la frustration de ceux qui ont massivement joué le jeu démocratique et qui se retrouvent une fois de plus ignorés, voire vilipendés, ce grondement n’est rien autre que l’expression de l’aspiration légitime à une nouvelle démocratie, plus adaptée à la nouvelle donne émergente. Nos élites, politiques et médiatiques, sont sourdes et aveugles à tout cela, parce que, déjà, depuis longtemps, elles ne font plus partie du même monde, ne fréquentent plus les mêmes lieux, n’ont plus les mêmes débats que ceux qu’elles sont censées représenter. Et ce décalage grandissant entre le peuple et ses représentants alimente la colère, la frustration du plus grand nombre, des sacrifiés de l‘ancien « nouvel ordre mondial » et porte ainsi en gestation un déferlement de violence aveugle.

Une conscience politique mondialisée

En fait, ce que révèle le scrutin français pour le traité européen n’est pas un épiphénomène, une particularité locale, un mouvement d’humeur. Il s’agit là clairement des premiers signes d’une recomposition politique à l’échelle de la planète, où l’ensemble des peuples se retrouve devant une seule problématique : se laisser digérer par le capitalisme libéral, présenté partout comme seul modèle socio-économique possible, malgré ses effets délétères pour notre planète ou la majorité de l’humanité, ou entrer en résistance contre cette idéologie et commencer à inventer d’autres mondes possibles.

23 Commentaires

  1. Comme on dit dans les salons (enfin, j’imagine, car je ne fréquente pas !) : j’aime beaucoup ce que vous faites ! Et en l’occurrence ce que vous écrivez et comme vous l’écrivez. Belle et bonne analyse dans laquelle je me retrouve. Signé : un membre du magma.

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  2. Honorée consoeur, J’applaudis à tous tes articles mais bon, je ne partage pas tout à fait cette euphorie !

    Je crois qu’à côté des générosités spontanées -made in Tsunami- pour des étrangers lointains (au lieu d’en profiter pour tout leur vendre plus cher ce que ferait le calcul économique rationnel); il y a aussi une inquiétante lame de fond d’extrême droite.

    La nouveauté pour moi, vient de ce que les différences de peaux et de cultures y sont juste vues comme pittoresques. Pour ces partisans-là de l’extrême droite, le marché -enfin sa vulgate- reste naturel et incontournable. Dès lors se disent-ils, si on ne trouve pas de travail, si les logements sont impayables, si les prix augmentent, c’est parce qu’on est trop nombreux à demander du travail, à vouloir se loger, à acheter… La démographie, voilà notre pire ennemi se disent-ils ! Diminuons notre nombre et tout va se rééquilibrer ! Grâce à la main invisible du marché.

    Les élus des partis démocratiques n’ont-ils pas légitimé l’exclusion en excluant les chômeurs « en fin de droit »? Tout en oubliant qu’exclure des gens et leur laisser à eux, à leurs familles et à leurs amis le droit de vote, c’était peut-être se suicider politiquement ! ! !

    Mais, pensent ces électeurs du FN, il y a des gens qui ont un pays de secours -leur « pays d’origine » pour les uns, Israël pour les autres- où se rendre. Où est le pays de secours d’un Français exclu , en fin de droit ? Alors très logiquement, quand au croit au bien fondé de la loi du marché, la conclusion s’impose: excluons d’abord les « non-Français » et assimilés… bref, agrandissons nos parts de marchés…Il n’y a aucune haine la dedans mais il y a une logique…qui fait froid dans le dos.

    Des « élites » aux USA font bien pire, autour de l’ouvrage « The Bell Curve » et songent à la stérilisation des gens de couleur…et autres « loosers » génétiquement déterminés.

    Tout ça sans racisme en fait, juste par fidélité au dogme de la loi du marché, dont on chercherait en vain en anthropologie, en sociologie ou en psychologie clinique le moindre début de la moindre preuve d’existence « naturelle » et « universelle » !

    Inutile de dire que je suis évidemment très inquiet de la montée de l’extrême droite et que je ne crois pas une seconde aux dogmes du libéralisme de marché. Mais j’observe aussi que la création de valeurs à la libérale s’accommode très bien du totalitarisme fût-il communiste et chinois. Du reste, tant qu’on entérine comme le néo libéralisme depuis 20 ans, le divorce entre création de valeurs et progrès social, tous les régimes, même l’esclavage sont efficaces: tous? sauf la démocratie… Je crois que la démocratie est plus importante que tout, et je partage tes espoirs, mais est-ce vraiment le cas de tous ceux qui ont voté « non » ?

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  3. Agnès,

    J’adhère à100%

    La véritable à l’heure actuelle est celle de notre survie en tant qu’espèce et l’influence du capitalisme sur notre destin. (et ce ne sont pas les 180+ espèces de requin à court terme qui me contrediront)

    Le modele capitaliste est effectivement l’ennemi absolu en termes de survie écologique. Cette réalité, pourtant simplissime, commence à émerger dans un nombre très reduit de consciences.

    Le cas français est d’un certain point de vue exemplaire (si on compare avec l’Asie où je vis, la différence est je vous l’assure proche de l’inoui…) .

    Le pays réunit un certain nombre de conditions importantes. Citons entre autres: – une population éduquée / alphabétisée depuis longtemps (les rêves du bon vieux Victor Hugo – éducation, Europe- se réalisent ou tentent…). – avec une forte tradition d’esprit critique (presse satirique, tradition philosophique). – dotée des meilleurs outils d’information moderne et d’une presse libre (sous influence mais libre).

    La conséquence évidemment est une prise de conscience élargie des véritables questions urgentes et d’un certain nombre de vérités sous les discours officiels…

    Dès lors le corps social est comme tu le dis en avance sur le système politique (comme Toujours, Partout et en tous lieux) et il n’existe pas de leader génial comme il en existe un par siècle… (je pense à Hadrien avec la gens Aelia, pardon de cette private joke)

    Le tout s’effectue dans un chaos indescriptible d’où émergent lentement des convictions nouvelles et des engagements nouveaux (au moins dans la forme: n’allez pas croire que les paysans arrachés à leur terre n’avaient pas une « conscience écologique » tout autant que politique… ce serait injurier leur chair, leur sensibilité et leur intelligence…).

    Il est malheureusement parfaitement envisageable qu’il est d’ors et déjà trop tard. Les avis peuvent diverger sur la question mais ce qui me parait la plus intéressant aujourd’hui est de se demander ce qui va survivre de ce système ou de cette folie comme on voudra…

    J’explore cette question dans un roman de 400 pages que j’espère finir d’ici aout. Pour ceux que ca intéresse cf le lien vers mon site.

    Je suis impatient de lire les réponses à ton post…

    Amicalement

    Léon

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  4. > Il s’agit là clairement des premiers signes d’une recomposition politique à l’échelle de la planète, où l’ensemble des peuples se retrouve devant une seule problématique

    Euh… à mon avis, tu es très optimiste 🙂 Ca fait déjà un paquet de temps que les capitalistes n’ont plus besoin des gueux. Et Friends + Lorie sont là pour finir de les abrutir et leur enlever toute véléité de révolution…

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  5. PADH -> Je n’ai pas l’impression d’être particulièrement euphorique en ce moment. Pour moi, les risques d’une période anomique comme la notre sont énormes. Nous sommes dans une situation de désenchantement tel que je pense effectivement que les sirènes du populisme le plus primaire risquent de tenter nombre de nos concitoyens, un peu comme la voix du national socialisme a surfé sur la rancoeur engendrée par la situation économique désastreuse de l’Allemagne de l’entre deux guerres. Quand je parle d’explosion de violence potentielle, voire probable (il faudra bien que les tensions accumulées s’évacuent d’une manière ou d’une autre), je ne pense pas forcément au fameux Grand Soir, cher à certains.
    Je pense que nous sommes au bord de la rupture, mais bien malin celui qui pourra prédire quand et comment. En fait, je pense souvent que le keynésianisme de Roosevelt a sauvé, pour un temps, l’Amérique de la Grande Dépression de la dictature la plus sordide.
    Et nous, qu’est-ce qui va nous sauver de nous-mêmes?

    Léon -> La problématique de la survie de notre biosystème prend évidemment le pas sur toute autre considération, mais pour l’instant, tout passe par la prise de consience planétaire que notre mode de vie et de société est purement suicidaire, et ce, contre les minorités qui s’enrichissent de cette situation et qui ont moins de conscience qu’une palourde.
    En ce sens, je pense que nous arrivons au bout de l’altermondialisme, en tant que mouvement sociétal de fond qui contamine les esprits en leur laissant entrevoir qu’un autre monde est possible et donc que notre oganisation actuelle peut être remise en cause. Nous devons donc impérativement dépasser la simple remise en question du capitalisme libéral pour nous remettre enfin à réver et élaborer d’autres manières de vivre ensembles.
    J’ai une gosse de 2 ans, je ne peux donc pas me permettre de penser que nous avons dépassé le point de non retour ou que nous ne pouvons construire autre chose!

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  6. boulevard, voie royale pour la droite, et la gauche de la droite. Des millions de français ont à peine de quoi vivre, des pans entiers de la société sont criminalisés, la police a tous les droits, les syndicats ont 8% d’adhérents…

    La trouille, celle de perdre son emploi, celle de « devenir un délinquant » (par classement a posteriori), celle de voir un système verrouiller la « vie politique » de ce pays…

    Et voila qu’à gauche de la droite, ils veulent le retour de Jospin…celui qui disait » mon programme n’est pas socialiste » et « je me retire de la vie politique »…

    En fait, les « gôchistes » de salon, à savoir le PS aujourd’hui, avaient enfin trouver le moyen de concilier leurs « idées de gôche » avec le fait de pouvoir accumuler les stocks options et les maisons de campagne. Un oeil sur le chômage, un autre sur l’immobilier. Grâce au « socialisme libéral » (TM), on pouvait enfin être riche sans en avoir honte lorsque des pauvres nous regarde!

    De Cohn bendit à Strauss Khan, nos gôchistes renoncants ou salonnards marient carpes et lapins au quotidien, les militants avalent les couleuvres…A propos, combien de français militent à un parti? 5% maxi, je crois…

    Pendant ce temps, le pire ambitieux (stérile ambition qui ne sert que l’avidité, terrible ambition personnelle) prépare son « retour », selon un programme que Le Pen n’aurait pas désavoué: lois sur les étrangers, lois sur la prostitution, sur la récidive, sur la mendicité, gardes à vue prolongées…Ordre moral, police omniprésente, morale judéo chrétienne du travail, du renoncement et de l’obéissance aveugle. Le religieux comme déterminant moral et social, la police comme moyen d’action, l’ambition personnelle comme objectif politique, Nicolas Sarkozy va enfin faire plonger ce pays qui n’en finit plus de tanguer au bord de l’abîme…

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  7. Depuis quelques temps, des liens me ramènent vers ce site, et j’en suis heureux ! Je n’ai jamais autant navigué que pour chercher des raisons de voter … bien, selon moi ! Je suis content de trouver des analyses qui me conviennent et me permettent d’affiner mon opinion – merci >:=)) Depuis ce matin (5/06/05), je suis presque heureux car : je retrouve dans une rubrique le mot qui me trotte dans la tête depuis lundi dernier et qui deviens « HÉNAURME » aujourd’hui = autiste = … et j’ai entendu sur France Culture (les matins de France Culture) l’analyse de René Passet qui m’a réconcilié avec les media (malgré Olivier Duhamel autiste de choc) Mais les sondages nous promettent le retour de Jospin ! Quand devrons-nous descendre dans la rue ? j’en serai !

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  8. Fred > Ca fait déjà un paquet de temps que les capitalistes n'ont plus besoin des gueux

    Est-ce que les gueux ont encore besoin des capitalistes? Dans la mesure ou nos ressources énergétiques s’épuisent, et ou nous devrons tôt ou tard revoir à la baisse notre niveau de vie, ou au moins notre consommation d’énergie, ne pourions nous pas commencer à construire autre chose à côté des capitalistes, « au noir »? L’opposition frontale au pouvoir est, sera, forcément violente. Réinventons le monde dans son dos, sous ses pieds….

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  9. Au vu des analyses qui sont faites, le PS est partagé en deux parties, une qui soutient des « ambitieux du pouvoir », l’autre qui semblerait penser qu’il est temps d’en venir à une lutte contre le libéralisme, sans encore de personnalité apparemment attirée par le pouvoir pour le pouvoir. Dans cette catégorie on trouve des verts également. Avec ce que les partisans du oui appellent l’extrême gauche où on trouve le PC, la LCR, ils ont fait l’expérience que se dresser contre le libéralisme n’est pas une erreur de stratégie politique. Le Pen, le danger d’extrême droite ? Si les français mécontents trouvent à gauche des positions fermement décidées à changer le système économique, et si ces « courants » prouvent que c’est possible, d’abord par une union et donc par des résultats électoraux, je pense naïvement que la position de Le Pen va devenir beaucoup plus fragile. La responsabilité de la gauche est aujourd’hui de ne pas rater cette occasion historique, en France et en Europe. L’adversaire est solide, mais il a des faiblesses, dans ses appréciations d’abord et dans l’adversité ensuite … on voit bien comment il tourne en boucle après son échec. Il continue de faire la même politique ? Il ne faut pas être surpris, il ne sait pas faire autrement et c’est pour ça qu’il existe ce gouvernement (ce qui n’était pas le cas du précédent, qui a payé cash son entêtement). D’abord une union… si, de plus, les syndicats pouvaient parler tous le même langage ce serait l’idéal. Après, les mêmes objectifs … Tout est possible !

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  10. Voila, on va positiver, et se dire que la mondialisation capitaliste est une étape nécessaire, la préhistoire (loi du plus fort, du plus agressif) d’une humanité mondialisée, consciente d’elle-même dans son environnement, la Terre.

    Mais pour inventer l’écriture et enfin commencer á vivre l’Histoire, il a fallu du temps… beaucoup de temps. Or c’est justement peut-être ce qui nous manque le plus : toutes les courbes (démographie, consommation d’énergie, pollution, disparition des espèces, etc…) montrent une évolution exponentielle, comme si l’humanité était entrée dans son ultime frénésie suicidaire _ et c’est le genre de courbe qui finit mal !

    Mais mon problème c’est que cet emballement de l’histoire est lui-même indispensable à une humanité mondialisée telle que j’essaie de me l’imaginer : en comprimant le temps et l’espace, abolir les distances et permettre la rencontre des humains…

    Alors ? Nous serions-nous trompés depuis le départ ? ?

    Car cette fois nous ne pouvons espérer nulle météorite pour nous débarrasser de nos tyranosaures multinationaux. Mais nous ne pourrons peut-être pourtant pas échapper au cataclysme. (ça sent son optimisme de lundi matin…)

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  11. Je suis complètement d’accord votre analyse et avec la proposition de réponse de GLYG. La violence, c’est sur nous le peuple, qu’elle s’abattra, et non sur les nantis qui ont tout ce qu’il faut pour se protéger. Pourquoi ne pas opposer au libre échange capitaliste à l’autarcie par fédération de localités, de régions etc… Nous pourrions alors espérer nous protéger, et nous réapproprier nos droits. MG

    Réponse
  12. Agnes,

    ce que tu appelles notre ecosystème s’appelle en fait « nature ». De SA survie dépend la notre. Et il y a n’a pas de temps pour une prise de conscience.

    (Cf. L’article dans libe de ce matin qui enfonce une porte ouverte: ne serait-ce que le rechauffement est quasiment irreversible desormais).

    Les alter mondialistes revent leur nevrose gentillette. La realite est sauvage…

    Allez je te donne le lien, je plante le decor dans les trois premiers chapitres. Précaution; ceci n’est pas de la pub, le bouquin n’est pas encore sorti et ne le sera peut-etre jamais donc relax… (http://lionel.gomez.free.fr/survive.html).

    Juste pour donner un avant-gout de la vie de nos petits-enfants.

    Bien a toi et a vous.

    Leon

    Réponse
  13. Je suis tout à fait d’accord avec PADH. Le néo libéralisme s’accomode parfaitement des dictatures (pinochet, chine) et de pays ou l’armée est toute puissante (US etc..) car cela permet de mater les insatisfait trop actifs et d’imposer la peur aux autres.

    C’est même plus qu’un accomodement, c’est une tendance du néo libéralisme, d’ou une concentration des medias, la diminution des programmes d’education de masse au profit de programme privés réservés aux gamins, à la mise ne oeuvre de programmes TV de sous culture pour endromir etc..

    Le probléme c’est le « hic » ecologique et là ils n’ont pas de parade, si ce n’est le renforcement exponentiel des armes pour créer des bunkers de « prospérité » dans un océan de misére. car si le capitalisme n’a pas besoin des gueux, il a besoin de ressources et cette guerre là a déja commencée. Et nous en serons la chair à canon.

    La clef des citoyens d’europe est de garder la main sur les decisions politiques et ne PAS s’en faire deposséder. Et au besoin de créer des collectifs ou partis autonomes des partis traditionnels de plus en plus gangrenés par leurs prébendes et situations electorales. Plus il y a d’abstension plus les partis qui soutiennent le capitalisme sont contents. Plus on accepte la pensée unique, mieux ils se portent, plus on a peur, plus ils nous oppressent. Il faut se mobiliser et organiser des resistances et surtout informer toujours davantage !

    Le capitalisme ne se tuera qu’en faisant pêter la planéte mais ce jour là on sera tous morts avec lui. Il est donc urgent pour nos enfants de penser la decroissance et le retour aux modéles de developpement autour de l’autosuffisance. Mais comment faire dans une economie et une société ou le pouvoir est de structure capitaliste ?

    Je pense que les désastres écologique qui nous guettent vont amener à des révolutions sanglantes. Si je dois mourir pour que mon gamin voit un autre monde hé bien j’en serais !

    Mais l’important c’est de preserver la democratie ! Mais si elle chute ce qui est possible dans une société dominée par la peur et qui ne trouve pas d’échappatoire dans les partis dit classiques, ils y aura toujours des gens pour restaurer cette flamme. Et c’est souvent sur les debris que l’on crée une nouvelle société !

    Quitte à mourir, autant mourir pour cela. Soit on aura dégommé le capitalisme suceur de sang de la planéte avant l’arrivée de Le Pen soit on sera tous morts par notre bonne mére nature. Et de toutes façon on est tous mortels !

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  14. A propos du capitalisme: je préfère parler de capitalisme. le libéralisme, c’est un concept du 18ème ou 19ème siècle, et je doute que les tenants du libéralisme de l’époque se soient tous retrouvés dans l’acception moderne.

    le capitalisme « total », c’est (aussi) la compétition érigée en système. Et les tenants de ce système, la plupart du temps, sont d’autant plus interessés qu’ils ne sont pas, eux, soumis à ladite compétition.

    je m’explique: Si l’on prend MM Lagardère, Dassault, Sellières, Pinault, Bouygues ou Rotschild, tous grands avocats de l’ultra-capitalisme, on se rend compte que tous ces messieurs ont en fait hérité de la fortune et des affaires paternelles. La compétition, pour eux, consiste à jouer avec des millions d’euros, à jalouser ou rendre jaloux ceux qui sont de toutes facons leur voisin de table dans les grands restaurants.

    Je ne parle même pas de conditions de travail! Vous entendrez souvent ces « grands capitaines d’industrie » (métaphore médiatique admirative) vous expliquer qu’ils « travaillent fréquemment 14 ou 16 h par jour »…Ils ne vous disent pas que l’essentiel de leur travail se passe le cul vissé à un fauteuil cuir, à écouter les autres « rendre compte », que leur personnel de maison est là pour leur éviter les corvées de la vie quotidienne, et que dès qu’ils se sentent surmenés, quelques heures de vol en jet privé leur permet un relaxant week end dans un palace exotique.

    L’hypocrisie de la richesse est proportionnelle au desarroi social, j’enfonce une porte ouverte (j’ai mon diplôme).

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  15. Je suis d’accord avec la fracture que tu évoques entre ceux qui se contentent de ce modèle et ceux qui le contestent. Mais ça ne crée pas pour autant deux groupes homogènes, ce qui n’est pas sans poser de problèmes pour trouver une solution.

    Dans les soutiens, on trouve une grande part de personnes qui adhèrent au modèle malgré eux. Transformer des gens en propriétaires quand ils n’en ont pas les moyens par exemple est un piège. L’investissement est tel qu’ils sont prêts à de nombreux sacrifice pour ne pas perdre leur bien. Proudhon disait que le propriété c’est le vol, aujourd’hui elle permet dans une large mesure d’acheter la paix sociale.

    De l’autre côté, il y a une absence de référence commune. Pas de modèle de substitution qui pourrait entraîner l’adhésion. La réflexion sur les alternatives au modèle de la représentation démocratique (qui est une forme de confiscation de la souveraineté populaire, on s’en rend parfaitement compte devant les résultats du référendum) est encore balbutiante. L’alternative soviétique (ou assimilée) n’a pas permis de développer un autre modèle et son écroulement a laissé un vide. La nature ayant horreur du vide, le système capitaliste (qu’on appelle maintenant « libéral ») occupe tous les espaces sans contrepoids.

    L’inertie est terrible car il existe aussi un décalage important entre l’échelle individuelle et l’échelle collective. Ainsi, pour son propre confort on n’est pas toujours prêts à abandonner certaines pratiques qu’on sait nocives pour la planète. on se dit que l’effort individuel est important pour un résultat mineur tant que tout le monde ne s’y met pas. Comme la majorité tend à penser ainsi, les choses n’avancent pas. Dans ce domaine, il y a un décalage tro important entre les actes et leurs effets. Le sacrifice est immédiat, les effets positifs à plus long terme.

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  16. Revenons à la République des autistes !Depuis ce matin et après que l' »Anglais » ait annoncé qu’il reportait le referendum …que n’a-t’on entendu de la part de nos chers « chroniqueurs » (radios et écrits) ?? Cette fois la Constitution est condamnée ! Ils sont autistes ! La Banque centrale Européenne est AUTISTE dans un bunker entouré d’AUTISTES ! Le modèle Norvégien concerne une population totale équivalente à la population des chômeurs de France ! AUTISME ! Quelqu’un va peut-être signaler que si le « modèle » anglais tant vanté peut faire illusion c’est grâce à la NON INTÉGRATION À L’EURO-ZONE et aussi au REFUS de payer la quote part de (–) combien de milliards déjà ? Les fondateurs du Socialisme ont eu JAURÈS, mais ils l’ont tué ! Mais il avait parlé, agit et laissé un modèle ! Qui de Hollande ou Jospin (qui, entre parenthèses a le culot de re- montrer sa Face !) nous a montré la voie et va nous sauver ? À quand un nouveau GERMINAL ???

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  17. En gros, nous pensons la même chose, Agnès. Je suis juste un peu plus rosse que toi dans mon dernier article sur altermonde ici http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2948

    Moi aussi, je crois que le temps des « élites », celles qui se foutent de nous, est compté. Et, pas plus que toi, je ne me réjouis de ce qui nous attend… Je ne suis même pas pour la violence, mais je crois que c’est ce que les déjantés d’en haut vont finir par nous réserver. Eh bien, ce sera tant pis pour eux… (restons optimistes !)

    Réponse
  18. @ Anastomoses

    Je ne peux qu’être d’accord avec toi sur le fond.

    J’aurais une remarque à faire concernant le deuxième paragraphe. Le « modèle soviétique » était une dictature, ni plus, ni moins. Je veux dire par là qu’identifier le communisme à ce genre de déviance politique (modèle chinois inclus, d’ailleurs) serait comme identifier tout mouvement social au « national socialisme »…

    Le communisme autoritaire, en tant que modèle, est de toute façon voué à la dictature…et à l’échec. mais en citant Proudhon, tu évoques en filigrane l’existence d’un autre modèle de communisme, celui que l’on nomme « libertaire »…

    J’avoue mes sympathies anarchistes, tout en reconaissant le caractère très théorique de beaucoup de ses « recettes ». Pour autant, je défends toujours ce modèle, et insiste toujours sur le fait qu’il est à différencier au fond, et dans la forme, du communisme autoritaire de Marx ou Lénine.

    Aujourd’hui, tu remarques très justement le manque d’alternatives politique. je proposerais quant à moi de nombreuses idées issues du mouvement anarchistes, telles que l’auto gestion, l’appropriation par les « ouvriers » de leur « outil de production », le fédéralisme, une évolution de la théorie du contrat…

    mais surtout, et quelque soit les références, je rappelle toujours qu’il existe des valeurs communes à un peuple, et notamment un peuple comme celui de France, dont les luttes sociales et politiques ne datent pas d’hier. la solidarité, et la fraternité, est a opposer à la compétition, l’égalité est a opposer à discrimination sociale ou raciale, et quant à la liberté, je rappelle le mot de Lacordaire: « Entre le fort et le faible, entre le maître et l’esclave, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit »…

    Je continue de croire à une autre voie, progressive et linéaire. Je ne prône pas la révolution (« il y a ceux qui la font…et ceux qui en profitent », disait napoléon) ni l’action violente. je voudrais par contre plus de liberté de la presse (liberté des idées, liberté d’écriture pour plus de courants de pensée politique…) afin qu’il existe un réel débat sur le sujet.

    Réponse
  19. Bert, je suis d’accord avec toi sur ta remarque concernant le communisme. C’est pour ça que j’utilisais le mot soviétique pour bien différencier l’idée communiste de son application partout où elle le fut. Et comme les applications ont été négatives, l’idée en retour est apparue discréditée. Le fait même que le PC continue à s’appeler communiste lui est souvent reproché alors qu’il ne s’agit tout de même plus d’un parti stalinien.

    Intellectuellement, je trouve pas mal de points ntéressants dans l’anarchisme, mais je ne pense pas que ce modèle puisse s’appliquer. A un niveau élémentaire, on voit bien que même en l’absence de hiérarchie, d’autorité, un groupe se cherche un meneur, un chef. Je l’avais ocnstaté quand j’étais instit. dans une école, il n’y a pas de supérieur hiérarchique, tout les enseignants sont sur le même pied. Pourtant, nombreux sont ceux qui se comportent avec le directeur ou la directrice comme si il s’agissait de leur chef. il y a un besoin profond chez certains de sentir quelqu’un au-dessus d’eux.

    Le besoin de changement est fort actuellement. Le décalage est grand entre une classe politique, et dirigeante plus largement, autiste comme le dit Agnès ici et la population. Le monde change vite sans que nos modèles ne s’adaptent. Je ne suis pas pour la révolution a priori, mais il me semble qu’on est dans une situation qui y mène.

    Réponse
  20. mais alors quoi?!!? il y aurait des gens qui pensent en France, qui débattent et s’expriment!?

    Nonnonnon… vous avez voté contre la Turquie, l’Europe et le progrès. Je sais, c’est pernaud qui me l’a dit. Duhamel aussi. Pujadas. Guetta…

    Ah s’il n’y avait pas eu internet…

    Réponse
  21. Merci pour cet espace d’objectivité.

    je ressens ce que tu qualifies de « nouvelle dualité » je commence à comprendre pourquoi je n’ai jamais pu choisir de parti. mais il faut que tout ça murisse, que nos revendications soient mises en lumière. et le meilleur moyen, c’est ce genre de matraquage médiatique, cette négation d’un partie de la population, ce monothéisme religieux (j’insiste) du oui et de la course à la croissance, la concurrence et les vacances à l’autre bout du monde pour soulager les pauvres indonésiens de leur tsunami…

    je prends conscience grace à des gens comme toi, grace à internet, c’est con à dire, mais c’est vrai. coco

    Réponse
  22. Je ne crois plus au Père Noël

    La vraie explication de tout ceci, c’est que ce clivage n’existe plus ! Même plus la peine d’y penser, il faut le dépasser.

    Réponse
  23. « Une conscience politique mondialisée », oui tout est là….

    Réponse

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