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La trêve des confiseurs

Par Agnès Maillard
26 décembre 2004

Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement !

… sauf qu’on a bien l’impression aujourd’hui que tout le monde s’en fout, du petit Jésus, tant chacun est préoccupé par la chasse aux cadeaux dispendieux ou par l’élaboration du gavage orgiaque qui devient la norme de la dernière semaine de l’année.

Esprit de Noël où es-tu?

Est-ce moi qui deviens plus soupe au lait avec l’âge ou est-ce bien une évolution objective de notre société, toujours est-il que j’ai de plus en plus l’impression que la période des fêtes est plus l’expression d’un égoïsme forcené que d’une certaine idée d’une humanité en quête de rédemption, qui aspire à son amélioration, pas tant matérielle que spirituelle.
En fait de trêve des confiseurs, il s’agit plus que jamais de l’exacerbation de la guerre commerciale qui fait rage toute l’année et nous asservi toujours plus à ses intérêts. Ne vous bassine-t-on pas à longueur de journée pour vous rappeler que tel magasin et telle autre corporation font la moitié de leur chiffre d’affaire en cette semaine fatidique? Vous précise-t-on que c’est d’ailleurs sur votre dos de docile consommateur que ces fortunes se bâtissent? Vous parle-t-on ensuite des ces mois de janvier un peu tristes où les consommateurs frénétiques et imprudents viennent ajouter leur petit dossier à la commission de surendettement?

Goinfrez-vous, jusqu’à avoir les dents du fond qui baignent, ils vous vendront du beurre anti-cholestérol 2 fois plus cher le reste de l’année pour expier votre égoïsme!

Comptes de Noël

Les chrétiens auraient-ils le monopole de l’esprit de Noël?
Voilà en tout cas une valeur qui ne risque pas d’être cotée en bourse. Chaque Noël, les journaleux en quête de bon papiers lénifiants traquent la belle histoire de Noël, histoire de nous rappeler que "non, tout n’est pas pourri par le fric", il reste de vraies histoires de Noël, avec des bons sentiments et tout, et tout! Cela donne toujours bonne conscience avant de se gloutonner les 5 entrées, les 3 ou 4 plats de résistance (les bien-nommés, car il en faut de la résistance pour parvenir au bout!), et d’exploser sa glycémie une bonne foie fois pour toute avec la bûche au beurre et autres cauchemars sucrés!

Et bien cette année, les journalistes du Libération italien n’ont rien trouvé pour remonter le niveau général.

A chacun, finalement de s’inventer son Noël, peut-être loin du strass et des paillettes, du gaspillage et de la frénésie marchande. Peut-être un Noël plus attentif pour ses proches, un Noël où compte plus de se retrouver en famille que de s’empiffrer, un Noël plus solidaire aussi!

1 Commentaire

  1. L’esprit du ventre allié à l’esprit du marchand, ça donne une gigantesque décharge : celle d’une humanité en totale dérive…

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